Il est vrai que les enchères étaient au coeur de classique des années 90 et 2000, comme Les Princes de Florence, Megawatts/Funkenschlag, For Sale, Age of Steam. Dans ces temps reculés, le bon docteur Knizia s’en était même fait une spécialité: Ra, Art Moderne, High Society, Amun-Re…
Les enchères semblent en effet beaucoup moins présentes maintenant. On dirait même qu’elles ont disparu des jeux depuis longtemps ! Là, comme ça, j’ai du mal à citer des jeux post 2005 où ce mécanisme joue un rôle important. C’est moi, ou bien ?
Comme souvent, un mécanisme bien utilisé donne envie d’être repris dans d’autres jeux. A une époque, c’était les enchères, après la pose d’ouvrier, maintenant le jeu de pli.
J’aimerais beaucoup jouer à Ra, qui semble être un des meilleurs jeux d’enchères parce que j’aime bien ce mécanisme, qui introduit pas mal de tension et, comme il a été dit, d’interaction entre les joueurs.
Je ne crois pas que ce soit ça le souci.
J’avoue que c’est aussi une mécanique qui me met mal à l’aise (et pourtant Cyclades est dans mon top 10 tous les temps, et il est pas 10ème).
C’est surtout qu’au vu du nombre de jeux actuels, les parties découverte doivent être aussi satisfaisantes que possibles. Le mécanisme d’enchère demande de savoir estimer le coût de tel ou tel élément de jeu, ce qui est loin d’être évident sur une première partie. Moi, quand on me demande “combien êtes-vous prêt à payer pour faire telle action”, je suis souvent bien en peine de répondre, parce que la puissance de l’action et le retour sur investissement est dur à évaluer quand on ne maîtrise pas le jeu.
Les jeux d’enchères peuvent aussi être vus comme un jeu où “ce sont les joueurs qui font l’équilibre”. Le jeu propose des choix par essence déséquilibrés, avec telle option largement plus forte que telle autre, et c’est aux joueurs de rétablir l’équilibre en faisant en sorte que le choix “fort” coûte très cher en enchérissant dessus. Là encore, si les joueurs estiment mal les coûts, ça peut casser le jeu.
La mode est davantage aux jeux “auto-équilibrés”, en quelque sorte.
J’adore les jeux d’enchères. Mais c’est plus compliqué à sortir actuellement. J’ai quand même réussi à sortir Die Kaufleute von Amsterdam dimanche soir. Pas le meilleur mais vu que je suis sur un proto de jeu d’enchères hollandaises, je rejoue à ce type de jeu.
Ceux qui sortent encore chez moi:
Funkenschlag
Cyclades
Ra
Art moderne
Strasbourg
Ceux que j’aimerai ressortir :
Les princes de Florence ( pas assez nombreux ou ne tente pas les gens)
Keyflowers (n’envoie pas du rêve à mes amis)
Et en même temps, vu la qualité de tout ces jeux (+liste plus haut), j’en attends pas de nouveaux.
Ra c’est quand même ultra particulier comme enchères, je ne sais pas comment on le classifie ? Je ne vois pas de jeu utilisant ce système fermé et contraint. For sale est peut-être un peu dans cette lignée.
Chez nous, c’est Die Fabrik der Traume qui sort toujours de temps en temps. Et comme dit Chakado, ce sont les joueurs qui font tout le jeu, si il y a un “nul en enchères” autour de la table, c’est un peu catastrophique pour la partie.
Il y a plein de jeux “récents” qui mettent cette mécanique au coeur du jeu :
Isle of Skye
Nidavellir
Castles of Mad King Ludwig
etc.
Cathala l’a bcp utilisée, dans Cyclades, mais aussi dans Five Tribes et un autre que je n’ai pas en tête. C’est une méca que j’aime bcp car elle met immédiatement les joueurs sous tension, comme dans Shakespeare par exemple. Par contre elle est assez technique car elle nécessite de bien comprendre les enjeux et d’être capable d’évaluer l’intérêt de jouer en premier (Shakespeare) ou la force d’un coup / enchainement à venir (Five Tribes.) Il faut donc une bonne lecture du jeu, ce qui n’est pas forcément évident sur les premières parties et peut être très punitif.
Isle of Skye est l’exemple qui a “adouci” le jeu d’enchères. En laissant tjs au joueur la capacité de déployer une stratégie différente si un deal est mal géré.
Le désamour envers ces jeux est probablement lié au lissage émotionnel du jds afin qu’il rassemble plus. Les enchères dans le Grand Jeu, dans Ra, sont assez punitives… moi j’aime les jeux à fort affrontement… mais bcp s’énervent.
Cela peut donc en partie expliquer le moindre recours à ces jeux.
Un petit tour dans ma ludothèque, il me reste :
Ra (1999)
Princes de Florence (2000)
Skull & Roses (2011)
Cuba (2007, pas central)
Rurik: Dawn of Kiev (2019)
Die Speicherstadt (2010)
Metropolys (2008)
Plus ceux-ci qui ont trouvé refuge ailleurs :
Through the Ages (2006)
Power Grid (2004)
Keyflower (2012)
Je trouve que le plus marquant, c’est Rurik, parce que les enchères sont imbriquées avec la programmation.
Si on termine avec la meilleure “offre”, l’effet de l’action est le plus puissant (par exemple, 4 déplacements > 3 déplacements > 2 > 1). Donc, si on ne “mise” (guillemets parce que la valeur de l’enchère = le chiffre du meeple, qui décide aussi de l’ordre de la résolution des actions + le bakchich éventuel) pas assez, ça peut faire foirer le plan prévu pour la manche (il y a 4 manches sur la partie).
Je suis choqué que tu sembles considèrer que tirer un argument dans ses retranchements pour aboutir à une classification basée en partie sur de la mauvaise foi ne soit pas justement particulièrement pertinent, remarquable et digne d’éloges.
Par chez nous, c’est Goa, Les Princes de Florence, Age of steam et à une fréquence moindre, Ra et Amun Ré, qui sont ressortis ces dernières années.
J’avais fait ce constat également, les jeux d’enchères, en tout cas ceux qui reposent au moins à 50% sur ce mécanisme, sont moins présents depuis je dirais une douzaine d’années (?). Les gouts ludiques évoluent, les auteurs aussi…et tant mieux, ces évolutions enrichissent la Culture ludique. Maintenant, on retrouve des formes d’enchères dans Key Flower ou Bruxelles par exemple.
Goa est pour moi le seul jeu d’enchères qui marche parfaitement à deux.
Cela m’aide à le sortir. Sinon à part Art moderne et le Grand jeu aucun autre jeu d’enchères n’a réussi à percer dans mon petit cercle de joueurs.