[Ponte del Diavolo]
Bienvenue au club !
Enfin, pour être précis, bienvenue dans ce qui s’apparente à un putsch, un vrai ! Je profite du fait que le papy payo soit en cure thermale à ludique-les-bains et que le général popotame barbote joyeusement dans ses jeux aux noms allemands imprononçables pour essayer de réorienter le club vers des vrais jeux, c’est à dire tout simplement les jeux auxquels MOI je joue !
Prise de pouvoir donc, mais dans le respect de l’esprit des lieux. Car je vous propose cette fois ci de nous intéresser à un jeu relativement ancien, qui ne semble pas avoir fait grand bruit par ici, mais qui près de 15 ans après sa sortie reste pour moi une référence dans son style.
Je vous propose de parler de Ponte del Diavolo !
Première chose à savoir sur Ponte del Diavolo, c’est qu’il incarne à la perfection la syndrome de la “boite à publicité mensongère” (comme Kingdom Builder tiens, ça me fait un fil rouge sur mes lancements de session…).
En effet, derrière cette couverture évoquant une ambiance des plus clichées d’une ville italienne, où régneraient les masques et les intrigues poussées au gré des bateliers des gondoles, se cache en réalité un matériel assez austère et une absence de réelle thématique :
Car oui, Ponte del Diavolo, une fois son couvercle retiré, révèle sa vraie nature, à savoir un pur jeu abstrait pour exactement deux joueurs !
Le principe est assez simple : à partir d’un plateau vide de 10 * 10 cases, les joueurs vont créer des iles à l’aide de tuiles de leur couleur, et surtout vont essayer de les relier entre elles à l’aide de ponts.
Tour à tour, chaque joueur va donc devoir réaliser exactement une des deux actions suivantes :
- poser deux tuiles de sa couleur pour essayer de créer des îles
- poser un pont entre deux îles pour les relier entre elles
Chaque ile complète (c’est à dire constituée de 4 tuiles, qu’on distinguera des “bancs de sable” constitués de 1 à 3 tuiles) rapportera un point en fin de jeu. Mais ce score augmente de façon exponentielle en fonction du nombre d’ile reliées présentes dans le groupe. Ainsi :
- une île isolée rapporte donc un point
- un groupe de deux îles reliées par des ponts rapporte trois points (1 + 2)
- un groupe de trois îles reliées par des ponts rapporte six points (1 + 2 + 3)
et ainsi de suite, chaque nouvelle île au sein d’un groupe rapportant toujours plus de point (les bancs de sables ne rapportent rien, mais peuvent être utilisés comme intermédiaires pour relier des îles entres elles à l’aide de ponts).
Le jeu se termine grosso modo lorsque le plateau est rempli et qu’au moins un des joueurs ne peut plus placer ses tuiles, et chacun somme alors les points de tous les groupes d’îles de sa couleur.
Bien sûr, certaines contraintes de poses existent sur les tuiles et les ponts, rendant le jeu bien plus intéressant, que je ne vais pas réexpliquer en détail ici.
Pour les personnes découvrant le jeu, sachez simplement qu’une île ne peut jamais avoir plus de 4 tuiles, et qu’aucune tuile ne peut être adjacente à une île complète de même couleur, même en diagonale.
Pour les ponts, ceux ci ont une longueur fixe qui impose que les cases des deux iles différentes reliées soient distantes d’un emplacement exactement. Et bien sur, les ponts doivent forcément ‘enjamber’ de l’eau (des cases vides), et deux ponts ne peuvent pas se croiser.
Remarque : l’oeil attentif et connaisseur aura d’ailleurs pu repérer au moins deux erreurs de placements interdits dans l’image d’illustration ci-dessus).
La mécanique de scoring valorisant naturellement les grands groupes, vous aurez donc tout intérêt à essayer de relier un maximum d’île tout en empêchant votre adversaire d’accomplir la même chose. L’utilisation des ponts est donc primordiale, mais placer des ponts retarde la pose de tuile et peut permettre à l’adversaire d’occuper l’espace. Défendre ses positions où attaquer celle de l’adversaire, se développer où bloquer seront autant de dilemme récurrents…
La liberté de poser ses éléments n’importe où sur le plateau (en respectant les contraintes de pause quand même hein ) permet de vraiment développer sa manière de jouer. Le score ‘intermédiaire’ en cours de partie ne veut pas dire grand chose, car le joueur qui s’est ménagé des espaces imprenable pour compléter et relier ses îles en fin de jeu pourra faire une énorme remontée.
En résumé, en excellent jeu abstrait, aux règles très accessibles une fois les contraintes de poses comprises - comme souvent sur ce type de jeu. Ponte del Diavolo permet de développer un plan et des stratégies dès les premières parties même avec un niveau débutant, le temps d’appréhender les différentes possibilités de blocage, mais se bonifiera encore une fois le jeu un peu mieux maîtrisé.
J’encourage donc tous ceux qui ne le connaitraient pas à découvrir ce Ponte del Diavolo, qui est pour moi un des meilleurs jeux abstraits existant.
Mais que vous soyez néophytes des îles où vieux briscard de la construction de ponts, vous êtes tous invités à participer; il vous suffit d’avoir ce jeu, de l’emprunter, de l’acheter ou d’aller le débusquer chez des amis. Vous organisez des parties et vous venez les commenter ici.
Pour les partisans du jeu en ligne, des parties sur BoardGameArena, en tour par tour, ou en live - avec audio en option possible - peuvent tout à faire être organisées, je suis personnellement un habitué des lieux !
Les rapides analyses et les simples remarques sont tout aussi attendues que les compte-rendus précis et détaillés. Vous pouvez aussi partager vos impressions, poser des questions à propos de stratégie ou simplement communiquer votre enthousiasme ou votre ennui.
Le ressenti de chacun est légitime. (j’ai écrit la phrase magique, c’est donc officiellement une session du club ! )
Il est de coutume de faire semblant d’avoir un planning dans ses sessions du club (les sondages IFOP prétendent que les gens se sentent rassurés), donc nous allons donc pouvoir jouer à Ponte del Diavolo du 20 juillet au 20 août pour occuper nos congés d’été, et voire plus si affinité !
Pour retrouver les anciennes sessions du club, et pourquoi pas peut être un jour sait on jamais les futures à venir, vous pouvez allez jeter un oeil sur Le club verveine et naphtaline.
Pour ma part, j’ai pendant un temps joué de façon régulière avec quelques bons joueurs sur BGA justement, je vais donc m’y relancer et tenter de raviver mes souvenirs pour poster régulièrement quelques petites réflexions plus où moins intéressantes sur des concepts du jeu.