"Murder Party" déposé à l'INPI? procès à la clé?

Je contacte Olivier.

Et pourquoi vous ne déposez pas tous les autres termes utilisés par 10torsions, juste pour rire ?

Ca coute des sous non ? :D

Plus sérieusement ce que la FédéGN souhaite c’est de faire tomber le dépot.
Après pour ma part j’oublierai 10torsions…

Bonjour à tous.

Je vous remets ici quelques extraits des articles de mon blog sur le droit des marques qui pourraient en éclairer certains :

Pour être valable, une marque doit être licite, distinctive et disponible. Ces conditions sont appréciées au moment du dépôt de l’enregistrement.

La marque doit être distinctive (article L. 711-2 du Code de la Propriété Intellectuelle). Le caractère distinctif de la marque s’apprécie par rapport aux produits ou services désignés dans le formulaire de dépôt. Ne sont pas considérées comme distinctives les marques nécessaires ou génériques : “les signes ou dénominations qui, dans le langage courant ou professionnel, sont exclusivement la désignation nécessaire, générique ou usuelle du produit ou du service” sont dépourvus de caractère distinctif. Cependant, dans certains secteurs d’activité, la jurisprudence accepte l’enregistrement de marques très peu distinctives. De même, les termes génériques traduits en langue étrangère ne sont distinctifs que s’ils ne sont pas banals et que leur signification est ignorée par de nombreuses personnes.

Tout le débat judiciaire est là. La marque déposée est un terme anglais et il va falloir rechercher si le terme est banal ou pas, c’est à dire si le terme est la désignation usuelle et générique du produit. De son côté, ce n’est pas trop mal engagé (même s’il existe des termes français quasiment équivalent pour décrire le produit).

Le deuxième point concerne le fait que le public ignore la signification du terme utilisé. De ce côté, c’est moins gagné d’avance pour les défendeurs. Si le terme est connu et utilisé par une certaine population (les rôlistes, les joueurs de GN, les utilisateurs de ce site :wink: …), ce n’est pas le cas de tout le monde.

C’est effectivement un débat judiciaire qui pourra avoir dans l’avenir de grandes conséquences. J’invite cependant tout le monde à ne pas tirer de conclusions trop hâtives (dans un sens ou l’autre) de la décision qui sera rendue en première instance qui n 'a qu’une portée toute relative.

Une dernière précision : Le titulaire de la marque peut perdre son droit de propriété sur la marque notamment par la déchéance de la marque pour marque devenue générique (la marque est devenue la désignation usuelle du produit). Ainsi, si à l’issue de la procédure judiciaire, le terme est considéré comme générique, il risque fortement d’y avoir déchéance de la marque.

Une simple recherche sur google books en français va vous ramener des milliers d’occurence du terme.

http://books.google.fr/books?q=murder+party&btnG=Chercher+des+livres

Dont les premiers livres datent de 1931…

Une telle recherche dans la presse doit être possible et doit en retourner encore plus! Il suffirait qu’un article du Monde/Figaro ou autre le mentionne avant 2007 pour apporter quand même pas mal d’eaux au moulin (et vu le nombre de joueursqui ont terminé journaliste, je parie que cela ne posera aucun problème).

update: une recherche dans les archives du Monde en retourne déjà pas mal entre 1987 et 2006 (mais je ne peux pas lire les articles, y a t’il un abonné ici?)

A mon avis, il suffit d’arriver au tribunal avec une bibliographie extensive pour les débouter de l’utilisation de ce terme générique. Reste plus qu’à fouiller.

Une recherche plus ciblée (l’expression exacte “murder party” et le mot “jeu”) ramène moins de références mais plutôt sympa.

Le célèbre “Code des jeux” de Claude Aveline, publié en 1961 décrit la murder party comme un terme générique

:arrow:

Tiens encore un beau: La revue des deux mondes de 1932

[url+http://books.google.fr/books?id=jTMZAAAAIAAJ&q=jeu+%22murder+party%22&dq=jeu+%22murder+party%22&lr=&as_drrb_is=q&as_minm_is=0&as_miny_is=&as_maxm_is=0&as_maxy_is=&as_brr=0&hl=en]Là :arrow:

Le deuxième point concerne le fait que le public ignore la signification du terme utilisé. De ce côté, c'est moins gagné d'avance pour les défendeurs. Si le terme est connu et utilisé par une certaine population (les rôlistes, les joueurs de GN, les utilisateurs de ce site Clin d'oeil ...), ce n'est pas le cas de tout le monde.


