Salut.
Tu imagines parfaitement. Depuis quelques années toutes les boutiques que je connais ont l onglet TT dans leurs favoris. Deux fonctions majeures :
1) se renseigner sur ce qui va sortir.
2) les avis sur ce qui est sorti. (L avalanche de nouveautés a aussi pour conséquence que les vendeurs ne peuvent plus essayer toutes leurs références).
@ jmt
Je pense que c est simplement lié au manque de recul face à un phénomène très nouveau ( Phal l avait très sympathiquement dénommé “l effet Bâtisseurs”). Nous avons sous évalué à l époque la puissance de frappe de TT.
il y a peut être aussi un problème de trésorerie, non ?
Je sais pas si Bombyx a les reins assez solides pour sortir un Bâtisseurs, ou un Abyss, à 30 000 exemplaires en 1ère édition.
Peut être que oui, mais certainement trop risqué au cas où ça ne se vend pas.
Et je pense pas qu’on gère une entreprise avec des “quitte ou double”, et autre risque financier trop important.
Merci de la réponse Fred…
@Foussa en fait ma question devait etre mal posée (mais elle me parraissait claire ). Il est évident qu’ils sont “limités”, mais je me demandais si c’est parce qu’il avaient assurés avec un tirage pas trop ambitieux pour jouer la sécu… ou si les ventes avaient atomisées les prévisions et donc meme en anticipant avec un tirage un peu plus fort qu’habituellement ca n’avait pas suffit
Vu la réponse de fred je pense que c’est le deuxieme cas
et donc logiquement la meme pour Five Tribes…
Tiens, une question d’économie théorique.
Si on connait le nombre d’exemplaires produits, et qu’on connait a posteriori le temps avant la première rupture de stock, peut-on prévoir de manière relativement fiable la vitesse à laquelle s’écoulera un retirage?
Il y a des modèles pour ce genre de choses?
Je pense qu’ils font au + juste équilibre entre tirage raisonnable et prise de risque, c’est leur taf (je sais, c’est une évidence).
Mais effectivement, le paramètre de la com’ qui se “professionnalise” est encore à ses débuts. Et pas évident de voir l’impact ou pas qu’elle va avoir.
Après une sortie Les Bâtisseurs, Five Tribes ou Abyss, qui a connu une rupture rapide, l’éditeur doit se prendre méchamment la tête pour la prochaine fois je pense. Je n’aimerais pas être à leur place.
Il n’a aucun avantage a voir son jeu en rupture rapide. Le phénomène de rupture provoquée, ça marche pour une autre échelle de quantité de ventes, et avec des produits qui ont une attente beaucoup + forte.
@Roswell : question intéressante.
j’imagine que ça existe.
de manière statistique, on pourrait déduire les ventes futures par rapport aux résultats de vente précédents en connaissant le processus qui relie temporellement les ventes entre deux périodes de temps (auto-corrélation temporelle). Chose assez intéressante car ce processus va refléter l’image qu’a le jeu, savoir si le produit à trouver son public…
Le problème c’est qu’il faut être sûr que la structure du marché ne change pas entre les deux périodes.(C’est-à-dire un changement dans la concurrence, un changement d’image du jeu…)
Il y a des pros pour faire des études de marchés et des prédictions de ventes. Pour les autres, il y a Master card…
Roswell dit:Tiens, une question d'économie théorique.
Si on connait le nombre d'exemplaires produits, et qu'on connait a posteriori le temps avant la première rupture de stock, peut-on prévoir de manière relativement fiable la vitesse à laquelle s'écoulera un retirage?
Il y a des modèles pour ce genre de choses?
Je sais pas pour le jeu, mais j'avais lu un truc sur un autre marché ou ils expliquaient que dans "la grande majorité des cas" une rupture suite a lancement avait deux réactions (antinomiques) possibles :
- Le maintiens du buzz pendant l'attente, et une deuxième explosion lors de la mise sur le marché
- Un essoufflement (lié a la qualité réelle du produit, ou au remplacement par une autre nouveauté par exemple), et un flop a l'arrivée sur le marché.
Je ne sais plus ou j'avais vu ca (cours d'IA / Machine Learning qui essayait justement de démontrer la prédictibilité suivant un ensemble de parametres il me semble... ), mais c'était un tout autre marché que le jeu de société (accessoire High Tech).... donc de la à l'appliquer au marché du jeu, surtout avec un "effet batisseur" tout récent, tu vas manquer de datas et de recul pour mettre un modele au point

@Foussa : +1 sur la prise de tete... surtout si ils avaient un peu anticipé quand meme, donc "pris des risques" sur le volume du premier tirage (rien que déjà pour décider du volume du deuxieme, mais aussi du volume du premier du prochain jeu a comm "forte".... qui pourrait moins bien marche..

Roswell dit:
- Le maintiens du buzz pendant l'attente, et une deuxième explosion lors de la mise sur le marché
Tiens, n'est ce pas justement une déviance de ces dernières années pour créer le besoin ?
Tirage en quantité limité en mettant le doute sur une réédition.
Y en aura pas beaucoup => achat compulsif. Au pire je revend de toute façon y aura du client vu que ce sera en rupture.
Y en a plus => Il me le faut !!
Dans ce domaine, il y a le cas Marvel Dice Masters aux US qui est intéressant à analyser.
Je suis certain que l’éditeur se serait bien passé de la rupture de stock qui a duré des mois (et ce malgré plusieurs rééditions successives) à cause d’une demande qui a dépassé de très loin les espérances de Wizkids. Surtout sur un jeu à collectionner où la disponibilité est essentielle pour que le joueur puisse régulièrement racheter des boosters…
Une interrogation sur la notion de rupture de stock.
J’habite une ville de 400 000 habitants qui a deux boutiques spécialisées JDS.
Hier j’ai vu une quinzaine d’Abyss dans l’une et une dizaine dans l’autre.
J’ai aussi aperçu un “Batisseur”.
Et je n’ai pas vu les stocks!
Donc si tout le monde achète dans la même boutique elle sera en rupture mais je peux vous garantir qu’il reste au moins des dizaines d’Abyss en stock en France.
Je pense (peut etre a tort) que fred parlais de rupture distributeur…
BSI40 dit:Une interrogation sur la notion de rupture de stock.
J'habite une ville de 400 000 habitants qui a deux boutiques spécialisées JDS.
Hier j'ai vu une quinzaine d'Abyss dans l'une et une dizaine dans l'autre.
J'ai aussi aperçu un "Batisseur".
Et je n'ai pas vu les stocks!
Donc si tout le monde achète dans la même boutique elle sera en rupture mais je peux vous garantir qu'il reste au moins des dizaines d'Abyss en stock en France.
La rupture dont parle Fred est une rupture distributeur.
Pour répondre à ceux qui disent plus haut que Bombyx n'en a pas tiré assez ou a joué la rupture ce qui est faux, je me permet de répondre en me basant sur les chiffres et l'histoire que je connais.
Bombyx avait prévu un tirage colossal rapporté à sa taille, c'est à dire 21.000 exemplaires monde (pour les filliales Asmodée US, Allemagne, etc... + la France). Je ne sais pas si vous vous imaginez ce que veut dire un tel tirage pour la trésorerie d'une société de 3 personnes!!? Donc non, il ne pouvaient pas faire plus, c'est déjà énorme!
Ce tirage très important donnait tout loisir de prévoir une nouvelle fabrication, avec les délais que cela comporte en fabrication et transport. Ce tirage intégrait aussi le retour des bâtisseurs sur la com, tenait compte du buzz crée par les internautes (et pas par nous!), les attentes sur les forums dont TT, etc... et l'éditeur n'a a aucun moment souhaité ou programmé une rupture.
Le jeu a eu le succès que l"on connait, ce qui nous ravi tous.
Malgré cela, la rupture distributeur a eu lieu et très rapidement. Et Erwan a lancé une nouvelle production au bout de 2 jours (on peut pas l'accuser d'avoir perdu du temps!). Alors comment expliquer que malgré le tirage, on en arrive là?
Nous savons que certaines boutiques ont passé des commandes très importantes immédiatement pour pouvoir proposer les 5 boites à leur clients, ce qui a créé une mise en place record en France. Mais cela n'explique pas tout.
Peut-être (à partir de là il s'agit que de mon interprétation) que l'on se retrouve dans cette situation car certains ont volontairement stocké (un peu comme ceux qui vont vider le rayon sucre et farine au supermarché à chaque début de guerre en Irak) ...... en prévision d'une rupture. Et du coup on se retrouve en rupture.

Dis comme cela ça à l'air idiot, mais c'est sans doute ce qu'il s'est passé, et cela explique que certaines boutiques vont devoir attendre décembre pour recommander une boite alors que d'autres en ont une dizaine en stock.
Acétylène dit:Nous savons que certaines boutiques ont passé des commandes très importantes immédiatement pour pouvoir proposer les 5 boites à leur clients, ce qui a créé une mise en place record en France. Mais cela n'explique pas tout.
Peut-être (à partir de là il s'agit que de mon interprétation) que l'on se retrouve dans cette situation car certains ont volontairement stocké (un peu comme ceux qui vont vider le rayon sucre et farine au supermarché à chaque début de guerre en Irak) ...... en prévision d'une rupture. Et du coup on se retrouve en rupture.
J'avais eu cette discussion avec ma crèmerie habituelle (en dur) qui me confirmait la dificulté qu'ils avaient à avoir suffisamment d'exemplaires s'ils n'étaient pas à l'affut sur ce genre de nouveautés. Pour en revenir au sujet de la com et du buzz, c'est peut être là aussi qu'est la difficulté: réussir à gérer au mieux la distribution auprès de commerçants conscient l'intérêt que peux susciter le jeu, non ?
21.000
Ca parle quand meme en effet…
Par contre plus que “stocké” en cas de guerre, peut etre que certains ont été échaudés par Les Batisseurs, et ont de leur coté aussi anticipé pour éviter la rupture d’un jeu qui buzzait déjà pas mal… je pense que l’analyse sur “les jeux et la com” les gérants de boutique ont du aussi la faire et doivent essayer d’etre “celui qui en aura encore” en cas de rupture (apres comme bombyx ils doivent ramer a trouver le bon équilibre entre “risque” et “pas de rupture” )
Tu ne penses pas ?
Sur ces questions de diffusion des jeux je serais intéressé de connaître l’importance dans la vente des 6 premiers mois pour des jeux comme Splendor, Istanbul, Augustus…
En effet il me semble que sans parler des jeux qui ne réussissent pas à percer on se retrouve avec deux catégories : ceux, rares, qui deviennent des classiques dans leur genre(7 Wonders ou Neuroshima Hex par exemple) et qui gardent une diffusion régulière et ceux qui ont du succès et des qualités mais se retrouvent rapidement concurrencés par des nouveautés sur le même créneau.
Dans la gamme familiale qui fonctionne avant Noël, Augustus qui a eu un beau succés en 2013 va se retrouver face à Minivilles, Black Fleet ou Colt Express et les vendeurs conseilleront assez naturellement plutôt les nouveautés (dont ils ont des stocks).
En fait je me demande vraiment combien de jeux arrivent à passer le cap de la première année en gardant ensuite des ventes correctes. Une dizaine ?
J’ai l’impression que c’est tout le problème, l’estimation des éditeurs du nombre de boîtes à produire plusieurs mois (à cause des délais de production et de livraison) avant la sortie du jeu.
Un éditeur peut avoir l’intuition que son jeu va marcher, mais c’est difficile de transformer cette intuition, avec comme seule donnée les précommandes très très en amont, en nombre précis de boîtes. Le jeu buzze, certes, mais il va se vendre combien de boîtes ? 5000 ? 10000 ? 20000 ? 50000 ? 100000 ?
Une erreur dans un sens, et on a des joueurs frustrés et mécontents, et avec les nouveautés qui se succèdent, on ne peut pas être sûrs qu’ils achèteront le jeu quand il sera disponible.
Une erreur dans l’autre et on se retrouve avec des stocks coûteux sur les bras, avec la perspective de devoir finir par les brader…
BSI40 dit:Sur ces questions de diffusion des jeux je serais intéressé de connaître l'importance dans la vente des 6 premiers mois pour des jeux comme Splendor, Istanbul, Augustus...
En effet il me semble que sans parler des jeux qui ne réussissent pas à percer on se retrouve avec deux catégories : ceux, rares, qui deviennent des classiques dans leur genre(7 Wonders ou Neuroshima Hex par exemple) et qui gardent une diffusion régulière et ceux qui ont du succès et des qualités mais se retrouvent rapidement concurrencés par des nouveautés sur le même créneau.
Dans la gamme familiale qui fonctionne avant Noël, Augustus qui a eu un beau succés en 2013 va se retrouver face à Minivilles, Black Fleet ou Colt Express et les vendeurs conseilleront assez naturellement plutôt les nouveautés (dont ils ont des stocks).
En fait je me demande vraiment combien de jeux arrivent à passer le cap de la première année en gardant ensuite des ventes correctes. Une dizaine ?
J'ai entendu un distributeur (Michael Webb d'Alliance Games Distribution) sur un podcast expliquer qu'effectivement a part quelques rares exceptions qui arrivent à perdurer (les Aventuriers du rails, les colons de Catane, etc...), 80% des ventes d'un jeu se réalisaient dans les trois mois suivant sa sortie...
Cela peut sans doute expliquer la nécessité de travailler par petites rééditions car les ventes peuvent s’arrêter aussi brutalement qu’elles ont commencé.
Questions principalement pour Fred:
A ton avis, depuis combien de temps, ce phénomène de mise en avant et d’exposition des jeux a démarré et est devenu vraiment “important” pour la vie d’un jeu? Ou est-ce qu’il y a un jeu qui a vraiment fait pencher la balance “de l’ancien système vers le nouveau système”?
Pour ce que tu en sais, est-ce qu’il y a encore une majorité d’éditeurs qui ne se sont pas positionnés par rapport à cette démarche. C’est-à-dire qu’ils bossent encore “à l’ancienne” en laissant le jeu vivre naturellement dans le circuit.
Et enfin, quel est le rôle du distributeur là-dedans? Est-ce que ce n’est pas aussi une part de responsabilité de ce dernier que de mettre des moyens pour qu’un jeu rencontre du succès?