Un très bon article …
Pour en finir avec l’anti-libéralisme primaire, par Jean-Louis Labarrière
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A quoi sommes-nous donc conviés le 29 mai 2005 ? A approuver ou rejeter un “Traité établissant une Constitution pour l’Europe”, que tout le monde, n’en déplaise à certaines mauvaises langues, a pu ou peut se procurer, gratuitement de surcroît (les lecteurs de ce journal l’eurent en supplément avec la livraison du 18 octobre 2004 et ce texte se trouve aujourd’hui dans tous nos bureaux de poste !). Ce qui met aussi à mal le pseudo-argument d’un traité en forme de pavé illisible : en format tabloïd, ce traité ne dépasse pas les trente pages ! J’avoue aisément que sa lecture, comme toute lecture d’un traité constitutionnel, n’est pas des plus passionnantes.
Nul n’est forcé d’être, comme Robert Badinter, un passionné de ce genre de littérature. Mais qui a lu, in extenso, la Constitution de la Ve République ? Ou celle des Etats-Unis ? Voire celle de l’ex-URSS, “la plus démocratique du monde”, ironisait-on naguère ? Si les tenants du non (de droite ou de gauche) étaient honnêtes, voilà qui devrait déjà leur enlever deux de leurs pseudo-arguments. Voudrait-on donc que le texte de ce Traité se lise comme un roman policier ? Mais que ne le demande-t-on alors du texte des constitutions déjà existantes ! Bref, spécialistes de droit constitutionnel, à vos plumes ! Soit la question, qui agite certains esprits : oui ou non ce Traité constitutionnel aurait-il contre lui de “graver dans le marbre” les politiques libérales de droite et, pire encore, le “libéralisme” ? C’est ici qu’il faut s’entendre et, pour les partisans du oui, notamment socialistes (dont je suis), batailler fermement, sans honte et fausse pudeur, car ce combat est aussi celui contre l’hypocrisie. Malheureusement, pour nous autres Français, tenants du seul “Universel qui vaille devant l’Eternel”, donc toujours prêts à donner la leçon au monde entier en ne voyant pas plus loin que le bout de notre nez, les dés sont en quelque sorte toujours déjà pipés, comme s’est efforcée de le montrer Monique Canto-Sperber dans Les Règles de la liberté (Plon, 2003). On se souviendra ici que, dans les Tontons flingueurs, Audiard met un délicieux “On ne devrait jamais quitter Montauban” dans la bouche de Lino Ventura… “Libéral” et “libéralisme” sont ainsi devenus des gros mots, voire des injures et en tout cas des mots-repoussoirs. Tout comme la “Constitution-Giscard”.
Hier encore, Henri Emmanuelli (le 31 mars, face à Nicolas Sarkozy dans “100 minutes pour convaincre”) n’avait que ce mot à la bouche pour justifier son rejet du traité. Comme si se gargariser de ce mot était un argument ! Naguère, Laurent Fabius, aujourd’hui farouche partisan du non afin de se positionner “à gauche”, ne fut-il pas traité de “socialo-libéral”, pis encore, de “blairiste” ? Faut-il encore rappeler qu’il n’y a guère plus longtemps ce grand républicain de gauche qu’est censé avoir été Jean-Pierre Chevènement se moquait vertement de l’un des plus authentiques champions du socialisme, Michel Rocard, en se gaussant de la “fausse gauche” ou de la “gauche américaine” ? A tous ceux-là, je voudrais dire, sereinement mais fermement, qu’ils ont toujours eu “tout faux” et que, tenants d’une gauche imaginaire, nos partisans d’un “non socialiste” sont les fossoyeurs de la gauche réelle.
A trop vouloir courir en un premier temps après les communistes, puis après l’extrême gauche, ou aujourd’hui d’Attac ou d’autres associations du même type, pour ne même pas parler de José Bové et de la Confédération paysanne, le tout bien entendu afin de s’ancrer fermement à gauche, certains en ont tout simplement oublié qu’il fallait proposer un réel “projet pour aujourd’hui”. Le “grand soir”, à supposer que cela ait pu avoir un jour quelque sens, c’est fini ! Et ceux qui y rêvent encore peuvent toujours rejoindre les rangs de Lutte ouvrière. A ceux-là, même si le mot est cruel et lourd du fait que nous l’avons tristement entendu récemment en un tout autre contexte, j’ai bien envie de dire : “The game is over !”
Qu’on ne s’étonne donc pas que, dans ces conditions, depuis 1981, alors qu’elle était au pouvoir, la gauche ait perdu toutes les élections législatives et n’ait dû son retour au pouvoir, pour cinq ans seulement comme l’on sait, qu’à la suite d’une incroyable bévue de la droite alors aux affaires ! Nous n’avons pas perdu le match imperdable parce que nous n’étions pas “assez à gauche”, mais parce que nous avions perdu la confiance de nos électeurs, faute d’avoir clairement su expliquer ce qu’il était possible et souhaitable de faire dans cette économie de marché que nul “honnête homme” en possession de son bon sens ne souhaiterait rejeter. Là-aussi, “Trop, c’est trop !”.