C'est connu en dehors du milieu des joueurs et rôlistes je pense.
Ci-dessous un épisode de "sauvés par le gong" (ça c'est de la culture de masse)

Par contre le terme en lui-même n'est peut-être pas employé... je n'ai pas regardé en entier :wink:

http://video.google.com/videoplay?docid=-515784304463280967&ei=YodMSqY_h6TYAvbl1ecN

Le problème, ce n’est pas le concept qui doit être connu du public mais vraiment l’adéquation entre le terme et l’activité.

J’aime beaucoup Save by the Bell comme référence de culture de masse :lol:

Oui c’etait surtout pour rire :mrgreen:

Mais bon…
Pour ma génération droguée à la télé et notamment aux séries débiles des années 90 ( c’est complètement con… Mais je regarde tous les jours ) c’est quand même une référence :wink: !

Le problème, ce n'est pas le concept qui doit être connu du public mais vraiment l'adéquation entre le terme et l'activité.


Je ne crois pas qu'il ait été fait en français une autre utilisation du terme "murder party" autre que celle pour désigner les soirées que l'on connait.

Me trompe?
greatpatton dit:
Le problème, ce n'est pas le concept qui doit être connu du public mais vraiment l'adéquation entre le terme et l'activité.

Je ne crois pas qu'il ait été fait en français une autre utilisation du terme "murder party" autre que celle pour désigner les soirées que l'on connait.
Me trompe?


soirées meutre ?

Ou soirée enquète…

Il peut exister plusieurs appellations d’une même chose, elles n’en seront pas moins toutes dans le language commun et exclues du dépot de marrque. Exemple : voiture, automobile.

Je crois que ce que voulait dire greatpatton, c’est qu’on utilise Murder Party pour une seule et unique occupation…
Qu’il y ait d’autres termes pour la murder c’est vrai, mais quand on parle de Murder Party, il n’y a pas 2 activités derrière cette dénomination.

Je viens d’utiliser mon abonnement au archives du Monde pour rechercher le terme “Murder Party”. Quelqu’un d’autre peut sans doute faire de même dans celle de Libération ou du Figaro.

Article de Bernard Spitz paru dans Le Monde du 23 avril 1988 :
Crimes chics
On croit pouvoir passer une fin de semaine agréable dans un hôtel avec confort et étoiles, et puis voici que des assassins se mettent à l’ouvrage : " murder party ".
“Monsieur, répondez-moi franchement : avez-vous vu quelqu’un avec un anorak jaune?”
D’abord interloqué, le concierge de l’Hôtel Royal de Deauville reprend vite ses esprits. “Non, madame, répond-il le plus sérieusement du monde. Personne n’est passé ici. _ Bon, fait alors la cliente, en proie à une intense agitation. C’est donc qu’il est sorti par derrière.” Et elle disparait, une main plongée dans son sac. Il a semblé au portier qu’elle y dissimulait une arme. Mais peut-être n’était-ce qu’une illusion…
Le temps de quelques week-ends par an, le personnel des hôtels de la chaine Lucien Barrière ne s’étonne plus de rien. D’étranges réceptions se déroulent dans les salons, de sombres complots sont ourdis dans les chambres et les cadavres pleuvent sur les trottoirs ou dans les caves du casino. Bref, le fantôme d’Agatha Christie rôde dans les couloirs. Depuis un an, Deauville accueille en effet les amateurs de “week-ends mystère”. La formule, lancée avec succès il y a quelques années en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, y a été introduite à l’initiative du directeur du Royal, M. Christian Meunier.
Le principe en est simple et le rite immuable. Une trentaine de personnes, mélangées aux autres clients de l’hôtel, arrivent le vendredi, en fin de journée. Un cocktail est organisé pour leur permettre de se rencontrer. La plupart sont d’authentiques clients, mais un certain nombre de comédiens se sont glissés parmi eux, qui vont suivre pendant trois jours les grandes lignes d’un scénario soigneusement préparé à l’avance. Un crime, peut-être plusieurs, seront ainsi commis, et c’est aux invités que reviendra le soin de démêler les fils de l’intrigue, de découvrir le coupable et de révéler son mobile.
Ce jour-là, tout commence au bord de la piscine. Le cocktail d’accueil bat son plein quand une jeune femme s’écroule, précipitant dans sa chute l’un des invités dans le bassin. Les convives apprennent la nouvelle de son décès au cours du repas qui suit. A cette annonce, une jeune femme a du mal à contenir son émotion : elle avait parlé à la victime cinq minutes avant le drame. Mais, contrairement à toute attente, cette participante impressionnable se révélera être une authentique cliente et non une comédienne.
Le lendemain, c’est au restaurant du Casino que l’un des convives sera trouvé entre deux rangées de bouteilles, un stylet planté en plein coeur. Qui a tué et pourquoi?
Le directeur menottes au poignet
L’intérêt du jeu repose autant, on l’aura compris, sur la qualité de l’intrigue que sur le degré d’implication des participants. Sur ce dernier point, pas d’inquiétude à avoir. Pendant tout le week-end, chacun se pique au jeu, recherche les indices et tente de confondre les suspects; avec un bonheur inégal, certes: n’est pas Hercule Poirot qui veut.
Ainsi une détective amateur n’avait-elle pas trouvé de meilleur confident pour l’aider dans ses recherches que… l’assassin! Souvent, d’authentiques clients sont sommés de se démasquer au bout de trois jours par le reste des participants, ou pis, d’avouer leurs crimes. Quant au directeur adjoint de l’hôtel, présent tout au long de l’enquête, c’est sans doute menottes aux poignets qu’il achèverait ses week-ends si le dénouement final ne venait l’innocenter. Dans un tel contexte, chacun finit en effet par être suspect aux yeux de tous et c’est de l’ambiguité entre fiction et réalité que nait le côté divertissement de l’exercice.
Cette ambiguité, les comédiens engagés pour l’occasion la vivent également. Tandis que les clients jouent leur propre rôle, il s’agit pour eux d’interpréter bien plus qu’une simple pièce. “Etre au milieu des gens, devoir improviser dans les situations les plus inattendues tout en étant en permanence sur le fil du rasoir, voilà le vrai défi”, confie Gérald Morales, concepteur de scénarios, réalisateur et comédien professionnel, qui pense développer la formule en organisant des “murder parties” pour le compte d’entreprises et de particuliers.
Il est vrai qu’il y a là un créneau pour l’animation de séminaires, de vacances ou même de soirées qui n’a pas échappé à Nicolas Clifford, le patron de Blyth & Cie, ni à l’équipe d’Intelligence Service, les deux sociétés spécialisées dans le genre auxquelles les établissements de Deauville ont fait successivement appel (1).
Pour M. Meunier, ces “murder parties” sont l’une des illustrations des formules modernes d’hôtellerie. “Le client, explique-t-il, n’attend plus simplement un lit dans une chambre bien décorée et un service de qualité. Il faut lui fournir en plus un éventail d’activités.”
C’est la raison pour laquelle la chaine Lucien Barrière (sept hôtels de luxe, trente-deux restaurants, sept night-clubs et sept casinos, 445 millions de chiffre d’affaires) a lancé depuis quelques années des formules de séjour “à thèmes”, allant du diner “historique” (rétro, Louis XV ou costumé) au séjour pour mélomane, baptisé “moments musicaux”, en passant par le forfait sportif (golf ou tennis), les semaines gastronomiques ou les stages de décoration florale.
Dans le cas d’une station comme Deauville, les avantages sont encore plus évidents. Attirée par une formule “à thème”, la clientèle est moins susceptible de se raviser quand les conditions climatiques sont incertaines. Or en saison, l’occupation de l’hôtel varie de cent cinquante à trois cent vingt chambres le samedi-dimanche, selon qu’il fait beau ou non. Les formules thématiques constituent ainsi une véritable garantie contre le mauvais temps et assurent un taux de remplissage minimum le week-end, de la même façon que les séminaires d’entreprises fournissent une fréquentation minimale en semaine.
D’autres formules sont en projet, en particulier des week-ends boursiers où des professionnels viendront donner aux participants des conseils pour faire fructifier leur capital; une difficile cohabitation en perspective… avec les fanatiques de la roulette ou des courses de chevaux.
L’hôtellerie de luxe ne prend-elle toutefois pas un risque pour son image de marque avec une formule comme la “murder party”? Pas pour Lucien Barrière, qui y voit surtout un clin d’oeil, une façon divertissante de créer l’événement et de prolonger la saison. Des “week-ends mystère” seront donc organisés régulièrement à Deauville (2), en attendant une éventuelle extension de la formule dans les autres établissements du groupe.
Pas question toutefois que le jeu vienne perturber les service de l’hôtellerie traditionnelle : le nombre de joueurs est limité à une trentaine, à la fois pour préserver l’activité normale de l’établissement et pour assurer aux participants une prestation justifiant le tarif respectable de 3 000 F par personne pour trois jours, en pension complète. Lucien Barrière s’est donné quelques années pour assurer en France le succès de la formule. “En bon Français pragmatique, assure-t-il, je sais que nous sommes trop réalistes pour jouer le jeu comme les Anglais.” Voire… Le bouche-à-oreille fonctionne déjà et les amateurs de jeux de rôle sont nombreux. Le crime pourrait payer plus vite que prévu…



