Pédagogies & Jeux de société : causons-en !

Salut,
Voilà, je suis prof’ des écoles et militant à l’ICEM (Institut Coopératif de l’École Moderne - Pédagogie Freinet). Je m’intéresse d’une façon générale à ce que nous pouvons qualifier de “Pédagogies Alternatives” ou “Pédagogies Coopératives”.
Je suis par ailleurs un gros joueur de jeux de plateaux depuis de nombreuses années.
Cela fait maintenant plusieurs années que j’essaie d’allier ces deux champs (pédagogies et objets ludiques) et je souhaiterai que nous puissions échanger ici même sur ce sujet, se donner des idées, des avis… Je sais que je ne suis pas le seul prof’ à fréquenter Trictrac ;)
L’objectif ici n’est pas de parler de jeux dits “éducatifs” mais bel et bien de nos chers jeux de plateau comme on en parle sur Trictrac. Bien entendu il y a des jeux éducatifs qui sont très bien, mais mon idée et ma volonté est plutôt d’utiliser en classe des jeux de plateau qui n’ont pas cette étiquette et de détourner leur utilisation première pour servir les apprentissages dans ma classe.
Pour une meilleure lisibilité je pense qu’il est important quand on pose des questions et/ou quand on répond, propose une idée, un jeu, de bien préciser de quel cycle/quel niveau il s’agit.

Gustyboy dit:edit : je tiens vraiment à ce que les participations à cette discussions soient plus élaborées. Donner une idée du cycle visé, une idée du champ disciplinaire dans lequel l’utiliser, pour favoriser quel apprentissage, avec quelles adaptations éventuellement, développer un argumentaire et/ou une explication de l’utilisation du jeu dans son contexte, sont autant de points qui me semblent importants pour réellement avoir un sujet qui ne devienne pas un énième catalogue de coups de cœurs et autres.

J’ai bien conscience que de nombreux-ses collègues utilisent déjà nos chers jeux de société dans le classe, notamment en maternelle (les travaux de Dominique Valentin par exemple).
C’est pourquoi, comme première contribution à cette discussion, je vais me concentrer sur le cycle 3, plus particulièrement sur une classe de CM2.
Le contexte :
Remplaçant, on vient de m’affecter 1 jour par semaine dans une classe de CM2. La collègue a divisé les apprentissages et me demande donc d’assurer le vocabulaire, la géométrie et les sciences.
La question :
Outre tout un tas d’outils provenant des pédagogies alternatives, je cherche donc des jeux de société (comme on en cause ici sur Trictrac donc) qui pourraient appuyer ces domaines.
Je me pose la question de Zack & Pack par exemple, en géométrie, lorsque nous aborderons les solides.
Au plaisir de vous lire et de débattre ensembles.

Je pense a “La Boca”, “Copyright”, la série des “Cardline”, “Timeline”, “Chronicards”
“Concept”
Gigamic propose des fiches pédagogiques pour certains de ses jeux
Apres tout dépend le public visé.

Illico qui permet de trouver le mot-lien entre deux mots
Exemple : Le lien entre le mot feu et le mot “Lit” c’est le mot “Camp”
(Feu de camp - Lit de camp)

Parmi les jeux récents faisant appel a de la mémoire, et du bluff mais surtout pour l’aspect mémoire : Mascarade

J’ai moi aussi tout de suite pensé à la boca pour la géométrie, et il y a aussi tangram qui pourrait coller aussi. D’ailleurs il y a smart games qui vient d’en sortir de plusieurs niveau je crois que c’est tangoes.
pour reparler des jeux de société à l’école, j’ai été assez bluffé du nombre de jeux que ma fille de six ans connaissait (hormis ceux de la maison) :shock: , beaucoup de jeux smart games et quelques jeux haba. Je suis très content du choix pédagogique de son école ;)

Un très bon jeu de lettres que les jeunes adorent par chez moi c’est ZEBULON, vraiment très très bon !

Gustyboy dit:Salut,
Pour une meilleure lisibilité je pense qu'il est important quand on pose des questions et/ou quand on répond, propose une idée, un jeu, de bien préciser de quel cycle/quel niveau il s'agit.

Merci pour les premières réponses, mais au risque de vous vexer, je tiens vraiment à ce que les participations à cette discussions soient plus élaborées. Donner une idée du cycle visé, une idée du champ disciplinaire dans lequel l'utiliser, pour favoriser quel apprentissage, avec quelles adaptations éventuellement, développer un argumentaire et/ou une explication de l'utilisation du jeu dans son contexte, sont autant de points qui me semblent importants pour réellement avoir un sujet qui ne devienne pas un énième catalogue de coups de cœurs et autres.
Désolé d'être un peu brut, mais j'aimerai que cela ne dérive pas si vite !
Merci d'avance :china:

Les Aventuriers du Rail (choisir la version en fonction du programme) pour travailler la géographie ?
Un “bête” Mastermind pour les maths et la logique ?
Avec ma fille qui est dyspraxique je travaille la coordination œil / main et la précision en jouant à Super Rhino.

Désolée, je ne connais pas assez les programmes de primaire alors je ne peux pas répondre à ton attente précise. Mais je suis prof en lycée pro avec des élèves pas faciles faciles et nous sommes justement en train de monter un projet “jeux de société” (avec surtout de beaux jeux de plateau) pour travailler sur la sociabilité et l’acceptation de l’autre en apprenant aux élèves à jouer ensemble et non plus seuls face à un ordi.

Tu trouveras des expliparties ou des parties en vidéo en cherchznt bien !!! pour plus ou moins chacun des jeux que j’ai cités !!!
A toi par la suite de te faire ta propre opinion par rapport a ton champ de recherche !

Salut Gustyboy,
je ne peux pas répondre à tes attentes avec le niveau de précision exigé car n’étant pas professeur des écoles, j’aurai bien du mal à situer mes propositions par rapport à un cycle et encore moins à un niveau.
Néanmoins, j’interviens auprès d’un groupe d’élèves d’une classe ULIS en collège et, avec ce petit groupe, nous faisons un atelier jeux de société. Les objectifs de cet atelier son multiples :
- favoriser l’intégration des élèves en situation en handicap. Pour ce faire, dès qu’ils seront à l’aise avec les jeux proposés à l’atelier, ils devront y inviter des élèves de leur classe d’intégration ou n’importe quel autre élève du collège afin de jouer avec des enfants ne présentant pas de troubles similaires aux leurs. Pour cet item, n’importe quel jeu conviens du moment qu’il n’est pas trop compliqué pour mes loulous.
- Travailler l’écoute et augmenter leur temps de concentration et d’attention. Le but est de leur faire progressivement réaliser qu’en étant plus attentif à la règle, plus attentif à ce qu’ils font, plus attentif à ce que font les autres, ils maximisent leur chance de gagner. Pour cet item, le jeu que j’utilise beaucoup est “Le Petit Prince”. Il est nécessaire d’y jouer en levant la tête et il faut autant regarder ce que l’on veut faire que regarder ce que les autres aimeraient faire. Il arrive fréquemment qu’on réexplique les enjeux d’un jour, d’un choix… Ce n’est pas évident pour eux mais les progrès récents sont encourageants.
- Travailler l’expression orale. Lorsque des invités seront conviés à l’atelier, les élèves devront considérer que je ne suis pas là. Ils auront pour rôle de présenter les jeux et d’en décrire brièvement le thème, le principe afin de choisir ceux qui seront joués. Une fois le choix fait, ils devront se répartir en différents groupes et mes loulous devront expliquer les règles du jeu à leurs invités.
- Travailler l’expression écrite et l’utilisation d’un traitement de texte. Pour tous les jeux disponibles, mes loulous devront rédiger des aides de jeu ou des fiches de résumés de règles à distribuer à nos invités. Récapitulatif de la mise en place, des actions, de l’ordre du tour, des conditions de victoire…
Les jeux auxquels nous jouons :
- Blokus : pour le côté géométrique c’est pas mal. Le vocabulaire : “une arête”, “un coin”… C’est peu mais c’est déjà beaucoup !
- Le TOC : espèce de jeu de petits chevaux améliorés avec des cartes à la place des dès. Petit travail très simple de numération. On peut pas dire que ça soit très compliqué ni très ambitieux mais j’ai des élèves qui ont de très grandes difficultés. Pour certains, compter jusqu’à 12 sans se tromper, c’est déjà l’exploit.
- Le six qui prend : Un peu de mathématique. Ranger les nombres par ordre croissants ! Faire des encadrements…
- Dobble : Observation et rapidité pour se détendre tous ensemble !
- Noé : Calcul mental !
- Le Petit Prince : Pour les plus vifs ! En plus du jeu, je me suis mis d’accord avec la prof de Français de la classe (c’est ma femme :wink: ) pour qu’elle travaille L’oeuvre de Saint Exupéry avec eux. Ils adorent retrouver les repères du livre dans le jeu et ça leur donne réellement la sensation de construire une planète qui a quelque chose de familier. Ils comprennent bien le problème des baobabs…
- Zooloretto : Aussi pour les vifs ! ça permet de diversifier un peu les plaisirs !
Les jeux testés et qui ne convenaient pas à mon groupe :
- The Boss : trop de déduction et trop exigeant sur le plan de la logique.
- Boursicocotte : Entre le bluff et le système d’enchères, pas évident pour eux.
- Tobago : Les règles inaccessibles pour eux.
Voila, ça ne répond pas exactement à ta question mais c’est ma modeste contribution à ce sujet.
Bonne continuation à toi.

Loder, merci pour ta contribution qui m’intéresse vivement pour ma fille (dont je parlais juste au-dessus). Je ne connais pas Le petit Prince (le jeu je veux dire ! :kingpouic: ), je vais voir ce que c’est.
En te lisant, je me suis rappelé que pour travailler la latéralisation, l’observation et la mémoire visuelle, je jouais aussi beaucoup à “La petite sorcière du tonnerre” de chez Haba, avec ma fille (latéralisation car quand on tombe sur la face “éclair” du dé, on décale ses cartes vers la droite ce qui fait vers la gauche pour le joueur en face, mine de rien pour un enfant ce n’est pas évident).
Désolée Gustyboy si on dévie ton post ! :oops:

Moi aussi enseignant, je m’essaye de temps à autre à faire quelques jeux, sans en faire un élément principal de ma pédagogie, mais je tente quelques trucs.
J’ai noté 2 jeux que je sors assez souvent, notamment en fin de cycle 2 début de cycle 3, mes domaines de prédilection :
Quoridor : Outre l’aspect stratégique que développe tel ou tel autre jeu, il oblige à de pas “dépenser” tout ses murs, ce que font la plupart des élèves qui aiment bloquer dès le départ. De plus, on remarque évidemment le coté déplacement sur un quadrillage, qui est encore en cours d’acquisition au cycle 2.
Marrakech : clairement, le matériel et le lancé de dés en font un jeu très sympa et rapidement apprécié. Le seul reproche provient de la durée d’une partie, mais, en réduisant le nombre de tapis par enfant, le jeu devient plus cours. Il met en jeu à la fois le repérage sur le quadrillage, met aussi la soustraction et addition de petites sommes.
Pour le moment, ce sont les deux que j’utilise de temps à autres et qui me semblent pouvoir convenir dans une sorte de pédagogie autour du jeu. Evidemment, je ne développe pas les aspects stratégique et respect de la règle et de son tour, qui sont valables pour tous les jeux.

Utiliser des jeux dans “un but pedagogique” ou “pour servir des mecanismes d’apprentissages”, je trouve cela malsain. Jouer, c’est offrir un espace de detente, d’amusement, de non rentabilite du temps, de desapprentissage, de connivence, bref pas un support de cours. Si utiliser des ressorts du jeu en general peut favoriser en effet l’apprentissage, la fameuse “gamification”, je trouve dommage de vouloir utiliser des jeux non prevus a cet effet ; imagine le papa qui dit a son gamin, “tiens, jouons a zak’n’pak” et le gamin qui replique “ah non, le cours de geometrie du solide j’ai deja donne, je veux jouer !” Un jour, une mere disait de sa fille que jouer a set favorisait sa concentration et sa memoire et qu’elle n’y voyait pas d’inconvenient bien au contraire (car finalement ce n’etait pas temps de perdu), je me n’ai pas ose lui dire que c’etait surtout pour voir ses copines entre la lecon de poney et le cours de piano…
A

Jeune enseignant en élémentaire (GS-CP-CE1-CE2-CM1-CM2 répartis sur 4 jours, dans 4 écoles), nous essayons de pratiquer la chose ludique quand cela est possible, et actuellement surtout sur le temps des APC le midi.
Je vais donc essayer de faire un bilan rapide :
Avec les CP : Bazar Bizarre pour l’observation et la discrimination visuelle, mais aussi la logique.
Dobble permet de travailler les mêmes compétences.
Les CE1 apprécient beaucoup Noé, pour le calcul mental et l’orientation dans l’espace.
Au cycle 1, mais aussi au cycle 2, l’utilisation de Cardline Animaux lorsqu’il s’agit de travailler la compétence “ranger les éléments suivant un critère de taille” est évidemment un must.
Il en est de même avec Cardline Globetrotter concernant la Géographie au cycle 3 et au collège quand il s’agit de travailler les foyers de population mais aussi les pays de l’Union Européenne.
Les CE2 jouent énormément à Augustus, à des fins stratégiques principalement, mais aussi à Blokus et Indigo.
Au CM, les échecs fonctionnent bien, avec organisation du quadrillage mais aussi anticipation des coups adverses, l’un des principaux points d’achoppement actuellement.
Concept va venir rejoindre la ludothèque de l’école, pour travailler les personnages historiques et artistiques, et surtout pour proposer de nouveaux concepts à partir des personnages rencontrés dans le programme. Il me tarde de mettre ça en oeuvre.
Je n’ai pas encore essayé, mais je meurs d’envie de tester Streams dans une classe de cycle 3, pour travailler la gestion de l’espace et la bande numérique mais aussi et surtout la stratégie. C’est un jeu qui peut tout à fait se faire en classe entière, sous forme de défi, ce qui est assez rare pour être signalé (au même titre que Unanimo).
Il en est de même avec Timeline (en supprimant quelques cartes, évidemment, selon le niveau choisi) pour, en fin d’année, produire le propre Timeline de la classe sur l’ensemble des éléments rencontrés dans le programme. Ce travail pourrait même être étendu à tout le cycle 3…
Enfin, je ne maitrise pas les jeux dits abstraits, mais en effet Gigamic propose des fiches pédagogiques pour sa gamme de jeux abstraits comme Quoridor ou Quarto, il faut que je me penche dessus, surtout qu’ils sont disponibles à l’école.
Bref, cela fait un peu catalogue, mais c’est actuellement ce que nous utilisons ou essayons d’utiliser. Il est d’ailleurs possible que les Batisseurs viennent rejoindre cette liste avec les C3 demain.
La plupart des jeux proposés ci-dessus sont joués en APC, donc pas en classe entière, mais l’intérêt est qu’ils sont facilement explicables et rapidement assimilés par les élèves, qui peuvent donc être mis en autonomie par la suite. Et permettre d’aller plus loin pour certains.

A dit:Si utiliser des ressorts du jeu en general peut favoriser en effet l'apprentissage, la fameuse "gamification"
A

Je suis assez d'accord avec ce point. Le jeu de société favorise de nombreux leviers de l'apprentissage (concentration, stratégie, réflexion, confiance en soi, mise en balance de possibilités) mais ne doit pas pour autant devenir objet d'apprentissage. Le jeu reste le jeu, et même si l'apprentissage peut être un plaisir (la lecture par exemple), on ne présente pas la lecture de Harry Potter une situation d'apprentissage.
De nombreux jeux apportent des connaissances, mais ce n'est que de façon indirecte et incidente. Enfin, c'est mon avis.
A dit:Utiliser des jeux dans "un but pedagogique" ou "pour servir des mecanismes d'apprentissages", je trouve cela malsain. Jouer, c'est offrir un espace de detente, d'amusement, de non rentabilite du temps, de desapprentissage, de connivence, bref pas un support de cours. Si utiliser des ressorts du jeu en general peut favoriser en effet l'apprentissage, la fameuse "gamification", je trouve dommage de vouloir utiliser des jeux non prevus a cet effet ; imagine le papa qui dit a son gamin, "tiens, jouons a zak'n'pak" et le gamin qui replique "ah non, le cours de geometrie du solide j'ai deja donne, je veux jouer !" Un jour, une mere disait de sa fille que jouer a set favorisait sa concentration et sa memoire et qu'elle n'y voyait pas d'inconvenient bien au contraire (car finalement ce n'etait pas temps de perdu), je me n'ai pas ose lui dire que c'etait surtout pour voir ses copines entre la lecon de poney et le cours de piano...
A

Le jeu n'est effectivement pas valable pour tout et je pense qu'il est important de bien différencier "jeu" et "travail". Pour ma part, je n'utilise pas le jeu pour apprendre quoique ce soit aux élèves de mon groupe. Je n'ai d'ailleurs vis à vis d'eux aucun rôle d'enseignant. Je crois néanmoins que par le jeu, il est possible qu'ils se rendent compte qu'ils ont des compétences que le système scolaire a parfois du mal à mettre en évidence. L'interrogation écrite ou orale en classe peut avoir un effet catalysant des difficultés scolaires que le jeu n'aura pas ! Par ce biais, l'enfant peut progressivement se rendre compte qu'il est capable et ainsi reprendre confiance en lui.
Exemple :
- dans mon groupe, j'ai une petite demoiselle qui n'a que très peu de compétences scolaires en mathématiques. Par exemple, elle si tu lui mets 2 nombres entiers positifs séparé d'un espace et que tu lui demande de mettre le symbole > ou <, elle en est bien incapable. L'évaluation scolaire aura tendance à en conclure qu'elle ne sait pas comparer les nombres entiers positifs et qu'à fortiori, elle ne sait pas les classer. Or, ma petite demoiselle parvient sans aucun mal à jouer à "6 qui prend". Elle sait classer, elle sait comparer, elle sait encadrer... Le truc qu'elle ne comprend pas c'est le sens des symboles ">" et "<". Elle est si mauvaise communicante qu'elle n'avait pas réussi à exprimer cette incompréhension. Avait-elle même conscience de cette incompréhension ? Je n'en sais rien ! Toujours est-il qu'elle a une compétence mathématiques que je qualifierai pratique ou intuitive et qu'elle ne sait juste pas la retranscrire à l'écrit ! Vu son niveau, je pense qu'on peut admettre qu'il ne sera pas vital de la contraindre pendant des heures à assimiler que le symbole ">" signifie "strictement supérieur à" et que le symbole "<" signifie "strictement inférieur à". Elle sait faire, elle a la compétence, on peut la valoriser par le jeu, la féliciter... et passer à autre chose !

Je citerais Jean Chateau qui disait : “Un enfant qui ne joue pas, c’est un adulte qui ne saura pas penser.”
étant animateur jeunesse je développe de plus en plus mes actions grâce au support du jeu de société. Je suis convaincu que certain d’entre eux favorise certain apprentissage et permet d’avoir une pédagogique moins frontale et ascendante qu’un cours magistral.
Néanmoins ton collègue ne t’as pas laisser les thématique les plus simple à aborder grâce au jeu. petit hors sujet : Pour travailler la géométrie je sais que durant mes accueil de loisirs je propose souvent au enfant de bricoler du bois pour créer des objets qui sortent de leurs imaginaires et certain apprennent à utiliser des scie, marteau, tournevis… mais surtout il utilise des règles, compas, équerre… et sont dans une concrétisation d’aspects pouvant être abstraits si ils sont uniquement couchés sur le papier. (si cela peut te donner des idées).

Dans le cadre de mes ateliers le jeux de société à surtout une valeur sociale et permet les interactions entre les joueurs. Je suis toujours dans une démarche de faire autrement (modifier, simplifier des règles, inclure une progression…).

Je vais te renvoyer vers un article de Sieur Bruno Faidutti (auteur de jeu bien connu ici, son jeu “Citadelles” est un best seller ! mais aussi de Mascarade dont je te parlais tout a l heure .
Sinon, je pense a … LA (MAXI) COURSE DES TORTUES et a la petite boite jaune “TRESOR DES DRAGONS”
http://faidutti.com/blog/?p=2347

A dit:Utiliser des jeux dans "un but pedagogique" ou "pour servir des mecanismes d'apprentissages", je trouve cela malsain. Jouer, c'est offrir un espace de detente, d'amusement, de non rentabilite du temps, de desapprentissage, de connivence, bref pas un support de cours. Si utiliser des ressorts du jeu en general peut favoriser en effet l'apprentissage, la fameuse "gamification", je trouve dommage de vouloir utiliser des jeux non prevus a cet effet ; imagine le papa qui dit a son gamin, "tiens, jouons a zak'n'pak" et le gamin qui replique "ah non, le cours de geometrie du solide j'ai deja donne, je veux jouer !" Un jour, une mere disait de sa fille que jouer a set favorisait sa concentration et sa memoire et qu'elle n'y voyait pas d'inconvenient bien au contraire (car finalement ce n'etait pas temps de perdu), je me n'ai pas ose lui dire que c'etait surtout pour voir ses copines entre la lecon de poney et le cours de piano...
A

Je comprends ce que tu veux dire mais je pense que, même si on joue pour de bon et que le but est de s'amuser, l'adulte (parent, enseignant, éducateur, selon la situation) peut avoir des objectifs complémentaires, l'un n'empêche pas l'autre.
Pardon de me prendre comme exemple mais je parle de ce que je connais : quand je joue avec ma fille qui a un handicap léger, je ne me dis pas "tiens, cet aprèm on va travailler la précision du geste", je me dis "tiens, j'ai du temps devant moi, et si on jouait à ... (et elle choisit le jeu") et quand c'est un jeu qui exige d'elle des gestes qui lui sont difficiles, eh bien oui, je trouve ça toujours plus sympa qu'elle travaille ça en s'amusant, sans s'en rendre compte plutôt qu’en faisant des exercices de psychomotricité.
Quand je fais l'atelier jeux de société avec mes élèves de lycée pro, je ne me dis pas "tiens, on va travailler la sociabilité (ou pire, "le vivre ensemble" comme on dit dans notre jargon)", je me dis "qui va jouer à quoi aujourd’hui ? qui va l'emporter ?" et si l'élève qui perd ou est frustré par l'action d'un adversaire ne s'emporte pas violemment eh bien je me dis qu'on a franchi un pas et j'aime mieux qu'il apprenne comme ça que de le lui faire comprendre par un long discours parce que là, il est sans s'en rendre compte en "situation réelle".
En ce sens, oui, le jeu peut être un outil pédagogique, bien sûr, qui complète d'autres méthodes d'apprentissage. L'essentiel étant que l'adule soit joueur lui-même, qu'il y prenne plaisir et qu'il sache partager ce plaisir avec les enfants / élèves.

Désolé, les amis… J’avais rédigé un long message, mais il n’a pas été pris en compte… Je me contenterai donc de vous renvoyer vers ce très bon bouquin “Jouer à l’école, socialisation, culture, apprentissages”… Il explique notamment la différence entre “jeu libre” et “jeu contraint” qui peuvent tous deux trouver leur place dans une classe.
Le jeu est par essence une activité libre et gratuite - dans le sens “sans autre conséquence dans la vie réelle qu’une bonne frustration quand on perd”, et il est important qu’il le reste… Par contre, le jeu peut devenir un instrument, un support d’apprentissage dans certaines situations de travail… Dans ces cas-là, il faut expliquer aux élèves que ce n’est pas un jeu, mais un exercice qui utilise le support du jeu : on ne peut pas les enfumer en leur faisant croire qu’ils jouent… Ils s’en rendent vite compte…
Il est également important qu’ils puissent se réapproprier le jeu en tant que tel ensuite…
Dans ma classe, j’utilise les échecs sous forme d’atelier consacrés à la résolution de problèmes - en alternance par groupes avec des jeux de logique individuels type “Rush Hour” et consorts, des situations de recherche sur des problèmes ouverts et de la méthodo plus classique… - mais j’ai aussi des échiquiers qui attendent les élèves pour des parties en autonomie quand ils ont terminé leur travail, pour que le jeu redevienne le jeu auquel on participe pour le plaisir… Il est important de ne pas galvauder cette notion de “plaisir” insouciant, éloigné de notre système scolaire hyper-évaluatif…
Je mets également des jeux courts à disposition des élèves pendant les récréations, toujours sur le principe du volontariat régulé - une liste d’élèves prioritaires à chaque récré pour que tous aient la possibilité de jouer : gang de castors, 6 qui prend, air sorcières, geister, stupide vautour, salade de cafard… Et là, il n’y a pas d’autre objectif que jouer !!!