dee2 dit:
La politique c'est du marketing aujourd'hui, on essaye de nous vendre un projet de traité européen comme une constitution qui améliorera notre quotidien, à coup de pub et de démagogie.
Ce n'est pas l'impression que j'en retire.
Pour moi, l'Europe est un processus en cours, et cette Constituion est une étape inéluctable pour continuer ce processus. C'est, j'ai l'impression, la vision que veulent nous donner les partisans du oui. Si la couleur politique des 24 autres pays avait été différente, on aurait peut-être pu avoir une autre constitution (peut-être plus au goût des partisans du non), mais le fait est que le climat européen est plus au libéralisme de droite.
A mon avis, si les précédents traités ne parlent que de sujets économiques et de plus de libertés à leur sujet, c'est normal parce que l'Europe est d'abord un idéal économique (pouvoir rivaliser économiquement avec les USA pour arrêter de se faire bouffer) et le libéralisme était et est encore à mon avis la manière la plus simple pour harmoniser l'économie des pays sans léser personne.
Ca, c'étaient pour les précédents traités.
L'arrivée de la Constitution est une avancée dans l'idéal européen, puisqu'il s'agit de la volonté de faire une Europe non seulement économique (comme c'est en train de se faire depuis les années 50), mais également politique (même armée, même position sur les affaires étrangères, etc...). Cela peut diverger avec l'idéal de certains (les Anglais, par exemple, ne veulent qu'une Europe économique...), mais je ne pense pas que cette divergence soit répandu en France.
En ce qui concerne le social, la Constitution n'a pas voulu prendre de mesures concrètes (il s'agit d'une constitution, pas de directives ou de "lois" à proprement parler), sans doute aussi parce que les divergences de point de vues entre les pays à ce sujet sont trop nombreuses. Je pense néanmoins que c'est grâce à la France que les premières parties du Traité parlent de questions sociales, en terme d'objectifs mais non de lois.
Quoi qu'il en soit, cette constitution est avant tout un outil, un cadre de travail pour les députés européens. Leur travail dépendra néanmoins énormément de la couleur politique de chaque pays. Pour ne pas entraver le processus de l'Europe (sachant que c'est principalement nos votes lors des Européennes qui compteront), je pense qu'il est improtant de voter oui.
De plus, j'ai l'impression que les partisans du non veulent voter non pour remettre en cause les précédents traités, puisque les critiques sur les passages ultra-libéraux sont issus des anciens traités. Or, je ne pense pas que Chirac ou les députés français auront le pouvoir de dire aux 24 autres de revenir sur ce qui a été approuvé au cours des 50 dernières années. Au final, le non aura comme conséquence, toujours à mon avis, d'affaiblir le pouvoir de négociation de la France, qui est encore grand dans l'Europe (je rappelle que la majeure partie des 24 autres pays trouvent cette constitution trop sociale et pas assez libérale). Je rappelle aussi que Chirac a même réussi à repousser et à obtenir la révision de la directive Bolkenstein au vues de la polémique en France. Je pense même que c'est grâce à la France que les nouvelles parties sont aussi sociales.
Si la France dit non, j'ai peur que les 24 autres pays disent "Ca suffit avec vos caprices, on va faire un truc qui nous plaira à nous tous, et si vous êtes pas d'accord, tant pis". Et puis, allez expliquer aux autres pays comment interpréter notre non?
En bref, je pense qu'à force de faire des caprices, on nous mette au piquet...