Otages

Dixit Le Monde du 4 mai, il semblerait que Laurence Aubenas et son guide soient retenus en otage par des gens qui n’ont d’autre motif que l’argent (des pro de l’enlèvement)
Il paraît que le gouvernement Français a refusé une première négociation et que la situation soit au point mort.

Si c’est le cas, le choix doit être Cornélien :
> Payer plusieurs millions d’euros et c’est faire de tous les journalistes des cibles
> Refuser de payer et c’est mettre leur vies en danger

Et lancer une opération militaire en Irak pour les libérer ne doit être sans poser qq problèmes.

Tout ça me laisse très perplexe… J’ai horreur des situations ou il n’y a pas solution.

Je n’ai que des questions :

Est-ce qu’un gouvernement, n’est pas formellement obligé de protéger ses ressortissants ? (même en Irak ?) Jusqu’ou va cette obligation ?

Lorsque des otages sont libérés, y a t-il des représailles ?
(Les Italiens n’ont encore rien révélés des conditions de libération de leur otage)

Quel est l’intérêt d’avoir des journalistes de guerre ?

Que font les américains pour nous aider ?

Y a t-il des pays qui sont à l’abris des enlèvements ? et pourquoi ?
Combien y a t-il d’otages américains en Irak ?

Pourquoi l’ensemble des journalistes ne se mettent-ils pas en grève ?

A partir de combien de temps passe t-on de la diplomatie à la frappe ?

J’ai une autre question : est-ce que tu vas pleurer un skieur hors-piste qui décède dans une avalanche, alors qu’il savait pertinamment le danger qu’il encourait ?
Les 2 cas ne sont pas vraiment comparables, mais je pense que tu saisis l’idée.

Ce sont malheureusement les risques du métier (ils savent ce qui peut les attendre, et ils font leur boulot sciemment), et céder au chantage dans ce cas là serait à mon avis une honte.
J’espère juste que ceux qui font ce métier n’ont pas vraiment de famille à qui ils tiennent : ce serait pire que tout d’aller travailler en sachant que ses proches peuvent à tout moment sombrer dans l’horreur…

Je ne dis pas que c’est juste. C’est juste triste.

Je voudrais rajouter que les gens qui vont en Iraq y vont en connaissance de cause, et ils gagnent par ailleur une enorme prise de risque. Tous les jours des gens se font tuer dans ce pays.
Arretez d’etre concernes par le sort specifique des journalistes, ils sont commes les autres (mais c’est sur, ils ont plus de poids dans les medias, et c’est lamentable).

Mince, Wasabi et moi pensons un peu la même chose.
J’avais pas prévu ça.
:mrgreen:

Richard dit:Dixit Le Monde du 4 mai, il semblerait que Laurence Aubenas et son guide soient retenus en otage par des gens qui n'ont d'autre motif que l'argent (des pro de l'enlèvement)
Il paraît que le gouvernement Français a refusé une première négociation et que la situation soit au point mort.
Si c'est le cas, le choix doit être Cornélien :
> Payer plusieurs millions d'euros et c'est faire de tous les journalistes des cibles
> Refuser de payer et c'est mettre leur vies en danger
Et lancer une opération militaire en Irak pour les libérer ne doit être sans poser qq problèmes.
Tout ça me laisse très perplexe... J'ai horreur des situations ou il n'y a pas solution.
Je n'ai que des questions :
Est-ce qu'un gouvernement, n'est pas formellement obligé de protéger ses ressortissants ? (même en Irak ?) Jusqu'ou va cette obligation ?

La politique de la plupart des gouvernements, tout du moins officiellement, c'est "pas de négociations avec les terroristes/kidnappeur". Je pense que c'est une bonne chose, car payer une fois c'est ouvrir la boite de pandore.
Richard dit:Lorsque des otages sont libérés, y a t-il des représailles ?
(Les Italiens n'ont encore rien révélés des conditions de libération de leur otage)

Des représailles ? De qui ?
Richard dit:Quel est l'intérêt d'avoir des journalistes de guerre ?

Ben...une info indépendante ?
Richard dit:Que font les américains pour nous aider ?

Je pense qu'au niveau des prises d'otages, les américains nous aident en ne participant pas officiellement aux négociations ou à une hypothétique tentative de libération.
Richard dit:Y a t-il des pays qui sont à l'abris des enlèvements ? et pourquoi ?

