J’ai trouvé Faraway très bon.
Efficace, simple, (presque) épuré. Il correspond à certains des critères qui convient à mon groupe de joueurs. En revanche, le truc du retour de l’envers, en terme de sensations, je n’ai rien ressenti de nouveau. Pas de plus-value par rapport à d’autres très bons jeux existants qui m’aurait poussé à l’achat.
En ce qui concerne le narratif pur, je te rejoins même si j’ai bien apprécié Fil Rouge. Surprenant ! Je ne pensais pas être sensible à ce type de narration (à jouer à 4, vraiment).
Je parlais plutôt des jeux narratifs à enquête, ou carrément du Unlock ou du Exit (énigme pur).
En jeu d’affrontements, on est plus dans le jeu de conquête que le wargame. On a jamais arrêté vraiment, on a toujours eu besoin de s’en mettre plein les gencives.
En ce moment, c’est Axis and Allies 1914, le petit chouchou.
La bête m’a pas mal intrigué à sa sortie mais je n’ai pas pu l’essayer… Il reste dans un coin de la tête.
Oui, mais ça, c’est pas nouveau, j’ai connu ce genre de rite initiatique avec le JdR notamment : dans les années 80, pour avoir un sentiment d’appartenance aux “vrais” joueurs, aux initiés, il fallait avoir fait du D&D… en plateau, c’était du Fief, Zargos, Cosmic Encounter ou n’importe quel IT…un peu plus tard, c’était avec Full métal Planete, Dune ou Res Publica Romana. D’ailleurs à propos de ce dernier, suite à quelques départs de joueurs, je m’étais retrouvé un peu isolé pendant quelques temps et puis j’ai pu rentrer dans un nouveau groupe suite à une partie de Res Publica Romana, et j’avais bien senti que j’avais été ainsi “testé”…
Sur un sujet sur les eurogames complexes voir Faraway évoqué me fait tout chose. Cet excellent jeu comme Château Combo d’ailleurs en ce moment cartonnent parce qu’ils sont rapides, et satisfaisants. Combien de jeux plus complexes, trois heures de parties, des règles de plus de trente pages avec une densité et une concentration de texte incroyable, finissaient dans un mouchoir de poche ou à égalité… ou avec la réflexion « tout ça pour ça »… personnellement, ça ne passe plus ce genre de jeu. Pour nous, la satisfaction temps/investissement est un critère de choix pour les achats.
Sans compter qu’il faut les relire, ces règles…
Je ne pense pas que ce soit différent pour eux.
J’essayais juste d’exprimer le raisonnement que je tiens en tant que joueur, pas nécessairement un effet mécanique de vase de temps communicant.
Je m’explique. En tant que joueur, face à un jeu de 3 heures typé eurogame ou face à un jeu de 45 minutes plus intermédiaire, mon biais sera réel. Je vais instinctivement privilégier les 4 parties du plus petit contre la partie du plus gros.
Ca ne veut pas dire que je vais forcément jouer au plus petit des deux, mais je me rends bien compte que mon réflexe, mon instinct me pousse vers ce dernier (qui ne sera pas nécessairement mon choix). Et je suppose bien que pour la fois où je le conscientise pleinement, mon pauvre cerveau a omis de me dire les 10 fois où il a choisit à ma place.
je te comprends bien, il y a plein de jeux qui sortent et qui transcendent un style de jeu.
Pour l’eurogame complexe, c’est cool d’en avoir un ou deux dans le meme groupe de joueurs et de se faire 2 ou 3 parties par an ou plus… y a pas besoin de plus pour nous. tous les ans on apprend un gros jeu… mais ca va pas plus loin.
Pareil pour Faraway mais bon… à coté d’une trentaine de parties au moins de Tainted Grail d’une durée moyenne d’environ 4 h chacune, c’est quoi finalement ?
Cela fait bien 10 ans que j’ai l’impression que l’eurogame complexe est en perdition, j’ai adoré les sorties de 2012-2013 avec beaucoup de jeux qui se sont imposés comme classiques de ma ludothèque et puis j’ai eu des désillusions systématiques sur les sorties d’Essen qui avaient l’air trop bien mais en fait recevaient bien vite des retours tièdes. Heureusement certains jeux se sont quand même imposés au fur et à mesure des années (pour ma part : Barrage, Clans of Caledonia, Dune Imperium, Nucleum, Terraforming Mars et Projet Gaia si on le compte indépendamment de Terra Mystica.) mais on est plutôt sur une moyenne de un nouveau jeu “culte” tous les deux ans.
Il y a plusieurs choses qui expliquent mon ressenti. L’une d’entre elles et pas des moindres est que grosso modo les standards de complexité se sont élevés. A la fois pour moi (je classerais Concordia comme un jeu intermédiaire+ aujourd’hui, alors qu’à l’époque de sa sortie je le voyais comme un “expert”) et à la fois pour l’ensemble des joueurs (y compris et surtout occasionnels) autour de moi qui semblent tolérer une quantité de règle plus grande qu’avant. Les gens, au global, jouent plus qu’avant et la niche “experte” s’en est trouvée développée et démocratisée. (Cela n’empêche pas que je constate aussi, en parallèle, le phénomène des joueurs vieillissants qui prennent goût à une certaine pureté).
Corollaire à cela, en tant que joueur je suis devenu beaucoup plus sensible qu’avant sur la qualité de l’équilibrage et de manière plus générale du développement éditorial. La chaine Meeple on Fire exprime souvent cet avis que je partage : les jeux experts sont atrocement durs à développer et il y a beaucoup de jeux qui auraient gagné à avoir un temps de développement supplémentaire pour être réellement de bonne qualité. Sans doute sortent-ils “trop vite” pour des questions de rentabilité, mais c’est un calcul contestable pour l’amateur aguerri que je suis. Clairement c’est devenu un des premiers filtres que j’utilise pour savoir “où donner de la tête” dans les nouveautés du genre.
Je ne suis pas convaincu que le manque de renouvellement mécanique soit au centre du problème. Il est clair que beaucoup de jeux ne proposent rien de nouveau, mais certains peuvent tout de même réussir à tirer leur épingle du jeu par la qualité du cocktail proposé. (Je prends souvent l’exemple de Clans of Caledonia pour ça, mais on pourrait même citer Ark Nova qui a quand même beaucoup de similitudes avec TfM). L’eurogame a une patte stylistique basée sur des mécanismes idiomatiques, tout comme une très grande partie des jeux légers reposent sur des principes d’association d’idée, pourtant on continue à voir de très bonnes nouveauté dans ce genre année après année.
ce qui est un peu le cas depuis au moins 25 ans (avant, j’ai pas toute les ref, et y’avait moins de jeux).
On a des années à 3 jeux cultes comme 2016, mais peu importe le nombre de jeux qui sort, il n’y a que quelques jeux qui restent et ce chiffre semble constant.
Après, j’ai pas trop suivi tous ce sujet, je dois avouer que le terme de complexité à géométrie variable ne facilite pas la lecture. Dès qu’un jeu est bon, il sort de la liste des jeux complexes j’ai l’impression.
Il faudra aussi qu’on s’entende sur c’est quoi un « jeu de tableau Excel de comptable ». Car pour les deux jeux en gras ci dessus autant il ne sont effectivement pas complexe, autant :
Five Tribes : un jeu dont le principe c’est de compter à chaque tour la liste des points que rapporte ton action, la liste des points des actions que tu ouvres à tes adversaires, et choisir le meilleur différentiel, j’ai tendance à appeler ça un jeu de comptable (même si plateau partagé)
Chateau de Bourgogne : un jeu qui te demande d’optimiser X sources de points différentes sur ton petit plateau perso, j’ai aussi tendance à appeler ça un jeu de comptable.
Mais j’ai l’impression (peut être fausse) que pour @thethinwhiteduke , les jeux comptables c’est pas tant les jeux ou il faut compter de façon exhaustive plein de chose, c’est les jeux ou récupérer X truc permettront de faire Y choses pour gagner dans 2 tours Z bidules (donc plutôt type boucle d’action optimisée).
Le sujet traite de l’Eurogame Complexe pas de l’Eurogame tout court :-).
Les Feld illustrent bien les Eurogames types “comptables” mais ses jeux plutot accessibles (CdB), Bruges ne sont pas caricaturaux à mon sens. Par contre certains de ses gros jeux sont de l’Eurogame complexe et peuvent être donc inclus dans la liste des jeux que je décrie.
Ce qui me pose des pbs dans l’Eurogame Complexe c’est surtout :
Le challenge sur l’optimisation et seulement ca au détriment de l’intéraction
Les regles trop longues et l’incapacité donc à les ressortir
La profusion de ces types de jeux
Anecdote : on a joué à Zoo Vadis avec des joueurs expérimentés ce week end. Qu’est ce qu’on a rigolé. Puis une partie d’Istanbul (quel jeu, celui ci!!!). Tellement fluide, tellement sympa la soirée.
Je pense aussi que c’est plutôt la seconde option que la première…
Mais parfois les jeux de la première catégorie donnent aussi ce sentiment de comptable, quand le jeu se limite à compter, sans autre interaction.
5 tribes ce n’est pas que compter !
Par contre j’avais eu ce sentiment avec l’oracle de Delphe de Feld.