Zyler dit: Par contre, je pense que l'ouverture d'une ludothèque, disponible déjà le midi avec un surveillant pour s'occuper d'une salle, quelques jours par semaine, serait déjà un bon début. Ce qu'il faut, c'est y aller petit à petit.
c'est que j'ai fait pendant deux ans et demi, et ça marchait du tonnerre de dieu ! ensuite...fin de l'emploi, fin de l'activité et à ce jour les jeux dorment plus ou moins dans un placard...un joli gachis de plus !
Vieux chat dit: Enfin pas exactement. Les enfants de 4 ans poussés par leurs parents n'avaient comme motivation que de faire plaisir à leur parents. Les enfants de ludocortex avaient une motivation toute autre : se faire plaisir. Or l'on sait maintenant que lorsque la motivation vient de l'enfant il peut apprendre à peu près tout (dans des limites raisonnables.. pas de E=MC² pour eux ) et est capable de trouver des stratégies plutôt expertes pour contourner ses difficultés.
Je crois que tu penses juste mais les termes utilisés ne sont pas tout à fait appropriés. En concept marketing, on parle de motivations edonistes ou oblatives. Et les enfants fonctionnent de la même façon : ils se motivent en voulant se faire plaisir ou en voulant faire plaisir aux autres. On a l'impression que la 2eme solution pourrait ne pas exister dans tes propos.
Vieux chat dit: Enfin pas exactement. Les enfants de 4 ans poussés par leurs parents n'avaient comme motivation que de faire plaisir à leur parents. Les enfants de ludocortex avaient une motivation toute autre : se faire plaisir. Or l'on sait maintenant que lorsque la motivation vient de l'enfant il peut apprendre à peu près tout (dans des limites raisonnables.. pas de E=MC² pour eux ) et est capable de trouver des stratégies plutôt expertes pour contourner ses difficultés.
Je crois que tu penses juste mais les termes utilisés ne sont pas tout à fait appropriés. En concept marketing, on parle de motivations edonistes ou oblatives. Et les enfants fonctionnent de la même façon : ils se motivent en voulant se faire plaisir ou en voulant faire plaisir aux autres. On a l'impression que la 2eme solution pourrait ne pas exister dans tes propos.
J'ai du mal m'exprimer car je fais justement une distinction entre ces deux motivations (quant aux termes techniques de marketing .. j en econnaissais pas n'en ayant jamais fait ) Et le truc que je voulais montrer c'est que se faire plaisir est beaucoup plus efficace et de très très loin à faire plaisir aux autres pour apprendre.
Vieux chat dit: Enfin pas exactement. Les enfants de 4 ans poussés par leurs parents n'avaient comme motivation que de faire plaisir à leur parents. Les enfants de ludocortex avaient une motivation toute autre : se faire plaisir. Or l'on sait maintenant que lorsque la motivation vient de l'enfant il peut apprendre à peu près tout (dans des limites raisonnables.. pas de E=MC² pour eux ) et est capable de trouver des stratégies plutôt expertes pour contourner ses difficultés.
Je crois que tu penses juste mais les termes utilisés ne sont pas tout à fait appropriés. En concept marketing, on parle de motivations edonistes ou oblatives. Et les enfants fonctionnent de la même façon : ils se motivent en voulant se faire plaisir ou en voulant faire plaisir aux autres. On a l'impression que la 2eme solution pourrait ne pas exister dans tes propos.
J'ai du mal m'exprimer car je fais justement une distinction entre ces deux motivations (quant aux termes techniques de marketing .. j en econnaissais pas n'en ayant jamais fait ) Et le truc que je voulais montrer c'est que se faire plaisir est beaucoup plus efficace et de très très loin à faire plaisir aux autres pour apprendre.
L'environnement et la motivation que suscite celui-ci est très certainement le moteur qui va pousser l'enfant à développer ses capacités. Celles entraînées par les jeux de société font appel à beaucoup de capacités cognitives et c'est donc normal que cela développe, par l'acquisition d'une certaine manière de penser, l'intellect, pour en revenir à la problématique.
RenaudD dit:Moi je joue toujours "à pouf", au feeling ... et d'ailleurs je gagne de plus en plus souvent alors que je fonctionne de plus en plus au radar.
A toi aussi ?
Moi je perds autant que je gagne mais ça me plaît de jouer à l'intuition plutôt que sur la base de calculs détaillés.
RenaudD dit:Moi je joue toujours "à pouf", au feeling ... et d'ailleurs je gagne de plus en plus souvent alors que je fonctionne de plus en plus au radar.
A toi aussi ? Moi je perds autant que je gagne mais ça me plaît de jouer à l'intuition plutôt que sur la base de calculs détaillés.
Plus on joue, plus on est intuitif,e t ça, c'est bien !
