Comme j’en ai marre de pas comprendre, y aurait-il une bonne âme pour m’expliquer ce qu’est une OPA hostile ? Des OPA gentilles ça existe ?
Voilà voilà, sachant que mes bases économiques sont proches du néant, je sais néanmoins que la monnaie en cours actuellement est l’euro.
une OPA c’est quand tu essaie d’acheter la majorité des actions d’une boite coté en bourse en achetant plein d’actions aux particuliers.
ca peut se faire avec la bénédiction du comité de direction actuel (qui en profite pour revendre ses parts assez cher). ou sans (parce qu’il a peur de se faire limoger dans l’histoire).
sans c’est agressif.
A partir du moment ou une société est cotée en bourse, si un concurrent veut la racheter, il est obligé de lancer une OPA pour acquérir au moins 50% des actions (ou plutôt des droits de vote). Généralement, c’est même beaucoup plus de 5¨% qui est visé…
Une OPA est hostile si la société cible se prononce contre le rachat (par exemple, Mittal et Arcelor). Mais une OPA peut être amicale s’il y a entente préalable entre les 2 sociétés (par exemple Logica CMG et Unilog récemment).
Evidemment, une OPA amicale est plus facile à réaliser, car dans ce cas, les patrons, membres du comité d’administration… apportent leurs actions à l’OPA et ça représente déjà une bonne part.
Sans être moi-même un expert, je peux faire une explication genre les finances pour les nuls.
Je fais un exemple. Tric Trac est en bourse. 45% appartient à Monsieur Phal qui est premier actionnaire mais pas majoritaire. Une OPA hostile, ça pourrait être que Ludo le gars aille voir les autres actionnaires (généralement les petits qui sont intéressés à faire une plus-value sans réel attachement à l’entreprise) en disant : je fais un bon prix, vendez-moi vos actions. C’est “hostile” parce que ça n’est pas concordé. Gentil, ça serait de “négocier” une entrée avec tout le monde, y compris Monsieur Phal pour que tout le monde soit content. Pas de vouloir percer pour prendre les commandes.
Mais bon là, c’est ptet un mauvais exemple : si tu fais ça avec M’sieur Phal… il fait tout péter !!
Héhé, ça c’est mon domaine…
Une OPA est une offre publique d’achat, c’est à dire qu’une personne morale/ personne physique/ celui qui en a envie propose de racheter leurs titres à l’ensemble des actionnaires d’une société dans le but de détenir plus de 50% des titres et donc d’acquérir le contrôle de cette société. Cette offre est généralement effectué avec un premium, c’est à dire un “bonus” par rapport au prix de l’action (ou à la valeur des capitaux propres si la société n’est pas côtée). Ce premium s’établit souvent autour de 20 à 30%. Ceci dans le but de convaincre les actionnaires de souscrire à l’offre.
L’OPE (offre publique d’échange) fonctionne à peu près le la même manière, sauf qu’à la place de cash, l’acquéreur offre une participation dans sa société au travers de titres (émis pour l’occasion par augmentation de capital). Là aussi, un premium est offert.
Une OPA, comme une OPE peuvent donc être “pacifiques” si il est soutenu par l’actionnariat de la société cible. Par exemple, un rapprochement entre deux sociétés voulu par les deux directions, la vente au plus offrant d’une entreprise familiale, etc…
wow que de réponses en si peu de temps !
Ok, a compris le principe. Merci tout le monde !
Monsieur Bilbo, vous avez oublié l’OPR…
Fadest dit:Monsieur Bilbo, vous avez oublié l'OPR...
Et bien parlons en....

On appelle OPR l'offre d'un actionnaire majoritaire possédant 95% des titres au moins, qui propose de racheter toutes les actions des minoritaires pour sortir la société de la côte (car l'offre est suivie d'un retrait obligatoire).
Le prix proposé est dans ce cas généralement homologué par l'AMF (Autorité des marchés financiers)
Cette offre est très souvent acceptée, faute de quoi les actionnaires minoritaires se retrouvent avec des titres peu liquides (très difficiles à échanger sur le marché)
Et surtout, il font face à une OPRO ensuite, non ?
Ou un nom du genre : Offre publique de retrait obligatoire.
Mais rien ne vaut un bon ASPRO en fait
Fadest, post hunté -2
Tout à fait. L’OPRO (offre publique de retrait obligatoire) ou squeeze out est l’obligation faite aux actionnaires minoritaires, initiée par l’actionnaire majoritaire détenant 95% des titres, de vendre leurs actions au prix fixé par l’AMF.
A noter que le droit boursier est un des seuls droits qui outrepasse ouvertement le droit du commerce et le droit constitutionnel: par exemple, le cas de L’OPRO est une sorte d’expropriation, étant une obligation de vendre même si l’actionnaire n’est pas content ou n’a pas envie.
Monsieur Bilbo, je l’aurai le post hunting !
question débile : je suis une société. perso, j’ai au moins 50% des parts, je vais bien et tout.
y a un mec qui me lance un opa hostile.
ben… pourquoi j’accepterai ? comment je peux contrôler ?
ivy dit:question débile : je suis une société. perso, j'ai au moins 50% des parts, je vais bien et tout.
y a un mec qui me lance un opa hostile.
ben... pourquoi j'accepterai ? comment je peux contrôler ?
Justement, si vous possédez déjà 50% des parts, il n'y a aucun risque.
Une OPA est généralement hostile quand le flottant (la part des titres côtés) est supérieure à 50%, et donc que les dirigeants ne possèdent pas la majorité des parts. Dans ce cas, les petits actionnaires, qui a eux tous ont certainement au moins 50% des parts, risquent d'accepter l'offre hostile, à cause de la prime de contrôle/ premium offerte dont j'expliquais le mécanisme tout à l'heure.
Mais si vous êtes déjà absolument majoritaire, ce risque là n'existe pas...

ivy dit:question débile : je suis une société. perso, j'ai au moins 50% des parts, je vais bien et tout.
y a un mec qui me lance un opa hostile.
ben... pourquoi j'accepterai ? comment je peux contrôler ?
A partir du moment où l'actionnaire majoritaire a plus de 50% des parts, il ne peut plus y avoir d'OPA hostile au sens strict du terme, parce qu'une OPA hostile est automatiquement vouée à l'échec (dans le meilleur des cas, le mec en question aura le reste des parts (49,99%) mais c'est toujours toi qui en a le plus). bref ça sert à rien
EDIT: grillé


Haykel dit: EDIT: grilléen plus il explique mieux que moi
non, t'inquiète, j'ai bien compris les deux explications, merci


merci à vous deux, en tout cas, les amis

alors... autre question !
quand j'étais petite, il me semble que ça n'existait pas ce genre de truc.
et quand on a commencé à entendre parler de ça, ça faisait tout un foin, même si c'est monnaie courante de nos jours.
ce phénomène est apparu quand ? (ou alors a-t-il toujours existé sauf qu'il était moins médiatisé par le passé ?).
merci

Non pour ajouter mon explication car c’est déjà très clair, mais plutôt un exemple : les 2 albums de Largo Winch OPA et Business Blues donnent une explication assez pédagogique du mécanisme…
Mais combien de fois faudra-t-il vous dire qu’un titre en bourse est coté et non pas côté !!
grolapinos, qui va bientôt mordre.
PS : Intéressant, j’apprends plein de trucs, en particulier cette histoire d’OPRO : on peut donc forcer des gens à vendre ??? Dingue ça.
Juste pour signaler que j’en suis à 853 messages. La chasse au lapin va bientôt commencer.
Chère Madame Ivy,
ivy dit:
quand j’étais petite, il me semble que ça n’existait pas ce genre de truc.
et quand on a commencé à entendre parler de ça, ça faisait tout un foin, même si c’est monnaie courante de nos jours.
ce phénomène est apparu quand ? (ou alors a-t-il toujours existé sauf qu’il était moins médiatisé par le passé ?).
merci
Alors, quand vous étiez petite… je ne pas comment faire pour rester poli mais tout ça ne nous donne pas de référentiel temporel très précis

