Peut-on vivre de la création?

Boule de cristal dit:
Acétylène dit:
Boule de cristal dit:Je vis de ça mais dans un environnement entreprise.
BdC

...tu fais du team Building... :?: :?: :?:

Parfois mais pas seulement.
Je construis des modules de formation intégrant des jeux, qu'il s'agisse d'acquisition de connaissances, de compréhension de process, de démonstration de comportement, de comm, de ...
Sur tous les sujets que l'on me soumet (ca va du DIF, à la gestion de crise, en passant par le partage des valeurs, la négo, la vente, le développement personnel, j'en passe...
BdC


Est-ce que tu peux expliquer un peu plus s'il te plaît?(j'ai eu l'impression de pas tout comprendre à ce que tu racontais là dsl :P )

En gros il utilise le “jeu de société” comme support de formation en entreprise.

Je ne suis pas clair ? :D

Je créé des jeux destinés à la formation en entreprise :

Accompagner la formation,
Monter des séminaires d’intégration,
Faire de la communication interne ou externe par le jeu,
etc…

par exemple, SFR déploie ses valeurs dans l’entreprise et je fais un jeu facilitant ce déploiement pour l’ensemble des directions régionales.

Thalès déploie un process de gestion de crise et je monte un jeu pour accompagner ce déploiement

Carrefour forme ses managers en hypermarché et je fais un jeu d’acquisition de connaissances des activités de l’hyper.

Un des consultants de ma boite monte un stage de négo et me demande de développer un jeu spécifique permettant d’illustrer les comportements de négo.

Etc…

BdC

Boule de cristal dit:Je ne suis pas clair ? :D
Je créé des jeux destinés à la formation en entreprise :
Accompagner la formation,
Monter des séminaires d'intégration,
Faire de la communication interne ou externe par le jeu,
etc...
par exemple, SFR déploie ses valeurs dans l'entreprise et je fais un jeu facilitant ce déploiement pour l'ensemble des directions régionales.
Thalès déploie un process de gestion de crise et je monte un jeu pour accompagner ce déploiement
Carrefour forme ses managers en hypermarché et je fais un jeu d'acquisition de connaissances des activités de l'hyper.
Un des consultants de ma boite monte un stage de négo et me demande de développer un jeu spécifique permettant d'illustrer les comportements de négo.
Etc...
BdC


Original comme boulot..... :pouicbravo:
Acétylène dit:Original comme boulot..... :pouicbravo:


Sur qu'on n'est pas nombreux...
J'ai l'avantage d'avoir pu passé dix ans de ma vie dans une grosse boite à la direction d'un service formation. Le jeu étant par ailleurs une passion permanente, cela me permet de proposer des concepts à la fois originaux et pertinents.

BdC
Boule de cristal dit:
.... Le jeu étant par ailleurs une passion permanente, cela me permet de proposer des concepts à la fois originaux et pertinents.
BdC


.... et ben ça va nous changer de l'accrobranche !!!! :lol: :lol: :lol:

J’ai l’impression que les auteurs ne vivent pas de mais pour leur passion !

jester dit:J'ai l'impression que les auteurs ne vivent pas de mais pour leur passion !


Jester, tu joues sur les mots ...
D'un autre côté, quand BdC fait un "jeu" sur commande ou que Knizia répond à une demande d'un éditeur pour un jeu formatté, ils ne vivent pas du tout "pour" leur passion.

Maintenant, la création de jeu est une création artistique et combien d'artistes avec un public aussi restreint que les joueurs passionnés peuvent vivre de leur passion sans devenir des intermittents du spectacle et donc devoir compter sur l'assistance de l'état pour vivre ...
Ars gratia artis ... mais ça le fait pas bouffer pour autant.

La solution : augmenter le nombre de joueurs, n'offrir que des jeux comme cadeaux, etc ...

Quand des éditeurs vendront autant de jeux à 20€ que Diam's a vendu d'albums à 20€, alors là les auteurs vivront de leur création ...

Et puis, pourquoi vouloir en vivre ? Ca peut pas rester un hobby, conjuguant passion et abscence de contrainte ? Quand je crée des protos ou des bijoux, ce sont deux hobbies que je finance par mon "vrai" travail et pour lesquels je prend autant de plaisir que pour mon métier ...

