Les jeux sous forme de livres - Enquête, escape ou énigmes

Je continue mes recherches sur les roman « fair play whodunit ».  

(Il faut que je fasse le tri dans mes 80 agatha Christie , j’en ai pour une vie entière …)

en attendant, j’ai créé une liste pour ceux dont je suis certain :

https://www.senscritique.com/liste/fair_play_whodunit/3224217

bonnes lectures !

Janabis dit :
HerlockSholmes dit :Un whodunnit "fair-play" est un roman policier qui se plie à un certain nombre de règles. Celles-ci ont pour but de garantir que le lecteur a une chance équitable de trouver le coupable. Par exemple, le coupable ne doit pas être un personnage dont le lecteur n'a pas ou peu connaissance (par exemple une personne introduit dans les dernières pages juste avant la conclusion). Le lecteur doit également avoir connaissance de tous les éléments mis à la disposition du détective.
 

Merci pour cet éclaircissement. Mais du coup, comme stueur, c'est la définition que je me faisais d'un "whodunit" tout court. Ce qui me met un doute que un vrai "whodunit" tout court ... no

En tout cas, merci pour toutes vos informations & références que je tacherai de consulter.
J'ai lu (certains plusieurs fois) & possède tous les ouvrages de Christie, mais j'avoue que je n'avais jamais poussé la recherche du coupable sous cet angle, me contentant de suivre la lecture & de tenter quelques suppositions au fil des pages sans vraiment être en recherche d'indices comme dans un jeu du genre Suspects.
Suspects que j'ai trouvé très bon, mais un peu léger en matière de fausses-pistes. Mais en même temps, faire rentrer un bouquin dans 50 cartes, c'est pas évident

Suspects compense son manque de fausses pistes par une "vraie" piste pas si claire et évidente que ça.

Je suis vraiment très étonné que le concept de “fair play whodunnit” ne soit pas plus connu. Mais bon, c’est peut-être parce que j’ai tellement lu de romans de ce type que c’est une évidence pour moi. Le problème d’une liste est qu’elle reste subjective et bon nombre de romans violent une des règles du fair play, mais sont quand même considérés comme équitables. Par exemple, dans Le mystère de la chambre jaune, Rouletabille a des informations que le lecteur ignore pendant une bonne partie du roman, mais ils sont révélés avant la fin et la solution reste au moins partiellement trouvable.

Si vous voulez d’autres romans dans le même style et que les “crimes impossibles” ne vous rebutent pas, je recommande la liste établie par John Pugmire. Tous les livres y figurant devraient être équitables et les titres français sont donnés. Roland Lacourbe a d’ailleurs publié depuis des années nombre d’anthologies et recueils sur le sujet. Les exemples les plus récents sont les deux volumes de La Grande Anthologie des chambres closes et du crime impossible. Si vous lisez des mangas, je recommande aussi Les enquêtes de Kindaichi. Les tomes papier sont difficilement trouvables mais des scans (en anglais au moins) sont disponibles sur le Web.

Pour Suspects, les critiques que j’ai lues se concentraient sur deux problèmes :

  • Il n’y a pas de logique sous-jacente aux enquêtes : le fait qu’il est impossible de savoir a priori où se trouvent les indices rend la notion de score un peu caduque. Embêtant parce que je prends justement mon temps pour essayer d’avoir un bon score lorsque je joue à Sherlock Holme : détective conseil.
  • La troisième enquête a une solution tirée par les cheveux et difficilement trouvable. C’est intéressant dans la mesure la difficulté est généralement une qualité recherchée pour un roman policier. J’ai l’impression qu’il en va différemment pour les jeux et que trop de difficulté est un détriment.
Je me demande si la seule manière de plaire à tout le monde ne serait pas d’avoir des indices de difficulté décroissante. Cela permettrait de donner un sens à la notion de score tout en permettant au plus grand nombre de résoudre le scénario. Mais bonjour le travail d’écriture…

Je me demandais également : Pourquoi est-ce que vous jouez, vous, à des jeux d’enquête ? Qu’est-ce que vous en attendez et qu’est-ce qui vous intéresse dedans ? Est-ce juste l’histoire, l’immersion, le défi, ou autre chose ?

MasterZao dit :
Janabis dit :
HerlockSholmes dit :Un whodunnit "fair-play" est un roman policier qui se plie à un certain nombre de règles. Celles-ci ont pour but de garantir que le lecteur a une chance équitable de trouver le coupable. Par exemple, le coupable ne doit pas être un personnage dont le lecteur n'a pas ou peu connaissance (par exemple une personne introduit dans les dernières pages juste avant la conclusion). Le lecteur doit également avoir connaissance de tous les éléments mis à la disposition du détective.
 

Merci pour cet éclaircissement. Mais du coup, comme stueur, c'est la définition que je me faisais d'un "whodunit" tout court. Ce qui me met un doute sur qu'est-ce qu'un vrai "whodunit" tout court ? ... no

En tout cas, merci pour toutes vos informations & références que je tacherai de consulter.
J'ai lu (certains plusieurs fois) & possède tous les ouvrages de Christie, mais j'avoue que je n'avais jamais poussé la recherche du coupable sous cet angle, me contentant de suivre la lecture & de tenter quelques suppositions au fil des pages sans vraiment être en recherche d'indices comme dans un jeu du genre Suspects.
Suspects que j'ai trouvé très bon, mais un peu léger en matière de fausses-pistes. Mais en même temps, faire rentrer un bouquin dans 50 cartes, c'est pas évident

Suspects compense son manque de fausses pistes par une "vraie" piste pas si claire et évidente que ça.

Beh en fait, si ... avec mon épouse, soit l'un, soit l'autre avait d'emblée cerné la bonne réponse, ce qui fait qu'on a pu cibler & orienter nos enquêtes & faire de très bons scores (sauf sur la troisième).

Ce qui m'emmène aux deux points négatifs que HerlockSholmes soulève.

. Le premier point n'est pas très juste car si on a un début de piste, on sait plus ou moins où trouver les indices ... & en même temps, si on savait dès le départ où trouver les indices, la notion "d'enquête" n'aurait plus vraiment de sens.

. Le deuxième points est assez juste, mais pour nous ce n'est pas tant le difficulté qui nous a posé problème, c'est l'explication & l'embriquement des indices que nous avons jugés "moyens" car malgré tout, si la solution finale est effectivement bonne & bien ficelée, nous trouvions que nos deux solutions n'étaient pas éliminées & donc toujours plausibles. Donc la difficulté, comme dans un roman, est pour nous gage de qualité, mais encore faut-il qu'elle soit sans accro. Car la différence entre un jeu & un roman, c'est justement que le premier est un jeu & qu'on cherche essentiellement à trouver la solution avant de suivre une intrigue complète, alors que dans un roman, si on cherche aussi la solution, c'est surtout le plaisir de la lecture, de l'intrigue, de l'ambiance & des personnages qui priment.

Enfin, pour répondre à la question "Pourquoi est-ce que vous jouez, vous, à des jeux d'enquête ? Qu'est-ce que vous en attendez et qu'est-ce qui vous intéresse dedans ? Est-ce juste l'histoire, l'immersion, le défi, ou autre chose ?"
Pour ma part, je joue aux jeux d'enquêtes pour le plaisir de mettre à l'épreuve mes petites cellules grises :D
Je ne sais pas si j'en attend autre chose que ce plaisir-là ... mais que ce soit l'histoire, l'immersion, le défi ou toute autre chose, je dirai que c'est un peu tout à la fois. S'il n'y a pas d'histoire, l'immersion est moindre, s'il n'y a pas d'immersion, le défi est moindre, etc ...

Sinon, pour le terme de "fair-play" que je ne connaissais pas, c'est surtout que je ne vois pas la différence entre "fair-play whodunit" & "whodunit" tout court.

Pour Suspects, je suis tout à fait d’accord avec ton premier point : c’est vraiment peut être très frustrant de se dire que la résolution de l’enquête, ou tout du moins la qualité de notre score, dépende d’un ordre de découvertes des bons indices assez aléatoire.

Cela dépend aussi de ce que l’on attend d’un jeu d’enquête. En ce qui me concerne, j’en attends surtout une chouette histoire/ambiance/immersion et surtout le plaisir d’arriver à relever le défi de résoudre l’enquête avant la révélation finale. (pour moi, le parallèle entre un roman whodunnit et le jeu Suspects est évident)

Ce qui pourrait le plus me frustrer dans ce cas c’est que la révélation finale soit tellement tirée par les cheveux (ou en tous cas tellement éloignée de “ma logique”) que je réalise qu’il m’aurait impossible de résoudre l’enquête, même avec toute la meilleure volonté/chance du monde.
A nuancer si je sais dès le départ que le roman ou le jeu n’est pas fairplay.
Dans ce cas, je peux tout à fait être disposer à essayer de résoudre l’enquête pour le plaisir sans espérer y arriver et seul la cohérence finale compteras un peu quand même mais ça passera mieux, surtout que la frustration de ne pas y arriver sera bien moindre.

En ce sens, Suspects m’a soufflé le chaud et le froid : niveau ambiance/immersion j’adhère totalement, niveau résolution/révélation c’est mitigé car l’aspect fairplay est entaché d’aléas qui font que l’on puisse parfois avoir le sentiment d’explications injustes/tarabiscotées.


Et je rebondis sur ça pour détailler ce que j’évoquais précédemment au sujet de la 2ème boite :
L’une des enquêtes (la seconde je crois) qui m’a été présentée se déroulera lors d’un marathon.
Il y aura un tracé à suivre et des indices à ne pas louper car la temporalité jouera dans le déroulement de l’enquête.
Si c’est bien construit, c’est une mécanique qui devrait aider à “fluidifier” le déroulé de l’enquête et la logique à suivre pour la résoudre, j’espère.

Janabis dit :
Sinon, pour le terme de "fair-play" que je ne connaissais pas, c'est surtout que je ne vois pas la différence entre "fair-play whodunit" & "whodunit" tout court.

Il n'y a pas vraiment de différence dans les sens où on sous-entend généralement que l'énigme est équitable lorsqu'on parle de "whodunnit" aujourd'hui. Mais quand on dit qu'Agatha Christie triche dans un roman ou un autre, on admet implicitement qu'il y a des règles de fair-play.

La problème principal que je vois dans les jeux d'énigmes c'est le dosage de la difficulté. J'ai vraiment du mal à voir quel niveau de complexité est acceptable. Pour prendre un example, j'avais trouvé les deux premières enquêtes de SHDC d'une facilité assez déconcertante. Pour la première en particulier, il y a tellement d'indices qui pointent vers le coupable qu'elle me semble impossible à rater. Et pourtant il y a plein de témoignages de joueurs qui ont accusé la mauvaise personne et se plaignent que leur solution est tout à fait recevable. Partant de là, je vois mal comment sortir un jeu qui fasse plaisir à tout le monde. En particulier, est-ce qu'une enquête doit nécessairement éliminer tous les suspects sauf le coupable ? Je ne pense pas. D'abord parce que SHDC n'est pas du Cluedo, ensuite parce que l'auteur ne peut pas tout prévoir.

Même souci en ce qui concerne le côté tarabiscoté, on reste dans le subjectif. Ce qui paraît improbable à l'un ne le sera pas forcément pour l'autre. J'aurais bien des idées d'énigmes amusantes. Mais s'il me prenait l'envie de les écrire, je suis certain que les lecteurs penseraient que je me paye leur tête (bon peut-être un peu quand même, mais alors vraiment pas beaucoup) alors que ce sont des faits réels qui me les ont inspirées.

Oui, c’est ce côté plus incertain qui fait que Suspects m’a séduit, c’était vraiment la touche qui le faisait se démarquer des Unlock! et autres escape games en tous genre.

Mais il y a forcément le prix de la frustration (possible) et de la subjectivité (certaine) de chacun à payer.

D'accord, oui, merci pour ce nouvel éclaircissement.

En ce qui concerne le dosage, je pense que dans les jeux, comme dans les bouquins, tu ne pourras jamais plaire à tout le monde & ce peu importe la complexité de ton intrigue.
Quand je crée des jeux grandeurs natures avec des énigmes pour mes amis, ils trouvent toujours que je suis assez perché & que mes réflexions sont tortueuses ... mais ils aiment ça, alors que je finis toujours par devoir les aiguiller une fois ou deux.
Personnellement, si c'est trop facile, je suis heureux d'avoir trouvé, mais triste d'avoir expédié la chose & inversement, si c'est trop compliqué, je suis triste d'avouer échoué, mais heureux d'avoir trouvé du répondant pour mettre ma réflexion à rude épreuve.

Pour ce qui est des témoignages de personnes qui jugent leur mauvaise réponse recevable, par expérience, c'est souvent parce qu'un détail leur échappe & qu'aucune explication n'est donné après coup. C'est ce qui m'est déjà arrivé sur une partie de Sherlock Holmes - Detective conseil entre autre où un ami me disait la même chose & après lui avoir montré un détail qu'il n'avait pas remarqué, même après résolution & explication, il a revu son jugement. C'est un peu ce qui s'est passé pour nous dans la troisième enquête de Suspects, moi & mon épouse avons jugé nos fausses solutions recevables car nous avons cherché à "démonter" celle de l'autre sans succès ... avant de nous dire, sans preuves concrètes, qu'elles ne sont pas bonnes car nous nous sommes basés sur des supputations. Le souci étant qu'il nous a semblé que la bonne réponse possède également une fine part de supputation, plus légère, mais présente tout de même, selon nous.

ce qui renvoie à ton questionnement :
En particulier, est-ce qu'une enquête doit nécessairement éliminer tous les suspects sauf le coupable ?
Je dirai "oui & non" ou "non & oui" plutôt. Car non, il n'est pas obligatoirement nécessaire d'éliminer tous les suspects de la liste pour pouvoir trouver le coupable, ou alors indirectement, mais oui, cela doit pouvoir se faire en identifiant justement le coupable. C'est la découverte du coupable qui innocente tous les autres. Car si d'un côté, il n'y a rien pour désigner de façon irréfutable le coupable, alors un suspect non éliminé peut potentiellement être aussi coupable.

L’un des soucis dans SHDC et les jeux similaire est qu’il est impossible de savoir si on a tous les éléments pour résoudre l’affaire à moins d’avoir tout lu, puisque le score impose justement d’en lire le moins possible.

HerlockSholmes dit :Je suis vraiment très étonné que le concept de "fair play whodunnit" ne soit pas plus connu. Mais bon, c'est peut-être parce que j'ai tellement lu de romans de ce type que c'est une évidence pour moi. Le problème d'une liste est qu'elle reste subjective et bon nombre de romans violent une des règles du fair play, mais sont quand même considérés comme équitables. Par exemple, dans Le mystère de la chambre jaune, Rouletabille a des informations que le lecteur ignore pendant une bonne partie du roman, mais ils sont révélés avant la fin et la solution reste au moins partiellement trouvable.

Si vous voulez d'autres romans dans le même style et que les "crimes impossibles" ne vous rebutent pas, je recommande la liste établie par John Pugmire. Tous les livres y figurant devraient être équitables et les titres français sont donnés. Roland Lacourbe a d'ailleurs publié depuis des années nombre d'anthologies et recueils sur le sujet. Les exemples les plus récents sont les deux volumes de La Grande Anthologie des chambres closes et du crime impossible

En ce qui me concerne je connaissais la distinction parmi les differents whodunit, c'est pourquoi j'en ai parlé au debut car cela me semble bien cadrer avec le concept de livre-jeu dans les cas où le lecteur a les memes info que l'enqueteur.

Merci pour ces nouveaux elements ! cependant j'ai des doutes sur le fait que les mysteres en chambre close que listent Pugmire ou Lacourbe soient tous des whodunit fair play... Je pense qu'il s'agit plutot d'un autre genre de roman d'enquete policiere.

je suis un peu perdu du coup avec les listes que tu proposes, car il y a certainement un tri à faire pour ne retenir que les whodunit fair play (par ex parmi les 4 van dine que tu cites, les agatha ou meme les carr... ). Quoiqu'il en soit tu m'as bien donnė envie de les lire ;)

Alfa dit :

En ce qui me concerne je connaissais la distinction parmi les differents whodunit, c'est pourquoi j'en ai parlé au debut car cela me semble bien cadrer avec le concept de livre-jeu dans les cas où le lecteur a les memes info que l'enqueteur.

Merci pour ces nouveaux elements ! cependant j'ai des doutes sur le fait que les mysteres en chambre close que listent Pugmire ou Lacourbe soient tous des whodunit fair play... Je pense qu'il s'agit plutot d'un autre genre de roman d'enquete policiere.

je suis un peu perdu du coup avec les listes que tu proposes, car il y a certainement un tri à faire pour ne retenir que les whodunit fair play (par ex parmi les 4 van dine que tu cites, les agatha ou meme les carr... ). Quoiqu'il en soit tu m'as bien donnė envie de les lire ;)

Je ne les ai pas tous lus, mais ils devraient normalement être fair-play dans le sens où le lecteur a les mêmes informations que le détective. L'écrivain s'impose juste une gymnastique supplémentaire pour rendre certains aspects du crime impossible, quelque chose que J.D. Carr arrive très bien à faire sans trop faire intervenir le hasard. Il a quand même écrit un essai intitulé The Grandest Game in the World où il explique que le roman à énigme est un jeu opposant le lecteur (au talent de détection aiguisé) à l'auteur (qui doit réussir à le surprendre tout en lui donnant tous les indices nécessaires). Partant de là, il ne va s'amuser à violer ses propres règles. Mais il ne va pas non plus se priver de bien cacher les indices, et certains sont vraiment bien trouvés.

Pour clarifier:

  • S.S. Van Dine obéit aux règles les plus contraignantes du lot. Il s'en est imposé une vingtaine au total. L'une d'entre elles dit qu'il faut qu'il y ait un vrai cadavre (parce qu'on n'écrit pas des centaines de pages juste pour un vol) et une autre que le coupable ne peut pas être un domestique (parce que c'est trop facile). Lorsqu'on connait ces règles, on peut éliminer des suspects avant même le début du livre !
  • Les livres de la première série Ellery Queen sont tous fair-play. Les livres contiennent même une page vous indiquant où arrêter la lecture pour tenter de résoudre l'affaire.
  • J.D. Carr s'est concentré sur les crimes impossibles. Donc la question n'est pas juste qui a commis le crime mais aussi comment. Ses romans sont globalement fair-play, mais un petit nombre d'entre eux reposent sur des mécanismes secrets ce qui peut décevoir. Il cache souvent ses indices dans des passages amusants. Dans le même style, il y a Paul Halter avec l'humour en moins.
  • Agatha Christie est probablement la moins fair-play du lot au vu de certains de ses romans. Globalement ses livres restent "jouables" mais elle viole souvent des règles que d'autres auteurs comme S.S. van Dine respectent. Par exemple, le coupable peut être le domestique. Je donne juste un exemple bénin parce qu'en fait elle a fait bien pire et je ne veux rien divulgâcher.
Si vous voulez commencer aux sources du roman à énigme, vous serez probablement intéressé par La Pierre de lune de Wilkie Collins ou Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux (La suite intitulée Le parfum de la dame en noir est également fair-play mais moins bonne). Il y a aussi Le mystère de Big Bow d'Israel Zangwill, mais je n'ai pas encore lu celui-là.

Merxi encore pour toutes ces suggestions  , et precisions !
la chambre jaune est un de mes favoris :slight_smile:

Dans les romans de Boileau et narcejac, c’est fairplay egalement ?

Je pense que la confusion dans la discussion vient probablement du fait qu’il y a vraiment plusieurs définitions de la notion de fair-play. Comme je l’écrivais, à la base un roman est fair-play si le lecteur a les mêmes informations que le détective. Les romans de Sherlock Holmes typiquement ne sont pas fair-play parce que le lecteur n’a aucun des indices que relève le detective. Même avec la contrainte de fair-play, bon nombre d’écrivains ont trouvé le moyen d’être créatifs pour surprendre le lecteur. C’est ce qui a amené Ronald Knox et S.S. Van Dine à définir leurs propres “règles de fair-play” chacun de leur côté. Ce sont ces règles supplémentaires qui sont généralement violées par des auteurs comme J.D. Carr et Agatha Christie.

Pour Boileau-Narcejac, les livres qu’ils ont écrits individuellement sont des romans à énigme de facture classique. Ceux qu’ils ont écrit ensemble (parfois sous le pseudonyme d’Alain Bouccareje, un anagramme) sont plus hétéroclites. On y dénombre des pastiches d’Arsène Lupin (que j’ai lus), des romans junior mettant en scène un adolescent surnommé Sans-Atout (que je n’ai pas lus), au moins un crime impossible (L’ingénieur aimait trop les chiffres, lu il y a trop longtemps et dont je ne me rappelle absolument pas), mais surtout beaucoup de romans de suspense. L’intégrale en 5 gros tomes parue chez Bouquins dans les années 80 s’intitule d’ailleurs Quarante ans de suspense. Les ressorts de leurs romans sont différents des whodunnits. Le jeu, s’il y en a un, ne consiste pas à trouver qui a commis un méfait (parfois on le sait dès le départ !), mais à comprendre ce qui se passe, pourquoi, et deviner comment l’histoire va se terminer.

Parmi leurs romans, je garde surtout un bon souvenir de Celle qui n’était plus (un meurtrier se retrouve “hanté” par sa victime, très bon), D’entre les morts (un détective enquête sur un cas possible de possession, tout aussi bon) et L’âge bête. Je suis loin d’avoir tout lu mais, de mémoire, le seul de leur roman que je n’ai pas apprécié est … Et mon tout est un homme (pas accroché du tout, prémisse trop faible, conclusion trop évidente dès le début). Dans le même genre, Pierre Siniac vaut aussi le détour. J’ai lu Aime le maudit en passant mon temps à me demander où diable l’auteur voulait en venir… jusqu’à une chute surprenante mais logique. Un bon souvenir qui m’a donné envie de lire ses autres romans.

À noter que le cinquième tome de l’intégrale de Boileau-Narcejac contient Les énigmes littéraires de Boileau-Narcejac. Un titre prometteur mais que je n’ai pas lu. Dans les whodunnits classiques, il me semble que Patrick Quentin (alias Q. Patrick, alias Jonathan Stagge) a aussi bonne réputation. J’ai acheté le recueil intitulé Puzzles paru chez Omnibus en 1990, mais je n’ai pas encore eu le temps de le lire non plus. Je le mentionne parce qu’il se trouve à bas prix, sur Amazon par exemple.

Wow super !

de mon cote j’ai aussi trouve d’autres whodunnit fairplay :
- narcose de Christiana BRAND
- mort d’un fantome de Margery ALLINGHAM
- appelez le diable de Derek SMITH

Quelqu’un connait ?

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la gamme suspect, je viens de visionner le dernier TRIC TRAC SHOW (#11) diffusé hier, c’est à partir de 18:31 :



J’avais oublié le nouveau système d’association pour les dialogues avec les témoins (ça doit marcher un peu comme les indices de la 1ère boite si je ne m’abuse).
Un très bon point pour moi car je trouvais que c’était vraiment ce qu’il y avait de plus flou et ambigu dans le jeu :
Même si d’un point de vue “réaliste” on ne s’attendait pas à ce que tous les témoins nous disent la vérité, rien que la vérité, de manière froide et extrêmement claire et précise, ça pêcher un peu, c’était un poil trop sujet à partir dans plein d’interprétations différentes.


Hâte que ça sorte !

Il y a un article sur ludovox ce jour également :wink:

404 Editions vient de sortir deux nouveaux crime dossiers (renommés pour l’occasion en en “crime books”): Meurtre à Hollywood et Weekend fatal, tous deux écrits par Stéphane Anquetil. Pas encore lus, mais L’auteur présente les ouvrages dans cette vidéo.

HerlockSholmes dit :
Alfa dit :

En ce qui me concerne je connaissais la distinction parmi les differents whodunit, c'est pourquoi j'en ai parlé au debut car cela me semble bien cadrer avec le concept de livre-jeu dans les cas où le lecteur a les memes info que l'enqueteur.

Merci pour ces nouveaux elements ! cependant j'ai des doutes sur le fait que les mysteres en chambre close que listent Pugmire ou Lacourbe soient tous des whodunit fair play... Je pense qu'il s'agit plutot d'un autre genre de roman d'enquete policiere.

je suis un peu perdu du coup avec les listes que tu proposes, car il y a certainement un tri à faire pour ne retenir que les whodunit fair play (par ex parmi les 4 van dine que tu cites, les agatha ou meme les carr... ). Quoiqu'il en soit tu m'as bien donnė envie de les lire ;)

Je ne les ai pas tous lus, mais ils devraient normalement être fair-play dans le sens où le lecteur a les mêmes informations que le détective. L'écrivain s'impose juste une gymnastique supplémentaire pour rendre certains aspects du crime impossible, quelque chose que J.D. Carr arrive très bien à faire sans trop faire intervenir le hasard. Il a quand même écrit un essai intitulé The Grandest Game in the World où il explique que le roman à énigme est un jeu opposant le lecteur (au talent de détection aiguisé) à l'auteur (qui doit réussir à le surprendre tout en lui donnant tous les indices nécessaires). Partant de là, il ne va s'amuser à violer ses propres règles. Mais il ne va pas non plus se priver de bien cacher les indices, et certains sont vraiment bien trouvés.

Pour clarifier:

  • S.S. Van Dine obéit aux règles les plus contraignantes du lot. Il s'en est imposé une vingtaine au total. L'une d'entre elles dit qu'il faut qu'il y ait un vrai cadavre (parce qu'on n'écrit pas des centaines de pages juste pour un vol) et une autre que le coupable ne peut pas être un domestique (parce que c'est trop facile). Lorsqu'on connait ces règles, on peut éliminer des suspects avant même le début du livre !
  • Les livres de la première série Ellery Queen sont tous fair-play. Les livres contiennent même une page vous indiquant où arrêter la lecture pour tenter de résoudre l'affaire.
  • J.D. Carr s'est concentré sur les crimes impossibles. Donc la question n'est pas juste qui a commis le crime mais aussi comment. Ses romans sont globalement fair-play, mais un petit nombre d'entre eux reposent sur des mécanismes secrets ce qui peut décevoir. Il cache souvent ses indices dans des passages amusants. Dans le même style, il y a Paul Halter avec l'humour en moins.
  • Agatha Christie est probablement la moins fair-play du lot au vu de certains de ses romans. Globalement ses livres restent "jouables" mais elle viole souvent des règles que d'autres auteurs comme S.S. van Dine respectent. Par exemple, le coupable peut être le domestique. Je donne juste un exemple bénin parce qu'en fait elle a fait bien pire et je ne veux rien divulgâcher.
Si vous voulez commencer aux sources du roman à énigme, vous serez probablement intéressé par La Pierre de lune de Wilkie Collins ou Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux (La suite intitulée Le parfum de la dame en noir est également fair-play mais moins bonne). Il y a aussi Le mystère de Big Bow d'Israel Zangwill, mais je n'ai pas encore lu celui-là.

J’ai profité de l’été pour lire du
- CARR : trois cercueils (tres bon) et yeux en bandoulière (bon)
- QUEEN : deux morts dans un cercueil  (bon) 
- BERKELEY : club des detectives (excellent)
- VAN DINE : le fou des échecs  ( très bon)

j’aimerais me laisser tenter par narcose de Christiana BRAND, mort d'un fantome de Margery ALLINGHAM, appelez le diable de Derek SMITH ou un dorothy SAYERS…
mais je ne sais pas si c’est dans la même veine … ?

« La chambre ardente » et « la maison de la peste » de J dickson carr , ça vous parle ?

(J’ai déjà lu « trois cercueils » et « les yeux en bandoulière ») :+1::+1::+1: