[Life of the Amazonia] Sous la canopée, la stratégie

Novembre 2025 , je découvre Life of the Amazonia, deux ans après sa sortie. Toujours pas de version française à l’horizon ? Étrange pour un jeu qui a pourtant tout pour plaire.

Allez, ouvrons la boîte : la jungle nous attend…et qui sait, peut-être qu’entre deux chants d’oiseaux tropicaux, un 5 ou un 8 finira par nous délivrer.

Des animaux, un beau matériel… vous l’avez compris, c’est un jeu de l’éditeur Bad Comet, qui, comme la rubrique « About » de son site le précise, s’est donné pour mission de créer des jeux de société intéressants, capables de nous emmener dans un monde qui va au-delà de notre imagination et de nous faire voyager bien au-delà de notre table de jeu. Ambitieux ? Pas vraiment, pour un éditeur qui a déjà fait ses preuves dans nos contrées avec le bon Wild Serengeti et l’excellent Wondrous Creature.

Life of the Amazonia n’existe pour l’instant qu’en VO, alors tentons de décrypter tout ça…
Niveau thème : après la savane de Wild Serengeti et avant les fonds marins de Shallow Sea, direction la forêt amazonienne.
Chaque joueur incarne un explorateur dont l’objectif est de développer la jungle la plus diversifiée et la plus prospère possible. À votre disposition : des tuiles, de jolis meeples d’animaux pour créer des écosystèmes… là, normalement, vous commencez à tendre l’oreille.

Le matériel dans la boîte

À l’ouverture, le matériel séduit (même si le rapport prix/qualité du matériel fait débat) :

  • Une cascade en guise de plateau commun, servant de piste de progression où vous pourrez augmenter la taille de votre jungle, le nombre d’arbres plantés et la prolifération des fleurs aquatiques.
  • Des tuiles terrain, essentielles pour construire votre jungle. Divisées en hexagones, elles présentent différents types de terrain : forêt, rivière et marais.
  • Des cartes animaux : 8 animaux communs différents, chacun avec 4 faces de scoring pour plus de rejouabilité, et des animaux uniques ; chaque joueur en choisira un parmi deux en début de partie.
  • Des meeples d’animaux assortis.
  • Des cartes nature de deux types : les insectes offrent des bonus immédiats, les paysages rapportent des points en fin de partie.
  • Des jetons ressources (eau, fruits, feuilles, monnaie) servant à activer des actions ou à acheter de nouveaux jetons.
  • Un sac en tissu par joueur.
  • Une barque de défausse par joueur.

Mise en place

  • Donnez une tuile terrain de départ à chaque joueur.
  • Disposez les 8 animaux communs avec leurs meeples correspondants (le nombre varie selon le nombre de joueurs) et prenez connaissance de leurs conditions de pose.
  • Chaque joueur reçoit deux cartes animal unique, en choisit une et défausse l’autre.
  • Distribuez les ressources de départ à placer dans le sac.
  • Formez deux rivières : l’une avec 3 cartes paysage, l’autre avec 3 cartes insecte.

Déroulement d’un tour

Phase d’action

  1. Tirez 5 jetons dans votre sac (bag-building). Ces jetons déterminent vos possibilités.
  2. Dépensez ces jetons pour effectuer jusqu’à 8 actions possibles :
  • Acheter un jeton ressource : achetez un jeton dans la réserve, puis placez-le dans votre barque de défausse.
  • Placer une tuile terrain : déplacez votre marqueur sur la piste correspondante, payez le coût et reliez la nouvelle tuile à votre jungle par au moins deux hexagones.
  • Placer un animal : récupérez un animal du refuge ou de votre carte unique et placez-le sur un ou plusieurs hexagones correspondant à ses conditions de terrain.
  • Planter un arbre : progressez sur la piste des arbres et placez un arbre sur une case forêt inoccupée.
  • Placer une plante aquatique : avancez sur la piste correspondante et placez une fleur sur une case rivière inoccupée.
  • Acheter une carte nature : appliquez immédiatement l’effet d’une carte insecte avant de la défausser, ou conservez une carte paysage pour le décompte final (maximum 4 par joueur).
  • Augmenter votre capacité de stockage : avancez sur la piste de stockage pour pouvoir conserver davantage de jetons à la fin du tour.
  • Acheter un bonus : payez le coût indiqué pour obtenir un effet permanent.

Phase de nettoyage

  • Si tous les jetons de la zone de jeu ne sont pas utilisés ou ne peuvent pas l’être pendant la phase d’action, les joueurs peuvent stocker des jetons jusqu’au nombre indiqué sur leur piste de stockage, sur la cascade.
  • Tous les jetons de ressources inutilisés qui ne peuvent pas être stockés sont jetés dans la barque de défausse.
  • Piochez 5 nouveaux jetons ressources dans le sac et placez-les dans votre zone de jeu.

Les tours se succèdent jusqu’au déclenchement de la fin de partie.

Note : Vous ne renouvelez votre sac que lorsque l’ensemble des jetons a été joué. Vous remettez alors le contenu de la barque de défausse dans le sac, puis la partie continue… Une mécanique semblable à celle des conteneurs d’Altiplano.

Amazonia_Base_1
Amazonia_Base_3

Fin de partie et scoring

La partie prend fin lorsque les 5 types d’animaux communs sont épuisés.
Le joueur qui déclenche la fin de partie gagne un bonus de 5 PV.