Romuald
radek dit:
Quand des éditeurs vendront autant de jeux à 20€ que Diam's a vendu d'albums à 20€, alors là les auteurs vivront de leur création ...

ah parce que Diam's, c'est de la création :lol:
radek dit:
Et puis, pourquoi vouloir en vivre ? Ca peut pas rester un hobby, conjuguant passion et abscence de contrainte ? Quand je crée des protos ou des bijoux, ce sont deux hobbies que je finance par mon "vrai" travail et pour lesquels je prend autant de plaisir que pour mon métier ...


+1 :pouicok:

Cela permet une liberté totale de conception. On rentre alors dans une société d'offre et pas dans une vision consumériste ou chaque création répond à une demande d'un service marketing.

Mais il faut savoir que cela implique le plus souvent peu de projets édités pour ce genre de création et encore en auto-édition (donc on ne peut pas en vivre sauf une exception notable), car souvent trop novatrice ou trop "décalée" et il faut l'admettre aussi, souvent un peu "amateur".

L'exemple des indés en musique (béruriers noirs, garçons bouchers, ...) puis en bd (l'association, vertige graphic, etc...) donne envie de proposer la même chose dans le jeu même si le marché des joueurs invétérés ne dépasse pas les 5000 personnes en France.

Il paraît même que certains au fond de leur garage s'y essayent déjà ... :kwak:
Boule de cristal dit:Je ne suis pas clair ? :D
Je créé des jeux destinés à la formation en entreprise :
Accompagner la formation,
Monter des séminaires d'intégration,
Faire de la communication interne ou externe par le jeu,
etc...
par exemple, SFR déploie ses valeurs dans l'entreprise et je fais un jeu facilitant ce déploiement pour l'ensemble des directions régionales.
Thalès déploie un process de gestion de crise et je monte un jeu pour accompagner ce déploiement
Carrefour forme ses managers en hypermarché et je fais un jeu d'acquisition de connaissances des activités de l'hyper.
Un des consultants de ma boite monte un stage de négo et me demande de développer un jeu spécifique permettant d'illustrer les comportements de négo.
Etc...
BdC



BDC,
Sans préjugés aucun, juste histoire d'avoir ta position car le sujet m'interesse au plus ahut point, est ce que tu as l'impression de concevoir des "jeux", des "jeux pédagogiques", "des méthodes ludiques", des "jeux de formation" etc..
Ce support reste il finalement un jeu ?

Ludo
Ludo M. dit:BDC,
Sans préjugés aucun, juste histoire d'avoir ta position car le sujet m'interesse au plus ahut point, est ce que tu as l'impression de concevoir des "jeux", des "jeux pédagogiques", "des méthodes ludiques", des "jeux de formation" etc..
Ce support reste il finalement un jeu ?
Ludo


Parfois oui et parfois non.
Une commande, c'est avant tout un cahier des charges, un délai, un budget et un travail motivé par la recherche de rentabilité. Ce n'est pas incompatible avec la créativité.

Pour avoir été édité une fois, il est certain que le paramètre édition entre aujourd'hui dans mes choix de création, le thème, le matériel et donc le coût ou la faisabilité, la cible de joueur (nombre et niveau), on n'est pas si éloigné de cela de ce que je fais pour mon job.

La grosse différence, c'est l'inspiration. Dans le cadre de mon loisir, elle peut me venir quand elle veut. Je peux abandonner une idée ou la creuser à mon rythme. Dans mon job, si je me trouve en brainstorming chez un client et qu'il attend que je sorte de réunion avec une idée arrêtée, je ne peux pas me permettre de lui dire "on va voir si ca m'inspire, je vous recontacte".

Côté créativité, il est clair que j'aurais tout intérêt à reproduire le plus possible les jeux que j'ai déjà pu développer mais j'ai beaucoup de mal à proposer deux fois la même chose.

pour ta question précise, est ce que je créé des jeux, des jeux pédagogiques, des méthodes ludiques ou des jeux de formation, je pourrais te répondre, oui tout ca selon le cas.

