El comandante dit:C'est marrant comme tout le monde se déchaîne là-dessus. On dirait des papillons qui vont se cramer sur l'halogène... Moi je trouve que cette loi a été très démocratique. Il y a eu un vrai gros débat public, y compris au Parlement mais pas seulement (parce que la démocratie, ça n'est pas qu'à l'Assemblée), qui ont pointé les faiblesses du sujet. Le coup de théâtre hier est plutôt rigolo, ce n'est ni un drame ni une honte. La mécanique de démocratie exécutive de la Vème République reprendra vite le dessus. Ne soyons pas hypocrites : avoir 577 députés à temps complet dans l'hémicycle, là se serait un vrai scandale. Il y a des disciplines de partis et de groupes. Ca évite qu'un gouvernement ait à acheter le vote de chacun des députés séparément. C'est marrant, à côté de cela personne ne s'offusque quand les parlementaires doivent approuver en une seule journée la transcription de plusieurs dizaines d'actes communautaires - qu'ils n'ont évidemment pas le temps de lire ni le droit d'amender. Personne ne dit rien quand la Cour de justice des communautés européennes interprète très extensivement des pans entiers du droit européen. Il y a là pour le coup un vrai déni de démocratie, bien plus scandaleux sur le fond et les principes, et sur les effets, que le fait qu'une trentaine de députés votent les lois. Mais bon, ça, ça ne passe pas à la télé.
Si ça ne passe pas à la télé, moi je veux bien en savoir plus ! greuh
brunbrun dit:Mouais, compte tenu du fait que je peux techniquement et légalement (exception de copie privée) récupéré un flux diffusé en streaming pour enregistrer le mp3/divx, ça ne fait pas beaucoup de différence.
Mais la différence est énorme !
Que ceux qui veulent un nouveau modèle économique le mette en place en produisant et distribuant des contenus selon leurs souhaits (certains le font déjà). Mais tout ce baratin autour du fait que finalement ça fait gagner de l'argent aux éditeurs ou aux constructeurs de matos ou encore que de toutes façons ça revient au même que lorsque je copiais sur K7 un morceau qui passait a la radio ou je ne sais quoi d'autres ... tout ce baratin donc n'a aucun sens puisqu'il n'appartient pas a ceux qui consomment de décider dans quelle condition ils vont consommer. Quant à l'accès à la culture, il appartient à l'état de le favoriser mais pas de faire n'importe quoi : favoriser l'accès au dernier album de Nalwene ou au dernier X de Dorsel ce n'est pas son job.
Et on ne m'enlèvera pas de l'esprit que pour une majorité de personnes et dans la plupart des cas, il s'agit d'éviter de payer un produit : c'est à dire un objet conçu pour gagner de l'argent.
c’est bien tout le rapport entre la culture, la production et l’argent qui est en jeu… Et si on a pu parler d’exception culturelle pour les négociations à l’OMC - en arguant du fait que la culture n’était pas une marchandise comme les autres et que donc elle ne pouvait être soumise aux mêmes règles, pourquoi ne pousserait-on pas la logique jusqu’à son terme.
Quant à la culture que doit soutenir la collectivité, ou pas, c’est un autre énorme débat…
El comandante dit:c'est bien tout le rapport entre la culture, la production et l'argent qui est en jeu...
Oui évidemment ... Il s'agit aussi de respecter la propriété et la loi. Cela me semble également fondamentale car en partie constitutif de notre état de droit.
Tu as tout a fait raison sur le fait que le débat "la culture que doit soutenir la collectivité" est énorme mais peut-on vraiment solutionner le problème du téléchargement sans traiter cette question ?
El comandante dit:c'est bien tout le rapport entre la culture, la production et l'argent qui est en jeu...
Oui évidemment ... Il s'agit aussi de respecter la propriété et la loi. Cela me semble également fondamentale car en partie constitutif de notre état de droit.
Propriété peut avoir plusieurs sens, plusieurs applications. Evoluant notamment en fonction des techniques. Les copies produites par les moines étaient "ultra"-propriétaires, protégées et difficiles d'accès, parce que c'était beaucoup de travail et beaucoup de savoir dans un seul objet, rare. La duplication à l'infini pour un coût infiniment marginal change radicalement l'approche
xavo dit:Tu as tout a fait raison sur le fait que le débat "la culture que doit soutenir la collectivité" est énorme mais peut-on vraiment solutionner le problème du téléchargement sans traiter cette question ?
Elle a déjà été traitée de facto depusi 1981, avec des hauts et des bas, des subventions publiques qui vont à des rigolos, d'autres qui contribuent réellement à faire émerger des artistes de qualité. Les quotas de chanson francophones, si décriés, ont porté de beaux fruits, au milieu de moins beaux. L'Etat n'aurait probablement pas soutenu le maintenant encensé Gainsbourg à ses débuts... L'Etat opérateur culturelle, c'est très délicat car il est impossible de rendre compte de l'emploi des deniers publics à travers l'obligation d'annualité budgétaire...
El comandante dit:Les copies produites par les moines étaient "ultra"-propriétaires, protégées et difficiles d'accès, parce que c'était beaucoup de travail et beaucoup de savoir dans un seul objet, rare. La duplication à l'infini pour un coût infiniment marginal change radicalement l'approche
Radicalement ? Je ne vois pas en quoi. Le travail nécessaire pour créer l'œuvre est distinct de son support.
El comandante dit:L'Etat opérateur culturelle, c'est très délicat car il est impossible de rendre compte de l'emploi des deniers publics à travers l'obligation d'annualité budgétaire...