A mon avis, aucun.
Richard dit:Combien y a t-il d'otages américains en Irak ?

Je n'en ai aucune idée, mais une chose est sure : je préfèrerais, en Irak, être un otage français qu'américain.
Richard dit:Pourquoi l'ensemble des journalistes ne se mettent-ils pas en grève ?

Je ne vois pas ce qu'une grève pourrait changer. Après tout, c'est aussi "les risques du métier" de journaliste. Ce boulot, c'est à mon avis une vocation, un sacerdoce, et je pense que ces journalistes savent qu'ils prennent des risques.
Richard dit:A partir de combien de temps passe t-on de la diplomatie à la frappe ?

Auvcune idée, mais sachant qu'une tentative de libération en force qui échoue signerait probablement l'arrêt de mort du journaliste, le gouvernement doit être extremement prudent.

Rody, t’es un peu dur.
Même si je comprends la logique de tes propos, je ne suis pas certain que le risque lié au métier (ou à l’activité) justifie toutes les extrémités (la mort en l’occurence)
Ce serait trop facile de dire “tu l’as bien cherché !”
Dans ce cas, quid de l’électricien qui s’électrocute, de l’infirmière qui attrape le SIDA,…

Journaliste, c’est assez loin du militaire commando !

Maintenant je posais justement la question : dans les guerres modernes, où l’info est hyper contrôlée, quel intérêt du journaliste de guerre ?

Rody dit:Ce sont malheureusement les risques du métier (ils savent ce qui peut les attendre, et ils font leur boulot sciemment), et céder au chantage dans ce cas là serait à mon avis une honte.
J'espère juste que ceux qui font ce métier n'ont pas vraiment de famille à qui ils tiennent : ce serait pire que tout d'aller travailler en sachant que ses proches peuvent à tout moment sombrer dans l'horreur...
c'est drôle, c'est exactement ce que je pense, mais pour les fumeurs.
En ce qui concerne les journalistes, c'est différent. Je ne parviens pas à penser :"tu l'as cherché maintenant dém*rde-toi."
C'est vrai qu'ils sont conscients du danger qu'ils prennent, mais ils participent à la diffusion de l'information, ils militent pour la liberté de la presse... L'Etat français doit-il agir pour défendre cet idéal ? Je pense que oui...
Mais comment "agir" ?
Payer ?
Frapper à la "counter strike" ?
Richard dit:
Ce serait trop facile de dire "tu l'as bien cherché !"

Ce serait plutôt : "ce sont les risques".
Dans ce cas, quid de l'électricien qui s'électrocute, de l'infirmière qui attrape le SIDA,...

Premier cas : il a fait une faute.
Deuxième cas : soit elle a fait une faute, soit c'est la faute à pas de bol (comme pour un accident de voiture ou autre)
Le cas qui nous intéresse : ils vont volontairement au devant du danger, parce qu'ils aiment leur métier ou pour le pognon, je ne sais pas.
Dernier cas : le skieur hors-piste qui, lui, l'a réellement cherché.

Maintenant je posais justement la question : dans les guerres modernes, où l'info est hyper contrôlée, quel intérêt du journaliste de guerre ?


cf ci-dessus : amour du métier (j'aime à le penser), pognon (il doit bien y en avoir) ?

Je pense que dans de nombreux cas les états payent mais ils évitent de trop la ramener là dessus. Je pense aussi que ça bloque particulièrement dans ce cas précis parce que, comme le disait Richard, c’est un groupe qui veut gagner de l’argent sinon des tractations entre états ou avec les groupes politiques auraient lieu (libération de prisonniers, aides diverses en sous-main…)

Globalement, je suis plutôt de l’avis de Rody:
Quand les endroits sont vraiment dangereux (Irak, Côte d’Ivoire, Haïti…) les journaux (les rédacteurs en chef et les patrons de presse en l’occurence) ne devrait pas envoyer des journalistes là bas… l’information à tout prix, ça ne me semble pas une doctrine très saine.
Après, on peut se faire enlever par des groupes armés dans pleins d’autres pays et là, par contre, c’est juste pas de chance (comme pour notre infirmière séropo…).

