[politique]LCR meurt aujourd'hui, NPA va naitre demain

zut je m’étais promis de ne pas intervenir, mais ça devient intéressant.

Bon je pense que vu mes interventions précédentes on aura compris que je ne suis pas un sympathisant.

alighieri : je trouve la création de tout parti politique, quelque soit ses idées (même le Vlaams Belang mais je ne vais surtout pas comparer le NPA et le VB c’est juste pour dire que sur le fondement, même si les idées me font gerber, tel le VB par exemple), utile à la démocratie car cela permet de relayer l’opinion de groupes plus ou moins important de personnes (dans le cas du NPA je pense qu’on touchera pas loin de 10% de l’électorat ce qui est non négligeable) en en faisant une synthèse audible. Mais là où un parti comme le NPA trouve sa limite démocratique, c’est dans son refus de négocier, la doctrine du tout ou rien et de l’affrontement … frontal. Les autres idées on en pense ce que l’on veut mais elles n’ont rien de non démocratique (nationalisation, révision du droit de propriété …) car ce ne sont que des Lois (au sens large) et que par définition, la démocratie permet leur révision quand la majorité le désire. Pour autant, et cela j’ai du quitter la France pour le découvrir moi-même, la démocratie ce n’est pas la majorité qui fait ce qu’elle veut, elle doit tenir compte des minorités (Ex : protection des minorités linguistiques dans les différentes régions de Belgiques, caractère profondément antidémocratique des référendum, système électoral de type fédéral qui nous paraissent étrange comme aux USA …), or le refus de tout compromis, de tout dialogue est contraire à ce principe.
Mais le NPA est-il alors anti démocratique? Non je ne le pense pas, seulement ça limite son utilité dans le débat démocratique, en bornant le débat et en se contentant (ce qui est déjà pas mal) de servir de relai d’opinions.

En espérant avoir était constructif.

alighieri dit:donc c'est un parti qui ne sert à rien ?
...

Non je ne pense pas: il aidera Sarkozy à se maintenir au pouvoir :mrgreen:
Plus sérieusement
«On assume une part d'utopie car la gauche ne nous fait plus rêver» ( Besancenot)
bertrand dit:
Quant aux idées, il n'est pas forcément besoin d'être au pouvoir pour réussir à les infuser dans la société:ainsi le Front National, perdant électoralement mais gagnant idéologiquement...


De plus, il me semble que les futurs adhérents de NPA, à l'instar de ceux de l'ex LCR,militeront de façon active auprès de nombreuses ONG sociétales, tel que le Dal, le gisti,Act up etc...

Enfin, on fait de la prospective en se basant sur la LCR mais rien ne dit que le NPA ne peut évoluer.Il n'est pas censé être un clone. La question de la participation aux gouvernement d'union de la gauche a toujours fait débat au sein du PCF par exemple.Et les réponses ont été diverses.

je veux simplement dire que la démocratie représentative telle qu’elle fonctionne actuellement ne mérite pas un tel respect que tout ce qui se réclame d’un modèle un peu différent doit être condamné par avance. pour le TCE, 55% de français nonistes aurait élu un parlement oui-ouiste à 85% ? on voit bien que ça ne fonctionne pas si bien que ça. je trouve que dire “le NPA n’est pas démocrate” parce qu’il n’est pas un inconditionnel de la démocratie actuelle, qui n’est la seule possible que pour des esprits sans imagination, c’est très proche de Sarko qui dit : vous m’avez élu, alors fermez vos gueules pendant 5 ans".
bien sur qu’il n’y a pas de modèle “clef en main” pour une démocratie plus “directe”, ni au NPA ni ailleurs : mais je m’étonne que le système actuel paraisse si intouchable qu’on le confonde avec LA démocratie, et qu’un parti qui le trouve insuffisant pour tenir vraiment compte des aspirations du plus grand nombre soit soupçonné de ne pas être démocrate.

Mr Girafe,victime de la médiatisation , tu te focalises sur le NPA et tu ne sembles pas remarquer qu’à gauche cela bouge aussi, de façons plus prometteuse à mon sens, avec le congrés fondateur du Parti de gauche

alighieri dit:donc c'est un parti qui ne sert à rien, qui ne fait qu'empêcher les gentils partis modérés de faire le plein d'électeurs pour leur gentille politique modérée, c'est ça ?
donc les électeurs NPA, même s'ils ont éventuellement de nobles idéaux, sont de sombres crétins qui votent pour rien ?
c'est bien le consensus qui se dégage de la discussion ?


