Les jeux de société développent-ils l'intellect?

On retourne à l’élitisme, qui c’est vrai, est parfois présent chez certains parents, qui leur donnerait l’illusion de penser que “leur fils/fille est un génie pour être fort à ce genre de jeu”. Mais ensuite ils tombent souvent de haut hélas.

shix dit:Il doit y avoir une certaine "culture du jeu" dans certaine famille. Perso entre les petits cheveaux avec mes grands parents et le monopoly avec mes parents, je dois admettre que ça a facilité ma venue dans le monde ludique (oui ça me coûte de rendre hommage à ces jeux mais bon ...)
Et tout pareil, je vois beaucoup de difficulté même pour des enfants qui se débrouillent à l'école, à se mettre dans un jeu. L'effort de lire et comprendre une règle abstraite dont on ne comprend pas l'intérêt de prime abord n'est pas acquis chez la plupart des gens.
Un exercice que je trouve très formateur aussi : l'explication de règles. Lorsqu'un enfant (ou même un adulte d'ailleurs) maîtrise un jeu, lui demander d'expliquer le jeu et ses règles à de nouveaux joueurs est un exercice d'organisation d'idées, de structuration du discours, d'élocution, de clarification de termes et de concept, de prise de parole publique ... bref expliquer un jeu revient souvent à convaincre les joueurs potentiels de jouer. Expliquer un projet (d'entreprise, associatif, politique ou autre) revient souvent à convaincre les partenaires potentiels. Le monde ludique est un vrai terreau d'expérimentation :D


je trouve que tu parles très bien de ce sujet et franchement je te rejoins sur toute la ligne...
c'est encore très compliqué de faire rentre le jeu dans les écoles..mais je suis sure qu'avec autant d'élement de persuasion, à force les profs arrêteront de demander systématiquement du jeu éducatif !

Je ne suis pas d’accord car je suis persuadé que les jeux ont des vertus éducatives importantes. Un simple jungle speed ou halli galli peut apprendre la reconnaissance visuelle rapide, développe les reflexes. Sans parler d’autres règles elementaires comme celle qui consiste justement à respecter des règles… Je discute beaucoup avec des professeur Quebecois, et les ludothèques se développent enormement dans les écoles la bas. J’ai vu des temoignages de professeurs qui expliquaient le cas d’une petite fille présentant de gros problèmes de sociabilité et d’hyper activité. Completement incontrolable, ce petit démon devenait un agneau devant le jeu quoridor pour lequel elle s’est passionnée. Le professeur en a profité pour lui apprendre certaines notions de vie sociale.
Sinon, et bien mes enfants de 4 et 6 ans me surprennent souvent à developper des mecanismes parallèles pour contourner certains problemes. Ne sachant ni lire ni ecrire, ils ont trouvé tout seul et à ma grande surprise comment jouer aux aventuriers du rail. Leur jeu préféré est mr Jack. Bien entendu, le mimetisme explique pourquoi ils ont voulu jouer à ces jeux car en aucun cas je ne leur ai proposer d’y jouer.
Enfin, certains professeurs ont fait des expériences en prenant deux classes similaires à la base et en faisant jouer une classe aux échecs et l’autre pas. La 1ere classe a vue une nette augmentation des notes. Les échecs sont réputés comme une méthode universelle d’analyse et de résolution de problèmes : Apprendre des méthodes d’analyse, et mettre en place les bonnes solutions.
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, je pense que le jeu permet de développer des facultés intellectuelles et que les ludothèques devraient exister dans les écoles.

Il y a un blocage à l’école [edit]en France apparament d’après le message du dessus[/edit] qui vient de ce préjugé: “les jeux sont complètement différents du travail scolaire”. Ca c’est la pensée collective du personnel enseignant. Pensée compréhensible à vrai dire, vu que pour eux “jeu” est souvent synonyme de jeux vidéos, etc, ce genre de jeu qui à forte dose est souvent débilisante et anti socialisante… Tout l’inverse des jeux de société!
C’est pour ça qu’ils pensent peut être que des jeux éducatifs seraient plus adaptés, mais par là même, ce dont ils ne se rendent pas compte, c’est qu’ils dénaturent partiellement ou totalement la nature du “jeu”.

