[pb vocabulaire français]

salam ! 8)

pardon, je répète que les synonymes parfaits n’existent pas :oops:
→ normalement, on fait une différence entre l’analphabète - qui n’a jamais appris à lire/écrire - et l’illettré qui a su un jour, mais qui a oublié faute de pratique (très fréquent dans le quart-monde).

je n’ai pas de dictionnaire analogique sous la main et je recherche un mot, ou plusieurs ;), qui désigne(nt) la même chose, mais pour les chiffres : une personne qui ne sais pas/plus lire ou écrire les chiffres (il y en a énormément par chez moi des gens comme ça, je voudrais écrire un article sur ce phénomène).

merci :D

trouvé sur google parce que je voulais pas dire une connerie :wink:
La dyscalculie est un trouble qui entraîne une difficulté dans l’apprentissage du calcul. Il y a beaucoup moins de travaux dans ce domaine que dans les précédents. On distingue la dyscalculie des chiffres (incapacité à lire des chiffres), des opérations (aligner les chiffres), résoudre des problèmes mathématiques. On pourra se reporter à Dehaene (1997) pour plus d’informations.

excellent bigsam ! merci !!! :D :D :D

vous savez, les gens chez moi… sur leur ticket, c’est écrit n°11, à la poste par exemple, et ils vous demandent de les aider, car ils ne comprennent pas ces deux chiffres, pour nous tout simples.
au début, c’est surprenant (“mais il se fout de moi ou quoi ?” :shock: ), maintenant, j’en vois tellement partout que je me dis que c’est un sacré “handicap”.
→ pour tout ce qui est administratif, je ne vous raconte pas (pointer au chômage, il faut mettre six chiffres (son code) et dire oui ou non, c’est super facile, mais non en fait !!!)
- l’épicier près de chez moi : je n’arrête pas de leur lire la date de péremption des yaourts, je suis d’ailleurs spécialisée en date de péremption des yaourts maitenant, hihi 8) ils mettent le doigt dessus, ils reconnaissent donc la “forme” (ce n’est pas de l’écriture avec des lettres), mais ils n’arrivent juste pas à la décrypter.
- euh, et puis un truc tout simple : passer un coup de fil : à moins que le numéro ne soit programmé, 10 chiffres, c’est totalement impossible sans aide :?

les codes de comptes en banque, de carte bleue etc., je ne vous en parle même pas :roll:
c’est vraiment vraiment impressionnant :?

merci encore bigsam :D

J’ai du mal à te suivre là…
S’ils n’arrivent pas à reconnaître la date de péremption d’un yaourt, je peux le comprendre car ils n’arrivent pas à joindre un sens au symbole… ou encore dans la file qu’ils ne savent pas si le 11 suivra le 10.

Mais pour un numéro de tel ou reconnaître le chiffre de la rame de métro sur un plan et en vrai, il leur suffit de voir le symbole correspondant, non?
Comme nous, si l’on va au Japon, on sera ptêtre perdu mais on peut reconnaître un symbole précis…

ben non o’cédar, c’est bien ça qui est surprenant.

mais si tu regardes de près, c’est difficile en fait !
le 7, il ressemble un peu à un 1 (bon écrit comme ça, avec le clavier…).
le 4 a parfois une barre, parfois non (ils sont rares les gens qui l’écrivent comme celui qu’on voit ici : j’écris au gars sur un bout de papier “tu prends la 4, tu descends à odéon”. arrivé dans le métro, il voit bien un chiffre, il en voit même tout plein, mais rien qui ressemble à ce qui est écrit sur son papier).
un 5 et un 2 écrits un peu vite, ça se ressemble aussi, mais à l’envers, alors lequel est lequel ?
pareil pour le 6 et le 9.
le 3 et le 8, il y en a un “complet”, l’autre “coupé en deux”.

pas facile à retenir tout ça :roll:

j’ai également repéré un truc : dans la plupart des services sociaux, vous êtes appelés par un numéro, ok, mais là où vous devez aller, il y a non seulement votre numéro, mais aussi une grosse lampe qui clignote !
les gens savent qu’ils sont numéro onze par exemple, ils ont demandé, on le leur a dit. mais quand il s’agit de trouver le bureau, le guichet, ils ne trouvent plus.
je ne pense pas que cette grosse lumière rouge qui clignote soit là par hasard :idea:

Oui, je crois qu’ O’cedar a raison.
Il y a 2 choses :

1. une analphabetisation d’une population majoritairement immigrée (Ivy vit à Barbés). Ces gens n’ont jamais été à l’école dans leur pays d’origine et pour eux, les signes (lettres ou chiffres) sont vides de sens. comme l’explique O’cedar, ils n’ont pas la moindre idée de ce que signifie 11, et ne savent encore moins si 12 succède à 11 ou pas. En revanche, si on compte avec les doigts, là le onze devient concret.
De même, je pense qu’ils peuvent sans problème photographier une ligne de bus ou de metro, ou même un nom de station pour faire leur itinéraire.
Dans ce cas, je ne crois pas qu’il existe de terme pour désigner ça.
Analphabetisation me semble recouvrir à la fois les lettres et les chiffres.

2. une “maladie” qui est comparable avec la dyslexie et qui touche un certain pourcentage de la population (la dyscalculie que je citais). Là, des enfants normalement intelligents ont un dysfonctionnement des capacités d’apprentissages qui fait qu’ils n’arrivent pas à faire le lien chiffre écrit / nombre ou bien n’arrivent pas du tout à calculer. C’est un problème “neurologique” (je ne suis pas spécialiste donc je n’en dirai pas plus de peur de dire des conneries). C’est tout de même relativement rare et donc je ne pense pas qu’on puisse parler de ça dans ce que tu décris Ivy.

ok merci les garçons.

j’ai cherché sur wikipédia, l’alphabétisation prend effectivement en compte le “calcul”.

pour ce qui est du onze, j’aurais très bien pu dire, comme drax, DOUZE lol !
non sans rire, j’aurais pu citer “3”. le gars peut compter sur ses doigts, savoir à peu près de quoi il s’agit, ce serait intéressant s’il voulait trois pommes par exemple.
mais pour trouver le bureau n°3, il fait comment ? (aux assédic, les bureaux forment un cercle parfait : difficile de trouver le début et la fin si on ne sait pas lire les n° : le 1 se trouve juste après le 15 dans un couloir circulaire donc…).

bigsam dit:ils n'ont pas la moindre idée de ce que signifie 11, et ne savent encore moins si 12 succède à 11 ou pas.

Les bienheureux ! :roll:
bigsam dit: C'est un problème "neurologique" (je ne suis pas spécialiste donc je n'en dirai pas plus de peur de dire des conneries). C'est tout de même relativement rare et donc je ne pense pas qu'on puisse parler de ça dans ce que tu décris Ivy.


Heu, le terme "neurologique" me semble peut être excessivement médical.
Personnellement, je ne connais pas grand chose à la dyslexie ou à la dyscalculie (ni à la dysorthographie et à pleins d'autres encore...) ce qui est terrible car la question se pose parfois dans nos classes.

Dans la mienne, j'ai un élève qui est incapable de percevoir un ordre de grandeur. Par exemple, à "8 + 15" il peut répondre 2000 ou 630... sans que ça ne le choque.
Le pire, pour lui, c'est la numération: les centaines, les dizaines... c'est du grec. Un jour, il était tellement perdu qu'il était incapable de me dire si 700 était plus grand ou plus petit que 40!! :shock: :?
J'ai le sentiment que les chiffres n'ont aucun sens pour lui. Par contre, il est parfaitement capable de les lire ou de faire des opérations (application abstraite d'une technique).
Pour lui pas de problème face à un plan ou une carte juste un problème de sens, d'image du nombre...

Par contre, comment ça se soigne ou ça s'atténue... Je ne sais pas... Et on n'est pas formé pour ça à l'IUFM ... :?
arthemix dit:
bigsam dit:ils n'ont pas la moindre idée de ce que signifie 11, et ne savent encore moins si 12 succède à 11 ou pas.

Les bienheureux ! :roll:

m'en fout j'ai décidé de ne plus m'exprimer q'en binaire !
drax dit:m'en fout j'ai décidé de ne plus m'exprimer q'en binaire !
celle-là, je suis étonnée qu'elle ne soit pas sortie plus tôt ! :twisted:

pour bubu, j'ai appris ça à l'école. je ne me rappelle plus trop comment.
mais on essayait de nous faire voir/dire si tel ou tel chiffre était supérieur à un autre. sincère, j'avais du mal aussi, un peu comme ton élève (pas aussi grave quand même, plutôt du j'men-foutisme, et, vrai, ça ne me parlait pas du tout).
je crois que c'est venu à force de faire et refaire les exercices, un peu comme les multiplications ou le calcul mental (et pas plus tard qu'hier, j'ai fait une opération super simple, à la machine, un produit en croix avec des kilomètres à convertir en mètres, ben... j'ai pas réussi :shock: ça ne me disait plus rien le truc, je ne savais pas si c'était 90m, 90cm... ça m'a pris le choux, j'ai laissé tombé :roll: ).


bon, j'ai lu des trucs rapidement, depuis tout à l'heure.
l'analphabétisme englobe donc bien les chiffres jusqu'à 5.
un mec qui sait vaguement déchiffrer un texte, un peu écrire, et compter jusqu'à 5 n'est plus considéré comme analphabète.

Je dormirai moins con ce soir…

Bubu dit: j'ai un élève qui est incapable de percevoir un ordre de grandeur. Par exemple, à "8 + 15" il peut répondre 2000 ou 630... sans que ça ne le choque.
Le pire, pour lui, c'est la numération: les centaines, les dizaines... c'est du grec. Un jour, il était tellement perdu qu'il était incapable de me dire si 700 était plus grand ou plus petit que 40!! :shock: :?
J'ai le sentiment que les chiffres n'ont aucun sens pour lui.
... Je ne sais pas... Et on n'est pas formé pour ça à l'IUFM ... :?


Je me suis récemment rendue compte que pour certains élèves la suite des nombres est un gros problème, ils sont incapables de la restituer.
Comme en début de primaire on fait un entrainement systématique de 1 à 3O ça va à peu près. Mais en suite c'est finit ( on doit estimer que le passage à la dizaine est acquis, je suppose) donc au delà de 30 ça se complique, on n'apprend plus les nombres donc comment savoir que 700 vient après 40 ?!?

Pour ma part je prends un peu de temps sur mes séances: "bon aujourd'hui on compte de 60 à 115".......

En ce qui concerne l'IUFM: ON Y APPREND DES TRUCS ???????

L’autre jour, dans un magasin, j’ai croisé une personne ne sachant pas lire.
Je l’ai renseigné sans sourciller. Mais j’avais la chance d’avoir en tête, grâce à ma soeur qui a un peu bossé dessus, qu’il y avait quelques pourcents de la population française qui est analphabète. Donc que ce n’est pas si rare et que parfois les images sur les boîtes ne suffisent pas. J’avais d’autre part en tête, que ça blesse beaucoup certaines personnes les réations du type:
“Mais vous ne savez pas lire!!!”, réaction somme tout normale puisque tout le monde serait censé lire en France (il y aura toujours des réfractaires, sans compter les immigrés, etc…).
Donc le fait de lui avoir répondu le plus simplement du monde m’a semblé la meilleure solution, comme si de rien était.

Ok. Moi aussi j’ai une histoire :

Je suis devant une gare fermée. Un type d’une 60aine d’années, physique maghrébin, accent qui va avec et accompagné d’un ami manifestement de la même origine me demande à quelle heure elle ouvre. Ne le sachant pas, je lui dis “c’est marqué dessus”. Là, le type, très géné, m’explique qu’il ne sait pas lire.
“C’est vrai ?”, demande-je, étonné ?
- Oui, j’ai jamais eu l’occasion.
- C’est facile, vous savez, vous devriez vous y mettre un jour. Surtout les chiffres." Et là, le déclic : “Mais ce sont des chiffres arabes !!” rigole-je.

Et ben, tout géné qu’il fut au début, il est allé traduire ma remarque à son pote, qui s’est marré et est venu me serrer la main.

Mettre le doigt sur une faiblesse de notre interlocuteur n’est pas nécessairement négatif. Si on peut l’aider ou dédramatiser pour lui, il y gagne au change … et par conséquent, nous aussi.

Hello,

Il me semble également que le terme dyscalculie désigne des troubles d’origine neurologique. (Pour info, pour tout ce qui touche au médical/biologique, l’outil de recherche bibliographique top moumoutte c’est pubmed). Après un survol très rapide de la biblio, je vous donne les réf. de quelques articles susceptibles d’intéresser ceux qui veulent se documenter un peu plus sur les relations inné/acquis, neurologie, enseignement etc. pour la dyscalculie et la dyslexie. Il s’agit de “review” c’est à dire d’articles de synthèse, le tout en anglais et assez technique, mais les intro doivent être a peu près compréhensibles par tout le monde.


Développement normal et anormal des capacités arithmétiques:
Butterworth B. The development of arithmetical abilities. J Child Psychol Psychiatry. 2005 Jan;46(1):3-18.

La dyscalulie (aspects génétiques, neurologiques & épidémiologiques + “traitement”) :
Shalev RS. Developmental dyscalculia. J Child Neurol. 2004 Oct;19(10):765-71.

