Je sais, certains sont déjà tentés de dire que j’ai encore fumé la moquette parce qu’aujourd’hui c’est la reprise des cours et que pour pas déprimer je me suisdis : << T’inquiète, les mathématiques sont le plus grand jeu du monde !>>
Mais n’empêche que la question se pose.
J’expose pour clarifier le débat :
Il ne s’agit pas de savoir si les problèmes que les profs posent à leurs élèves ou étudiants sont des jeux mais de savoir si les mathématiques elles-mêmes, peut-être devrais-je dire La Mathématique, sont-elles un jeu.
Un problème d’échecs n’en est pas un mais si on cumule tous les diagrammes d’échecs possibles, on obtient un ensemble cohérent d’après les règles du jeu lui-même.
De la même façon, chaque problème mathématique n’est qu’un casse-tête mais si on cumule tous les problèmes … on obtient un ensemble cohérent d’après les règles mathématiques.
Mais plusieurs objections votre honneur :
- dans un jeu, il y a un nombre limité de règles et de positions légales. Y a-t-il un nombre limité de problèmes mathématiques ? Si non, est-ce un obstacle insurmontable pour dire que la mathématique est un jeu ?
- dans les règles d’un jeu, il y a un but. Le but des mathématiques n’est pas écrit dans ses théorèmes. Les mathématiciens eux-mêmes ne semblent pas avoir d’autre but que d’étendre les règles. Est-ce un but du jeu acceptable ?
Voilà, tout seul dans mon coin j’en suis là … et vous ?
Oui.
D’ailleurs y a des jeux largement aussi chiants que les Maths.
Jack dit:Oui.
D'ailleurs y a des jeux largement aussi chiants que les Maths.
Des exemples, des exemples !

Jeux et Stratégies consacrait une rubrique aux jeux mathématiques.
Donc, il y a bien moyen de jouer avec les maths
Exactement ce que j’allais dire !
On dit que les Maths proviennent des arabes mais en fait je me demande si elles ne viennent pas plutôt de l’école allemande ! (oui oui je provoque)
Vlad
Le mot algèbre vient de l’arabe, mais les fondements des mathématiques que nous utilisons viennent des grecs.
CEBA dit:Jack dit:Oui.
D'ailleurs y a des jeux largement aussi chiants que les Maths.
Des exemples, des exemples !
Funkenschlag, Abalone, Les Princes de Florence ...
Des problèmes mathématiques peuvent (et c’est souvent le cas) chiants mais ce n’est pas la question.
J&S consacrait une ou deux aux jeux mathématiques, ce qui confirme que d’une certaine façon, une branche des mathématiques parle des jeux et en particulier des stratégies à leur appliquer…
Mais mais mais en fait ce n’est pas la question :
l’ensemble des théorèmes, propriétés, issus d’un choix d’axiome initial peut-il être considéré comme formant une règle de jeu (à priori oui mais bon c’est négociable !)
Et si oui, pourquoi le jeu n’a-t-il pas de but ? Est-ce dans ces conditions un jeu ?
En fait c’est une question moins philosophique qu’il n’y paraît :
Qu’est-ce qu’un jeu ? La mathématique entre-t-elle dans ces critères ?
Un jeu c’est chercher à résoudre un problème, mais il faut que ce problème ait un intérêt pour celui qui cherche à le résoudre, sinon on ne parle plus de jeu mais de travail et si celui-ci n’est pas obligatoire on abandonne ou même on ne le commence pas.
Donc pour certains, résoudre un pb mathématique est un jeu avec ses règles (théorèmes, axiomes …) pour d’autre c’est un travail pénible, ennuyeux.
Mais plus loin que les maths, je me sui vu dans mes différents emplois assez souvent prendre du plaisir à résoudre des situations (dépannages, logistique, gestion de planning …) et je considérais plus cela comme un jeu que du travail (avec son “r” et son “ail” qui grattent et font mal )
Aïe aïe ! elle me fait mal à la tête ta question…
Moi je dirais à priori non.
Mais ça peut-être oui…
En fait, je crois que tout peut-être jeu.
Une définition du jeu (issu de wikipdeia j’avais que ça sous la main) :
“On peut définir le jeu comme une activité de loisirs d’ordre physique ou mental, soumise à des règles conventionnelles, à laquelle on s’adonne pour se divertir et en tirer du plaisir.”
Donc ici, la problématique se situe au niveau de la finalité de l’activité. Pour qu’ils soient définis comme jeu les maths doivent être pratiqués à des fin de loisirs de divertissement et pas à des fins scolaires, professionnelles ou scientifiques.