mmm pour une fois assez d’accord avec rody ;)
Sans déconer la personne y va en sachant qu’elle risque d’y rester vu la prime qu’elle a du toucher…
Clairement c’est degeullasse la prise d’otage mais euh quand je vois l’affiche en plein centre de bruxelles je vois pas ce que je vais faire pour l’aider.
J’ai commencer à pensser ça après avoir vu une offre d’emploie pour un manager de pusi de petrole(dsl je ne connais pas le descriptif exacte)avec le salaire qui l’accompagnais avec écrit en partout “zonne ultra dangereuse” “sous tension”.Clairement je n’irais pas là même si c’est pour être millionaire en 1 ou deux mois.
Alors pour moi la personne qui y va c’est clairement qu’elle recherche à en mettre plein les poches …Je serait curieux de savoir combien elle touchait pour être là bas.

Le cas de journalistes est quand même particulier…

Vous voulez revenir au temps de la propagande et des fausses informations que l’on a eu pendant la 1er et 2ième guerre mondiale?

Déjà que les gouvernements font tout pour manipuler l’information et les médias (cf. les armes de destruction massive), si en plus on ne se retrouve avec aucun journaliste car le point est chaud… c’est la dérive assuré.

J’exagère volontairement mais dans le prinicpe c’est ce que je pense…

Donc c’est vrai qu’on peut se poser la question de l’utilité d’envoyer des journalistes. Mais comparer ca avec un skieur hors-piste je trouve ca moyen moyen :?

L’information… il ne faut pas négliger cette valeur.

Cher Monsieur,

Vos reflexions me rapelle une histoire, je ne sais pas si vous la connaissez, mais la voici.

Une femme, totalement délaissée par son mari, le trompe avec un amant un peu plus attentionné. Un soir, après avoir traîné dans les bras de cet amant, elle doit rentrer chez elle. Sur le trajet, elle doit emprunter un pont, et ce soir là, au milieu du pont, il y a un inconnu au regard plein de folie qui lui dit : “Tu ne passeras pas, et si tu t’approches, je te tue !”. Apeurée, elle n’ose avancer. Elle essaye de trouver une solution et voit en bas, sur la berge, un type avec une barque. Elle s’approche et explique au type qu’un fou veut la tuer sur le pont. Il lui propose de la faire traverser en barque, mais ce sera 100€ ! Elle ne les a pas sur elle et le type à la barque ne veut rien savoir sur un paiement futur, il veut son argent maintenant. Alors, elle ne voit qu’une solution, retourner auprès de son amant et lui demander les 100€. Mais là, le type attentionné est un peu radin et refuse de lui donner 100€. Elle le supplie, il ne veut rien savoir. Elle retourne au pont et ne voyant pas comment s’en sortir décide de traverser quand même en ce disant que l’individu ne lui fera rien. Elle avance, arrive à hauteur du gars qui l’a menacé, elle le regarde dans les yeux, le gars sort un couteau et la tue.

Qui est responsable ? Le mari qui n’a pas su s’occuper de sa femme la poussant dans les bras d’un autre homme ? Le gars sur la barque qui aurait dû la faire traverser gratuitement ? L’amant qui n’a pas donné de sous ? Elle, qui n’aurait pas du traverser le pont ? Elle, qui n’aurait pas du tromper son mari ? …

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal

Monsieur Phal dit:Qui est responsable ? Le mari qui n'a pas su s'occuper de sa femme la poussant dans les bras d'un autre homme ? Le gars sur la barque qui aurait dû la faire traverser gratuitement ? L'amant qui n'a pas donné de sous ? Elle, qui n'aurait pas du traverser le pont ? Elle, qui n'aurait pas du tromper son mari ? ...



euhhh y'a pas mais c'est peut-être le mec qui a le couteau non? :wink:

Trés cordialement de tout ca :D

Non c’est pas sa faute, il est fou!!!

Bon sinon dans mon histoire, le mec avec la barge est un passeur, donc c’est son métier de faire passer les gens.

Comme ça on peut penser que c’est lui qui a incité le fou à venir sur le pont.

:P

Richard dit:
Quel est l'intérêt d'avoir des journalistes de guerre ?