Je me limiterais donc aux 20 dernières annes (de toutes manières avant, j’étais un peu trop petit

En fait, Monsieur Bilbo confirmera ou pas, mais je pense que les OPA sont liées à 2 facteurs :
- la mise sur le marché (= la bourse) de titres des sociétés qui s’est accélérée dans les 2 dernières décennies. Avant, les sociétés étaient essentiellement à capitaux familiaux ou privés. Donc, pour en acquérir une, il fallait obligatoirement négocier. Maintenant, il y a plus de dilution du capital des entreprises. Ca leur a certes permis de se développer en allant chercher de l’argent en bourse, mais ça les a mis également à la merci des prédateurs.
- la mondialisation et la recherche de la taille critique. En effet, si on ne grossit pas en achetant les autres, alors ce sont les autres qui grossiront en vous achetant. Ca ne veut pas dire que le nouvel ensemble se portera mieux que les 2 séparément, mais il sera plus dur à acheter (quoique, quand on voit ce qui se passe dans le domaine des services informatiques ou certaines batailles boursières comme BNP - Paribas - Société Générale ou Mittal - Arcelor en ce moment, être n°2 ne met pas à l’abri)
Fadest, qui va essayer de rester muet pendant longtemps

ouep, c’est à peu près ça.
suis née en 68 (donc presque 38 ans).
je n’ai pas vu, ou pas entendu parler de ça avant les années 80, sûre, je dirais effectivement vers 85, ou dans ces parages.
quelqu’un sait ?
From Wikipedia :
Les marchés financiers sont devenus depuis les années 1980 le principal circuit de financement de l’économie, en remplacement du bilan des banques. Ce mouvement a commencé aux États-Unis, où le recours aux marchés a toujours été plus répandu qu’en Europe
Et puis :
C’est dans les années 1970 que deux nécessités et trois événements ont contribué de manière décisive à la forte croissance des marchés financiers et au basculement vers le système actuel.
Il s’agit :
* de l’adoption du système des changes flottants en mars 1973 (voir : Dollar US), qui a créé la nécessité d’un marché des changes;
* des déficits budgétaires américains, qu’il fallait financer, d’où la nécessité d’un vaste marché des taux d’intérêt;
ainsi que :
* du choix par les États-Unis de la retraite par capitalisation : l’ERISA (Employment Retirement Income Security Act) est adopté en 1974; cela crée donc une demande structurelle croissante de la part des fonds de pension en titres de placement à long terme, c’est-à-dire en obligations longues (10-30 ans) et en actions;
* de la suppression des commissions fixes sur les valeurs moblières aux États-Unis le 1er mai (Mayday, en anglais) 1975, qui rend possible la liquidité des marchés d’actions et, surtout, d’obligations;
* et enfin des très forts mouvements de taux d’intérêt à court terme décidés en octobre 1979 par la banque centrale américaine pour éradiquer l’inflation, qui vont créer pendant plusieurs années des mouvements désordonnés des taux d’intérêt réels et entrainer une activité considérable sur les marchés.
Trois facteurs sous-tendent aujourd’hui (2005) leur développement :
* les déficits budgétaires européens et japonais, qui ont pris le relai des déficits américains et profitent des mécanismes qui s’étaient originellement crées pour financer ceux-ci;
* les besoins d’épargne-retraite de la génération nombreuse issue du baby boom;
* le fait que la mondialisation n’ait pas été accompagnée du développement de marchés bancaires et financiers régionaux, en particulier en Asie et au Proche-orient, ce qui concentre d’importantes poches d’épargne récentes (cf Chine et pays producteurs de pétrole) sur quelques devises, en particulier le dollar, et sur des marchés réputés liquides.