Donc s’il s’agit de se taper la démonstration de Bolzano-Weierstrass (ça fait toujours bien de mettre des noms compliqués, ça fait savant) pour le plaisir avec sa copine et de voir lequel des deux y arrivent en premier alors pourquoi pas c’est une forme de jeu, bien qu’avec ma copine j’en connait des au combien plus amusants… Euh je dérape là…
Mais pour La Mathématique en général à mon avis, ce n’est pas une forme de jeu. D’ailleurs c’est une science non ?
Or d’après Wikipedia une science c’est :
“La science (du latin scientia, connaissance) consiste en :
la recherche et l’acquisition systématique de connaissances sur les objets et le monde qui nous entourent ;
l’organisation et la synthèse de ces connaissances par le moyen de principes généraux a priori (théories, lois, mesure, méthode, etc.) ;
la diffusion des résultats de ces démarches.
”
Bien que pas vraiment incompatibles les deux définitions démontrent quand même des finalités très différentes.
Mais bon j’ai trop mal à la tête pour creuser plus loin la reflexion donc désolé si je n’ai dit que des conneries
La base des mathématiques (en tout cas le dénombrement, qui est une forme de mathématiques) c’est 1+1 = 2, c’est-à-dire la projection de la réalité sur un modèle où -par exemple - deux (ou plusieurs) choses peuvent être identiques. Il y a plusieurs formes de maths, mais toutes reposent sur une modélisation de l’esprit qui permet de créer une forme de raisonnement à partir d’un “matériel” uniquement spirituel, la modélisation.
On peut très bien “refuser” de “jouer” aux mathématiques en décrétant que dans l’univers, il n’existe pas de choses identiques ou assimilables. Et on vit très bien.
Le jeu c’est l’invention d’une liberté dans et par une légalité (pour faire plaisir à Bruno Faidutti ).
Les mathématiques sont donc bien un jeu, solitaire, spirituel, abstrait, sans matériel comme pour un jeu de société, et sans but de victoire. C’est bien pour ça qu’on nous les enseigne à l’école, puisqu’elles sont objectivement quantifiables par des exercices à résoudre et après on a une note sur 20.
Elles sont donc bien un jeu, AMHA.
J’ai beaucoup aimé les maths jusqu’en DEA, parce que j’y voyais un côté ludique.
Et puis est arrivée la thèse… et son lot de calculs de 20 pages pour rien, ses heures devant un problème complètement idiot, dont on sait qu’il fonctionne comme ça mais on n’arrive pas à couper l’intégrale en 27 parties correctement, etc…
Et là, j’ai vachement moins aimé.
Les maths qui me plaisent me sont un jeu. Je parle volontiers de problèmes “amusants”. Les maths qui me déplaisent me sont un travail, certainement pas un jeu. C’est pour ça que je compte bien arrêter la recherche.
Accessoirement, je m’étais aussi posé la question : “Les maths sont-elles un art ?”
Bon, OK, tout le monde s’en tape, mais c’est une vraie question.
Grolapinos, tu réponds à la question “un pb mathématique est-il un jeu ?”
La réponse est je crois Non. Un pb mathématique particulier est un casse-tête, tout comme un pb d’échecs particulier est un casse-tête qui n’est pas “le jeu d’échecs”.
On peut aimer ou pas certains de ces casse-tête … mais cela ne répond pas à la question de départ.
A la question "LA Mathématique constitue-t-elle un jeu ? " hoguie répond Oui et bibirico Peut-être, parce que c’est une science.
Mais voilà un point sur lequel je rejoins grolapinos [et qui m’agace un peu à propos des maths et de la vision qu’on en a], la mathématique s’approche plus de l’art que de la science. On utilise les modèles mathématiques dans les disciplines scientifiques ok mais on ne fait alors qu’une application des maths, pas des maths pour de vrai, celles qui font simplement avancer les règles. Là, pas d’objet réel, pas d’expérience. Pas de vérité profonde non plus pour “l’univers”, seulement un système de pensée conforme à ce que notre cerveau humain est capable de concevoir.
Les mathématiques sont apparues dans les civilisations babylonienne et egyptienne. Elles sont pratiques et non ludiques.
Mais d’abord, je pervertis la question dans un sens d’une vision organique. Les maths sont nécessaires dans tout jeu vidéo, dans toute machine fabriquant un jeu de plateau également.
Donc, les maths étant nécessaires à la construction d’un jeu, elle sont elles-même un jeu car en font partie intégrante, sans les maths, le jeu n’existerait pas et ne pourrait exister. Les maths seraient donc un jeu.
Ensuite, dans un sens plus abstrait de la question, les maths ne sont pas un jeu que pour ceux qui les considèrent comme étant amusant. En effet, un jeu de rôle peut ne pas être amusant pour certains, il n’en reste pas moins un jeu.
Le jeu a une finalité ludique. D’ailleurs c’est sa seule finalité peu important qu’on lui affecte une fonction décoratrice. La finalité première du jeu est de distraire et d’amuser nonobstant l’élément subjectif.
