Philo - l'Etre de Sartre

Bonjour à tous,

une petite question philo (s’il y a des profs ou des gens qui s’y connaissent un peu dans le coin…).

L’Etre dont parle Sartre, et dans lequel il introduit du néant, est ce bien l’Etre de Parménide, un , absolu, etc. …
En effet en le lisant (je pense notamment à l’histoire avec le garçon de café qui joue à être garçon de café), j’ai l’impression qu’il se fixe sur l’être humain, et n’atteint pas l’être transcendant dont parle parménide.

Qqn peut il m’expliquer?

merci d’avance,

Maldo

Ca été une sacrée invention de tranfsormer un verbe en nom. Comme quoi avec la philo, tout peut arriver :mrgreen:

tiens c’est marrant je suis en train de préparer des ateliers philos pour les enfants pour les vacances

:)

Girafe dit:tiens c'est marrant je suis en train de préparer des ateliers philos pour les enfants pour les vacances
:)


A ben tu as déjà du blé à moudre avec "les questions philosophiques du ouikène" que tu avais lancé dans la Cage...

Je peux complètement me gourer mais…

Dans mon souvenir Sartre réfute la notion de transcendance (du moins sous son acception classique) et donc d’Etre, un, ideal, tout, chose en soi, etc. En gros il renverse la proposition d’Aristote : “l’Essence précède l’Existence” en l’“Existence précède l’Essence”.

Pour essayer de détailler un peu, Sartre balance aux oubliettes la vieille idée d’Aristote selon laquelle le sensible n’est qu’un reflet imparfait de formes pures et idéales (la caverne, etc.) en : le sensible est ce qui est (l’existant), point barre. L’observateur appréhende le monde par ses sens et s’en crée une représentation interne. Cette modélisation du réel par l’esprit (incluant la déformation induite par les sens et les biais dû à la psychée, etc.) qui constitue l’“Essence”. Donc l’Existence" précède l’“Essence”. Ok ?

De ce point de vue, en ce qui concerne l’individu, un homme est ce qu’il est, c’est à dire ce qu’il fait. Son “Essence” n’est crée que par le regard des autres et leur jugement basé sur ses actes (vu que son “moi” leur est par définition inaccessible). Ceci peu créer un décalage entre ce que l’individu pense qu’il est ou (surtout) qu’il doit être et cette essence que lui renvoie le regard des autres, source de souffrance. D’où “l’enfer, c’est les autres”. La philosophie de Sartre est donc, in fine, une philosophie de l’aliénation.

(souvenirs de classe de 1ère + qq relectures plus récentes donc à prendre avec les pincettes métaphorique de rigueur).

Euh… on pourrait se recentrer sur ma question svp?
Non parceque là ça me hante.

Je ne peux pas concevoir que l’En-Soi de Sartre puisse correspondre à l’Etre de Parménide.

J’en appelle à vos lumières…

Tiens, j’ai trouvé ça pouf :

L’Etre et le Néant (1943) : c’est le texte philosophique fondamental de Sartre, la présentation la plus élaborée des thèses de l’existentialisme athée. Il se présente comme une justification philosophique: son célèbre principe, selon lequel «l’existence précède l’essence» signifie simplement que la personnalité d’un individu (son essence) ne constitue nullement pour lui un destin, que la vie procède d’une succession de libres choix qui ne sont jamais totalement justifiables. Il établit que l’homme naît libre et responsable, et qu’il se définit à chaque instant par ses actes. Il fait la distinction entre l’ «être pour soi» (l’homme conscient de son existence et de sa liberté), l’ «être en soi» (les animaux, la nature,les objets non conscients d’eux-mêmes) et l’ «être pour autrui» (l’homme conscient qui se définit par rapport aux autres). Il appelle «mauvaise foi» l’attitude de celui qui se cache sa liberté, s’abrite derrière un quelconque déterminisme (1) pour ne pas avoir à assumer ses actes.
Sartre fonde ce principe de morale sur une ontologie du «pour-soi» comme liberté absolue; «l’homme, dit-il, est condamné à être libre», à choisir sans raison et avant toute raison, et à décider arbitrairement de sa vie. L’existentialisme de Sartre s’épanouit dans une morale qui se veut humaniste (cf «L’existentialisme est un humanisme») et dont les valeurs fondamentales sont celles de l’«engagement» et de la «responsabilité».
L’existentialisme, tout en étant une réflexion sur la nature humaine, aboutit donc à la nécessité de s’engager dans des actions concrètes. C’est là le sens de la liberté : elle consiste à choisir entre plusieurs possibilités et à en assumer les conséquences. C’est la raison pour laquelle Sartre lui-même, de son vivant, s’est battu pour des causes politiques et sociales. L’Etre et le Néant n’est pas un livre abstrait. Ce qui préoccupe Sartre, c’est l’action. Penser à ma propre liberté ne suffit jamais. Il me faut décider, même si je puis à tout moment douter, éprouver l’angoisse de me savoir seul à déterminer ce pour quoi je décide, j’agis, je m’engage. Libre, je le suis donc forcément, à moins de refuser de voir que je le suis. Mais alors, je me mens.
« L’homme, étant condamné à être libre, porte le poids du monde tout entier sur ses épaules : il est responsable du monde et de lui-même en tant que manière d’être»


(Source : antisèche.com, les élèves d’aujourd’hui ont la vie facile quand même !!!)