Il vaut mieux donc les laisser trankilou entre ados du même âge à interagir entre eux, à jouer à des vrais jeux de société, etc. Et même si cela n’est pas fructueux au niveau du développement de leur intellect, cela permet, comme l’a si bien dit Shix, de leur apprendre beaucoup d’autre chose sur la vie en société, l’interaction entre les gens, ce que l’on peut ou ne peut pas faire, etc.
Jouer à un jeu de société est toujours bénéfique, même à haute dose (en variant les genres quand même), c’est ça que beaucoup de gens ne comprennent pas.


PS: un gros merci à tous et en particulier à shix et Ludocortex pour leurs interventions très intéressantes et instructives!

je pense comme monsieur faidutti…

mais à voir ce que vous reflechissez, je pense que le jeu developpe l’intellect de ceux qui en parlent…

ludocortex dit:...

Intéressant témoignage, qui montre surtout qu'a priori les jeux ont une influence sur le comportement plus que sur la connaissance. C'est de l'éducatif au sens large du terme...

Zyler dit:PS: un gros merci à tous et en particulier à shix et Ludocortex pour leurs interventions très intéressantes et instructives!

et quelles vont être tes conclusions concrètes ?
Zyler dit:Il y a un blocage à l'école [edit]en France apparament d'après le message du dessus[/edit] qui vient de ce préjugé: "les jeux sont complètement différents du travail scolaire". Ca c'est la pensée collective du personnel enseignant. Pensée compréhensible à vrai dire, vu que pour eux "jeu" est souvent synonyme de jeux vidéos, etc, ce genre de jeu qui à forte dose est souvent débilisante et anti socialisante... Tout l'inverse des jeux de société!
C'est pour ça qu'ils pensent peut être que des jeux éducatifs seraient plus adaptés, mais par là même, ce dont ils ne se rendent pas compte, c'est qu'ils dénaturent partiellement ou totalement la nature du "jeu".
Il vaut mieux donc les laisser trankilou entre ados du même âge à interagir entre eux, à jouer à des vrais jeux de société, etc. Et même si cela n'est pas fructueux au niveau du développement de leur intellect, cela permet, comme l'a si bien dit Shix, de leur apprendre beaucoup d'autre chose sur la vie en société, l'interaction entre les gens, ce que l'on peut ou ne peut pas faire, etc.
Jouer à un jeu de société est toujours bénéfique, même à haute dose (en variant les genres quand même), c'est ça que beaucoup de gens ne comprennent pas.

PS: un gros merci à tous et en particulier à shix et Ludocortex pour leurs interventions très intéressantes et instructives!


Le "problème" c'est surtout que ce n'est pas la métier d'un enseignant de faire jouer ses élèves. Imagien que tu paies un plombier et qu'il te refasse ton carrelage car ainsi c'est plus joli/plus en sécurité/excuse autre.
Là c'est pareil. En tant que professeur on doit appliquer les programmes. Et toute activité dans le cadre de l'école doit avoir pour objectif de réaliser les programmes.
En fait on n'a pas vraiment le droit (au sens propre du terme... les gamins ne sont pas à l'école pour ça et ce n'est pas pour cela qu'on nous paie) de faire des choses "gratuites" dans le sens où cela ne viserait pas une compétence ou un savoir des Instructions Officielles.
C'est cette absence de "gratuité" que je trouve dommage. Accorder 1 heure par mois à des actvités "gratuites" sur le temps scolaire serait à mon avis fort efficace pour les élèves. Parmis ces activités "gratuites" il n'y aurait pas que le jeu, mais aussi la possibilité de se détendre autrement ... Juste avant les vacances je les laisse utiliser (par 4 maximum) l'ordinateur de la classe sur lequel j'ai installé un jeu de voiture : trackmania nations. Le truc c'est que l'on peut construire ses propres circuits et ils adorent cela. On découvre ses élèves sous un autre jour et surtout ils se retrouvent dans des activités qui n'implique pas de mettre leur ego en jeu .. ou alors pour "de faux" .. grâce au jeu.

Ces remerciements étaient plus comme des invitations à continuer à discuter sur le sujet, qui est devenu d’un coup plus intéressant encore grâces aux interventions de ludocortex et shix :kingpouic:
Bien que j’ai une petite idée sur les conclusions personnelles à tirer de tout cela, j’attends encore un peu de les affiner.

PS: un gros merci à tous et en particulier à shix et Ludocortex pour leurs interventions très intéressantes et instructives!

Merci bien. J'ai juste essayé de compiler ma propre expérience et des théories dans le domaine de la psychologie du développement de l'enfant. Mais je ne suis pas un spécialiste dans le domaine ^^
La demande sur du jeu éducatif est, je trouve, de plus en plus présente chez de nombreux parents qui pensent que leur fils a un potentiel équivalent à Kasparov.

Le problème est bien là ! On va demander (les parents, parfois aussi l'institution scolaire, parfois la pression qu'exercent les autres parents qui vantent leur enfant etc ...) a un enfant de réaliser des choses de plus en plus précocemment.
Dès qu'un enfant sait parler, on peut lui faire réciter les chiffres jusqu'à 10, c'est pas pour autant qu'il sait compter. Mais certains parents se félicitent de voir leur marmot aligner les chiffres. Ce ne sont pas des Kasparov, tout au plus des singes savants qui répètent mais ne comprennent pas !
La maturation est un concept en psycho ognitive (si je dis aps de bêtises) qui admet qu'il existe des stades de compréhensions chez l'enfant où de nouveaux concepts peuvent êtres appris et compris.
Par exemple, 'est aux alentours de 6 ans (après cela peut dépendre des enfants) qu'un enfant atteint un stade de maturation suffisant pour apprendre à lire et écrire. Si dès 4 ans vous lui avez appris à écrire son prénom, c'est idiot : vous en avez fait une bête de cirque capabe de réaliser un tour mais pas de le comprendre.
Et forcer l'enfant à maîtriser des concepts que sa maturation ne lui permet pas encore de comprendre est une bêtise car chaque stade doit prendre le temps de venir, de maturer (ça se dit ? ^^), pour que le développement de l'enfant se passe au mieux.
Si mes souvenirs sont bons, les références intéressantes là dessus se trouvent chez Jean Piaget et Henry Wallon ...
Si cela peut éviter la course aux singes savant dans les classes de maternelles ...
Laissez aux enfants le temps de maîtriser leur environnement :wink:
Le "problème" c'est surtout que ce n'est pas la métier d'un enseignant de faire jouer ses élèves.

C'est un problème oui et non. Un prof fait partie de l'éducation formelle (l'Education Nationale), nous (les animateurs socio-culturel notamment) ont s'occupe de l'éducation informelle (l'éducation populaire de notre cher ministère de la Jeunesse, des sports et de la vie associative) et ainsi chacun fait son boulot ... Ca n'empêche pas de bosser ensemble mais c'est vrai que vous avez davantage de cadre duquel vous ne pouvez pas trop vous écarter.

Je crois que cela soit normal que sur le temps de cours des enseignants, il n’y ait que du cours pour les raisons expliquées ci-dessus avec la belle histoire du plombier.
Faire en sorte de faire reconnaitre le jeu de société comme une activité qui permette de développer l’élève (certe d’une autre manière) me parait une tâche trop dure.
Par contre, je pense que l’ouverture d’une ludothèque, disponible déjà le midi avec un surveillant pour s’occuper d’une salle, quelques jours par semaine, serait déjà un bon début.

Ce qu’il faut, c’est y aller petit à petit.

