Bonjour,
Comme il y a pas mal de profs qui trainent sur le forum, plus quantité de parents, je me dis que je peux trouver ici quelques pistes intéressantes.
Ma grande fille entre en troisième, et il m’arrive de peiner quand elle me demande de l’aider dans ses exercices, notamment en maths.
Mais plus que cela, je m’aperçois qu’elle n’a pas encore de méthode d’apprentissage. En clair, elle ne sait pas apprendre. Il y a évidemment de temps en temps des profs qui donnent en début d’année quelques conseils simples :
Écouter en classe (!)
Se faire une place de travail nette et rangée
Se donner un temps précis et le respecter
Lire à haute voix
Éloigner les sources de distraction ou de tentation (téléphone, consoles,…)
S’y prendre à l’avance
…
Mais tout ceci, qui relève du bon sens, ne suffit peut-être pas.
Quels sont vos méthodes, trucs et astuces, livres de référence ?
Les fiches. Ca a sauvé ma scolarité. Quand tu dois te résumer tes propres cours pour toi même, faire une synthèse des cours du prof, du bouquin et d’autres sources de manière concise et organisée, ça t’oblige à bien comprendre ce que tu es en train d’écrire, et a savoir faire la différence entre les infos importantes et celles qui le sont moins. C’est l’arme du feignant - donc forcément la plus efficace, parce qu’il a autre chose à foutre, le feignant.
Par pitié, “fainéant” et non “feignant”.
Pour ma part, durant toute ma scolarité, j’ai surtout bien écouté les cours et fais l’effort d’essayer de comprendre ce que disaient les professeurs.
Sur le problème particulier des mathématiques, j’ai eu un niveau ignoble au lycée (à partir du moment où la matière est devenue ardue).
Je m’en suis sorti en milieu d’année de Terminale S tout simplement en réussissant finalement à comprendre la finalité de la matière. A partir de ce moment là, tout a coulé de source mais cela m’a demandé beaucoup d’efforts.
J’ai compris bien plus tard que ma façon d’apprendre et de comprendre durant ma scolarité (et encore aujourd’hui) était liée à mon type précis de personnalité (INTJ) selon le MBTI. Plus d’infos sur le sujet
ici
Cela peut être une bonne piste de réflexion pour déterminer comment un enfant peut se mettre dans les meilleurs dispositions pour apprendre.
De ce que je me souviens du collège (au début des années 90), la première chose pour aider les collégien(ne)s, ce serait déjà de se calmer un peu sur la masse des choses à apprendre.
Je ne sais pas si c’est toujours comme ça aujourd’hui dans l’enseignement général, mais les journées à rallonge + les textes à apprendre et exos à faire le soir à domicile, parfois du jour au lendemain…
C’était l’usine, le collège, et il n’y avait pas de repos une fois rentré à la maison. Un rythme que je n’ai rencontré ni en primaire, ni au lycée.
Des fiches structurées avec un code (chiffre, couleur) immuable.
Quelques lectures avant un examen, et ça rentre tout seul.
Je donne une astuce assez simple aux parents de mes CM2 :
faire l’inverse de ce que font les parents habituellement. D’habitude les parents prennent le cours et posent des questions. C’est l’inverse qu’il faut faire, c’est à l’élève d’inventer des questions possibles à partir du cours. L’idéal c’est lorsque les parents connaissent le domaine correctement et répondent exprès à côté de la plaque afin d’obliger l’élève à expliquer.
Synthétiser ce qui a été entendu/écrit pendant le cour permet de bien se faire une idée de ce qui a été appris.
on peut rajouter à tous ces bons conseils : simplement relire et/ou synthétiser sous forme de fiche le jour même, car la leçon est mieux retenue.
Il faut bien préparer la “phase” d’apprentissage : on apprend mieux lorsqu’on est prêt, pas débordé, pas stressé : donc être régulier sur toute la semaine même dimanche, se fixer des intervalles de travail raisonnables, mais bien les étaler. En un mot l’organisation sous forme d’un planning dans sa chambre, aidé des parents au début de l’année par exemple?
Par pitié, "fainéant" et non "feignant".
Je plaide coupable, votre honneur, mais à ma décharge, le mot est tout de même dans le dictionnaire.
