<<Olivier Besancenot a affirmé, jeudi 5 février, qu’il n’avait “aucun regret, que de l’enthousiasme”, alors que la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) doit entériner sa dissolution ce jour. Il s’agit d’un dernier congrès de La Plaine-Saint-Denis avant la naissance du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).>>
Rien que le nom, je le trouve mal choisi !
“Nouveau” : combien de temps vont-ils se faire appeler “nouveau” ?
Anti-capitaliste : le parti ne se positionne pas en proposition d’un nouveau système mais en refus de l’existant. C’est un parti “anti” et en plus, ils emploient le terme capitaliste dans leur nom, l’ennemi est en eux ! Pas très progressiste tout cela…
On va attendre de prendre connaissance du fond des choses maintenant, j’espère qu’ils n’ont pas juste choisi une nouvelle coquille (NPA), moins lisible et moins durable que la précédente (LCR)…
J’ai pris contact avec les militants NPA de mon département pour voir uen éventuelle adhésion (ma première à un parti politique)
Dans la démarche déjà ils veulent d’abord rencontrer, échanger, dialoguer avec les adhérents plutôt que de leur dire via Internet : tu paies t’as ta carte à +. D’un autre côté, ça refroidit sûrement ceux qui veulent juste adhérer point barre … ça garantit peut être d’avoir des adhérents qui s’impliquent.
Ensuite, y a une grosse base de militants issus de la LCR (du moins par chez nous) mais surtout il y a l’air d’avoir pas mal de nouveaux intéressés par la politique. Ceux qui n’y ont jamais vraiment cru, qui doutent d’y croire mais qui en ont marre d’être spectateur du triste spectacle actuel : des étudiants, des militants associatifs, des gens du privés etc … Franchiront-ils le cap en s’engageant vraiment j’en sais rien. Tout dépendra du NPA s’il cherche à faire de la politique autrement ou si cela reste un parti avec des cadres, représentants qui paraissent forcément lointains (même si c’est toujours plus proches que dans les organisations PS et sûrement UMP mais je connais moins cette dernière)
Quelque part le NPA arrive à point nommé pour canaliser une violence qui bout de plus en plus dans toutes les couches de la société. Ca va peut être en partir atténuer la vindicte populaire en l’impliquant dans une formation politique, aussi contestataire qu’elle soit. C’est contre-productif pour ceux qui croient encore qu’à gauche on rêve encore du “grand soir”. Parce qu’en ratissant large, le NPA donnera peut être un sentiment de représentativité à beaucoup de français.
Mais mis à part l’Internationale des lanceurs de chaussures à la tronche des puissants, on vivra toujours plus ou moins sur un rêve d’une réelle unité. Les circonstances et le climat social font que le NPA peut rassembler pendant un temps peut être. Mais sur le long terme ? J’ai des doutes.
Sur le fond du programme, une partie de celui de la LCR va sûrement servir de support. C’est loin de me déranger, même si beaucoup diront facilement qu’il ne s’agit pas d’un programme mais d’une simple contestation : pour ma part j’ai jamais vu autant d’idées au PS depuis 10 ans pour ma part. Certes c’est radical : mais annoncer la mort du service public, la précarité galopante, l’injustice économique, sociale, judiciaire, éducative, médicale etc … je trouve ça bien plus radical pour ma part.
Enfin d’un point de vue purement politique, j’attends de voir comment ils s’arrangeront avec la gauche (celle que les journalistes politiques appellent “la gauche de la gauche” sous-entendant que le PS est de gauche
)
MrGirafe dit:Rien que le nom, je le trouve mal choisi !
De ce que j'ai entendu, il ne serait que transitoire ce nom.
Ils devraient s'en choisir un nouveau pendant leur congrès.... ou pas....
Oui, NPA fait penser à Canal + et son “Nul part ailleurs”.
Hou lala ! je crains un peu ce genre de sujet maintenant…je sens déjà l’odeur du Troll…ils sont surement pas loin…
shix dit:Enfin d'un point de vue purement politique, j'attends de voir comment ils s'arrangeront avec la gauche
A priori rien. Ils ont toujours refusé la perspective du gouvernement (ce qui n'était pas la position par exemple du PCF dans ses grandes années d'après-guerre). Quel est alors l'intérêt de capitaliser l'espoir des gens ?
Le truc drôle, c'est que c'est la première fois que des trotskos vont infiltrer un parti trotsko.
MrGirafe dit:Rien que le nom, je le trouve mal choisi !
"Nouveau" : combien de temps vont-ils se faire appeler "nouveau" ?
Le nom avait été choisi par la lcr quand il a été question de créer ce nouveau parti. Il n'est pas définitif. Le choix du nom sera fait ce week-end lors du congres de fondation.
shix dit:
Dans la démarche déjà ils veulent d'abord rencontrer, échanger, dialoguer avec les adhérents plutôt que de leur dire via Internet : tu paies t'as ta carte à +.
Ce parti n'a rien a voir avoir les sempiternels partis politiques français où tu prends ta carte et le parti gère l'argent que tu lui donnes comme bon lui semble.
Il y a un principe de base comme quoi si tu veux soutenir ce parti c'est pour ses idées et tu dois venir les défendre. (ct déjà comme ça à la lcr) Un constat a été fait que les dirigeants qui sont au pouvoir depuis des décennies n'ont fait qu'infantiliser la population, la mettre à l'écart du débat politique.
Alors que la politique c'est le citoyen, les dirigeants ne sont que les élus du peuple et ne font que garantir la constitution et le bon fonctionnement du pays pour le peuple. L'état, c'est nous.
shix dit:
Ensuite, y a une grosse base de militants issus de la LCR (du moins par chez nous) mais surtout il y a l'air d'avoir pas mal de nouveaux intéressés par la politique.
Sur toute la France, il y a en gros :
1/3 LCR, 1/3 militants divers et 1/3 non politisés avant.
El comandante dit:shix dit:Enfin d'un point de vue purement politique, j'attends de voir comment ils s'arrangeront avec la gauche
A priori rien. Ils ont toujours refusé la perspective du gouvernement (ce qui n'était pas la position par exemple du PCF dans ses grandes années d'après-guerre). Quel est alors l'intérêt de capitaliser l'espoir des gens ?
Une declaration commune à été faite avec les autres partis de gauche. Pour la question gouvernement, ce n'est pas tout à fait juste mais le débat est long et je n'ai sans doute pas les capacités d'expliquer clairement la démarche.
El comandante dit:
Le truc drôle, c'est que c'est la première fois que des trotskos vont infiltrer un parti trotsko.
Euh .. tu parles du pcf ? parce que le pcf est pas trotskiste d'où d'ailleurs le grand fossé entre la lcr et le pcf
on aurait pu dire : "c'est la première fois que des cocos vont infiltrer un parti coco"
mais le pcf est autant communiste que le ps socialiste ...
ynys dit:El comandante dit:shix dit:Enfin d'un point de vue purement politique, j'attends de voir comment ils s'arrangeront avec la gauche
A priori rien. Ils ont toujours refusé la perspective du gouvernement (ce qui n'était pas la position par exemple du PCF dans ses grandes années d'après-guerre). Quel est alors l'intérêt de capitaliser l'espoir des gens ?
Une declaration commune à été faite avec les autres partis de gauche.
Très juste, il y a une plateforme, très positive, en laquelle Besancenot ne croyait d'ailleurs pas franchement puisque quelques jours avant, alors qu'on lui parlait du Front de gauche aux européennes, il répondait "comment voulez-vous que l'on s'entende sur des listes puisqu'on ne s'entend pas sur un tract ?". Reste que finalement il a signé au milieu de dix partis et organisations.
ynys dit:Pour la question gouvernement, ce n'est pas tout à fait juste mais le débat est long et je n'ai sans doute pas les capacités d'expliquer clairement la démarche.
Je ne te le reproche pas, je crois que personne à la LCR ne le peut. C'est du grand flou car conceptuellement ils ont du mal à associer les concepts de révolution / victoire électorale / mettre les mains dans la m... d'un gouvernement... C'est normal, c'est une autre idéologie.
ynys dit:El comandante dit:Le truc drôle, c'est que c'est la première fois que des trotskos vont infiltrer un parti trotsko.
Euh .. tu parles du pcf ? parce que le pcf est pas trotskiste d'où d'ailleurs le grand fossé entre la lcr et le pcf
on aurait pu dire : "c'est la première fois que des cocos vont infiltrer un parti coco"
mais le pcf est autant communiste que le ps socialiste ...
Non, je parlais du la LCR par rapport au NPA, puisque la LCR se dissout pour intégrer le NPA... Pas grave, c'était de l'humour...
El comandante dit:
Non, je parlais du la LCR par rapport au NPA, puisque la LCR se dissout pour intégrer le NPA... Pas grave, c'était de l'humour...
ah !! oui
ben, c’est du relooking, quoi : quand on a un tête de gondole jeune et sympa, on garde pas un nom dont les trois mots font peur…et puis NPA, Gildas-De Caunes, tout ça…générationnellement, je suis ciblé à mort…
moi aussi j’ai fait des réunions NPA, c’est sympa, c’est bordélique…les types qui organisent, tous LCR, disent “à vous la parole, dites-nous ce que vous voulez” à des newbies qui n’ont pas de culture politique et militante et qui en gros sont là par défaut, parce qu’ils n’aiment pas Sarko et que le PS, ben, n’ayons pas la cruauté d’insister ; du coup personne ne sait trop quoi en faire, de la parole, les LCR veulent pas trop effrayer en rappelant qu’on est chez Marx, ce dont tous les newbies n’ont pas conscience, et les newbies sont plutôt venus chercher un mode d’emploi que de la démocratie participative, alors ils ont rien à dire…
j’ai l’air de me moquer, mais l’ambiance est sympa, “jeune” au bon sens du terme, conviviale : c’est juste qu’on ne sait pas trop ou on va…
(moi je l’aime bien ta blague sur l’auto-entrisme, commandante)
Pour info l’ex et futur porte parole était l’invité de Demorand sur France inter ce matin. (Il est encore possible d’écouter jusqu’à demain matin)
El comandante dit: A priori rien. Ils ont toujours refusé la perspective du gouvernement (ce qui n’était pas la position par exemple du PCF dans ses grandes années d’après-guerre). Quel est alors l’intérêt de capitaliser l’espoir des gens ?
Au sujet de la question de gouvernement, il était clair pour lui que le futur parti ne participerait pas à un gouvernement dans les institutions actuelles.
Il a aussi parlé de démocratie participative. de comités locaux…
Ont-ils abandonnés la dictature du prolétariat? Et le Trotskisme?
J’ai l’impression qu’ils se font ainsi une nouvelle virginité à bon compte, les vieux briscards gardant bien sur le controle.
Quant aux idées, il n’est pas forcément besoin d’être au pouvoir pour réussir à les infuser dans la société:ainsi le Front National, perdant électoralement mais gagnant idéologiquement…
Pas la meilleure nouvelle pour la gauche (de gouvernement) à mon avis…
El comandante dit:Le truc drôle, c’est que c’est la première fois que des trotskos vont infiltrer un parti trotsko.![]()
bertrand dit:Au sujet de la question de gouvernement, il était clair pour lui que le futur parti ne participerait pas à un gouvernement dans les institutions actuelles.
Je peux comprendre, de leur point de vue culturel, une certaine réticence à entrer dans les institutions de la Vème République, aux alliances parlementaires, etc. En même temps, on ne peut pas mobiliser les gens et les organiser et leur dire à la fin "oui mais non, on a beau être le peloton on va rester sur le bord du chemin pour regarder passer la voiture-balai à qui on balancera des canettes". Et gouverner c'est non seulement choisir mais c'est aussi l'art de compromis (parce qu'il en faut toujours) qui ne sentent pas mauvais. Et là il y a encore du boulot.
Sarkouille le sait bien d'ailleurs, qui a dit "entre moi et Besancenot il n'y a rien".
bertrand dit:Il a aussi parlé de démocratie participative. de comités locaux...
Et là Ségo est apparue bondissante en disant "ça aussi on me l'a piqué, ça aussi..."
bertrand dit:Ont-ils abandonnés la dictature du prolétariat? Et le Trotskisme?
Maintenant c'est le guévarisme. C'est plus mieux in sur un T-shirt. Là pour le coup je trouve que c'est un peu foutage de gueule et peu conséquent en terme de réflexion idéologique.
bertrand dit:J'ai l'impression qu'ils se font ainsi une nouvelle virginité à bon compte, les vieux briscards gardant bien sur le controle.
Sans doute. A moins qu'ils ne cèdent à un improbable "basisme" ou que les nouveaux militants ne s'impliquent en nombre et régulièrement.
El comandante dit:bertrand dit:Au sujet de la question de gouvernement, il était clair pour lui que le futur parti ne participerait pas à un gouvernement dans les institutions actuelles.
Je peux comprendre, de leur point de vue culturel, une certaine réticence à entrer dans les institutions de la Vème République, aux alliances parlementaires, etc. En même temps, on ne peut pas mobiliser les gens et les organiser et leur dire à la fin "oui mais non, on a beau être le peloton on va rester sur le bord du chemin pour regarder passer la voiture-balai à qui on balancera des canettes". Et gouverner c'est non seulement choisir mais c'est aussi l'art de compromis (parce qu'il en faut toujours) qui ne sentent pas mauvais. Et là il y a encore du boulot.
Sarkouille le sait bien d'ailleurs, qui a dit "entre moi et Besancenot il n'y a rien".
Ah mais je suis entièrement d'accord avec cela. Je restranscrivais ce que j'en avais compris ce matin.
Il reste un parti millénariste...Je soupçonne Besancenot de croire qu'il leur sera possible de prendre le pouvoir hors des institutions...
El comandante dit:bertrand dit:Ont-ils abandonnés la dictature du prolétariat? Et le Trotskisme?
Maintenant c'est le guévarisme. C'est plus mieux in sur un T-shirt. Là pour le coup je trouve que c'est un peu foutage de gueule et peu conséquent en terme de réflexion idéologique.
Guevara est Trostko-compatible non? Mais plus hype je te l'accorde ...
Au sujet de Guevara et besancenot, un texte à charge en critique à Che Guevara : une braise qui brûle encore de Olivier Besancenot et Michaël Löwy
Pour faire bonne mesure, un La bas si j'y suis consacré au même livre.
Ca me fait tout drôle de lire El Comandante aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il est en train d’évoquer le fait qu’un parti qui ne veut pas gouverner c’est pas très utile et ce n’est que du rêve qu’on donne aux gens…
Dans ce que j’ai lu de vos réponses, j’ai l’impression que ce parti NPA cherche à fonctionner comme le PCF, avec des militants actifs et impliqués.
Différence notable, le NPA-qui-cherche-son-nom ne veut pas gouverner.
De mon point de vue, je n’ai rien contre un grand parti de gauche puisqu’il a un certain nombre d’électeurs… En revanche, j’ai envie qu’il souhaite gouverner ! Ca me semble la base d’un parti : essayer d’en faire un maximum selon son audience populaire.
Le PCF a montré qu’il était un de ces partis.
Il faudrait donc un Besancenot-like au pcf et on aurait un parti populaire (avec des militants impliqués) radicalement de gauche, qui fait des scores aux élections et qui participerait, tout proportion gardée, à la gouvernance du pays.
Ca redonnerait goût aux gens très à gauche à la politique sans les enfermer dans une optique du NON à tout si on ne fait pas la révolution avant.
D’autant plus que sur le fond, si on me la révolution de côté, le PCF a les mêmes idées tranchées que les autres partis d’extrême gauche. Son seul défaut (selon les électeurs très à gauche) est d’avoir co-gouverné la France.
On pourrait comparer avec l’extrême droite, les monarchistes ne sont plus nombreux (le monarchiste veut une révolution de droite, un changement des institutions). Comment se fait-il qu’on ait encore un tel pourcentage de gens pour croire en une révolution de gauche ? Les électeurs de l’extrême gauche sont-ils vraiment révolutionnaires ? Pourquoi une partie de ces personnes, quand elle va voter, expose ses rêves et ne cherche pas plutôt à désigner des représentants pour gouverner ?
Selon moi, c’est parce que certains leaders politiques portent un message qui détourne les gens de ce qu’ils sont en train de faire, ils font croire aux gens que leur vote a une puissance autre que la simple désignation des représentants de la république.
Ils confondent scrutin-majoritaire et démocratie-complète.
Plus choquant encore : ceux qui votent (ou se font élire) en disant qu’ils ne participeront jamais à un gouvernement ! C’est se positionner comme opposant au reste du monde quoiqu’il arrive et penser être éternellement minoritaire contre le reste du monde (qui se trompe en plus).
Une nouvelle fois, je ne critique pas le fond des idées de ce parti, s’il a des électeurs et respecte les lois de la république, il a sa place et peut être subventionné par l’Etat. En revanche, je critique leur utilité politique puisqu’ils ne veulent pas gouverner, ils font du chantage et sont en mode “tout ou rien”, mode inacceptable dans une démocratie-complète. ce genre de démarche est à combattre dans un scrutin-majoritaire qui pourrait permettre une dictature de 51% de la population sur 49%.
edit : Selon une étude d’OpinionWay, 90 % des électeurs de Besancenot souhaiteraient que celui-ci participe au gouvernement si la gauche devait gagner les élections en 2012 !
ça sent la désillusion massive…
Et pour savoir à quelle sauce NPA sera mangé, rien de mieux qu’un débat avec Krivine, plutôt que la vitrine Besancenot…
Le NPA va-t-il abandonner toute référence au marxisme ?
Alain Krivine : Non, ça je ne crois pas. On n’abandonnera aucune référence qui semble utile au combat anti-capitaliste. Le marxisme en fait partie. On va garder tout ce qu’il y a de positif dans l’héritage trotskiste, libertaire ou communiste. Ce n’est pas un critère puisque même aujourd’hui des économistes ou des politiciens de droite se replongent dans le marxisme pour comprendre la crise.
C’est quoi le positif dans l’héritage Trotskyste?
Qu’est-ce qui vous distingue des autres partis d’extrême gauche comme le PCF, le PG ou encore Lutte ouvrière?
Alain Krivine : Je crois que nous n’avons pas les mêmes divergences avec les uns ou les autres. Je crois que la frontière essentielle à gauche c’est entre ceux qui pensent qu’on peut réformer, humaniser le capitalisme, ou au besoin rompre avec lui par les élections seulement, et ceux qui pensent qu’il y a nécessité de renverser cette société essentiellement par les mobilisations. Pour les premiers, je fais allusion, avec des nuances, au PCF et à Mélenchon.
Et parmi les seconds, il y a nous et LO, on est dans le même camp. Ce qui nous sépare plus de LO, c’est leurs différentes tactiques : sectaire pour construire un nouveau parti et opportuniste dans les élections où ils se sont retrouvés avec la gauche aux municipales
A vouloir s’affranchir du passé trotskiste et réaliser une synthèse des courants anticapitalistes, le NPA ne risque-t-il pas de connaître les mêmes problèmes que le PS ?
Alain Krivine : D’abord il ne s’agit pas de s’affranchir du trotskisme, mais de garder ce qu’il y a de mieux dans son héritage. Par exemple l’idée de révolutionner la société, l’internationalisme. Par contre, la lutte antistalinienne n’est plus d’acualité. Il n’est pas question pour nous de faire un parti fourre-tout.
Le NPA, c’est la LCR sans l’antistalinisme?
Pourquoi anti-capitaliste ? Etre contre le capitalisme est une chose mais que proposez-vous à la place ? Il me semble qu’il aurait fallu trouver un nom plus créatif. Pourquoi pas un nouveau nom pour un nouveau système politique ?
Alain Krivine : Le NPA n’aura pas à assumer l’héritage trotskiste qui n’est qu’un courant du mouvement révolutionnaire. Mais il se prononce nettement pour renverser la société capitaliste. C’est vrai qu’il ne faut pas être uniquement anti. Le NPA fait déjà une série de propositions positives. C’est notamment la force du discours de Besancenot, aussi bien en ce qui concerne les revendications immédiates, comme l’augmentation des salaires et des retraites de 300 euros et du smic de 400 euros net, ou de la création d’un pôle public des banques et du crédit sous contrôle des usagers…
Mais en même temps cela implique un changement de société où il faut s’attaquer à la propriété privée avec pour but, et ce sera une définition du socialisme, une autre répartition des richesses décidée et contrôlée par la population. Un exemple : on nous dit que les caisses sont vides, mais on trouve, on ne sait où, 300 milliards pour garantir les banques.
Quant au nom du parti, pour moi c’est de peu d’importance. LO est révolutionnaire et ce n’est pas dans son nom. Le Parti socialiste se dit socialiste et il ne l’est plus depuis longtemps. On choisira demain le nom qui fait le plus consensus.
Vous sentez-vous capables de gouverner la France en 2012 ? Comment concilier luttes et gouvernance ?
Alain Krivine : On n’est pas contre aller dans un gouvernement. Ce n’est pas un but en soi. Le but c’est de répondre aux exigences du monde du travail. Jusqu’à présent les principales réformes sociales en France, comme les congés payés, ont été obtenues par des grèves générales et pas par des élections. La garantie pour aller dans un gouvernement qui soit vraiment de gauche, c’est de s’appuyer sur une mobilisation générale de la population comme en 1968 et d’avoir des partenaires qui s’engagent sur un programme de rupture avec le capitalisme.
…
Le NPA est-il écologiste ? Si oui, comment fera-t-il cohabiter des écolos avec des productivistes ? Et pour quel projet ?
Alain Krivine : Pour nous l’écologie est une dimension essentielle. Nos militants sont très actifs dans la lutte sur les OGM ou contre le nucléaire et l’installation des EPR. Mais l’écologie n’a de sens que si elle remet en cause la logique du profit de la société capitaliste. Un écologiste qui n’est pas anticapitaliste devient un manchot.
El Co, il est temps pour toi de changer d’avatar
Croyez-vous en la croissance économique, ce concept fétiche de la société capitaliste ? Faut-il vraiment “relancer” le consumérisme ?
Alain Krivine: C’est le débat que l’on a avec les camarades décroissants qui sont entrés au NPA, légitimement. On ne peut pas aujourd’hui dire qu’on est contre la croissance et la consommation de façon abrupte quand des millions de gens n’arrivent plus à consommer un minimum pour se nourrir et quand les entreprises ferment les unes après les autres.
Par contre, je suis d’accord avec eux quand ils expliquent que notre consommation est guidée par les capitalistes qui nous forcent à consommer quand on peut, ce qui n’est pas forcément utile mais leur ramène du fric.
Je préfère la formule : dans une vraie démocratie on doit pouvoir décider ce qu’on produit, qui produit, pourquoi on produit et qu’est-ce qu’on produit. Ce qui signifie décroissance pour certains produits, croissance pour d’autres. Par exemple, je suis pour la croissance des maisons à isolation. Ça permet une décroissance de l’utilisation de l’énergie.
Vous dites “s’appuyer sur une mobilisation générale”. Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Jusqu’à une situation révolutionnaire ?
Alain Krivine : Dans un premier temps c’est refaire ce que l’on a fait en 1995 contre la loi Juppé sur la “Sécu”. Le gouvernement ne recule pas devant une simple grève de 24 heures, aussi utile soit-elle. Et les salariés ne sont pas prêts à multiplier les 24 heures qui font perdre du salaire sans résultats.
D’où la nécessité d’une grève unitaire, générale, prolongée, rassemblant privé et public, Français et immigrés, sur quelques objectifs où on peut les forcer à reculer. C’est déjà le premier but : bloquer les réformes réactionnaires du gouvernement. Et après, si on a un mouvement d’ampleur, type 1968, on peut envisager bien sûr de poser le problème du pouvoir et de la société.
Renversement de régime?
En 68, c’est la “réaction” qui a remporté le pouvoir…
Et quid de la violence de la guerre civile?:
Pensez-vous que le concept de lutte armée est dépassé ?
Alain Krivine : Ça dépend où, ça dépend quand. En soi, personne ne peut être pour la violence armée. Nous sommes tous pour des mouvements pacifiques. Mais la violence vient toujours de la droite et des forces capitalistes. Les millions de gens qui meurent de faim, les millions de sidaïques qui meurent à cause des trusts pharmaceutiques qui refusent les génériques, les guerres actuelles pour le pétrole. Ce qui signifie que la violence armée ne peut être justifiée que comme une réaction défensive à ceux qui veulent remettre en cause les décisions et les volontés de la majorité…
Violence en légitime défense.Mais il, me semble que la majorité, dans son esprit, n’a pas l’air d’être électorale.
Pourquoi si peu de femmes dans votre équipe dirigeante ?
Alain Krivine : Mais parce que la presse n’a repéré que les hommes. Au bureau politique de la Ligue, moitié de femmes moitié d’hommes.
Et ça sera le cas pour les 150 dirigeants du comité politique du NPA. Même s’il y a encore une minorité de femmes au NPA. La parité sera et est respectée dans toutes les directions.
Avec les verts, il me semble que ce soit le seul parti à avoir cette parité homme/femmes.
Sources:Le monde.fr
Sur le fait de prendre part à un gouvernement le problème c’est que les rares partis de gauche qui y sont arrivés ont forcément déçu. Quand le PCF a cautionné des privatisations pendant la gauche plurielle, je pense qu’il y a des coco qui se sont sentis cocus.
Refuser de prendre les responsabilités telles qu’elles se présentent aujourd’hui c’est aussi montrer qu’on ne veut pas s’engager sur les travers qu’on y trouve : compromis plus obligatoires, aveux d’impuissance impossible à exprimer, marionnette médiatique etc …
Après quelle alternative ? J’en ai bien quelques unes en tête … mais là y a les Guignols sur canal ![]()
shix dit:Sur le fait de prendre part à un gouvernement le problème c'est que les rares partis de gauche qui y sont arrivés ont forcément déçu. Quand le PCF a cautionné des privatisations pendant la gauche plurielle, je pense qu'il y a des coco qui se sont sentis cocus.
Se sentir "cocu" quand on ne fait rien, c'est logique. Gouverner ce n'est pas tout ou rien, en démocratie, la majorité ne doit pas écraser la minorité. Les communistes au gouvernement acceptent qu'il ne se fasse pas que des choses 100% communistes.
Selon eux, il vaut mieux un peu plus de communisme que pas de communisme du tout.
Pour le NPA, comme ils savent qu'ils n'auront jamais démocratiquement tout, c'est contre le principe même de démocratie, ils savent donc qu'ils ne feront jamais rien démocratiquement. La position est claire, je ne sais toujours pas pourquoi les medias ne l'expose pas plus clairement...
Peut être parce que la montée des extrêmes est profitable aux deux grands partis du centre (UMP - PS), voire aux trois grands partis bientôt (Modem).
Gonfler les extrêmes c'est ne pas permettre aux forces alternatives de gouvernement de prendre suffisament de force pour passer devant les deux gros leaders nationaux. Moi, je préfère que les électeurs choisissent vraiment leurs représentants et que ceux-ci gouvernent. Les extrêmes bouffent des électeurs aux petits partis susceptibles de gouverner, pas vraiment aux deux grands partis en place.
MrGirafe dit:Ca me fait tout drôle de lire El Comandante aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il est en train d'évoquer le fait qu'un parti qui ne veut pas gouverner c'est pas très utile et ce n'est que du rêve qu'on donne aux gens...
désolé si j'ai jamais laissé penser le contraire, parce que je ne l'ai jamais pensé.
donc c’est un parti qui ne sert à rien, qui ne fait qu’empêcher les gentils partis modérés de faire le plein d’électeurs pour leur gentille politique modérée, c’est ça ?
donc les électeurs NPA, même s’ils ont éventuellement de nobles idéaux, sont de sombres crétins qui votent pour rien ?
c’est bien le consensus qui se dégage de la discussion ?