Faire en sorte de faire reconnaitre le jeu de société comme une activité qui permette de développer l'élève (certe d'une autre manière) me parait une tâche trop dure.

Faudrait que je te retrouve des dossiers qu'on a monté pour aller chopper des bourses de Fondations ou des subventions de collectivités publiques ou de l'Etat au ministère JSVA ... t'inquiète, ils connaissent les vertues du jeu. Mais les moyens financiers sont pas toujours là ... :|

Rien que dans un centre de loisir, pour acheter pour 200 euros de p'tits jeux, j'ai argumenté sur leurs vertues en terme de développement chez l'enfant pour pouvoir faire passer ces 200 euros dans le budget. J'avais de la chance d'avoir une direction réceptive et qui comprenait très bien l'intérêt de ces jeux (ça allait de gang of four à il était une fois en passant par l'indétronable Jungle Speed ... les loups garous on l'avait fabriqué nous même, c'est plus drôle de grandes cartes en bois ^^)

Et tout cela c’était pour quelle tranche d’âge?

j’étais avec des 7-9 ans et des 10-13 ans :wink:

shix dit:
Par exemple, 'est aux alentours de 6 ans (après cela peut dépendre des enfants) qu'un enfant atteint un stade de maturation suffisant pour apprendre à lire et écrire. Si dès 4 ans vous lui avez appris à écrire son prénom, c'est idiot : vous en avez fait une bête de cirque capabe de réaliser un tour mais pas de le comprendre.


Ok, mais le fait de savoir reconnaitre les lettres de son prénom c'est quand même un premier pas non ?
Lorsque mes enfants ont réussi à jouer aux aventuriers du rail, c'est justement en réussissant à reconnaitre quelques lettres (et avec l'aide des mini carte et des points sur les cartes objectifs) qu'ils ont pu commencer à jouer.
D'une simple notion basique, comme écrire un prenom, ils ont su en tirer la quintessence pour contourner un obstacle que je pensais insurmontable.

J'ai aussi remarqué chez eux une grosse facilité à comprendre des règles de jeux (de plus en plus complexes). En fait je me suis rendu compte de cela lorsque à plusieurs reprises, j'ai tenté d'expliquer des jeux à d'autres enfants et qu'ils n'ont rien compris du tout alors que les miens ont tout capté assez vite. Est ce dû au fait que le message passe mieux en père et enfants ou au fait qu'ils pratiquent beaucoup les jeux et que leur esprit est maintenant structuré de façon à vite assimiler une règle de jeu ? Je n'en sais rien du tout !

Sinon, il y a eu une expérience trés intéressante il y a une dizaine ou une quinzaine d'années de cela. Un milliardaire Hongrois voulait "prouver" que l'acquis primait sur l'inné. M Polgar a donc fait suivre des cours d'échecs intensifs à ses 3 filles (Suza, Sophia et Judith - prénoms non garantis). Résultat : Suza a été la première grand maitre internationnal feminine. Elle devient championne du monde. La seconde est rentrée dans le top ten des meilleurs joueuses du monde. La petite dernière (judith) a carrément survolée le circuit féminin et a décidée de ne jouer qu'exclusivement sur le circuit masculin. Elle y réussit l'exploit de rentrer dans le classement des 10 meilleurs joueurs du monde alors que la meilleure féminine de tous les temps n'avait jamais intégré le top 100...
Lorsque mes enfants ont réussi à jouer aux aventuriers du rail, c'est justement en réussissant à reconnaitre quelques lettres

Je crois que la différence est venue du fait que l'enfant a voulu chercher à jouer et a surmonter lui même l'obstacle pour satisfaire une envie. C'est différent de l'enfant qui fait du mimétisme ou qui applique "bêtement" pour, non pas sa satisfaction d'une envie de savoir écrire son prénom à 4 ans, mais la satisfaction de ses parents d'avoir un enfant "surdoué" (terme qui tend à faire primer l'inné sur l'acquis, chose que je ne partage pas mais qui est véhiculé par cette sémantique du "don")

J'ai aussi remarqué chez eux une grosse facilité à comprendre des règles de jeux

Je pense comme tu le dis que c'est davantage parce qu'ils sont déjà habitué à user de certains mécanismes propres aux jeux qu'ils connaissent déjà. C'est donc plus simple pour eux que pour d'autres enfants de saisir d'autres mécanismes qui même s'ils sont différents, restent souvent dans des logiques similaires. Par contre des enfants de basketteurs ont certainement de meilleures prédispositions dans le milieu sportif que d'autres. On assiste ainsi à des héritages familiaux que certains amalgament à des histoires d'héritage génétiques (c'est dans le caractère de la famille ... non c'est dans la culture de la famille tout au plus)

L'acquis et l'inné c'est un vaste débat ... les théories de l'acquis expliquent à peu près toutes les inégalités chez les individus en recourant aux sciences sociales et humaines. Les théories de l'acquis dans ses plus grands travers peuvent aller juqu'à des politiques racistes et/ou eugénistes. C'est pourquoi je privilégie les théories de l'acquis, d'autant que l'argumentaireme paraît plus solide et que jusqu'à aujourd'hui on n'a pas encore dégagé le gène ludique ... :mrgreen:
La demande sur du jeu éducatif est, je trouve, de plus en plus présente chez de nombreux parents qui pensent que leur fils a un potentiel équivalent à Kasparov.

C'est lui ou Kharpov qui a tout arreté pour se mettre a la politique ?
shix dit:
Lorsque mes enfants ont réussi à jouer aux aventuriers du rail, c'est justement en réussissant à reconnaitre quelques lettres

Je crois que la différence est venue du fait que l'enfant a voulu chercher à jouer et a surmonter lui même l'obstacle pour satisfaire une envie. C'est différent de l'enfant qui fait du mimétisme ou qui applique "bêtement" pour, non pas sa satisfaction d'une envie de savoir écrire son prénom à 4 ans, mais la satisfaction de ses parents d'avoir un enfant "surdoué" (terme qui tend à faire primer l'inné sur l'acquis, chose que je ne partage pas mais qui est véhiculé par cette sémantique du "don")

J'ai aussi remarqué chez eux une grosse facilité à comprendre des règles de jeux

Je pense comme tu le dis que c'est davantage parce qu'ils sont déjà habitué à user de certains mécanismes propres aux jeux qu'ils connaissent déjà. C'est donc plus simple pour eux que pour d'autres enfants de saisir d'autres mécanismes qui même s'ils sont différents, restent souvent dans des logiques similaires. Par contre des enfants de basketteurs ont certainement de meilleures prédispositions dans le milieu sportif que d'autres. On assiste ainsi à des héritages familiaux que certains amalgament à des histoires d'héritage génétiques (c'est dans le caractère de la famille ... non c'est dans la culture de la famille tout au plus)
L'acquis et l'inné c'est un vaste débat ... les théories de l'acquis expliquent à peu près toutes les inégalités chez les individus en recourant aux sciences sociales et humaines. Les théories de l'acquis dans ses plus grands travers peuvent aller juqu'à des politiques racistes et/ou eugénistes. C'est pourquoi je privilégie les théories de l'acquis, d'autant que l'argumentaireme paraît plus solide et que jusqu'à aujourd'hui on n'a pas encore dégagé le gène ludique ... :mrgreen:


En tant que professionnel de l'apprentissage je ne peux que plussoyer (j'adore ce néologisme :mrgreen: )

Les enfants de ludocortex qui arrivent à jouer aux aventuriers à partir de quelques lettres avait quelque chose que les "singes savants" (dixit shix) n'avaient pas : la motivation.
Enfin pas exactement. Les enfants de 4 ans poussés par leurs parents n'avaient comme motivation que de faire plaisir à leur parents. Les enfants de ludocortex avaient une motivation toute autre : se faire plaisir. Or l'on sait maintenant que lorsque la motivation vient de l'enfant il peut apprendre à peu près tout (dans des limites raisonnables.. pas de E=MC² pour eux :mrgreen: ) et est capable de trouver des stratégies plutôt expertes pour contourner ses difficultés.
Comme l'a dit ludocortex, ses enfants n'ont en fait pas lu. Il y a d'abord le mimétisme, puis cela a donné du sens aux symboles et au final la reconnaissance des lettres aura permi une sorte de "vérification" (ah oui on entend bien a dedans ça doit bien être ça...etc...)

