Il y a aussi Coimbra (2018) où il y a une forte mécanique d’enchère sur les cartes que l’on récupère à chaque tour et qui crée une tension.
Je n’ai rien contre les enchères en tant que telles, mais celles-ci peuvent être problématiques dans les jeux de gestion un peu complexes où chaque ressource et production compte.
Par exemple les enchères à l’aveugle peuvent causer une grosse disparité de consommation de ressources, un joueur peut se retrouver à miser beaucoup et perdre beaucoup face à des joueurs qui ne miseraient pas. Les enchères créent une grosse variabilité. Dans ce cas, la mécanique d’enchère écrase les autres mécaniques et annule donc l’intérêt du jeu. Je pense que c’est pour cela que les enchères ont disparu des jeux complexes.
Par conséquent il faut aménager ces enchères comme dans Keyflower où (si je ne me trompe pas) on ne perd pas les meeples misés, mais ils sont je crois reportés sur d’autres éléments. Mais pour le coup les enchères restent une caractéristique forte de ce jeu.
Dans Age of Steam, j’ai l’impression que la valeur de enchères vire un peu au n’importe quoi en fin de partie, car à partir d’un moment la trésorerie peut ne plus être un problème, ce qui donne une sensation étrange.
En ce moment il y a deux jeux de ma ludo que j’aimerais ressortir :
Boomerang et surtout Condottiere. Ben oui encore des vieilleries. Ceci dit des jeux d’enchères trouvent à être réédités :
Cyclades, Metropolys/Skyrise (pu*** ils ont réussi à garder le Y et le S !)
Je crois aussi que si les enchères sont passées de mode, nous avons eu aussi le problème que je souligne souvent sur les rééditions.
Je prends l’exemple du Le Grand Jeu, je vous conseille d’aller tous en récupérer une version. Et faites là jouer autout d’un verre.
C’est juste incroyable à quel point les gens sont conquis par ce jeu. On a vu plein de revues de petits jeux les dernières années mais rien du tout sur ce jeu… rien ! Nada! Alors oui, le jeu est ancien : 1992 quand meme.
Mais pas pris une ride par rapport à tant d’autres jeux d’ambiance.
Ra est dans le Hall of Fame BGG. Il est ressorti il y a quelques années chez Edge, et ressort en VO en édition collector (j’ai pris cette nouvelle version…) pas de texte sur le jeu donc ca va.
Je pense qu’il faut distinguer les jeux de pure enchère comme Ra ou Modern Art des jeux qui possèdent un mécanisme d’enchère mais qui n’est pas le moteur principal comme Cyclades ou Age of Steam. Autant un mécanisme d’enchère ne me gêne pas et peu apporter du piment au gameplay (j’adore Age of Steam) autant les jeux d’enchères pures m’ennuient totalement. Pourtant les mécanismes de Ra et Modern Art ont bien la signature de génie de Maitre Knizia avec des mécanismes aux petits oignons, mais non pour moi ça ne suffit pas, je trouve ça trop aride.
J’adore les mécaniques d’enchères dans les jeux mais c’est effectivement une mécanique qui demande du temps et de l’expérience pour être appréciée à sa juste valeur.
Ayant la chance de jouer régulièrement à des jeux comme Cyclades et Funkenschlag avec des joueurs expérimentés, les enchères dans ces conditions transcendent le jeu tellement elles apportent de tension, d’interaction et d’émotions à nos parties.
Je joue également à Ra dans les mêmes conditions mais je le vois plus comme un stop ou encore. Les enchères n’en sont pas vraiment puisque chaque joueur est limité à des mises bien précises et non à son capital comme dans une enchère classique. Il s’agit donc surtout de savoir rendre une acquisition attractive ou pas. Ca reste excellent et demande tout autant d’expérience pour apprécier le jeu à sa juste valeur.
Un jeu avec enchères qui est peu évoqué : Péloponnèse alors certes graphiquement c’est pas le Nirvâna (ni l’Olympe dans le cas présent) mais je trouve que mécaniquement il fonctionne toujours super bien
Un que j’aimerais vraiment rejouer (seulement 1 ou 2 parties) et qui a été un coup de coeur pour moi : Tinner’s trail. Épuré et en même temps avec un respect thématique incroyable, pas de gras, que du bon.
En vous lisant je vous rejoins sur l’idée que des jeux 100% basés sur de l’enchère ne font pas long feu dans notre ludothèque.
Quand ils sont sur le créneau jeux d’ambiance leur réussite dépend exclusivement des joueurs et de leur envie à faire vivre le jeu. J’ai des souvenirs d’avoir vu des parties de Peanut Club qui marchaient du feu de dieu seulement parce qu’un animateur était dédié à y faire le show. Sans, ça fonctionnait vraiment moins bien.
Pour les cours j’ai adapté Le Grand Jeu et comme les élèves ont en mains des vrais-faux dollars/livres ça matche et ça les amuse. Si je leur présentais le jeu tel quel ça ne prendrait pas.
À la maison on aime les jeux à enchères quand cette mécanique s’imbrique à d’autres : Isle of Skye, Shakespeare, Nidavellir et avec les mini-ludis Papy Winchester, quand elles ne sont pas une fin en soi mais une réflexion à mener pour que les autres engrenages du jeu roulent au mieux.
Récemment il y a Art Society qui est sorti avec mécanique d’enchères, là pour le coup ça m’intéresse d’y jouer.