Comme tout le monde, je suis d'accord sur :
- Ils sont importants pour avoir une information aussi libre que possible (car elle ne l'est jamais totalement). Et sans remonter jusqu'à la guerre mondiale, souvenez-vous du poids de CNN seul lors de la guerre du golfe... On aurait aimé avoir d'autres sources alors.
- C'est le plus souvent une vocation, une passion pour la vérité. C'est aussi parfois l'appât du gain, ou de la célébrité : les scoops, les photos les plus célèbres, sont sur la guerre (l'étudiant chinois devant la colonne de chars place Tien An Men, la petite vietnamienne brûlée au napalm qui court nue, les diverses exécutions sommaires quels que soient les conflits)...
- Si l'état accepte le chantage, il met en danger tous les journalistes de guerre.
- S'ils ont des familles, ils feraient bien de choisir des destinations moins risquées.

J'en profite pour recommander quelques films, qui s'ils ne sont pas tous en temps de guerre déclarée, traitent tous de journalistes sur les lieux de conflits :
- Harrison's flowers (Yougoslavie. De Elie Chouraqui avec Andie McDowell, Adrian Brody, 2000)
- La déchirure (Cambodge. De Roland Joffé, avec Sam Waterston, John Malkovich, 1984)
- L'année de tous les dangers (Indonésie. De Peter Weir, avec Mel Gibson, Sigourney Weaver, Linda Hunt, 1982)

Bien que "Harrison's flowers" soit plus dans le sujet, j'insiste en particulier sur "L'année de tous les dangers", qui est un de mes films préférés et à mon avis injustement méconnu (au contraire de "La déchirure"). Je trouve ça étonnant vu sa qualité et sa distribution. Je déplore qu'il n'existe pas encore en DVD (ma K7 est toute usée :cry: ).
Rody dit:
cf ci-dessus : amour du métier (j'aime à le penser), pognon (il doit bien y en avoir) ?


pognon (grosse prime de risque)
avancement et celebrite (puisque la competition est faible)
certainement pas amour du metier, il y a plein d'endroit ou on peut faire du journalisme sans risquer de se faire tuer.
De ttes facons au final, le plus lamentable c'est la mediatisation forcenee des otages journalistes (d'ailleurs les irakiens le savent bien, et les consommateurs de medias en redemandent).

La vach!!!
:shock: :shock: :shock: :shock:

J hallucine grave en lisant tout ça.
C est vraiment domage je dois prnedre le train et là j ai vraiment pas de temps.
Mais je suis estomaqué des propose que je peux lire ici.

Eh les gars, relisez ce que vous venez d écrire peut être que dans un éclair de lucidité, vous prendrez conscience des inepties que vous venez d écrire!!

En même temps, c est tellement énorme que si vous ne l faites pas je ne serai peut être pas si surpris que ça… :?

Sans trop me mouiller sur le “z’avez qu’a faire gaffe”, j’avoue que la sur-médiatisation des prises d’otages journalistique me fait toujours penser au traitement médiatique de la prise d’otage des plongeurs de Jolo. On n’en parlait pas tout les jours.

Finkel dit:Le cas de journalistes est quand même particulier...
Vous voulez revenir au temps de la propagande et des fausses informations que l'on a eu pendant la 1er et 2ième guerre mondiale?
Déjà que les gouvernements font tout pour manipuler l'information et les médias (cf. les armes de destruction massive), si en plus on ne se retrouve avec aucun journaliste car le point est chaud... c'est la dérive assuré.
J'exagère volontairement mais dans le prinicpe c'est ce que je pense...
Donc c'est vrai qu'on peut se poser la question de l'utilité d'envoyer des journalistes. Mais comparer ca avec un skieur hors-piste je trouve ca moyen moyen :?
L'information... il ne faut pas négliger cette valeur.


+1 :wink:

J ajoute qu avec des raisonnements du style "il n avait qu a pas y etre", on pourra dire la meme chose sur, par exemple, des medecins de la croix rouge qui se feraient prendre en otage...c est exactement le meme principe, a savoir des gens exercant leur profession dans une zone a risque et defendant un grand principe (information/droit a des soins). Et pour le coup, la, ca semble choquant.
Et surtout, par pitié, ne sortez pas l argument du cheque a la fin du mois...
briquerouge dit:
Et surtout, par pitié, ne sortez pas l argument du cheque a la fin du mois...


Je conçois que tu penses autrement pour le reste. Soit.
Par contre, pourquoi "oublier" cet aspect important du travail (la rémunération) ?