Finissons-en donc résolument avec le double langage : la “rupture avec le capitalisme” n’a jamais été et ne sera jamais qu’une farce. Le “tournant de la rigueur” en 1983 n’a jamais été et n’aura jamais été une “parenthèse”. Allons plus loin et n’hésitons pas à être iconoclastes : le pâle appel de Lionel Jospin à voter oui lors du référendum au sujet du Traité de Maastricht en 1992 - “c’est moins un oui qu’un non au non”, piètre attitude somme toute aujourd’hui reprise par Manuel Valls pour justifier son revirement du non au oui - ne continue-t-il pas de diffuser dans une certaine partie de l’électorat sa pernicieuse onde de choc ? Et il en vaut de même du triste et pitoyable"Appel de Cochin" d’un certain Jacques Chirac s’en prenant au “parti de l’étranger”, tout comme des rotomondades d’un Lionel Jospin, tout nouveau premier ministre en 1997, au sujet d’Amsterdam, Malheureusement, ces “banalités de base”, nous autres socialistes les oublions trop souvent et, malgré les louables"je fais ce que dis et je dis ce que je fais" , nous sombrons corps et âme dans le double langage, dépités que certains sont, comme vient de le redire Jacques Généreux dans ces mêmes colonnes (Le Monde du 30 mars 2005) de ne pouvoir présenter aux Français un “projet socialiste”. En rupture avec le capitalisme, il va de soi.
T’as oublié la deuxième partie du texte! Comme c’est dommage parce qu’elle est vraiment intéressante, la voilà :
Qu’on m’explique donc et qu’on explique au “peuple de gauche”, et plus généralement aux Français, ce que cela pourrait bien signifier ! En quoi donc la fameuse “concurrence libre et non faussée” (voir art. III-161, mais aussi, pour les oublieux, l’art. III-166 : “Les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt économique général ou présentant le caractère d’un monopole fiscal sont soumises aux dispositions de la Constitution, notamment aux règles de la concurrence, dans la mesure où l’application de ces dispositions ne fait pas échec à l’accomplissment en droit ou en fait de la mission particulière qui leur a été impartie”) ou le “principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre” (art. III-177, mais la phrase est récurrente) seraient-ils contraires aux “valeurs de gauche” ? A la vérité, il semble bien que ce soit le mot “libre” qui fasse peur. Voyez en ce sens le même entretien avec Jacques Généreux : “On obtient d’accoler ‘équitable’ au mot commerce, mais, dans la Constitution, cela devient ‘commerce libre et équitable’. Nous plaidons pour une économie sociale de marché, et cela devient ‘économie sociale dans un marché libre et compétitif’.”
Aurions-nous oublié ce juste mot de Lionel Jospin : “oui à l’économie de marché, non à la société de marché” ? Souhaiterions-nous donc vivre à Cuba ou pleurerons-nous sans fin le jour où le drapeau rouge disparut enfin du Kremlin ? Car ce jour ne fut pas celui de la victoire définitive du capitalisme contre le communisme, comme on le dit trop souvent, à droite, en songeant au combat des forces du bien contre le mal cher à Reagan ou à W. Bush, mais seulement celui de la fin d’une illusion. De grâce, qu’on ne confonde donc pas l’économie de marché, la seule réelle, avec les outrances des ultralibéraux, ultramontains et autres conservateurs ! Comme l’a si bien dit un jour Tony Blair s’exprimant en notre Assemblée, “il n’y a pas d’économie de droite ou de gauche, il y a de la bonne et de la mauvaise économie”, ce qui doit s’entendre comme signifiant que c’est aux politiques de faire de la bonne politique !
Le drame de la France, c’est que ces illusions et confusions ne sont pas seulement celles d’une gauche qui se croit de gauche parce qu’elle demande"toujours plus", pour reprendre le titre d’un livre à succès, ou parce qu’elle fait profession de foi d’un détestable “résistantialisme” de façade, mais qu’elles sont très largement partagées par nombre de nos compatriotes. En un mot, l’Europe ou le “machin” n’existeraient que pour mettre à mal la “grandeur de la France” et sa mission salvatrice. Notre magnifique modèle serait en danger ! Mais balayons donc devant notre porte et demandons-nous, une bonne fois, sans détourner ses propos, pourquoi le président Mitterrand avait-il pu, dépité, dire un jour, en substance, “en matière de chômage, nous avons à peu près tout essayé”. Que nous ayons, en France, lamentablement échoué depuis trente ans dans nos politiques en faveur de l’emploi, est-ce donc là la faute du libéralisme et de l’Europe ? Pour reprendre une expression qu’affectionne Daniel Cohn-Bendit dans ses prises de parole : “faut arrêter” ! Ressaisissons-nous, surtout à gauche, et voyons les choses telles qu’elles sont, et non telles que certains voudraient qu’elles soient : ce Traité n’est pas plus ignoble que ceux qui l’ont précédé et ses titres I et II traduisent de réelles avancées démocratiques et sociales : la Charte, ce n’est pas rien tout de même ! C’est bien pourquoi la CES, dont quelques faisans font mine d’oublier jusqu’à ce que cela signifie - Confédération européenne des syndicats, pas rien, non ? -, a appelé à voter oui. Reste, certes, le titre III, le plus long et le plus indigeste, mais comme chacun le sait, ou devrait le savoir, cette fameuse troisième partie ne fait guère que reprendre les traités antérieurs. Alors, où est le problème ? Sauf à penser que nos Pères fondateurs du Traité de Rome se soient trompés du tout au tout, je ne le vois pas. Ou plutôt, je ne le vois que trop bien : au nom d’une pseudo-“résistance” à l’air ambiant, il faudrait bouter l’économie de marché, qui, rappelons-le, ne saurait être que libre, hors de France et de Navarre !
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Jean-Louis Labarrière est chercheur au CNRS - Centre Louis-Gernet.
O'Cédar dit:Quelqu'un a regardé notre Chichi national hier?Moi j'ai regardé l'émission... j'étais pas chaud au début, et puis finalement c'était pas si mal... C'est vrai que l'organisation de l'émission était pourrie, les questions des "jeunes" pas souvent intéressantes (beaucoup de "ben, oui, mais moi je suis pas assez payé", "et concrètement, ça va changer quoi?", etc.), mais ça n'a fait qu'amplifier le charisme du Chichi... Sans déconner, je suis rarement d'accord avec ses idées, mais il faut reconnaître que c'est un sacré orateur... En l'occurence, j'ai trouvé qu'il n'y mettait pas uniquement la forme, et que le fond n'était pas inintéressant (même si c'est pas allé bien loin, vu le niveau de l'auditoire...
ça a donné quoi??

Ce texte est accepté (ou va l'être) par les 24 autres pays européens, qui sont quand même leaders mondiaux en matière sociale, je pense (même si tout n'est pas parfait). C'est bien beau de croire ici qu'un refus des Français sera perçu comme une forme de courage, de vent de révolte idéaliste, mais je suis certain que ça ne serait considéré que comme du snobisme... En gros : qui sommes-nous pour rejeter un texte qui convient à tous les autres? Sommes-nous les seuls à nous préoccuper des questions sociales et politiques?

De là, je suis certain que Chirac a raison lorsqu'il dit que le Non n'empêcherait pas la Traité d'être signé... Il isolerait juste la France et l'affaiblirait au sein de l'Europe, ce qui serait très mauvais pour nous...

Mattintheweb dit:En gros : qui sommes-nous pour rejeter un texte qui convient à tous les autres? Sommes-nous les seuls à nous préoccuper des questions sociales et politiques?
Et le plus drole, c'est que le texte a ete ecrit par des francais. Bref, les francais seraient les seuls a rejeter un texte qu'ils ont eux meme ecrit.
Enfin bon, moi dans les deux cas je suis content:
si c'est oui, c'est tant mieux pour les europeens, qui ont bien besoin de ca pour l'avenir.
si c'est non, ben c'est pas plus mal, car ca permettrait de retablir l'equilibre en matiere de connerie politique avec les US, ca affaiblirai l'europe (donc ca nous renforcerai) et ca ferais passer un peu mieux la pillule d'etre gouverne par un abruti pendant encore 3 ans 1/2 !
Cet après midi, on va réunir (chez Drax) un petit groupe d’une quinzaine de toulousains afin de débattre du sujet.
Au préalable, chacun aura lu le projet de constitution (ou parcouru)
L’idée est de recenser les éléments qui feraient voter OUI ou NON.
Je vais défendre le OUI.
J’ai préparé mon argumentaire :
1/ En préambule : quels sont les objectifs et la cible d’une Union Européenne
(n’y a t-il pas plusieurs conceptions de l’europe ? Laquelle est viable ?)
2/ Quels avantages d’avoir une constitution par rapport aux traités en vigueur aujourd’hui (quels inconveniants de rester sur les bases du traité de Nice)
3/ Pourquoi cette première constitution n’établit pas une Europe sociale mais économique et pourquoi n’impose t-elle pas de critère de convergence ?
4/ Dans cette constitution, quels sont les changements fondamentaux ?
5/ Imaginons les impactes sur l’économie française (inflation, pouvoir d’achat, salaires, taxes, impôts,…)
6/ (Comparons) Est-ce que la constitution américaine est un frein ou un avantage au développement économique des USA ? Quelles sont les simulitudes avec la constitution européenne ?
7/ Quels types de politique propose de voter NON et pourquoi ? (leurs raisons, objectifs… : avez-vous des choses en commun avec eux ?)
Wasabi dit:Mattintheweb dit:En gros : qui sommes-nous pour rejeter un texte qui convient à tous les autres? Sommes-nous les seuls à nous préoccuper des questions sociales et politiques?
Et le plus drole, c'est que le texte a ete ecrit par des francais. Bref, les francais seraient les seuls a rejeter un texte qu'ils ont eux meme ecrit.
moi j'ai rien écrit du tout dans cette constitution



c'est pas parce que c'est giscard qui est à l'origine de ce texte qu'on doit dire oui aveuglément. Ce patriotisme acharné surtout quand il s'agit de l'europe est déplacé.
Les partisans du oui à la constitution usent comme argument que seule la France serait par sa population contre et que cela l’isolerait des 24 autres pays
Question : d’où vient cette “information” que les 24 autres pays sont partisans du oui. Et quand je parle de pays je signifie peuple et non gouvernants. On sait par exemple qu’en France le gouvernement n’est pas représentatif du peuple (voir les dernières élections) ?
Sur 25 pays, seuls 10 vont consulter la population. On peut donc penser que 15 vont adopter d’emblée la constitution. Cela est loin de signifier que la population de ces 15 pays sont pour.
A titre indicatif voir une confirmation de cela http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/ebs/ebs214_fr_first.pdf
L’Espagne a voté massivement pour la constitution, diront les partisans du oui ! En fait 76% de 42% des électeurs seulement (c’est l’abstention qui l’a emporté).
Sur ce point, je note que pour adopter la constitution il suffit au niveau d’un pays d’une majorité d’une minorité de votants mais qu’une fois ratifiée il faudra pour la modifier qu’absolument tous les pays sans exception acceptent la modification. Si ça ce n’est pas du verrouillage, alors c’est quoi ?
Maintenant, dire que les Français ont rédigé la constitution ! Qui a mandaté M. Giscard d’Estaing (membre de l’Académie Française !) pour cette rédaction ? Pas moi, c’est sûr et certainement pas le peuple français.
Enfin, cette constitution, ça me rappelle ces chefs d’entreprise ou du personnel qui veulent vous faire signer un contrat d’embauche de plusieurs pages en cinq minutes sur un coin de table en vous disant que tout est bon dedans et que ça correspond à votre attente mais que d’autre part si vous ne la signez pas tout de suite c’est que vous faites du mauvais esprit ! (la culpabilisation est un outil chez ces gens là)
C’est logique cette constitution a été rédigé par des nantis, possédant les entreprises par le biais de la bourse (jeu moderne très dangereux et que l’on a mis, dans les mains de monsieur tout le monde pour anéantir ses véléités)
Bref pas assez de temps pour analyser cette constitution rédigée “en secret” entraîne forcément de la suspicion mais cela ne veut pas dire que les Français sont contre l’Europe, simplement ils ne donnent pas un sauf conduit à n’importe qui, fut il un éminent membre de l’Académie française.
Ah si une dernière chose, on nous cite les Etats Unis d’Amérique … rappelons nous les dernières élections. Bush est encore au pouvoir et une bonne moitié de cet ensemble d’états doit participer à l’effort de guerre en Irak contre sa volonté.
Sommes nous prêt à participer à une guerre décidée au sommet de l’Europe ! Il y a des bornes à l’aliénation qu’il ne faut pas dépasser (c’est ça aussi la Liberté de 1789)
Philippe
abraxar dit:c'est pas parce que c'est giscard qui est à l'origine de ce texte qu'on doit dire oui aveuglément. Ce patriotisme acharné surtout quand il s'agit de l'europe est déplacé.
Tu as raison, mais lorsqu'Emmanuelli fait campagne contre "la constitution de Giscard", tu dois reconnaître qu'il y a une certaine malhonnêteté intellectuelle de sa part.
On ne vote pas pour ou contre Giscard. On vote pour ou contre une constitution.
Damon dit:Bref pas assez de temps pour analyser cette constitution rédigée "en secret" entraîne forcément de la suspicion
En secret ? tu ne dois pas beaucoup lire la presse, ça fait des mois et des mois qu'on pouvait lire des articles sur la génèse de cette constitution. Ensuite, elle est disponible depuis suffisamment de temps, il ne faut pas raconter n'importe quoi.
Damon dit:Sommes nous prêt à participer à une guerre décidée au sommet de l'Europe ! Il y a des bornes à l'aliénation qu'il ne faut pas dépasser (c'est ça aussi la Liberté de 1789)
On a même pas été capables de tomber d'accord sur une position commune sur l'Irak, alors déclarer une guerre ... A contrario, s'il pouvait être plus difficile à l'Italie, l'Espagne et la GB pour ne citer qu'eux, d'envoyer des troupes dans une guerre illégitime, ce serait pas mal.
Damon dit:C'est logique cette constitution a été rédigé par des nantis, possédant les entreprises par le biais de la bourse (jeu moderne très dangereux et que l'on a mis, dans les mains de monsieur tout le monde pour anéantir ses véléités)
C'est sûr que si tu pars avec des postulats pareil, c'est pas la peine.
Richard dit:Cet après midi, on va réunir (chez Drax) un petit groupe d'une quinzaine de toulousains afin de débattre du sujet.?
Je regrette d'avoir quitté le sud ouest pour la grisaille parisienne. Je trouve que c'est une excellente initiative. Bravo.
Je suis très indécise sur ce vote. J’ai commencé à lire le texte et certains articles (force européenne et OTAN, par ex) me font pencher pour le non; d’autres me donnent envie de voter oui (interdiction de la peine de mort, référence au plein emploi) de même qu’un certain pragmatisme: obtiendra-t-on plus social avec un autre traité?
Mais je me rends compte que si lire m’éclaire un peu, je n’ai pas la formation juridique et législative nécessaire pour en comprendre tous les tenants et aboutissants. Je n’ai jamais lu la constitution française donc je ne peux comparer les avantages et inconvénients de ce traité par rapport à ce qui fonde notre république.
Par ailleurs, j’ai du mal à saisir quelles conséquences concrètes peuvent avoir les articles -forcément généraux si on ne veut pas avoir un texte aussi lourd que l’Encyclopedia universalis- sur notre future vie quotidienne.
Et j’entends beaucoup dire que ce traité est extrèmement libéral, mais j’ai du mal à voir précisément en quoi et notamment par rapport aux textes qui régissent l’Union actuellement.
Je vais donc continuer à lire mon petit traité et j’ai vu que Le Monde posait pendant 40 jours une question sur un point du texte. Ca pourrait m’aider parce que la majorité des débats qu’on entend ou lit émanent de politiques et non de spécialistes (juristes, légalistes…). Et je veux absolument voter pour un traité et non pour tel politique, tel parti, pour la place de la France dans l’UE. Tout cela, je m’en f… Je trouve que cela parasite le débat.
Voilà… désolée pour la longueur et la confusion.
Vinz dit:T'as oublié la deuxième partie du texte! Comme c'est dommage parce qu'elle est vraiment intéressante, la voilà (...)
Oups

merci à toi !
Flodeg dit:Je suis très indécise sur ce vote. J'ai commencé à lire le texte et certains articles (force européenne et OTAN, par ex) me font pencher pour le non;
Moi perso ce point m'a fait hurler, mais je pense qu'en matière de défense, l'Europe ne doit pas aller plus vite que la musique. La CED était une idée formidable, mais elle est arrivée beaucoup trop tot (et c'est encore la France qui a tout fait foirer ...)
Flodeg dit:Mais je me rends compte que si lire m'éclaire un peu, je n'ai pas la formation juridique et législative nécessaire pour en comprendre tous les tenants et aboutissants. Je n'ai jamais lu la constitution française donc je ne peux comparer les avantages et inconvénients de ce traité par rapport à ce qui fonde notre république.
Ne t'inquiète pas, on ne l'a pas non plus. Et Emanuelli moins que les autres

Flodeg dit:Et j'entends beaucoup dire que ce traité est extrèmement libéral, mais j'ai du mal à voir précisément en quoi et notamment par rapport aux textes qui régissent l'Union actuellement.
C'est ça l'escroquerie des partisans du non. L'Europe est protectionniste, l'a tj été, et comme les US, elle n'est libérale que quand ça l'arrange.
Flodeg dit:
Je vais donc continuer à lire mon petit traité et j'ai vu que Le Monde posait pendant 40 jours une question sur un point du texte. Ca pourrait m'aider parce que la majorité des débats qu'on entend ou lit émanent de politiques et non de spécialistes (juristes, légalistes...). Et je veux absolument voter pour un traité et non pour tel politique, tel parti, pour la place de la France dans l'UE. Tout cela, je m'en f... Je trouve que cela parasite le débat.
Voilà... désolée pour la longueur et la confusion.
Excellente attitude, ne t'excuse pas (et vote oui .

Un très bon article ...
Pour en finir avec l'anti-libéralisme primaire, par Jean-Louis Labarrière
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Quel interet à cet article du Monde ? J'ai l'impression d'en avoir lu des centaines comme celui-là. Je résume : il n'y a qu'une réponse, c'est "oui", elle est évidente, nette, sans discussion possible.
Penser voter "non" ou inciter à voter "non" est du cryptocommunisme, de l'imbécilité ou de l'escroquerie intellectuelle pure et simple.
Qui est l'escroc ?
A la vérité, il semble bien que ce soit le mot "libre" qui fasse peur. Voyez en ce sens le même entretien avec Jacques Généreux : "On obtient d'accoler 'équitable' au mot commerce, mais, dans la Constitution, cela devient 'commerce libre et équitable'. Nous plaidons pour une économie sociale de marché, et cela devient 'économie sociale dans un marché libre et compétitif'."
De qui se moque-t-on ?
Je n'ai pas envie de réécrire ce que j'ai déjà écrit plusieurs fois ici.
Oui monsieur le "journaliste", on ne peut pas être de gauche ET pour que l'éducation nationale, les services de santé et la protection sociale ne soit plus dans le giron de l'état ou au minimum ne soit plus fermement régulé et non indexé à des profits. Blair est du labour mais pas de gauche. Lamy est socialiste mais pas de gauche.... et ce "journaliste" pas plus de gauche que ces deux olibrius.
Nier que ce traité est libéral ou ramener cela à un problème de mot est aussi stupide que de le rejeter pour cette simple raison.
Mais juxtaposer des principes humanistes à un cadre permettant une politique économique ultra-libérale (donc essayer d'appliquer un modèle libérale à tout ou presque) est contradictoire et fait de ce traité un ensemble de bric et de broc sur lequel je ne poserais même pas une plume. Il l'écrit sans le voir : ce traité est un compromis de demandes contradictoires mais sans que rien ne permette de régler les éventuels conflits.
Au lieu de relever cette contradicition, ce "journaliste" avance comme explication que le mot "libre" fait peur : c'est n'importe quoi (en passant la concurrence non faussée est une garantie pour tous dans le sens où elle empêche les monopoles) (et en repassant ce n'est pas le mot qui fait peur, mais le chomage et la misère dans le cas d'un service public et d'une solidarité en ruine).
"- Libre !
- Mon Dieu j'ai peur !"
Pour qui nous prend-t-on ?
Aujou'd'hui, 56% des francais seraient des abrutis, des gauchistes du néolitique ou des bonimenteurs. Voilà ce que dit ce "journaliste". Tout le reste c'est digne d'une copie de 3ème sur les traités européens.
Je pense qu'il n'y a pas mieux que ces articles prétentieux et crétins pour que le "non" grapille encore quelques points. Ce "journaliste" comme tant d'autres dans la presse écrite ou à la télévision devraient tout de même se demander si leur explication du choix du "non" n'est pas "un peu courte" et surtout devraient témoigner à ce choix citoyen un peu plus de respect. Pour cela, il devrait éviter de caractériser ce choix aux petites phrases de De Villiers et à la verve de Laguillier et être capables eux-mêmes de remettre en cause leurs certitudes.
Et une autre tartine, une! Et une sacrée celle-là!
Euh, là, je me permets d’intervenir, parce que y’a pas mal de trucs dit qui me hérissent, et principalement, et j’en suis désolé Damon, ton discours sur le ton “tous pourris! On nous cache tout on nous dit rien, etc…”.
Y’a aussi abraxar qui pense qu’on dit que la Constitution a été rédigée par les Français uniquement parce que c’est Giscard qui l’a rédigé et compilée. En fait, il faut savoir que la Constitution est principalement française : de nombreux politiques français, notamment de nombreux socialistes (rappelez-vous les dernières élections européennes), ont participé à cette Constitution. La France ayant un rôle majeur et moteur dans l’Europe, de nombreuses avancées du Traité ont été proposées par les politiciens français, qui ont dû certes faire de nombreux compromis par rapport aux visions des autres pays. Je tiens à préciser que je me suis rendu compte (notamment après avoir lu le Courrier International sur les raisons du non dans les autres pays européens) que la plupart des autres pays trouvent cette constitution pas assez libérale, trop sociale… Beaucoup de pays aynt choisis la voie parlementaire vont néanmoins l’accepter, parce qu’ils savent que les négociations ont été vraiment dures, et qu’ils peuvent grosso modo y trouver leur compte (de même que les gens d’extrême gauche ne se sont pas exilés après l’élection de Chirac : ça les fait chier, mais ils savent qu’ils peuvent toujours tirer la sonnette d’alarme s’il va trop loin)
Pour Damon, je me permets de reprendre point par point ton discours :
Les partisans du oui à la constitution usent comme argument que seule la France serait par sa population contre et que cela l’isolerait des 24 autres pays
Question : d’où vient cette “information” que les 24 autres pays sont partisans du oui. Et quand je parle de pays je signifie peuple et non gouvernants.
Cette constitution n’étant qu’un énorme compromis à 25, je t’assure qu’aucun pays (que ce soit le gouvernement ou le peuple) n’adhère complètement à cette Constitution. Aucun. Les deux gouvernements qui y adhèrent le plus sont sans doute la France et l’Allemagne, étant donné leur immense implication dans ce traité. Je pense que la position du peuple français est fortement liée au fait que la France a un rôle central dans l’Europe : on doit être le seul peuple à penser qu’on peut obtenir mieux! Mais, je le répète, la France a déjà joué un rôle majeur dans l’élaboration de ce traité. Si renégociations il y a, sans nul doute qu’on aura moins le pouvoir de dire “on aimerait un peu plus de ça et un peu moins de ça”. Les autres diraient sans doute à nos politiques “vous nous avez déjà proposé un truc que votre population a refusé. A quoi ça nous servirait de vous écouter cette fois?”. (je schématise, hein…)
On sait par exemple qu’en France le gouvernement n’est pas représentatif du peuple (voir les dernières élections) ?
Effectivement, la France est principalement de gauche (depuis toujours) et Chirac est de droite. Néanmoins, en France, que ce soit à droite ou à gauche (plus majoritairement à gauche quand même), la plupart des fançais sont très attachés à notre système de protection sociale. En Angleterre, leur gouvernement est à gauche, mais ils sont quand même pour un ultra-libéralisme (et trouvent abberrant, par exemple, un système de sécurité sociale, qui affaiblirait selon eux l’économie de leur pays). Néanmoins, sur les 25 pays de l’Union, 18 sont de droites (dont la France, il est vrai) et 7 de gauche (dont l’Angleterre). Estimons nous heureux qu’ils soient moins capricieux que nous! (je le rappelle, la plupart des autres pays trouvent la constitution trop sociale!)
Sur ce point, je note que pour adopter la constitution il suffit au niveau d’un pays d’une majorité d’une minorité de votants mais qu’une fois ratifiée il faudra pour la modifier qu’absolument tous les pays sans exception acceptent la modification. Si ça ce n’est pas du verrouillage, alors c’est quoi ?
D’une part, je vois pas vraiment contre quoi tu t’insurges : une proposition est faite. On demande aux pays s’ils sont d’accord. Si seulement une minorité vote, tant pis pour eux (si quand tes amis te demandent si tu préfères manger chinois ou italien, tu ne réponds pas, tu n’as pas à te plaindre derrière s’ils ont choisi italien et tant pis si le risotto n’est pas fameux!), ils avaient l’occasion et le pouvoir de voter. Là, on peut donc considérer que l’Espagne est d’accord (l’abstention, c’est dire je m’en fous! Tu peux toujours essayer de faire passer un autre message derrière, c’est toujours ce message qui sera compris).
Ensuite, tu pars sur le fait que pour modifier la constitution, il faut l’unanimité… Encore heureux! On a demandé aux peuples de dire s’ils étaient d’accord ou non. Si après on change la proposition, encore heureux qu’on ait le droit de dire non. Ca ne s’appelle pas du verrouillage, ça s’appelle pour moi “ne pas imposer sa loi aux autres”. Ensuite, il y a toujours moyen de négocier… (un peu comme si, dans mon exemple, tu avais accepté italien, puis qu’on t’avait dit “au fait, après l’italien, on va voir Winnie l’ourson au ciné!” Tu n’as pas à l’accepter sans fermer ta gueule. Mais peut-être que si tu te rends compte que tes amis en ont vraiment envie, tu accepteras de bonne grâce…)
Maintenant, dire que les Français ont rédigé la constitution ! Qui a mandaté M. Giscard d’Estaing (membre de l’Académie Française !) pour cette rédaction ? Pas moi, c’est sûr et certainement pas le peuple français.
Je le répète, les idées ne sont pas principalement de Giscard! Il n’a pas écrit ça tout seul dans sa chambre en écoutant du Marilyn Manson comme le ferait un lycéen qui rédigerait un devoir pour l’école! C’est celui qui a synthétisé les aboutissements des négociations et a rédigé ça en un truc qu’il voulait sans ambiguités.
Enfin, cette constitution, ça me rappelle ces chefs d’entreprise ou du personnel qui veulent vous faire signer un contrat d’embauche de plusieurs pages en cinq minutes sur un coin de table en vous disant que tout est bon dedans et que ça correspond à votre attente mais que d’autre part si vous ne la signez pas tout de suite c’est que vous faites du mauvais esprit ! (la culpabilisation est un outil chez ces gens là)
Euh, là, je pense que l’analogie est mauvaise. D’une part, la Constitution n’est clairement pas de notre compétence. Y a plein d’articles qui concernent l’organisation interne qui nous sont complètement incompréhensibles. A mon avis, ils n’auraient pas du nous demander notre avis (la preuve, le nombre de gens qui font à tort un mauvais procès d’intention). Mais s’ils nous l’avaient pas demandé, les suspicieux dans ton genre auraient probablement crié au scandale et ce seraient dit “s’ils nous consultent même pas, c’est qu’ils nous cachent quelque chose!”. Ca aurait le bordel en France comme tu pourrais même pas imaginer! Là, ils nous y donnent accès et nous demandent notre avis. Je vois pas où est la pression, puisqu’on a eu une dizaine de mois pour la lire cette constitution, et que des tas de gens (journalistes, politiciens, etc…) ne demandent qu’à nous l’expliquer point par point.
Quant à ton analogie, je pense effectivement que dès qu’on ne te donne pas le détail exact d’un contenu et que tu imagines alors que c’est forcément mauvais, alors oui c’est faire du mauvais esprit (mais pas la peine de culpabiliser pour ça

C’est logique cette constitution a été rédigé par des nantis, possédant les entreprises par le biais de la bourse (jeu moderne très dangereux et que l’on a mis, dans les mains de monsieur tout le monde pour anéantir ses véléités)
Alors, là, pour moi, c’est le pompon!
Oui, les politiciens sont souvent logés à une meilleure enseigne que nous. Je ne vois pas où est le mal. Avec ce mode de pensée, un politicien doit forcément faire voeu de pauvreté pour que les gens se sentent proche de lui? Et si un gars “simple” comme Olivier Besancenot arrivait à l’Elysée, tu crois qu’il faudrait combien de temps aux gens avant de croire qu’il a perdu le contact avec la plèbe?
Ensuite, tu dis qu’ils possèdent tous plein d’entreprises. Là, ça devient n’imprte quoi! En france, on a la chance que, contrairement aux Etats-Unis, nos politiciens n’ont rien à voir avec le monde de l’entreprise!
Et puis, je te le rappelle, la Constitution a été approuvée par la CES (la Confédération Européenne des Syndicats). Faut arrêter d’avoir des a priori négatifs sur les gens qui nous gouvernent juste à cause de clichés ultra-simplistes! (désolé, je m’emporte un peu

Bon, pour essayer de te voir revoir ta vision noire du monde politique, pense au fait que nos médias ne laissent rien passer. Si vraiment un politicien était actionnaire majoritaire dans une société, je pense que le Canard enchaîné et autres feraient un tel barouf que le politicien sauterait aussi sec (Gaymard a bien sauté juste pour un appart’ trop grand).
Ah si une dernière chose, on nous cite les Etats Unis d’Amérique … rappelons nous les dernières élections. Bush est encore au pouvoir et une bonne moitié de cet ensemble d’états doit participer à l’effort de guerre en Irak contre sa volonté.
Sommes nous prêt à participer à une guerre décidée au sommet de l’Europe ! Il y a des bornes à l’aliénation qu’il ne faut pas dépasser (c’est ça aussi la Liberté de 1789)
Pour la guerre en Irak, tu dois être au courant, mais les opinions publiques qui avaient été bernées ont eu le temps de se réveiller. Si on devait voter maintenant une intervention armée en Irak, ce serait non, et comme le dit Leonidas300, ce serait pas plus mal si ca entravait les interventions des pays européens qui y interviennent.
Si ensuite tu as peur que ton pays soit engagé dans une guerre qu’il n’a pas choisi, et je ne peux que que te dire ceci : le pendant de la démocratie est la vie en communauté. Si la majorité des gens de ton pays ne sont pas d’accord avec toi, c’est malheureusement les plus nombreux qui l’emportent. D’où ûn intérêt de voter oui à cette constitution : cette constitutiton donne encore plus de poids à la France dans les décisions. Si tu veux que tes opinions comptent plus, c’est un bon moyen.
Bon, je ne pense pas que grand monde va s’enfiler cette tartine, mais ça fait du bien!
Et le temps d’écrire ma tartine, d’autres interventions m’ont fait réagir, mais je vous épargne, car je vais manger (puis probablement, jouer!)
Vinz dit:
...Bon, je ne pense pas que grand monde va s'enfiler cette tartine, mais ça fait du bien!
Ben j'ai lu. Mais j'avous avoir eu du mal à vraiment m'intéresser après avoir lu cela :
Estimons nous heureux qu'ils soient moins capricieux que nous! (je le rappelle, la plupart des autres pays trouvent la constitution trop sociale!)
Ca m'a fait penser à l'article du monde, précedemment critiqué. N'est-il pas possible de cesser de juger tout une masse de personnes ? Que tu penses qu'une bonne partie des électeurs se trompent est une chose, mais pourquoi serait-il "capricieux" ? Pourquoi abaisser leurs opinions (diverses) à un réflexe émotif de nouveau-né, qui plus est négatif ?
Flodeg dit:obtiendra-t-on plus social avec un autre traité?Voilà pour moi l'erreur principale des Français : croire que si on vote Non, toute l'Europe va reconnaître notre sagesse et bloquer ce traité... Je pense au contraire que les 24 autres pays ne se priveront pas de ce texte pour nous, et que la France se retrouvera donc sur la touche. Sans aucun poids dans les décisions de l'Europe et pourtant soumis à ses réglementations (comme actuellement...), la France pourra dire adieu à la plupart des aides auxquelles elle a droit aujourd'hui, notamment en terme d'agriculture, de social, etc.
Quant à la volonté de "plus de social", elle est légitime, mais je pense qu'il faut savoir être réaliste et patient : je me répète peut-être, mais à mon avis on ne trouve pas dans le monde de politiques sociales plus avancées qu'en Europe (sinon où? en Asie? en Afrique? aux EU? peut-être au Canada ou en Australie, je ne sais pas, mais bon...


Mattintheweb dit:Flodeg dit:obtiendra-t-on plus social avec un autre traité?Voilà pour moi l'erreur principale des Français : croire que si on vote Non, toute l'Europe va reconnaître notre sagesse et bloquer ce traité...
Mais c'est énervant à la fin ! Pourquoi ridiculiser une position ... "l'Europe va reconnaître notre sagesse" : n'importe quoi ! On dirait vraiment que tu penses que la France c'est 56% de débiles qui vont voter non !
Je pense au contraire que les 24 autres pays ne se priveront pas de ce texte pour nous, et que la France se retrouvera donc sur la touche.
Moi je pense que l'on ferait mieux de parler de ce qu'on connait : l'europe aujourd'hui et le traité. Le reste c'est de la fiction.
Quant à la volonté de "plus de social", elle est légitime, mais je pense qu'il faut savoir être réaliste
Ce que tu sembles oublier c'est que beaucoup de gens avec des opinions tres différentes s'estiment réalistes


Flodeg dit:
Et j'entends beaucoup dire que ce traité est extrèmement libéral, mais j'ai du mal à voir précisément en quoi et notamment par rapport aux textes qui régissent l'Union actuellement.
Il est comme les précédents. Si le libéralisme ne t'insupporte pas aujourd'hui, il ne t'insuportera à mon humble avis pas plus avec ce traité : en tout cas je ne vois rien qui change sur ce point.
Flodeg dit:
Je vais donc continuer à lire mon petit traité et j'ai vu que Le Monde posait pendant 40 jours une question sur un point du texte. Ca pourrait m'aider parce que la majorité des débats qu'on entend ou lit émanent de politiques et non de spécialistes (juristes, légalistes...). Et je veux absolument voter pour un traité et non pour tel politique, tel parti, pour la place de la France dans l'UE. Tout cela, je m'en f... Je trouve que cela parasite le débat.
Disons que Le Monde, en terme d'objectivité, c'est pas ce qui se fait de mieux à mon avis sur cette question. Ils mènent campagne pour le "oui". Je te conseillerait de prendre un canard pour le "oui" (Le Monde) et un pour le "non" (si tu en trouves, je ne sais même pas s'il y en a) ou de trainer sur le web ou de lire tout ce post qui est de très bonne tenu je trouve.