Le scoring comprend :

  • Les points des cartes animaux (selon leurs conditions de placement et synergies) ;
  • Les points des cartes nature (conditions de fin de partie des cartes paysage) ;
  • Les points liés aux pistes de progression (taille de la jungle, arbres, fleurs aquatiques) ;
  • Les points pour les graines restantes.

Le joueur totalisant le plus de points l’emporte.

Verdict

Vous l’aurez devinez, j’ai été assez séduit par le jeu. Derrière son joli plumage, le ara de la couverture de Life of the Amazonia cache en réalité un jeu plaisant, au thème assez bien ressenti.
Un vrai jeu d’optimisation qui rappellera Altiplano par son bag-building, et Cascadia par sa dynamique de placement et de création de biomes.
L’équilibre entre planification et adaptation est intéressant.

La promesse d’évasion est-elle tenue ? Je dirais globalement oui : j’ai pu voir un véritable écosystème en observant le plateau en fin de partie.

Côté rejouabilité, rien à redire : les 32 faces possibles pour les animaux communs (4 par type) et les cartes nature apportent une bonne profondeur.

Quelques bémols :

  • La qualité du matériel, notamment l’épaisseur du carton, qui est peut être le plus gros axe d’amélioration
  • Attention, le jeu, derrière son thème familial, est exigeant, avec une durée de partie longue (plus de 2 heures à 4 joueurs).
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Il y a maintenant pas mal de bag building.
Que le jeu fasse penser à Cascadia est logique, mais iln’a rien à voir avec Altiplano et n’y fait aucunement penser, je trouve. Et quitte à citer un jeu à mettre en parallèle juste pour son bag building, il serait plus heureux de choisir un titre moins velu que Altiplano, ce afin d’éviter que des joueurs le prenant du fait de cette affiliation proposée soient déçus…

« n’y fait aucunement penser »… Pourtant, il me semble que si je caricature la mécanique de base d’Altiplano, tu tires des jetons pour réaliser des actions. Une fois utilisés, ces jetons vont dans un conteneur (qui sert de défausse) avant de revenir dans le sac quand celui-ci est vide.

Dans Life of Amazonia, la mécanique de base est similaire : tu tires des jetons pour réaliser des actions. Une fois utilisés/achetés, ces jetons vont dans une barque (qui sert de défausse) avant de revenir dans le sac quand celui-ci est vide.

Après ce que tu fais avec les jetons est très différent mais la filiation est dans la base

Cette spécificité de défausse n’est pas présente dans Orléans ou Les Charlatans de Belcastel (pour les plus connus). Si tu as un titre moins « velu » avec cette mécanique de défausse, je te laisse proposer.

Oui, comme tu disais: ce sont deux bag building.
Pour autant, en ce qui me concerne en tous cas, je ne trouve pas tous les jeux de dés identiques ou même proches (Perudo et Bourgogne ?), les jeux de deckbuilding (les schtroumpfs et Tyrans de l’Ombreterre), les posed’ouvriers etc.
Et Life of Amazonia, je ne me vois pas le comparer à Altiplano parce qu’il y a du Bagbuilding, ou a Wondrous creatures parce qu’on pose des animaux sur des tuiles ou à allez, disons Wendake parce qu’on avance sur des pistes etc.
Je préfère largement faire des parallèles avec des jeux sans aucun mécanisme similaire mais avec un feeling proche dans la pratique et de même complexité et durée (d’ailleurs je suis étonné que vos parties soient si longues).

Après, je reconnais que bien souvent mettre un jeu en parallèle est un exercice bien périlleux et que si je proposais un autre titre à la place d’Altiplano, il y aurait autant de personnes à trouver ma comparaison saugrenue (si c’était sur du “bag Building”, du coup, j’oserais davantage un Gnomopolis ou un Meeples & Monsters, par exemple).

Mais un Cascadia plus “gamer” avec du bag building pour la “monnaie” me semble suffisant pour une brève description en s’appuyant sur un autre titre.

Reste que ta mise en avant d’un excellent jeu me ravi, en tous cas.

bravo pour la presentation ! ceci ferait surement un tres bon article à mettre en une ! @Commission_Editoriale

cette nuance de Cascadia plus gamer avec du bag building me va bien aussi :wink: pour la durée j’ai pas les joueurs les plus rapide :wink: je pense que ça peut descendre avec une tablée plus rapide

Possible.
En même tant, j’aurais dû nuancer mon propos, car si ça m’étonne, je n’ai jamais joué à 4 (seulement des parties à deux joueurs…).

J’ai également eu l’occasion de faire quelques parties. C’est effectivement un très bon jeu initié, bien meilleur à mon sens que leur sortie suivante (Wondrous Creatures.)

Pour moi son principal défaut, c’est son prix.
Le deuxième c’est sa longueur mais il y a une variante blitz (que je n’ai pas essayée.) La terminologie de Cascadia (ou Harmonies?) pour gamer me parait juste.

EDIT: je revendique même l’origine de cette terminologie. A moi les royalties !

NB: il me semble qu’à la base le métier de l’éditeur c’est de faire des meeples custom, d’où le matos trop choupinou (et le carton des tuiles trop fin?)

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