L'Eurogame Complexe - ce type de jeu en bout de route - Débats

J’aime bien les vidéos « On joue et on explique » d’Un Monde de Jeux, il y a une bonne ambiance sans que ça soit trop, ça permet de voir rapidement les règles et le déroulement d’une partie. Et le côté légèrement pince-sans-rire de Martin fait mouche chez (ses blagues sur les animaux dans Arctic dernièrement, c’était bien). Et le fait qu’il invite les auteurs, illustrateurs et éditeurs est sympa, ça laisse l’opportunité de parler du jeu au-delà de ce qu’on voit sur le plateau.

Je suis un peu moins fan de ses vidéos d’actualité, où on retrouve un travers partagé avec la presse JV : tant qu’on a pas touché au jeu, on redit ce qu’il y a sur le Net et dans les communiqués de presse, ça n’apporte pas grand chose.

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Salut,

J’aime assez la traduction du terme utilisé sur bgg qui parle du “poids” du jeu (plutôt que compliqué). Un jeu est lourd si bcp de règles et beaucoup d’informations à gérer pendant son tour ou la partie, à l’inverse d’un jeu plus léger avec peu de règles et peu d’infos à prendre en compte.

On peu avoir du jeu plutôt léger et complexe (souvent via les interactions, le mindgame et la méta). Par contre si un jeu est lourd en général il sera également complexe, mais souvent plus contre le jeu que contre les autres joueurs, comme j’ai pu lire plus haut.

Du coup j’aime différencier le poids et la complexité/profondeur.

Et personnellement j’en revient bcp également du jeu très lourd et j’apprécie de plus en plus l’épure qui permet une bonne interaction (et surtout une plus grande facilité à ressortir les jeux)

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À propos, un truc que j’ai constaté. Chez les youtubeurs « Board game » j’ai l’impression de voir encore ce schéma du circuit du joueur.

On a les trentenaires qui sont dans le « game » qui sont vraiment dans la phase « gros jeu »… et les plus âgés qui en sont sorti.

En reparlant de Evacuation dans le sujet concerné, je me suis rappelé l’étonnement de voir que beaucoup de joueur préfèrent l’aborder de manière classique (mode point) plutôt que le mode course (aucun jugement, le principal c’est que chacun joue comme ça lui plait :slightly_smiling_face: ). Même vu des youtubeur faire une critique du jeu, sans avoir essayé le mode point, certes moins habituel a priori moins riche (pas de soupe de PV de calcul. tu as gagné la course point !). Un peu dommage sachant que le jeu été pensé en mode course, la version point ayant été proposé en béquille pour ceux qui recherchent un cadre plus habituel.

Du coup j’en viens à la réflexion : est-ce que l’eurogame semble en bout de course aussi parce que son public a enfermé ses attentes dans un stéréotype ? On veut:

  • de l’interaction mais ne pas être perturbé dans la stratégie qu’on veut réciter
  • des choix cornéliens mais pas un jeu punitif (sachant si un choix doit être tendu, c’est que l’un des deux doit s’avérer un mauvais choix)
  • du renouvellement par une pléthore de cartes/tuiles mais pas de hasard
  • de l’asymétrie et une parfaite sensation d’équilibre ( un jeu asymétrique parait souvent déséquilibré )
  • un twist mécanique original ( quand bien même il fait juste gadget)
  • beaucoup de scoring pour rassurer à la première partie : j’ai rien scoré dans ce secteur, à la prochaine partie je vais faire que ça.

bref, dans ce constat d’un eurogame qui semble à bout de souffle, je pense que le joueur n’est pas étranger à cette sensation de naphtaline que proposent auteurs/éditeurs ( je m’inclue :slight_smile: , j’ai tendance à être intéressé pas les mêmes genres de jeux)

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Souvent entendu ça , mais je ne savais pas que c’était de Saint Exupéry :slight_smile:

J’aime bien la maxime, mais je pense qu’il ne faut pas la détourner car pour moi il manque un bout. Il faudrait ajouter un “par rapport à ce qu’on veut exprimer”. La perfection ce n’est pas un nombre réduit d’élément, c’est le nombre d’élément strictement nécessaire. La qualité d’un roman ne se juge pas aux nombres de pages, un morceau de musique aux nombres d’instruments, un film aux nombres de personnages.

Pour revenir au jeu, puisqu’il y avait l’exemple de GWT, pour moi il est parfait (allez, à la rigueur on pourrait enlever les objectifs). Touffu certes, mais chaque élément a sa justification par rapport au feeling de jeu. On enlèverait un truc il perdrait sa dynamique.

Il y aurait certes un petit peu de travail d’affinage qui aurait pas fait de mal et dû à cette contrainte de vite sortir les jeux, mais ça représente dans les eurogame à mon sens que des points de détail. Par exemple à Evacuation, la contrainte qu’à certains rounds on doit avoir avancé le jeu d’un certain cran (nombre de stades construits). A côté de ça il y a des trucs qu’au début je me disais sont gadget et prennent vraiment de la justification dans la dynamique générale du jeu (stade justement. Ce qui fait que la précaution précédente me semble juste là comme guide de prise en main du jeu)

J’aurais tellement de chose à dire sur le concept d’interaction et les espèces de fantasmes qui tournent autour, en l’occurrence tu mets le doigt sur un des principaux nœuds du problème. L’interaction peut être un vecteur de renouvellement dans le jeu (car l’imprévisibilité des adversaires pousse à s’adapter et trouver des chemins créatifs), mais elle peut être aussi un vecteur de redondance énorme (car l’interaction “bride” des stratégies radicales et pousse les joueurs à être dans une situation proche du statu quo en permanence).

C’est un dosage assez délicat à gérer pour les concepteurs de jeu, je pense
(comme beaucoup de créations artistiques, je vois le jeu un peu comme une recette de cuisine, le juste dosage des différents ingrédients crée la qualité gustative finale).
Et c’est ce qui fait que je préfère 1000 fois un jeu à l’interaction légère qu’un jeu à l’interaction forte mais bancale.

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Tu as aussi la version Boileau : “Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez ; ajoutez quelquefois, et souvent effacez”. :slight_smile:

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Ou comme j’ai entendu version plus courte : Less is more ( mais la version Boileau a plus de cachet :slightly_smiling_face:)

Pour moi “l’Eurogame complexe en bout de course”, c’est uniquement chez les publicitaires/influenceurs et éditeurs, et c’est très bien comme ça.
Peut être que la raison est qu’il y en a assez et donc qu’il est inutile d’en faire d’autres ?

Chez moi l’Eurogame complexe ne s’est jamais aussi bien porté. On ne joue qu’à ça depuis de nombreuses années. Manque de bol pour les influenceurs, il ne s’agit jamais de nouveautés.

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Des noms des noms !