Pour ce qui est du jeu, je n'ai jamais eu de client me demandant un jeu de pur divertissement pour une commande entreprise. C'est par exemple le cas d'animalia. Mais ca m'est arrivé de bosser sur des projets de ce type qui n'ont pas abouti. Un jour un consultant m'a demandé un jeu parce qu'il devait rencontrer la fédé de boxe. Je lui ai proposé ce qui est devenu sleep kangourou et avec lequel j'ai gagné Boulogne. Ceci dit, la fédé ne l'a pas pris...

Des jeux pédagoqiques, oui parfois. J'ai eu quelques jeux notamment deux sur l'équilibre alimentaire ou l'environnement dans le catalogue de France Cartes. Je travaille en ce moment avec l'éducation nationale sur un projet de découverte de l'entreprise et c'est totalement pédagogique.

Jeu de formation est un concept que je défend un peu. Lorsque je propose un jeu, je me défend toujours de ce que font certains concurrents qui proposent ce que j'appelle du jeu "pretexte" car sous pretexte d'avoir jeté un dé ou tiré une carte (ou tapé sur un buzzer), ils appèlent leur travail jeu de formation. J'essaye d'aller plus loin et de proposer des mécas adaptés au besoin. cela ne veut pas dire que certains jeux sont parfois très accesibles car mon public n'est souvent pas capable de citer autre chose que le monopoly quand je les questionne.

méthode ludique oui également. Il faut savoir que le jeu en formation répond quand même à des contraintes très spécifiques. le jeu accompagne la formation et ne le remplace pas, il ne doit pas se substituer au contenu et l'objectif à atteindre est un objectif de formation. Si les participants repartent en disant, on n'a rien retenu mais on s'est bien marré, je loupe mon objectif. Si les joueurs qui sont à la ramasse du jeu se désinteressent du contenu, je n'atteint pas non plus mon objectif.

Pour te donner un exemple de méthode ludique, je suis passé derrière un module de formation pour une chaine d'hotel, sur l'acquisition des bons comportements et des normes de sécurité. Un population peu disponible pour une formation traditionnelle. En utilisant ce que tu peux appeler des méthodes ludiques et en développant notamment des mécas permettant l'ancrage ou la mise en situation, on obtient de biens meilleurs résultats.

Juste pour finir parce que je suis long, certains clients me demandent simplement de leur proposer des respirations pendant des séminaires très institutionnels et parfois très longs. Il m'est arrivé de placer du contrario en proposant des détournements d'accroches commerciales des marques du groupe.

Etc... je pourrais faire 10 pages :D

Pour conclure : est ce que c'est encore du jeu ? Les mécas de jeu m'inspirent des idées de jeux pour la formation. (un jeu coopératif pour illustrer un process de gestion de crise passe très bien) et parfois, c'est plus rare, une idée de jeu développé pour répondre à un besoin entreprise peut me conduire à un jeu grand public. C'est plus rare.

Et pour ouvrir le débat, il n'y a pas que le jeu qui peut trouver sa place dans l'entreprise et la formation, le théatre, la musique, le dessin, la magie sont autant de supports utilisés et proposés par des artistes de talent qui n'ont pas la sensation de pervertir leur activité première mais bien au contraire de leur trouver une application interessante, utile, rentable...

bdC

Très intéressant. Merci.

Xavier2 dit:
Il y a aussi, si je ne me trompe, Cyril Demaegd, Croc, Philippe des Pallières, Sylvie Barc, Kris Burm ...


Euh il y a encore pas très longtemps j'ai souvenir d'un Cyril qui bossait en dehors d'Ystari alors peut être que cela a changé maintenant.
Quand à Croc, oui il vit de son travail mais autant dire que son panel de travail ne se restreint pas qu'aux jeux de plateaux (jeux de rôle, roman, figs ...)

Pour les autres je ne sais pas.

le très discret et non moins excellent Dominique Erhard est l’un des plus prolifique auteurs français et je suppose qu’il doit pouvoir en vivre… s’il est par là , il nous confirmera…

Sinon il est clair qu’un auteur amateur doit chercher le plaisir de créer avant de réver du gisement d’or providentiel… pour le reste, rien n’interdit d’espérer un peu…

Yep…

speccy dit:Sinon il est clair qu’un auteur amateur doit chercher le plaisir de créer avant de réver du gisement d’or providentiel… pour le reste, rien n’interdit d’espérer un peu…


Je pense que c’est de toute façon la manière attitude à adopter… :china:

Je suis d’accord avec le principe, mais sans aller jusqu’à l’idée de faire fortune, je trouve que c’est dommage que l’on n’arrive pas à considérer ce genre d’activité comme un “métier”. Lorsqu’on crée pour de l’argent, on perds le côté artistique (enfin je trouve). Mais c’est bien un peu la même chose pour la majorité des activités créatrices (comme l’écriture par exemple). Mais pouquoi quelqu’un qui ferait des recherches toute la journée sur un projet (documentation scientifique, histoire, géographie…), qui regarderait la mécanique de plusieurs jeux pour se donner des idées, etc…donc un travail à temps plein au final, pourquoi on n’arrive pas à considérer ça comme une activité? Pour moi, créer, même si c’est pour le plaisir, c’est du travail!et pourquoi on considère souvent les créateurs comme des “glandeurs qui attendent que les idées tombent”?Enfin bref,je sais pas si je suis très clair dans ce que je dis…

Je vais vous préciser ce qui se passe dans ma tête pour que vous arriviez à mieux comprendre ce que je raconte (et pouruqoi j’ai lancé ce post). En très bref, je suis étudiant, et je dois décider très rapidement de mon boulot. Le problème, c’est que j’ai toujours tout plein d’idées en tête, plein de projets,etc…mais avec les études (ou stage) pendant la journée, j’ai pas assez de temps!!et je suis pas fait pour un boulot “normal”…D’où ma question sur la création: j’en suis arrivé à la conclusion (après beaucoup de temps de réflexion) que m’orienter vers des activités créatives serait pas mal et m’irai bien. Je pensais à l’écriture et aux jeux. Attention, je dis pas que j’ai un quelconque talent, mais c’est déjà pour savoir si c’est faisable à la base (sans tomber dans le côté “industriel” de la production). Donc d’où ma question…(et c’était aussi pour culture perso, car j’aime depuis toujours les jeux de société, et comme je trouve enfin des gens susceptibles de me répondre, j’en profite pour poser ma question)
Merci en tout cas z’êtes sympa d’avoir autant répondu! :D

Le principale probleme pour vivre de ses creations et tout simplement le marché du jeu qui est loin d’etre celui du disque par exemple. Un jeu rapporte en moyenne 4% du prix de vente en boutique à son auteur. Soit sur un gros jeu à 35€, à peu pres 1,4€ par jeu vendu. Je te laisse faire le calcule pour savoir combien il faudrait en vendre par an pour pouvoir en vivre. Si maintenant je te dis que les ventes françaises sont à environ 3000 exemplaires dans l’année pour un jeu, je te laisse aussi le soin de voir combien de jeux il faudrait qu’un auteurs signe pour vivre de ses créations.
Mais là ou tu a raison c’est que le statut d’auteur de jeux n’ai toujours pas reconnu légalement (auteur de logiciel, auteur de livre sont des statuts reconnus en revanche).

Arnaud.

splatsch dit:Je pensais à l'écriture et aux jeux. Attention, je dis pas que j'ai un quelconque talent, mais c'est déjà pour savoir si c'est faisable à la base


J'ai été (a peu près) dans la même situation que toi en terminant mes études. Résultat : j'écris et je conçois des jeux mais, pour manger, je bosse ! à plein temps pour le moment...
Tout ça pour dire que te lancer dans de tels médias, côté créatif, est un pari à mon avis très risqué. En tout cas, c'est pour cette raison que j'ai opté pour la progressivité... et que je rêve d'un mi-temps :)

toinito

Yep…

On va dire que j’ai été dans le même cas de figures, même si à l heure actuelle mes créations se comptent sur les doigts d’une main et que mes projets avancent pas très vite. Mais il faut du temps.

Et c est là, que je rejoindrai Toinito, il faut bien manger.

Alors pour cela, j’ai “cherché” un emploi me permettant de consacrer suffisamment de temps dans cette passion où le stress du lendemain n’est pas omniprésent (bref, un job pas trop aliénant !) et surtout avoir du temps libre en grande quantité. Là est ta priorité, je pense !

:china: