[Politique] De la merde dans la bouche

bigsam dit:Quant à la remise en cause de la laïcité de l'enseignement, là je t'avoue que je ne vois pas.

Je vais sans doute un peu loin mais je peux quand même m'expliquer. Sarkozy me donne l'impression de regretter implicitement que le bien et le mal ne puissent être enseignés à l'école (ce qui est faux, même si ça ne se fera pas de façon directe) parce que ces valeurs sont propres à la foi religieuse (ce qui est faux aussi). En ce sens, il regrette donc que l'éducation ne puisse plus se faire dans le cadre d'un enseignement religieux. Je reconnais qu'il s'agit là d'interprétations et d'extrapolations.
EDIT : en fait, je retire carrément le passage, qui se voulait humoristique, mais qui est un peu lourd :pouicboulet:
bigsam dit:dans son rôle de chef d'état laïc, Sarkozy devrait s'imposer une réserve et ne pas exprimer son catholicisme.


En revanche, ça, ça ne me gêne pas plus que ça, tant que c'est pleinement assumé en tant que tel, et que cela ne sert pas de justification à des décisions politiques.
bigsam dit:Honnêtement, et en bon athée que je suis, j'ai un peu du mal à lier directement ça :
Nicolas Sarkozy dit:"Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance."

et ça
grolapinos dit:Nicolas Sarkozy tient un discours où il semble remettre en cause la séparation de l'église et de l'état et la laïcité de l'enseignement public

...


je crois qu'il faut plutôt lire l'intégralité du discours de Latran pour saisir ce qu'on veut dire lorsqu'on évoque cet aspect de la séparation entre Etat et Eglise.
extrait :
La France a beaucoup changé. Les citoyens français ont des convictions plus diverses qu'autrefois. Dès lors la laïcité s'affirme comme une nécessité et oserais-je le dire, une chance. Elle est devenue une condition de la paix civile. Et c'est pourquoi le peuple français a été aussi ardent pour défendre la liberté scolaire que pour souhaiter l'interdiction des signes ostentatoires à l'école.
Cela étant, la laïcité ne saurait être la négation du passé. La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû. Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture, contre ce mélange d'histoire, de patrimoine, d'art et de traditions populaires, qui imprègne si profondément notre manière de vivre et de penser. Arracher la racine, c'est perdre la signification, c'est affaiblir le ciment de l'identité nationale, c'est dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire. C'est pourquoi nous devons tenir ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité, enfin parvenue à maturité. Voilà le sens de la démarche que j'ai voulu accomplir ce soir à Saint-Jean de Latran.

...
Or, longtemps la République laïque a sous-estimé l'importance de l'aspiration spirituelle. Même après le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège, elle s'est montrée plus méfiante que bienveillante à l'égard des cultes. Chaque fois qu'elle a fait un pas vers les religions, qu'il s'agisse de la reconnaissance des associations diocésaines, de la question scolaire, des congrégations, elle a donné le sentiment qu'elle agissait, allez, parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Ce n'est qu'en 2002 qu'elle a accepté le principe d'un dialogue institutionnel régulier avec l'Eglise catholique. Qu'il me soit également permis de rappeler les critiques virulentes et injustes dont j'ai été l'objet au moment de la création du Conseil français du culte musulman. Aujourd'hui encore, la République maintient les congrégations sous une forme de tutelle, refusant de reconnaître un caractère cultuel à l'action caritative, en répugnant à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d'enseignement supérieur catholique, en n'accordant aucune valeur aux diplômes de théologie, considérant qu'elle ne doit pas s'intéresser à la formation des ministres du culte.

le lien vers le discours intégral :arrow:
qui m'a personnellement laissée sur le c**, au même titre que certaines envolées du discours de Dakar ou des récents voeux présidentiels.
on aurait tort, je pense, de ne les analyser que comme des discours d'opportunités diplomatiques.
grolapinos dit:
Pour éviter de déplacer le débat, je retire le terme sophisme.

Tope là !
Développons.
Nicolas Sarkozy tient un discours où il semble remettre en cause la séparation de l'église et de l'état et la laïcité de l'enseignement public ; merci de tenir compte du "semble" avant de répondre : non, il ne le fait pas directement, mais il est cependant pleinement conscient que c'est là l'effet produit. De ce fait, c'est bel et bien ce qu'il veut faire, tout en se ménageant la possibilité de s'en défendre (attitude parfaitement lâche et hypocrite typique de ce monsieur).

C'est bien possible. J'ajouterai qu'il sait bien que cela plaît à une partie de son électorat. Sur le "typique de ce monsieur", je pinaillerai, mais bon.
Pour essayer de te répondre, je pense que la thèse de Nicolas Sarkozy est fausse. Il s'agit là d'un bon vieux dogme de croyant qui est bien convaincu que sa foi lui confère une supériorité morale sur le mécréant, et que seuls le spirituel et la foi religieuse sont à même de permettre de discerner le bien du mal, niant de fait cette faculté à l'individu athée que je suis.

Je suis d'accord avec toi. Ceci dit, je pense que les enseignants n'ont tout simplement pas envie de jouer ce rôle.
À noter que c'est une thèse que tu sembles également défendre (plus exactement que tu ne prends pas la peine de remettre en cause), et qui a toujours eu le don de m'expaspérer. Donc, pour moi, ce que dit Sarko n'est pas une vérité absolue mais une opinion. Fausse.

Il est évident que c'est une opinion. Ce qui me plaît ici, c'est que tu argumentes. Ce que je n'aimais pas dans le premier post, c'était le :pouicsilence: tenant lieu de débat. A propos, c'est le pouic silence, pas le pouic vomi... Au temps pour moi.
Ensuite, en imaginant même que l'opinion exprimée soit une vérité, je pense en effet qu'il est des vérités qu'un président de la république doit s'abstenir d'exprimer. Penses-tu réellement le contraire ?

Là, j'hésite un peu. En tout cas, la question mérite d'être posée. Tu as pour toi la tradition populaire : "toute vérité n'est pas bonne à dire", plus un certain réalisme.
Enfin, tu m'accuses d'argumentum ad hominem. Je suis bien convaincu qu'on ne peut pas détacher le discours tenu de celui qui le tient, et qu'on ne peut réduire la thèse exprimée par Nicolas Sarkozy à sa seule expression formelle. Merci de me démontrer le contraire ou de remballer ton accusation.

Là aussi, je suis d'accord, mais l'argumentum ad hominem, c'est de discréditer une opinion en raison de celui qui l'émet : le fameux principe de celui qui montre la lune du doigt,et on ne regarde que le doigt. Dans l'absolu, il faudrait être capable de s'intéresser au bien-fondé d'une thèse en faisant abstraction de ce que l'on pense de celui qui parle. Sinon, on se ferme à toute nouveauté ; par exemple, j'éteins ma radio dès qu'Olivier Besancenot parle - je ne risque pas d'avoir une pensée vivante.
De même, tu m'accuses d'argumentum ad consequentiam. J'aimerais que tu me précises où et quand j'ai commis cet horrible péché, puisque tu as la bonté de me donner raison sur un point, à savoir que je ne vois rien de plus dans l'expression de cette thèse qu'une volonté assez vile de flatter son hôte tout en se donnant de l'importance dans les media par une de ces provocations qu'il affectionne tant. Tout ceci me semble plutôt relever des causes que des conséquences (mais peut-être, dans ton infinie panoplie, as-tu aussi des accusations d'argumentum ad causam à me balancer).

Non, ça me manque, d'ailleurs... Mais l'idée que cette phrase est dangereuse parce que cela risque d'entraîner telle ou telle conséquence fait que l'on cesse de penser à son contenu, mais seulement au contenu de ce qui pourrait en résulter. Encore une fois, on rate alors la confrontation avec les idées de l'autre.
Si tu prends la peine de me répondre à nouveau, ce serait fort aimable à toi de m'épargner les locutions latines savantes et de te concentrer sur le fond plutôt que sur la forme de mon propos. Je n'ai pas ta culture ni ta science du discours, mais c'est très désagréable de se sentir passer pour un crétin inculte et superficiel après une nuit trop courte :bonnetpouic: Toutefois, et comme j'imagine que c'est le terme "sophisme" qui t'a conduit à cette réponse, je le retire, et te prie de bien vouloir m'excuser, il s'agit sans auncun doute d'une insulte à ton endroit, ce qui n'était nullement mon intention première.


OK, après tout la langue de Molière n'est pas sans charmes non plus. Je ne voulais pas me moquer de toi, mais effectivement c'était le terme sophisme qui m'avait choqué, car il y a là l'idée que je monte un raisonnement dans l'intention de tromper. Quant à la forme, je suis persuadé que c'est capital et que beaucoup de problèmes seraient évités si on faisait davantage attention à elle - le forum de TT regorge de discussions qui partent mal parce que l'on ne s'entend pas sur les mots, le sens réel des questions, etc. D'où l'idée avancée par certains (Kouynmum ?) : reformuler, reformuler, jusqu'à ce que l'on trouve la forme qui soit claire sans être blessante.
Fulgan dit:"Le pasteur et le curé"? Où sont le rabbin, l'imam et le philosophe?
La laïcité, c'est le respect et la prise en compte de toutes les croyances et de toutes les non-croyances.
Je pense par exemple qu'il avait raison de vouloir réformer la loi de 1905 pour que l'état puisse financer la construction de mosquées.
Mais je pense également, pour les mêmes raisons, que ce discours du Latran n'est pas acceptable.


Je ne vois pas en quoi l'Etat devrait financer des lieux de culte pour une religion (présente en masse depuis à peine 50 ans) dont les préceptes fondamentaux sont en opposition totale avec tout ce que l'Europe représente.

Sarko est calculateur en la matière.

Je me méfie comme de la peste des calculateurs.

Maldo
Philippe dit:
Je suis d'accord avec toi. Ceci dit, je pense que les enseignants n'ont tout simplement pas envie de jouer ce rôle.


Tu ne peux pas demander aux enseignants de tenir ce rôle. C'est aux parents de le faire et ceci selon leur convictions personnelles et donc religieuse s'ils en ont une.

Sinon cela voudrait dire qu'il y aurait UNE morale, celle édictée par l'état.

Aux parents de prendre leur responsabilités, et de s'occuper de l'éducation morale de leurs enfants. A l'éducation nationale de s'occuper de l'éducation scolaire des enfants.
Gaetbe dit:
Philippe dit:
Je suis d'accord avec toi. Ceci dit, je pense que les enseignants n'ont tout simplement pas envie de jouer ce rôle.

Tu ne peux pas demander aux enseignants de tenir ce rôle.


Oh, mais je ne leur demande rien, moi. Cela étant, je pense qu'en fait il y a une morale de l'Etat, mais elle est implicite, et c'est un peu le problème. Le fait même d'être en démocratie nécessite certaines attitudes morales particulières, mais on ne le dit pas.
Philippe dit:
Gaetbe dit:
Philippe dit:
Je suis d'accord avec toi. Ceci dit, je pense que les enseignants n'ont tout simplement pas envie de jouer ce rôle.

Tu ne peux pas demander aux enseignants de tenir ce rôle.

Oh, mais je ne leur demande rien, moi. Cela étant, je pense qu'en fait il y a une morale de l'Etat, mais elle est implicite, et c'est un peu le problème. Le fait même d'être en démocratie nécessite certaines attitudes morales particulières, mais on ne le dit pas.


Heu les cours d'éducation civique qu'on a pu avoir (je ne sais pas où ça en est maintenant) était quand même pas mal orienté sur le bien et le mal... ne pas respecter la loi c'est mal...
Après les concepts de bien et mal, ba là c'est assez subjectif quand même... Y'a des gens qui aiment bien quand on leur fait mal... :mrgreen:
Gaetbe dit:
Philippe dit:
Je suis d'accord avec toi. Ceci dit, je pense que les enseignants n'ont tout simplement pas envie de jouer ce rôle.

Tu ne peux pas demander aux enseignants de tenir ce rôle. C'est aux parents de le faire et ceci selon leur convictions personnelles et donc religieuse s'ils en ont une.
Sinon cela voudrait dire qu'il y aurait UNE morale, celle édictée par l'état.
Aux parents de prendre leur responsabilités, et de s'occuper de l'éducation morale de leurs enfants. A l'éducation nationale de s'occuper de l'éducation scolaire des enfants.


Le fond du problème est là : y a-t-il ou non une morale, un bien et un mal, ou du moins un socle commun de morale sur lequel tout individu peut se reposer ?

Sans vouloir faire un Godwin : quand l'instit parle des chambres à gaz, s'il dit : "c'est horrible", personne ne viendra lui contester ce droit. Si maintenant, il dit la même chose à propos d'un gars qui a brûlé une voiture le soir du nouvel an, ce sera forcément plus délicat. Où est la limite de ce qu'un instit aura le droit de dire au sujet du bien et du mal ?

Je pense qu'on ne peut pas nier qu'une part du rôle de l'instit, quand il enseigne l'histoire ou l'instruction civique notamment, ou du prof de français ou de philo au lycée qui fait étudier certains textes, est précisément de donner des exemples de morale aux élèves, même si cela se fait de façon indirecte.

C'est assez difficile, mais je pense que la vérité n'est pas plus "l'enseignement de la morale doit se faire à l'école", que "l'enseignement de la morale doit être banni de l'école" ou "l'enseignement de la morale est du ressort des religieux".

Et pourquoi est-ce mal de ne pas respecter la loi ?

On ne peut pas balancer une morale républicaine genre catéchisme en travers de la figure des élèves. Mais on va peut-être un peu trop loin dans la discrétion et la mise en avant de la tolérance comme absolu moral.

XXVII dit: Heu les cours d'éducation civique qu'on a pu avoir (je ne sais pas où ça en est maintenant) était quand même pas mal orienté sur le bien et le mal... ne pas respecter la loi c'est mal...


ben, dans notre démocratie, la loi c'est quand même une garantie contre l'arbitraire et un cadre d'exercice de relations sociales.
qu'on enseigne dans le cadre de l'instruction civique qu'il faut respecter ce cadre ce n'est pas de la morale, c'est l'exercice de la citoyenneté.
c'est tout de même un minimum.

Il me semble tout de même que l’enseignant est un fonctionnaire d’Etat et de service public. Il est donc “sensé” être le relais d’un certain nombre de valeurs. Il y en a certaines pour lesquelles il n’est pas possible de transiger sauf à se mettre en dehors des impératifs de sa profession : démocratie, république, droits de l’homme et laïcité. Cela a tout de même à voir avec les notions de bien et de mal, en particulier les droits de l’homme…

Sinon, est-ce qu’il ne faudrait pas modifier le titre de ce sujet ? Je veux bien comprendre que l’on ne soit pas d’accord avec Sarkozy là-dessus, mais on peut le dire correctement.

Philippe dit:Et pourquoi est-ce mal de ne pas respecter la loi ?
On ne peut pas balancer une morale républicaine genre catéchisme en travers de la figure des élèves. Mais on va peut-être un peu trop loin dans la discrétion et la mise en avant de la tolérance comme absolu moral.

Vis à des vis d'enfants ?? Je parlais d'éducation civique, hein, pas de discours politique là....
Tu vas dire à tes enfants qu'il ne faut pas respecter les lois ??
Je pense que justement, si il faut balancer une morale républicaine au enfants... L'école est là pour ça...
De toute façon, il y en aura toujours pour se rebeller et amener la conversation et le dialogue sur le coin de la table...

Kouynemum dit:
XXVII dit: Heu les cours d'éducation civique qu'on a pu avoir (je ne sais pas où ça en est maintenant) était quand même pas mal orienté sur le bien et le mal... ne pas respecter la loi c'est mal...

ben, dans notre démocratie, la loi c'est quand même une garantie contre l'arbitraire et un cadre d'exercice de relations sociales.
qu'on enseigne dans le cadre de l'instruction civique qu'il faut respecter ce cadre ce n'est pas de la morale, c'est l'exercice de la citoyenneté.
c'est tout de même un minimum.


Je suis entièrement d'accord. Et je pense que les notions de mal et bien se mêlent à cet exercice... être un bon citoyen, c'est bien, sinon être un mauvais citoyen c'est mal...
ça c'est la base à apprendre, les nuances viendront toutes seules avec l'âge et le dialogue...


A me relire, je ne m'exprime pas très bien et je n'ai pas vraiment le temps de développer. Donc n'hésitez pas à demander des précisions sur un point avant de m'attribuer une idée (merci par avance) :)
Jopajulu dit:Il me semble tout de même que l'enseignant est un fonctionnaire d'Etat et de service public. Il est donc "sensé" être le relais d'un certain nombre de valeurs. Il y en a certaines pour lesuelles il n'est pas possible de transiger sauf à se mettre en dehors des impératifs de sa profession : démocratie, république, droits de l'homme et laïcité. Cela a tout de même à voir avec les notions de bien et de mal, en particulier les roits de l'homme...

N'est ce pas aux parents de tenir ce rôle ??? Ce n'est pas parce que l'on est fonctionnaire d'état qu'il faut remplacer les obligations parentales. Ce n'est pas à l'éducation de nationale d'inculquer des valeurs mais avant tout aux parents. Les valeurs sont propres à chacuns et c'est d'ailleurs pour cela que l'on ne peut demander aux instits ce genre de démarche car sinon ils vont passer leur temps à rendre des comptes aux parents au lieu de faire leur travaille de base : le scolaire....
Jopajulu dit:Il me semble tout de même que l'enseignant est un fonctionnaire d'Etat et de service public. Il est donc "sensé" être le relais d'un certain nombre de valeurs. Il y en a certaines pour lesquelles il n'est pas possible de transiger sauf à se mettre en dehors des impératifs de sa profession : démocratie, république, droits de l'homme et laïcité. Cela a tout de même à voir avec les notions de bien et de mal, en particulier les droits de l'homme...


Je suis entièrement d'accord !
Gaetbe dit:N'est ce pas aux parents de tenir ce rôle ??? Ce n'est pas parce que l'on est fonctionnaire d'état qu'il faut remplacer les obligations parentales. Ce n'est pas à l'éducation de nationale d'inculquer des valeurs mais avant tout aux parents. Les valeurs sont propres à chacuns et c'est d'ailleurs pour cela que l'on ne peut demander aux instits ce genre de démarche car sinon ils vont passer leur temps à rendre des comptes aux parents au lieu de faire leur travaille de base : le scolaire....


je crois que c'est à l'ensemble des référents d'un enfant de contribuer à son éducation.
la cohérence de cet ensemble en fait la force.
je ne crois pas qu'il faille établir d'exclusive voire d'opposition entre ce qui est purement présence scolaire et présence familiale.
pour un enfant ce qui me parait important c'est la continuité du discours autour de lui, y compris sur un certain nombre de valeurs civiques.
et je rejoint tout à fait Jopajulu sur ce point. on ne peut pas établir de frontière hermétique entre citoyenneté et morale personnelle. le lien, c'est peut-être l'éthique, tout simplement.

Je prends le train en route, mais bon…

Je lis ici et là que le cops enseignant sert de relai entre la République et les élèves, soit. Par contre, là où je trouve que ça devient limite, c’est quand les politiques viennent influencer la forme que doit prendre ce relais.

J’ai en tête des allègements de programme récents, dans certaines filières technologiques concernant l’Histoire. Je ne me rappelle plus exactement quelles étaient les filières concernées, mais ils se voyaient délestés de la période pétiniste de la France, ainsi que tout ce qui avait trait à l’Algérie. Quid alors d’un professeur, qui, faisant fi de ces coupe évoque ces deux périodes assez peu reluisantes de l’histoire française? Est-ce dépasser son rôle de relais? Ne dérive-t-on pas alors vers un enseignement “d’état”, comme dans les régimes les plus tristeme,t célèbres?

En clair, que demande-t-on exactement à un enseignant? Doit-il apporter une connaissance la plus exhaustive possible, ou se conformer aux exigences politiques, quitte, non pas à travestir une réalité, mais à la passer purement et simplement sous silence?

[EDIT] Il s’agit de classes ST2S : Sciences et technologies de la santé et du social [/EDIT]

Gaetbe dit:
Jopajulu dit:Il me semble tout de même que l'enseignant est un fonctionnaire d'Etat et de service public. Il est donc "sensé" être le relais d'un certain nombre de valeurs. Il y en a certaines pour lesuelles il n'est pas possible de transiger sauf à se mettre en dehors des impératifs de sa profession : démocratie, république, droits de l'homme et laïcité. Cela a tout de même à voir avec les notions de bien et de mal, en particulier les roits de l'homme...

N'est ce pas aux parents de tenir ce rôle ??? Ce n'est pas parce que l'on est fonctionnaire d'état qu'il faut remplacer les obligations parentales. Ce n'est pas à l'éducation de nationale d'inculquer des valeurs mais avant tout aux parents. Les valeurs sont propres à chacuns et c'est d'ailleurs pour cela que l'on ne peut demander aux instits ce genre de démarche car sinon ils vont passer leur temps à rendre des comptes aux parents au lieu de faire leur travaille de base : le scolaire....


Non, définitivement, nous ne sommes pas d'accord. Je rejoins entièrement Jopajulu. D'ailleurs, par tes affirmations, tu défends un peu le point de vue de Sarko : le bien et le mal, c'est pas les profs mais les curés qui l'enseignent.

Encore une fois, apprendre l'histoire, l'instruction civique, la philosophie, ou lire certains textes littéraires, c'est s'imprégner d'une certaine morale. L'enseignant est aussi là pour le souligner, et de ce fait transmettre ces valeurs.

De plus, à la maison, l'enfant apprend, en quelque sorte, la théorie : c'est pas bien de voler, de faire mal, d'insulter, etc. Mais c'est à l'école que l'enfant apprend "la pratique". Il m'a poussé, dois-je répliquer ? Il est noir : dois-je le considérer comme n'importe quel autre ? Il a un jouet que je voudrais : puis-je le lui prendre ? Il m'embête : puis-je l'insulter ? Du coup, c'est à l'école que l'enfant est mis devant le défi de respecter la morale enseignée par ses parents (et ses profs, donc) face à un certain nombre de contraintes sociales. Et la personne chargée de mettre de l'ordre dans la cour d'école, c'est le prof, pas le parent.

Je pense que c'est vraiment une erreur de penser que l'école n'a pas de valeurs morales à enseigner. Au moins autant que de penser que c'est à elle seule de le faire.
grolapinos dit:
Je pense que c'est vraiment une erreur de penser que l'école n'a pas de valeurs morales à enseigner. Au moins autant que de penser que c'est à elle seule de le faire.


Très juste (là, nous nous retrouvons sans problème).

Le lien vers le discours du chanoine présidentiel.
http://eucharistiemisericor.free.fr/ind … 74_sarkozy

Je ne vois pas en quoi c’est parler mal que d’évoquer la merde dans la bouche, car c’est le titre qui m’est venu à l’esprit en lisant le discours de Sarkozy.
Je n’ai rien de personnel contre Sarkozy, je pèse seulement un de ces discours. Il faut le lire en entier pour bien saisir que l’extrait cité ne rend pas totalement justice au caractère surnaturel des propos du président.
N’oublions pas que l’Eglise catholique n’est pas la mieux placée pour donner des leçons de morale aux Républicains et que son histoire n’est pas sans tache. En quoi les religieux seraient-ils mieux à même de transmettre des valeurs à la jeunesse ? Les paroles de Sarkozy sont blessantes pour les enseignants. Ce Monsieur est-il un exemple de vertu ?

“Les facilités matérielles de plus en plus grandes qui sont celles des pays développés, la frénésie de consommation, l’accumulation de biens, soulignent chaque jour davantage l’aspiration profonde des femmes et des hommes à une dimension qui les dépasse, car moins que jamais elles ne la comblent.” (la phrase est un peu bancale, mais bon)

L’homme de Louxor, celui qui prend beaucoup de vacances en voulant mettre les autres au boulot, vient nous parler de frénésie de consommation.

Ou Sarkozy est un catholique ultramontain convaincu et c’est grave pour la République, ou il fait un discours de circonstance en racontant des bobards au Pape, ce qui est malhonnête, ou bien encore il ne lit pas à l’avance les textes qu’écrivent pour lui l’abbé Dubois ou le père Joseph.

En six mois, ce fier représentant des droits de l’homme, a dit tout le bien qu’il pensait de Poutine, visité Ben Ali, serré la pince des dirigeants chinois, reçu Kadhafi et servi la soupe au Vatican. Cela fait beaucoup, reconnaissons-le.

Je précise pour éviter les procès en inquisition que je me considère comme chrétien, que j’ai voté Bayrou au premier tour des présidentielles, me suis abstenu au second.

Sarkozy est un dangereux prestidigitateur.