bah rebondissons sur Banksy :
je trouve totalement ridicule la façon dont les villes s’approprient et detruisent finalement son street art !
à Londres, la plupart des Banksy sont recouverts d’une large plaque de plexy degueulasse cachant totalement l’oeuvre !
quel paradoxe !! pour la proteger, la voici invisible !
ce qu’il se passe à Londres (et ailleurs) : ohhh un Banksy !! vite vite perçons ce foutu mur pour y mettre 2 tasseaux mal branlés et un plexy par dessus !
sauf que l’oeuvre est repertoriée sur le net, que les curieux ou amateurs se deplacent vers ces points et donc que cela est une chouette opportunité pour un taggueur ou graffeur (souvent degueu) de poser sa patte sur le plexy pour se faire voir ! et la municipalité de venir avec son nettoyant et son tampon jex pour tenter de nettoyer tout ça
le resultat est un plastique degueulasse, devenu opaque sur un mur qui n’avait pas demandé autant d’attention
Je suis passé tous les jours devant un Banksy sans le remarquer vu qu’il etait caché !!
mais c’est le propre du street art pour moi, avoir une vie, donc un debut et une fin
l’oeuvre, le geste, le message est pensé pour la rue, et porté par la rue avec les conséquences qui vont avec, à savoir :
la proximité
la portée
la visibilité
l’usure du temps
la cohabitation
la durée aléatoire
c’est aussi le probleme, c’est aussi ridicule qu’un van gogh dans un obscur coffre en suisse
le street art de par sa definition et son support est destiné à être VU de tous !
C’est contradictoire ce que tu dis.
L’art est fait pour être vu.
Mais tu es d:accord que si on ne le protège pas il disparaîtra.
Et que donc personne, plus jamais, ne le verra.
Alors que , amha, si on le protège, tôt ou tard, il sera possible de l’exposer.
non, ce n’est pas contradictoire, je considere juste qu’il faut accepter le fait que le street art peut être éphémère, quelques jours, quelques années.
de la même façon que certaines oeuvres vouées à juste offrir un instant, un moment d’art
je pense à certaines installations comme le salon d’Arman que j’ai pu voir à Paris
Les installations sont en général pérennes, dans le sens où ce sont avant tout des objets et un cahier des charges précis permettant de les reproduire.
C’est moins possible pour les happenings.
Nos sommes sur une différence d’opinion, pour moi il faut chercher à préserver l’art quand c’est possible, pour toi ce n’est pas toujours nécessaire.
Ce qu’il faut savoir sur l’artiste Banksy, c’est qu’il envisage son art comme plus ou moins éphémère. La destruction de ses œuvres n’est pas un mal, ça fait au contraire partie du propos. Si il était attaché à la préservation, il n’aurait pas choisis le street art comme moyen d’expression.
Par ailleurs il n’apprécie guère l’économie autour du marché de l’art. Lors d’une inhabituelle vente aux enchères d’une de ses œuvres (la fille au ballon), un mécanisme de déchiqueteuse était dissimulé dans le cadre. Qui fut enclenché au moment où la pièce fut adjugée.
Cependant contrairement à ses tests dans son atelier, le mécanisme s’est enraillé à mi parcours. Banksy voulait par cet événement dénoncer l’aspect spéculatif de l’art. Mais la destruction partielle non anticipée, a paradoxalement au contraire augmenté la valeur spéculative de l’œuvre.
"Je sais que le street art peut de plus en plus sembler
la partiemarketing d’une carrière d’artiste, j’ai donc voulu faire de
l’art, sans prix. Il n’y a pas de galerie, ou de film, ou de livre. C’est
inutile. Et j’espère que cela veut dire quelque chose ", a déclaré Banksy dans
une interview par email
Banksy incognito brade des toiles authentiques et signées dans l’indifference de la rue :
Je ne connaissais pas les spécialistes du domaine , mais pour moi non plus la legitimisation par les pairs ne me paraît pas nécessaire.
Ce qui est nécessaire à mon avis c’est que la création artistique naisse d’une intention / démarche / vision de l’artiste , et génère une émotion chez le récepteur.
Est-ce que l’œuvre ne devient d’art qu’au moment de sa rencontre avec le public ?
Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui, mais dans les débuts du street art, c’était très mal vu d’aller recouvrir un graff ou autre.
Cela s’appelait faire un toy (toys= tag on your shit) .
Toyer une daube ça n’était pas bien grave, mais une belle oeuvre, ça ne passait pas.
Les gangs américains s’y adonnaient sur les graffs des autres gangs, mais là c’était ouvertement une déclaration de guerre à un gang rival.
En France ça pestait grave quand quelqu’un se permettait cela, c’était considéré comme une destruction de l’oeuvre.
Bien que tags et graffs se revendiquaient être des disciplines “vandales”, il y avait quelques règles quand même.
Oui… dans le milieu des graffeurs, mais tout les types qui se baladent avec des bombes de peinture et qui font des trucs sur les murs sont ils des graffeurs qui respectent ce qui s’est fait avant eux…
Amoureux du street art, je vous invite à regarder ce que fait Adele Renault
J’ai aussi découvert que la maison de mes rêves existe et elle est en Belgique ICI
Et comment ne pas tomber amoureux de son book
Le street art n’est il pas éphémère, par principe ?
Une œuvre en remplace une autre puis une autre puis une autre…
Alors c’est sûr quand c’est pas très jolie, ça choque. Mais qui a le monopole de la beauté ?