Bref, pour revenir à ton questionnement : non l’Etre de Sartre n’est pas celui de Parmenide. Pour Sartre l’Etre est réel. L’Etre de Parmenide n’est “qu’” un bidule parfait, idéal et -à mon sens- désincarné de l’idée “d’Etre”, une notion, une idée pure, bref -toujours à mon sens- quelque chose qui précisément n’“est” pas (je viens de comprendre la critique de Gorgias, là !).

Sans vouloir jouer les rabats joie, ce qui me gene souvent dans la philo, c’est qu’elle se base sur des “assertions” qui paraissent évidente mais sont en fait en contradiction avec la réalité si on prend le temps de l’observer.
Exemple: Le coup des animaux qui ne serait pas conscient de leur existence…

Merci bcp pour ta réponse fabericus.

bobdju, la vérité en philo est propre à chacun, elle n’engage que toi.

Pour ce qui est des animaux qui n’auraient pas conscience d’eux même, d’après ce que j’ai compris de sartre, tout tourne chez lui autour de la conscience humaine. Cela est pratique puisque ça lui permet de séparer l’être en soi et l’être pour soi.
Chez les animaux point de liberté, tout est déterminisme.
Après il faudrait voir plus loin ce qu’il veut dire quand il dit que les animaux ne sont pas conscient d’eux mêmes.

Maldoror dit:
Chez les animaux point de liberté, tout est déterminisme


Typiquement ce genre de phrase est une belle assertion, mais pas fondé sur l'observation de la réalité...

Euh, en même temps l’observation du réel donne ça :

Evolution of brains, cognition, and consciousnessstar, open
Ann B. ButlerCorresponding Author Contact Information, a, E-mail The Corresponding Author
aDepartment of Molecular Neuroscience, Krasnow Institute for Advanced Study, MSN 2A1, George Mason University, Fairfax, VA 22030, USA
Received 24 August 2007;
accepted 17 October 2007.
Available online 20 November 2007.
Abstract
Most current hypotheses about the neural basis for consciousness, including higher-level consciousness, are based on mammalian neural features, particularly focusing on thalamocortical circuitry. It is postulated here that since higher-level consciousness is correlated with higher-level cognitive abilities in humans and other mammals, this correlation also holds for nonmammalian taxa; that the level of cognitive ability may be proportional to the level of consciousness; and that the neural basis for both is either the same or highly overlapping. Recent studies, ingeniously designed to be species-sensitive, have revealed a host of highly cognitive abilities in birds, including manifestations of working memory (delayed match-to-sample, episodic memory, transitive inference, and multistability) and category formation, language and numerical comprehension, tool manufacture and cultural transmission of tool design, theory of mind, and Piagetian object permanence to a high level. Comparisons of the neural circuitry reveal extensive similarity in thalamic nuclei and ascending systems to the pallium. However, the avian pallium lacks the laminar architecture and therefore cortical columns of mammals, and avian pallial projection neurons are multipolar rather than specifically pyramidal as in mammals. Neural features common to both mammals and birds, which thus may be crucially involved in the generation of both higher-level cognitive abilities and higher-level consciousness, include large, multipolar, glutamatergic neurons with extensive and densely spiny dendrites, with extensive interconnectedness as well as inter-regional connections, GABAergic inputs from local interneurons, and connections with thalamic nuclei that are regulated by the thalamic reticular nucleus as well as basal ganglia loops.


Et le côté “animal” = non conscient est un point de détail de l’ensemble et ne constitue absolument pas un point dont la réfutation met à mal l’ensemble de la doctrine de Jean-Sol Partre, donc… on s’en fout un peu (dans ce contexte) de cette remarque. Non ?

Ouuuh ! Deux autres papiers sympatoches :

1) De la conscience des calamars & cie :

Cephalopod consciousness: Behavioural evidence
Jennifer A. MatherCorresponding Author Contact Information, a, E-mail The Corresponding Author
aDepartment of Psychology, University of Lethbridge, Canada
Received 26 July 2006.
Available online 19 January 2007.
Abstract
Behavioural evidence suggests that cephalopod molluscs may have a form of primary consciousness. First, the linkage of brain to behaviour seen in lateralization, sleep and through a developmental context is similar to that of mammals and birds. Second, cephalopods, especially octopuses, are heavily dependent on learning in response to both visual and tactile cues, and may have domain generality and form simple concepts. Third, these animals are aware of their position, both within themselves and in larger space, including having a working memory of foraging areas in the recent past. Thus if using a ‘global workspace’ which evaluates memory input and focuses attention is the criterion, cephalopods appear to have primary consciousness.
Keywords: Consciousness; Cephalopod molluscs; Behaviour

Et
2) De en quoi est-ce que c’est qu’en fait on sait aps vraiment de quoi on parle qaund on dit “conscience”:
What do we mean by “conscious” and “aware”? 1
Author: Adam Zeman a
Affiliation: a Peninsula Medical School, Exeter, UK
Published in: journal Neuropsychological Rehabilitation, Volume 16, Issue 4 2006 , pages 356 - 376
Subjects: Neuropsychological Rehabilitation; Neuropsychology; Rehabilitation Medicine;
Abstract
The concepts of consciousness and awareness are multifaceted, and steeped in cultural and intellectual history. This paper explores their complexities by way of a series of contrasts: (1) states of consciousness, such as wakefulness and sleep are contrasted with awareness, a term that picks out the contents of consciousness: these range across all our psychological capacities; the scientific background of the two concepts is briefly outlined; (2) consciousness is contrasted to self-consciousness, itself a complex term embracing self-detection, self-monitoring, self-recognition, theory of mind and self-knowledge; (3) “narrow” and “broad” senses of consciousness are contrasted, the former requiring mature human awareness capable of guiding action and self-report, the latter involving the much broader capacity to acquire and exploit knowledge; (4) an “inner” conception of consciousness, by which awareness is essentially private and beyond the reach of scientific scrutiny, is contrasted with an “outer” conception which allows that consciousness is intrinsically linked with capacities for intelligent behaviour; (5) finally “easy” and “hard” questions of consciousness are distinguished, the former involving the underlying neurobiology of wakefulness and awareness, the latter the allegedly more mysterious process by which biological processes generate experience: Whether this final distinction is valid is a focus of current debate. Varied interests converge on the study of consciousness from the sciences and the humanities, creating scope for interdisciplinary misunderstandings, but also for a fruitful dialogue. Health professionals treating disorders of consciousness should be aware both of its scientific complexities and of its broad cultural background, which influences the public understanding of these conditions.

Euh… oui merci, mais mon niveau d’anglais ne me permet pas de vraiment apprécier ces textes à leur juste valeur…
Une traduction rapide eut été la bienvenue.

Ca me rassure quand même, pour revenir au sujet initial, de savoir que ce n’est pas de l’Etre en tant que tel dont parle sartre, mais bien de l’être en tant que conscience d’un être humain.

Parménide peut dormir tranquille…

Désolé, je n’ai vraiment ni le courage, ni le temps de me lancer dans la traduction de ces articles (hyper pointus qui plus est). c’était “juste” histoire de donner un aperçu de ce qu’est “l’observation du réel” en matière de conscience animale… et c’est donc très loin du sujet initial.

Bottons en touche…

fabericus dit:... et c'est donc très loin du sujet initial.

pas tant que cela, parce que la philosophie a aussi eu ses limites dans les propres limites de la science (difficile de penser l'impensable parce qu'inexistant jusqu'au jour où il est prouvé que l'inexistant existe). Et l'on revoit ces dernières années des tas de réflexions autour de la cognitivité animale.

Peut-on attribuer conscience à un animal et lui refuser l'existentialisme ? Ou l'humain relève-t-il de sartre et l'animal (ainsi que le Fabericus) de Schopenhauer ? :P

Bon maintenant que M. Maldoror est rassuré, on peut troller ? :mrgreen:

Cookie dit:Bon maintenant que M. Maldoror est rassuré, on peut troller ? :mrgreen:


preuve de ton existencialisme ? :mrgreen:

Le trollage est-il la revendication d’une autre forme d’expression ou l’expression d’une certaine forme de revendication ?

Vous avez jusqu’à lundi pour rendre vos copies…

El comandante dit:
fabericus dit:... et c'est donc très loin du sujet initial.

pas tant que cela, parce que la philosophie a aussi eu ses limites dans les propres limites de la science (difficile de penser l'impensable parce qu'inexistant jusqu'au jour où il est prouvé que l'inexistant existe). Et l'on revoit ces dernières années des tas de réflexions autour de la cognitivité animale.
Peut-on attribuer conscience à un animal et lui refuser l'existentialisme ? Ou l'humain relève-t-il de sartre et l'animal (ainsi que le Fabericus) de Schopenhauer ? :P

Il n'y a pas l'ombre de moindre début de commencement de pet' de jeu :
Postula : l'homme est un animal comme les autres :pouicboulet:
D'où soit Sartre à raison, soit schoupi à raison, soit ils ont tous les deux raison, soit ils on tous les deux tort et de toute façons : c'est une question de point de vue
Obi-wan dit:What I told you was true... from a certain point of view. El co, you're going to find that many of the truths we cling to depend greatly on our own point of view.


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