Il y a bien des façons d’apprendre qui dépendent de la personnalité de l’apprenant, mais être intéressé, motivé et persévérant me semblent des préalables indispensables.
Une méthode en laquelle je crois fort consiste à faire beaucoup d’exercices/problèmes différents, si possible dans un cadre concret, en allant chercher dans le cours (même si on ne le sait pas encore) les éléments qui vont permettre de résoudre le problème. Ça nécessite évidemment d’avoir un cours bien organisé. L’avantage de la méthode c’est que l’on n’est pas obligé de se cantonner au cours du prof mal recopié, mais on peut aller chercher des ressources (notamment des problèmes…) dans le manuel ou sur Internet.
C’est sans doute difficile au début, quand on a peu d’éléments sur lesquels s’appuyer pour résoudre les problèmes, et c’est là qu’il ne faut pas se décourager et persévérer. La présence d’un tuteur aide beaucoup. Il ne doit pas donner les réponses, mais inciter l’apprenant à se poser les bonnes questions.
un truc pour apprendre par coeur qui a bien fonctionné quand j’étais au collège lycée.
réécrire le cours, le poème… en gardant la structure mais en écrivant que la première ou les 2 premières lettre de chaque mot puis relire cette nouvelle feuille, au bout de 5 6 lectures ça rentre tout seul…
dafine dit:un truc pour apprendre par coeur qui a bien fonctionné quand j'étais au collège lycée.
réécrire le cours, le poème... en gardant la structure mais en écrivant que la première ou les 2 premières lettre de chaque mot puis relire cette nouvelle feuille, au bout de 5 6 lectures ça rentre tout seul...
OK pour les poèmes, mais je ne pense pas qu'apprendre par cœur un cours soit la technique d'apprentissage la plus motivante et efficace à long terme…
Concernant l’apprentissage, il faut savoir si elle est plutôt “auditif”, “visuel”, “sensitif”. C’est en fonction de ça qu’elle pourra appliquer la méthode qui sera le plus efficace.
Je suis visuel et sensitif, je ne sais pas comment fait un auditif…C’est peut-être justement le coup du poème!
A mon avis, avoir cette info est important.
Elle doit bien savoir si elle entend une voix dans sa tête ou si elle voit les pages de son cours par exemple?
Après il y a peut-être sur Internet des méthodes simples adaptées pour le type auquel elle correspond le plus…
Pour info, je ne suis pas capable d’apprendre une règle de jeu de manière durable si je ne passe pas par une phase de réécriture.
C’est comme si le cerveau refusait d’assimiler tant que la main n’intervient pas…
Bien sûr, je peux apprendre une règle sans l’écriture mais j’oublie alors plus facilement certains points si je reviens dessus 2 semaines plus tard…
C’est vrai qu’avoir une méthode ET se connaître est indispensable pour travailler/étudier de manière efficace.
Dans mon cas, c’est uniquement à l’unif (après avoir connu l’échec) que je me suis interrogée sur la manière d’apprendre par rapport à qui on est. (Je rejoint le post de Thot).
Etude par coeur : Si elle doit étudier quelque chose par coeur :
retient-elle plus vite et mieux en…
_Répétant oralement (en marchant ou pas) (mémoire orale)
_Ecrivant et en faisant des résumés (mémoire graphique)
Lisant plusieurs fois (mémoire photographique)
Ou est-ce une combinaison et est-ce dans un ordre défini ?
Etude par analogie : Etudie-t’elle une matière en sachant faire des analogies et des liens avec d’autres choses de son cours (C’est à dire en n’étudiant pas en silo mais de manière transversale ?)
Etude séquentielle : Etudie-t’elle en retenant des suites logiques point 1, point 2 point 3 etc…
La phase de question et explication du cours et pratique d’exercice (qui sont lié à la compréhension “acquise” et qui permettent la restitution vient très souvent après l’apprentissage pur (qui nécessite un début de compréhension)
Bon dans le cas des maths, il faut parfois faire un retour arrière sur des chose déjà supposées connues pour permettre de “réenclencher” l’apprentissage de ce que l’on souhaite sinon on peut constater un blocage sur un sujet et ne pas se l’expliquer étant donné que ce que l’on explique est “évident”. si vous faites un retour arrière avec l’apprenant vous pouvez lui permettre de reprendre le train en marche.
A priori jusqu’au niveau seconde inclus les maths quasiment tout le monde peut comprendre.
Après souvent ceux qui ont du mal ont une approche de type “magique”. Ils essayent de retenir des manières de faire des exercice, un peu comme des recettes de cuisine et cela donne illusion un certain temps. Il faut pousser à vraiment comprendre chaque élément en ne laissant rien passer des notions de bases pas claires (souvent le pas clair débute avec les fractions qui n’ont pas été bien comprises mais dont la mécanique est ok).
Pousser à reformuler c’est bien (à condition d’être tatillon sur les reformulations en particulier sur les causes/conséquences/équivalence). Dire des trucs faux pour que l’élève corrige c’est à double tranchant car parfois c’est le truc faux qui est mémorisé
Jeremie dit:Pousser à reformuler c'est bien (à condition d'être tatillon sur les reformulations en particulier sur les causes/conséquences/équivalence). Dire des trucs faux pour que l'élève corrige c'est à double tranchant car parfois c'est le truc faux qui est mémorisé :/
Au dernier stade de l'apprentissage, on doit normalement être capable de « faire le cours »… Si on y parvient, je pense qu'on n'est pas loin de maitriser parfaitement le sujet. C'est vraiment un bon « test » (ou exercice) que de tenter de refaire le cours à sa sauce à partir de rien, mais là il faut vraiment quelqu'un en face pour évaluer la qualité du « cours », pas juste la bonne réponse à l'exercice.
Ce qui peut être bien aussi, c’est de former un binôme ou un trinôme : trouver des élèves avec qui travailler, faire les exercices, s’interroger mutuellement.
Les élèves peuvent s’apprendre mutuellement à apprendre, mais le risque, à cet âge-là, c’est que le trinôme se transforme en groupe de papotage.
shaudron dit:Les fiches. Ca a sauvé ma scolarité. Quand tu dois te résumer tes propres cours pour toi même, faire une synthèse des cours du prof, du bouquin et d'autres sources de manière concise et organisée, ça t'oblige à bien comprendre ce que tu es en train d'écrire, et a savoir faire la différence entre les infos importantes et celles qui le sont moins. C'est l'arme du feignant - donc forcément la plus efficace, parce qu'il a autre chose à foutre, le feignant.
+ 1. Le résumé ça aide un max ! Réécrire rentre beaucoup mieux que seulement lire. Et puis une fois le tout mis en fiches, quand il faut réviser, psychologiquement c'est beaucoup mieux d'avoir 15 fiches bristol qu'un gros pavé de 50 A4. Tout revient en mémoire à la lecture de ces dites fiches (la mémoire visuelle y est pour beaucoup). Perso j'écrivais mes fiches tout petit histoire d'en avoir le moins possible.
Pour bien assimiler ce qui est dit en cours, la première chose est de bien dormir (la nuit hein, pas en cours) pour être receptif.
Quand on n’aime pas le parcoeur (sur l’histoire par exemple), le mieux me paraît être de beaucoup lire d’articles autour du cours et de prendre ça comme un roman… c’est chronophage par contre… Pour les poèmes, je lis une ligne et je demande de répeter. Je fais ça sur chaque ligne puis je le refais 2 lignes par deux lignes… Puis 3 par 3…
Pour les maths, je dirais surtout qu’il ne faut JAMAIS avoir de lacune… car une bête lacune fait qu’à moment donné, on ne comprendra pas la suite… Le plus important est évidemment de comprendre ce que l’on apprend… voire de savoir le retrouver (en général c’est logique). Et de faire beaucoup d’exercices… C’est sûr que c’est plus simple de faire les 15 exercices du bouquin quand on a déjà des facilités…
Pour ma part, avant d’être prof des écoles, j’ai fait une fac de maths et donné des cours de maths à différents élèves.
La clef de la réussite (100% de réussite), c’est d’apprendre à travers les exercices. Les savoirs viendront naturellement si on maîtrise les savoirs faire.
Véridique, même quand j’étais à la fac, je comprenais rien au cours, j’ai fait des exos encore et encore et j’ai compris le cours à travers les exos. Au final aux partiels je m’en sortais haut la main !
Mes élèves aussi d’ailleurs …