Pour ce qui est de l'inné/acquis .. en fait c'est pareil. Tout est une question de motivation. Or un enfant motivé cela passe d'abord par l'attitude de ses parents car au début ... c'est surtout du mimétisme.
Dans une famille de basketteur l'enfant verra ses parents faire du sport. Il sera intrigué et voudra essayer de faire pareil, commençant ainsi à développer des acquis propre aux déplacement, à la lecture de trajectoire de balle ou à la place des autres.
Dans une famille de musiciens l'enfant sera amené à écouter les différentes sonorité. Le contact fréquent avec des instruments de musique va le pousser à chercher toutes sortes de sonorités dans son environnement et à essayer de reproduire cela. Il commence ainsi à développer des compétences liées à l'écoute.
Dès lors il sera logique que lorsque ces enfants grandiront et s'ils continuent à s'intéresser aux activités de leurs parents alors vers 6 ans on commencera à voir des différences flagrantes en terme d'efficience : l'enfant de basketteur sera "doué" pour les sports (ben oui il "lit" plus vite une trajectoire, maitrise mieux son corps, le connait mieux que l'enfant de musicien) et l'enfant de musicien sera plus édoué" pour la musique.
C'est pour cela qu'on a longtemps cru qu'il s'agissait d'un héritage génétique. (d'autant plus que cet engouement pour les gènes et leur influence date de leur découverte. Tout un tas de fantasmes ont donc été plaqués sur eux alors même que les savants de l'époque ne possédaient pas encore de connaissance solides. Il n'y a qu'à voir la littérature du 19eme siècle où le fils ne peut se détourner du chemin du père car "c'est dans son sang")

Mais tout ceci ne sera pas possible sans motivation.

Je voudrais juste finir sur une anecdote amusante : une expérience a été menée pour connaitre l'impact de la motivation sur les compétences cognitives des enfant (vers 4/5 ans). Il y avait deux bols. Un avec 6 ou 7 jetons et dans l'autre 4 ou 5 (je n eme rappelle plus des nombres exacts mais ils étaient petits et assez proches l'un de l'autre tout en les rendant discernable avec un coup d'oeil un tant soit peu soutenu). On demandait à l'enfant de choisir le bol avec le plus de jetons.
La même expérience à été menée mais en remplaçant les jetons par des bonbons.
Les résultats sont flagrants : avec les bonbons les enfants ne se trompaient quasiment jamais !! Et surtout sans hésitation. Car avec les jetons, même ceux qui réussissaient avaient souvent un temps de réflexion avant de choisir.

Bref... il y a encore beeaucoup de choses à dire .. mais il y a des bouqins de 600 pages qui n'en font pas le tour (:mrgreen:) donc je vais m'arrêter là.**
BananeDC dit:
La demande sur du jeu éducatif est, je trouve, de plus en plus présente chez de nombreux parents qui pensent que leur fils a un potentiel équivalent à Kasparov.

C'est lui ou Kharpov qui a tout arreté pour se mettre a la politique ?


C'est Kasparov.

Aurais tu par hasard certains références de boukins sur le sujet?

Sur l’inné et l’acquis? J’ai vu ça pendant mes études et je n’ai plus trace de bouquins. Par contre sur le développement de l’enfant (sujet bien plus passionant qu’il n’y parait) il y a un livre qui fait l epoint de toutes les recherches actuelles :
L’homme en développement (cliquez sur le nom)