Les mathématiques n’ont pas cette finalité. La finalité ludique des maths n’est acquise que par la personne qui le décide. On pourrait dire effectivement que les mathématiques ne sont pas universellement ludiques.
Les maths ne seraient donc pas un jeu, mais plutôt permettraient de s’amuser. On revient donc à une finalité ludique dont le caractère est purement subjectif.
Là encore, une sous distinction apparaît: les maths perçues comme un jeu par un individu sont-elles toujours perçues de cette manière?
grolapinos nous a donné une réponse. Dans le cadre de ses recherches, les maths n’ont pas de côté ludique. Or, on peut considérer pour les besoin de la cause, de ses recherches sont assimilées à un travail et non plus comme une “passion”. Cette passion était vécue jusqu’en DEA où l’étudiant (même s’il fait un peu de recherche) se trouve face à un professeur qui le guide, avec lequel il a un échange (d’apprentissage). Mais la thèse livre le rechercheur à lui-même (en exagérant un peu). Il se retrouve seul, il n’a plus d’appretissage à faire. Les maths perdent alors leur but (si ce n’est la problématique de la thèse) car est susceptible d’être modifié en cour de route. L’aspect ludique se fane, mais il est possible que les maths utilisées comme une distraction gardent cet aspet là, mais peuvent également le perdre. C’est (selon moi) ce que cherche à dire grolapinos: il pense arrêter la recherche pour ne pas que les maths perdent la finalité ludique qu’il leur a affecté.
A méditer…
Wolfo dei wolfy
Trop bon! Vraiment trop bon!
Cela dit, pour ma part, les maths ne sont pas un jeu. J’y comprends rien, j’y ai jamais rien compris et j’y comprendrai jamais rien!
Mais un petit jeu genre carré magique ou autre est plutôt amusant mais là, les maths ne sont pas vraiment un jeu. C’est le jeu qui est basé sur les maths.
Oui, mais est-ce qu’un jeu est une oeuvre d’art ?
Hé hé, bonne question!
Allez, t’as un nouveau post à faire!
- dans un jeu, il y a un nombre limité de règles et de positions légales. Y a-t-il un nombre limité de problèmes mathématiques ? Si non, est-ce un obstacle insurmontable pour dire que la mathématique est un jeu ?
Hum si on part du principe qu'un théorème et un problème mathématique sont deux choses équivalentes, alors non il y a une inifinité de problèmes mathématiques.
Cela a été démontré par *ne retrouve plus le nom evidemment* qu'à partir d'un ensemble donné de départ on pouvait créer une infinité de théorèmes

Et je pense que cela n'a rien à voir avec (mathématique ==> jeu) (tout mathématicien ici aura reconnu le symbole "implique")
On cherche en fait à démontrer que si on fait des mathématiques alors on a fatalement (c'est une "implication" pour ceux qui ont fait de la logique) les propriétés d'un jeu. Alors qu'elles sont les propriétés d'un jeu?
d'un autre site : http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/cd ... peres2.htm dit:Le jeu est défini dans la plupart des dictionnaires de langue courante comme une activité physique ou mentale, non imposée, purement gratuite, généralement fondée sur la convention ou la fiction, qui n'a dans la conscience de celui qui s'y livre d'autre fin qu'elle-même, d'autre but que le plaisir qu'elle procure.
Bon on sort donc les propriétés : activités physique ou mentale, non imposée, purement gratuite, le jeu est son propre but en soi.
On voit bien que les mathématique n'implique pas obligatoirement toutes ces propriétés en même temps.
CQFD .. mathématique n'implique pas jeu ...
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi.
Je suis d’accord, on peut enlever activité physique mais le reste peut tout à fait être valable dans la thèse désignant les mathématiques comme un jeu.
Il s’agit effectivement d’une activité mentale (ou intellectuelle), non imposée et ce dans la mesure où on dépasse les théories, et purement gratuite, j’en convient également puisque ça revient au même!
Mais je pense que tu t’arrêtes sur un point essentiel! Les caratéristiques du jeu que tu décris et que je viens de rappeler, ne montrent pas une liste immuable et encore moins exhaustive.
En effet, on vient de le voir, l’activité est physique ou mentale. Ces deux éléments précisent le terme d’activité (pourtant c’est pas la peine!)
Mais plus encore, la définition parle d’activité non imposée et purement gratuite. Cela revient à la même chose.
Mon Larousse (très mauvais dictionnaire, c’est vrai) se limite à “activité non imposée”.
A noter également que la définition que tu donnes est une interprétation voire une petite compilation: "Le jeu est défini dans la plupart des dictionnaires de langue courante comme ". On ne peut donc dire que les éléments du jeu, cités dans tes arguments, ne peuvent être tous requis pour refuter la réponse affirmative au problème.
W2W