Pour repondre à la question initiale : je pense que ça depend du contexte :
si tu es là en tant que defenseur de la ludophilie, tu vas avoir un discours mettant en avant la “gratuité” du jeu, en essayant d’expliquer à des parents qu’il faut avoir des moments où on joue pour jouer…
mais si tu dois faire accepter des jeux de sociétés dans le cadre scolaire (par exemple), là, c’est l’inverse : le jeu, même celui qui n’est pas marqué “educatif” a un role fortement formateur dans le developpement et la socialisation de l’enfant et de l’individu en devenir…
bruno faidutti dit:(…)non parce que le jeu ne peut pas éduquer, mais parce que si ça vise à éduquer, ce n’est pas un jeu.
Il me semble que l’on est pas nombreux à penser ça !!! Notamment, je me suis faire descendre quand j’ai fait cette remarque à des profs qui voulait se servir du jeu comme outil pédagogique…
Je suis un jeune prof (néo-titulaire) d’histoire géo et cette année j’ai été affecté dans un établissement où mes collègues (et un en particulier) ont la particularité d’utiliser très fréquement le jeu comme support pédagogique.
Sans aller dans les excès de faire du tout ludique, j’ai essayé et j’avoue que QUELQUEFOIS, un jeu aura plus d’impact qu’un travail sur un texte ou tout autre document.
Un exemple, en 3eme mes collègues utilisent le jeu “cuba 1962” (créé par des profs) sur la crise des missiles ainsi qu’une version améliorée (par leur soin) du même jeu sur la guerre de corée. Et ben pour comprendre les jeux de pouvoir, les rapports de forces, les phases de négociations, l’intimidation, l’escalade ou la paralysie de l’onu quand un acteur en présence utilise son droit de véto…ben la il n’y a que le jeu qu’y puisse y parvenir…surtout en 1 heure trace écrite comprise!
Idem en géographie, j’ai modestement tenté d’améliorer un jeu existant appellée “ludoville” et ben rien de mieux pour faire comprendre aux élèves comment évolue une ville et arriver à réaliser un modele de la ville européenne (puis africaine, étasunienne, d’amérique du sud…).
voila, j’apporte un peu ma pierre a l’édifice et n’étant pas du tout un défenseur des grandes théories pédago-pédagogique (je sors de l’iufm ou on m’a bourré le mou pendant un an…ce qui fait que maintenant je suis blindé niveau moubourrage à la sortie d’un jeu ^^), je suis ouvert a toute remarque…et en plus je me vexerai pas!
sakurazuka38 dit:Un exemple, en 3eme mes collègues utilisent le jeu "cuba 1962" (créé par des profs) sur la crise des missiles ainsi qu'une version améliorée (par leur soin) du même jeu sur la guerre de corée. Et ben pour comprendre les jeux de pouvoir, les rapports de forces, les phases de négociations, l'intimidation, l'escalade ou la paralysie de l'onu quand un acteur en présence utilise son droit de véto....ben la il n'y a que le jeu qu'y puisse y parvenir..surtout en 1 heure trace écrite comprise! Idem en géographie, j'ai modestement tenté d'améliorer un jeu existant appellée "ludoville" et ben rien de mieux pour faire comprendre aux élèves comment évolue une ville et arriver à réaliser un modele de la ville européenne (puis africaine, étasunienne, d'amérique du sud...).
Là tu nous donnes des faits, mais en ce qui concerne les élèves en eux-même? Ont ils compris grâce au jeu? ou bien ont-ils acquiescer de la tête pour faire plaisir lorsque vous demandiez si tout le monde avait compris? Et quelle était leur attitude vis-à-vis de ces jeux? Etait-ils content? s'y mettaient-ils? ou bien la moitié étaient en train de discuter de tout et de rien?
Il se trouve que je suis affecté sur plusieurs etablissements: le collège où mes collègues pratiquent les jeux en classe et aussi 1 lycée (où je récupère de nombreux anciens élèves du collège). Et effectivement j’ai eu pas mal de retours positifs d’ancien collégiens, notamment sur ce fameux jeu cuba. J’ai tenté moi même un jeu sur les cités grecques et l’invasion perse lors d’un remplacement en 6ème. Les élèves répartis en groupe jouent des cités grecques qui peuvent se faire la guerre, s’allier…puis à une date prévue le prof qui joue les perses envahit la grece…la seule solution pour les élèves étant de mettre de coté leurs conflits et s’allier.
Pour résumer: - la grande majorité des élèves apprécient et participent activement (même les plus timides) aux prises de décisions. Pour tout dire le jeu s’est déroulé en 3 heures sur la semaine et les élèves négocaient encore des alliances dans l’escalier.
- sinon point négatif 2 élèves ont ouvertement refuser de s’impliquer…
Pour ce qui est des yeux de merlans frits à l’explication des régles effectivement c’est de mise. Les élèves n’ont d’ailleurs pas souvent l’occasion de jouer aux JDS et il faut avouer que des mécanismes de jeux qui paraitraient logiques pour un joueur régulier sont moins évident pour un non pratiquant (il faut donc en tenir compte dans l’élaboration du jeu)… c’est logique mais je ne l’avais pas suffisamment pris en compte.
Pour ce qui est de mon adaptation du jeu ludoville sur le modele des villes européennes. A la base je comptais l’utiliser pour des seconde mais je l’ai auparavant testé sur des 4èmes. Il a fallut quelques tours a blanc pour qu’il comprennent. Mon erreur a été de vouloir maintenir des cartes “actions” qui mettent du piment au jeu (bref trop insister sur le ludique au détriment de l’objectif initial) mais qui rajoutent de la complexité sans que ce ne soit nécessaire…je les garderaient donc pour mes secondes et les enlevraient pour les “petites” classes.
voila mon humble retour d’expérience.
edit: pour ce qui est du bavardage pendant les jeux, il est clair que le niveau sonore est plsu élevé que lors d’un cours “normal” mais attention il ne s’agit pas de bavardages au sens propre du terme: comme le plus souvent le jeu est un moyen pour que les élèves argumentent entre eux, les discussions au seins des groupes sont souvent intenses/ bruyantes mais le retour au calme se fait en moins de 3 secondes (c’est la rgele imposée au début: je compte jusqu’a 3 et si le silence n’est pas revenu on arrete le jeu…ce qui m’est deja arrivé une fois pour un petit jeu lors de la dernière heure de la journée avec une classe difficile…bref l’idéal quoi!).
Jouer et apprendre vont dans deux sens opposés du point de vue de la dynamique de l’angoisse. Apprendre est une entreprise fondamentalement anxiogène. C’est accepter de devoir démolir et reconstruire une partie de son univers cognitif. A l’inverse, jouer c’est apaiser l’angoisse de vivre, c’est s’immerger dans un monde mental rassurant et stable aux dimensions d’un modèle réduit. Sur ce dernier point, je rejoins totalement la thèse bien connue de Bruno Faidutti et quelques autres.
D’ailleurs je plussoie totalement ce qui a été dit plus haut quant à la question de départ : le jeu peut-il être vecteur d’apprentissage ?
bruno faidutti dit:Peut-être, mais personnellement je m’en moque un peu. Et quelle que soit la réponse, il est essentiel que l’on n’y joue pas dans cette perspective, car cela suffit généralement à faire disparaître le plaisir ludique. Le jeu éducatif est un oxymore, non parce que le jeu ne peut pas éduquer, mais parce que si ça vise à éduquer, ce n’est pas un jeu.
Pour moi, le jeu de société, au niveau éducatif tout du moins, est comparable au sport. A l’heure actuelle, personne (sauf peut-être certains pontes du ministère de l’Education Nationale qui ont apparemment décidé qu’on avait trop de profs d’EPS en France) ne conteste les vertus éducatives du sport, en particulier pour ce qui est de l’apprentissage des règles, du respect de l’adversaire, et du partenaire dans le cas des sports collectifs, apprentissage de la victoire et de la défaite.
Eh bien c’est exactement la même chose pour le jeu de société, avec peut-être même un avantage pour ce dernier, puisque tout le monde est placé sur un pied d’égalité (même en faisant 1m60 on peut gagner aux Colons de Catane contre un géant de 2m. Au basket c’est plus difficile ).
Le sport -l’EPS pardon- est aujourd’hui une matière à part entière de l’école primaire jusqu’au lycée. Peut-être qu’un jour le jeu de société aura aussi sa place…
Pour terminer, une petite anecdote : cette année, en première année d’une grande école d’ingénieur, le premier TD de microéconomie était un jeu. Eh bien, non seulement on comprend beaucoup mieux le système offre/demande une fois qu’on a été mis en situation, mais en plus on est vraiment beaucoup plus attentifs… Vivement les cours de théorie des jeux (bon je pense qu’on y parlera pas beaucoup des aventuriers du rail, mais on peut toujours éspérer )
Eh bien c'est exactement la même chose pour le jeu de société, avec peut-être même un avantage pour ce dernier, puisque tout le monde est placé sur un pied d'égalité (même en faisant 1m60 on peut gagner aux Colons de Catane contre un géant de 2m. Au basket c'est plus difficile M. Green ).
C'est un peu hors sujet, mais on n'est jamais à égalité devant une situation quelconque ... L'intérêt de la mixité sociale à l'école c'est aussi de se confronter à cette réalité. Car là où l'on peut limiter cette inégalité dans des environnements repliés comme les communautés, la famille ... ce n'est pas possible à l'école.
On a tous des souvenirs de cette école (ou de ces centres de loisirs, je défends ma chapelle ^^) où effectivement mùachin-truc était plus grand et meilleur que nous au basket (ou à la baston quand on se battait dans la cour), mais on se rappelle aussi de bidule qui savait super bien lire parce qu'il avait tout plein de collection de BD depuis tout petit. Et y avait aussi toto qu'était super fort dans les jeux, il comprenait toujours les règles plsu vite que les autres et gagnait souvent etc ...