Acalculie vs dyscalculie (différentes formes, évolution historique de nos capacités arithmétiques) :
Ardila A, Rosselli M. Acalculia and dyscalculia. Neuropsychol Rev. 2002 Dec;12(4):179-231.

Aspects neurobiologiques de la dyscalulie & co :
Neumarker KJ. Mathematics and the brain: uncharted territory? Eur Child Adolesc Psychiatry. 2000;9 Suppl 2:II2-10.

Deux articles et un commentaire sur l’état de nos connaissances sur la dyslexie ainsi que sa détection et son traitement :
Voeller KK. Dyslexia. J Child Neurol. 2004 Oct;19(10):740-4.
Alexander AW, Slinger-Constant AM. Current status of treatments for dyslexia: critical review. J Child Neurol. 2004 Oct;19(10):744-58.
J Child Neurol. 2004 Oct;19(10):759-65.

Théories du langage (du point de vue neurologique) :
Coltheart M. Are there lexicons? Q J Exp Psychol A. 2004 Oct;57(7):1153-71.

Impact psychiatrique des problèmes d’apprentissage (dont dyslexie et dyscaculie) :
Sundheim ST, Voeller KK. Psychiatric implications of language disorders and learning disabilities: risks and management. J Child Neurol. 2004 Oct;19(10):814-26.

Ces articles peuvent être trouvés sur le net (liens à partir de pubmed) mais sont payants… il y a quand même un résumé dispo sur pubmed. L’autre façon de se les procurer et de passer par une bibliothèque universitaire (typiquement médecine ou psycho) mais je ne sais pas si vous les consulter sans être inscrit dans une fac (je me renseigne).

–fab’

La plupart des journeaux scientifiques sont en acces libre.
Pour les plus anciens, il faut gentiment demander a la conservatrice d’aller les chercher.

En tous cas, a grenoble, s’ils y ont abonne, c’est libre (pas de raisons que ce soit different ailleurs).
D’autre part des moteurs de recherche existe pour savoir ce que possede les bibliotheques.
Accessible depuis les sites des BU.

Ah bon ?
Par chez moi l’accès au bibliothèque “de recherche” est très restreint (badges, etc.) donc je n’était pas certain que tout le monde puisse accèder aux revues. En plus d’autres problèmes peuvent se poser si la revue n’est pas disponible sur une bibliothèque près de chez toi : les bibliothécaires contactent des collègues qui l’ont (pas forcément en France pour certains trucs hyper précis et/ou très vieux) et elle reçoivent les photocop’ après un certain temps. Et ça à mon avis quand tu n’es pas dans une équipe de recherche c’est payant ou impossible à obtenir…

–fab’

fabericus dit:Ah bon ?
Par chez moi l'accès au bibliothèque "de recherche" est très restreint (badges, etc.) donc je n'était pas certain que tout le monde puisse accèder aux revues. En plus d'autres problèmes peuvent se poser si la revue n'est pas disponible sur une bibliothèque près de chez toi : les bibliothécaires contactent des collègues qui l'ont (pas forcément en France pour certains trucs hyper précis et/ou très vieux) et elle reçoivent les photocop' après un certain temps. Et ça à mon avis quand tu n'es pas dans une équipe de recherche c'est payant ou impossible à obtenir...
--fab'


Non, non l'envoi de revue depuis une autre bibliotheque, meme francaise est payante pour tout le monde. Mais c'est vraiment pas cher 4.50 €, environ... Parce que lorsqu'on connait les prix des abonnements a sciences direct ou kluwer academic, etc... Quelques euros, c'est pas cher.

A grenoble, tout le monde a acces a la BU de sciences. Pour l'empreint faut etre etudiant ou chercheur, mais l'acces aux revues et tout, tout le monde l'a. Et meme en ligne via-internet pour les journaux.
ben dit:
Quelques euros, c'est pas cher.

Ca dépend du budget de ton labo ! Ou du tien ! Pour moi 4,5 Euros c'est cher en ce moment
ben dit:
A grenoble, tout le monde a acces a la BU de sciences. Pour l'empreint faut etre etudiant ou chercheur, mais l'acces aux revues et tout, tout le monde l'a. Et meme en ligne via-internet pour les journaux.


Là j'hallucine un peu. Ca a bien changé par rapport à mon époque. Ou alors c'est la fac de grenoble qui est très "ouverte" (c'est vraiment la même bibliothèque pour les 1er cycle et les chercheurs ?)

--fab'