L’expression Murder Party aparait aussi dans les articles suivants :

23/11/2006 - nécrologie de Robert Altman
05/03/2000 - Vertiges, Passion assassines
08/05/2006 - Les jeux d’entreprise étudient les comportements
16/08/2001 - Le Cluedo ou la merveilleuse incertitude du crime
32/04/1988 - Meurtres à domicile**

Dans un autre domaine, bien loin du jeu…Il y a quelques années une grosse société qui fait du jambon et passe souvent à la télé avait déposé la marque “Cul Noir” les cochons limousins qu’avec quelques amis nous avions sauver de la disparition (Baccade, ça c’est pour la pub). Et comme ces cochons sentaient bon le terroir, ils y voyaient un intérêt pour leur communication… Par chance, nous avons pu réagir très rapidement et récupérer notre nom sans aller au tribunal. L’INPI a reconnu qu’ils avaient afit une erreur!
Bien entendu cette société nous affirmait qu’elle ne voyait pas à mal par rapport à cette petite race, mais avait oublié de nous prévenir!

RenaudD dit:Si tu veux oui c'est une dérive du comportement humain au sens plus large. Il ce trouve qu'ici la motivation c'est les gros sous.
C'est aussi une dérive morale de la société puisqu'on considère sérieusement ce genre de comportement. Maitenant j'y vois personnellement un trait majeur du capitalisme : ne pas partager quelque chose qui peut faire progresser l'humanité (d'accord les Murder Party n'entrent peut-être pas dans cette catégorie) pour en tirer un profit/avantage personnel.


si à chaque fois qu'un type se comporte comme un gros con (alors que bon, la proba qu'il se fasse envoyer bouler par un tribunal est forte), la seule solution que tu imagines est d'instaurer le communisme :lol: :kingboulet:

C’est tout bête, sur le site de Murder2000Pro, il y a une rubrique “Revue de presse” qui recense des articles allant jusqu’à 2002 utilisant le terme Murder Party de façon générique… c’est ballot. :mrgreen:

http://www.murder2000pro.com/Revue-De-Presse.php

bruno faidutti dit:
Beus dit:Te souviendrais tu du numéro du JSP ?
Quelqu'un a cela en réserve ? Si tel était le cas, je pense que la FédéGN serait interessé par un scan de la page concernée.

Je ne suis pas chez moi et n'ai pas accès à ça. Il faut peut-être demander à la rédaction de JSP.


Pour infos, vous trouverez plein de référence au murder Party dans le numéro HS Spécial Grandeurs Nature (et les les murders...) qu'avait publié à l'époque CASUS BELLI. De mémoire l'article sur les Murders faisait un petit rappel historique sur les Murders, ainsi qu'un scénario de murder. Je pense que cet articles étofferai votre dossier.

PS : J'ai le numéro en question est peu vous en faire un scan. Si ça peut aider.