Je ne crois pas.
D'ailleurs mes craintes ne sont pas tellement vis-à-vis d'un centre-gauche cornaqué par le traité parjure de Lisbonne, et dont l'avenir ne me soucie guère à l'heure actuelle.

Elles sont plus vis-à-vis d'une population qui exprime un vrai besoin de politique, qui n'a pas de formation même minime - aucun fondamentaux, aucune notion historique ou politique, aucune lecture mais l'envie d'en être, ce qui est déjà pas mal - et qui exprime une grande méfiance à l'égard des formes traditionnelles du militantisme et des professionnels de la politique, notamment sur deux points : l'implication des citoyens (la démocratie participative, celle qu'Obama a piqué à Ségo), l'éthique des responsables (dont M. K. est un bel exemple bien que trop tardivement révélé). Cette population vient investir en masse le NPA - ou d'autres cercles politiques en formation d'ailleurs, où le phénomène est identique et le public absolument similaire.

Or, il me sent qu'il faille être prudents avec ces "accidentés de la politique" un peu susceptibles et sainte-nitouche (parfois un peu trop) et qui peuvent être définitivement rejetés dans un abstentionnisme d'implication citoyenne et/ou militante (rejoignant en cela la grande masse de nos compatriotes) si une structure politique en construction ne fait que reproduire des schémas passés ou refusent d'assumer les responsabilités qui leurs incombent. C'est le risque avec le NPA (mais pas que lui).
Ne soyons pas sainte-nitouche non plus : Besancenot doit avoir vingt ans de militantisme dans l'aile la plus raide de la LCR; il ne va pas s'en dépouiller, ce serait d'ailleurs idiot. Il y a un savoir-faire militant et organisationnel qui est nécessaire pour organiser les gens - ce que les beaux esprits appellent, en se pinçant le nez avec dégoût, la "propagande", "l'idéologie", enfin bref tous ces trucs sales qui aident à émanciper les dominés et éviter de tomber dans un gloubi-boulga de la pensée politique (pour ça il y a l'extrême centre du Modem ou d'une liste à la Cohn-Bendit-Bové). Mais s'ils ne savent pas s'en départir assez pour permettre l'inclusion et l'échange réciproque et sincère avec leurs nouveaux venus, il y aura des déçus.

De même, s'ils sont en position de faiseurs de rois (le nombre charnière de députés pour faire une majorité de gauche par exemple) leur refus devra être soigneusement analysé, tout comme d'éventuels compromis d'ailleurs. Leur éthique sera en jeu, tout comme l'est à mon goût aujourd'hui leur besoin de clarifier sans pirouette leur position vis-à-vis du pouvoir et de la discipline républicaine. Puisque fondamentalement on en revient là, à la République comme forme d'organisation sociale.
alighieri dit:donc c'est un parti qui ne sert à rien, qui ne fait qu'empêcher les gentils partis modérés de faire le plein d'électeurs pour leur gentille politique modérée, c'est ça ?

Les Verts, le PCF, le MPF, Démocratie Libérale ... sont des partis avec des idées très différentes de ce qui peut se faire actuellement, ils ne sont pas spécialement modérés.
La différence de fond entre le PCF et le NPA est dans la forme ! Le NPA veut tout ou rien, le PCF veut gouverner pour faire passer un maximum de ses idées.
Les Verts, le PCF, le MPF, Démocratie Libérale ... sont des partis aux idées peu consensuelles et ils participent, à leur échelle, toute proportion gardée, au gouvernement de La France quand on leur demande, ce que refuse le NPA.
De fait, quand on encourage la lisibilité "Anti" des extrêmes, on ne permet pas aux partis "qui souhaitent gouverner avec d'autres idées" d'être entendus et donc on fait le jeu des partis actuellement en place.
Le NPA est donc, au contraire, un parti qui sert aux partis très modérés et peu innovants, déjà en place, déjà lisibles, de faire le plein d'électeurs.
alighieri dit:je trouve que dire "le NPA n'est pas démocrate" parce qu'il n'est pas un inconditionnel de la démocratie actuelle, qui n'est la seule possible que pour des esprits sans imagination.

Le NPA n'est pas démocratique "dans le sens large de la démocratie totale", il s'est adapté en revanche à notre régime de démocratie majoritaire. Tu lis encore le contraire de ce que j'ai écris. Nous ne sommes pas actuellement en démocratie complète, nous sommes en démocratie majoritaire. Notre république est démocratique car nos gouvernants utilisent nos institutions de façon démocratique. Ils ont l'intelligence de ne pas écraser la minorité perdante, c'est une culture démocratique qui n'est pas inscrite dans nos institutions.
Le NPA, en revanche, utiliserait le système majoritaire pour que la majorité écrase la minorité. Puis que pour eux, c'est tout ou rien, la révolution sinon rien. On aurait alors un système majoritaire mais encore moins démocratique qu'actuellement.
Le NPA, selon moi, est justement en train d'exploiter les failles "non démocratiques" de notre système pour le transformer dans leur système. Même si à long terme leurs idéaux peuvent correspondre à une démocratie complète où le peuple gouverne, ils doivent d'abord convaincre la grande majorité de la population que la démocratie complète est meilleure que notre démocratie actuelle. Le changement de système institutionnel ne devrait pas se décider avec seulement 50% des français. Et puisqu'ils sont en mode tout ou rien, ils visent les 51% qui permettront d'écraser les 49% "en retard" sur leur vision démocratique du monde, réfractaires à cette vision pour des raisons qui leur sont propres et qui sont respectables.
On nous apprend depuis qu'on est tout petit que la démocratie c'est respecter les idées majoritaires, cette vision est pragmatique mais n'est pas réellement démocratique.

L'alternance permet une forme de démocratie ou chaque camp peut faire ce qu'il souhaite faire sans défaire ce qui a été fait avant. Mais c'est largement perfectible et cela dépend de l'ego des personnes élues.
Faire une gauche plurielle, c'est démocratique, mais c'est difficile à gérer pour que tout le monde soit content. Le PC, les verts ont pu faire passer des textes, mais ils n'ont pas pu tout faire car un démocrate se doit de respecter tous les avis, son arme est la conviction.

L'UMP quand il fédère les partis de droite a une vision démocratique de respect de toutes les tendances "de droite", mais en se servant de cette machine pour étouffer l'opposition, il perd son aspect démocratique. En faisant l'ouverture avec certaines personnalités de gauche, Sarkozy fait de la démocratie. Il fait participer les perdants au gouvernement, la majorité n'écrase pas la minorité. Rien ne l'oblige à le faire, il pourrait également faire beaucoup plus. Quand Royal propose Bayrou en 1er ministre, elle fait de la démocratie. La démocratie complète n'est pas majoritaire, tout le monde gouverne.

La démocratie complète ne peut pas fonctionner en mode "tout ou rien", le mode tout ou rien est contre la démocratie car il y aura toujours des gens pour penser différemment et il faut prendre le temps de les convaincre sans les écraser... Ou leur laisser le temps de convaincre car on peut être minoritaire et avoir raison. Pour cela, il faut agir chaque fois qu'on le peut.

Ce qui est curieux, c’est le choix de fonder un parti politique.

Wikipedia dit:Un parti politique est une organisation articulant une action locale et nationale.
Ils sont différenciés des syndicats, des groupes de pression ou d’autres mouvements par leur vocation à gouverner ou mettre en œuvre directement leur projet (conquête et exercice du pouvoir politique)

Dans l’interview de Krivine, il me semble que le type d’action que souhaite avoir le NPA est plus proche de celle d’un syndicat :
Alain Krivine : On n’est pas contre aller dans un gouvernement. Ce n’est pas un but en soi. Le but c’est de répondre aux exigences du monde du travail.

D’où la nécessité d’une grève unitaire, générale, prolongée, rassemblant privé et public, Français et immigrés, sur quelques objectifs où on peut les forcer à reculer.

Alors je me demande pourquoi le choix de fonder un parti et pas un syndicat.
Je vois comme ça 3 éléments de réponse :
1. L’existence de SUD et les liens au moins idéologiques entre eux. Il ne serait probablement ni très utile (en terme de recrutement) ni souhaitable de faire “doublon”.
2. Profiter d’un espace d’expression différent (campagnes officielles à chaque élection, affichages, spots télé et radio, etc.) comparativement au champ d’action des syndicats.
3. Profiter du financement des partis.
toujours Wikipedia dit:Chaque formation politique ayant présenté des candidats dans au moins 50 circonscriptions et ayant obtenu au moins 1 % des suffrages, touche 1,63 euro par voix obtenue, chaque année pendant cinq ans.

bigsam dit:Alors je me demande pourquoi le choix de fonder un parti et pas un syndicat.

simplement parce que c'est un parti trotskyste, que ses fondamentaux s'appuient sur le monde du travail pour lui donner une projection politique, et que la grève est donc un des éléments moteurs.
Du rôle de l'idéologie, ou quand la superstructure détermine l'infrastructure, ce qui est un pied-de-nez au matérialisme historique. :clownpouic:
MrGirafe dit: nos gouvernants utilisent nos institutions de façon démocratique. Ils ont l'intelligence de ne pas écraser la minorité perdante, c'est une culture démocratique qui n'est pas inscrite dans nos institutions.
Le NPA, en revanche, utiliserait le système majoritaire pour que la majorité écrase la minorité.

actuellement Sarkozy respecte à fond son opposition, comme on le voit en ce moment à l'assemblée, en revanche le NPA est virtuellement coupable de ce que tu supposes qu'il ferait s'il arrivait au pouvoir, tout en lui reprochant de ne pas se donner les moyens d'y arriver, c'est ça ?
je précise que je me sens moi aussi plus proche de la démarche pragmatique du PG, qui s'inscrit dans le cadre institutionnel actuel ; mais condamner à priori la démarche du NPA comme étant stérile et virtuellement non-démocratique, c'est relayer un discours dominant du type TINA (There Is No Alternative), ce qui serait normal sur TF1 mais me parait inquiétant sur TT - c'est redire ce que disent du NPA les analystes médiatiques à gages, type Barbier.
alighieri dit:condamner à priori la démarche du NPA comme étant stérile et virtuellement non-démocratique

Ce n'est en aucun cas stérile. En deux mois la gauche s'est réorganisée comme elle ne l'avait pas fait depuis 40 ans autour du cadavre tout sec du sortant, autrefois la SFIO aujourd'hui le PS. Avec de l'écho (4000+ adhérents au PG en deux mois, 9000+ au NPA en un peu moins d'un an - soit plus de 15000 vrais adhérents et qui sont des militants, par des encartés-clic à 20 euros). Ce n'est pas fini, il y aura des ajustements (Ségolène sera sans doute tenté de concrétiser un centre-gauche hors du PS qui ne lui apportent pas grand chose) mais les choses bougent.
Et sur le plan démocratique, je pense qu'il suffit d'aller dans une réunion du NPA ou du PG pour sentir la participation et l'effervescence. Après, au niveau des appareils il faut voir les pratiques, mais sur la durée.
alighieri dit:en revanche le NPA est virtuellement coupable de ce que tu supposes

Non, ce n'est pas virtuel, ils le disent, ils ne veulent pas gouverner s'ils ne sont pas seuls aux commandes. Tout ou rien, pas de compromis. Les militants de Lutte Ouvrière tiennent mot pour mot le même discours. dans notre système, il faut une majorité pour être aux commandes, comme ils ne vont pas convaincre en une fois 85% des gens, ils vont monter (peut être) petit à petit et un jour, ils passeront (peut être) la barre des 50%. Ce jour là, ils pourront prendre les commandes seuls et le reste de la population sera réfractaire à leurs idéaux.
Pour l'extrême droite, on a vu en 2002 qu'elle pouvait grand maximum atteindre 20% en face à face avec un candidat de droite. Face à un candidat de gauche, on ne sait pas quel score le FN pourrait faire.
alighieri dit:mais condamner à priori la démarche du NPA comme étant stérile et virtuellement non-démocratique, c'est relayer un discours dominant du type TINA (There Is No Alternative), ce qui serait normal sur TF1 mais me parait inquiétant sur TT

Tu vois mal ce qui se passe, les extrêmes (qui ne peuvent pas demain être majoritaires) sont bien plus relayés par les médias que les vraies alternatives. On entend beaucoup les extrêmes sur TF1 justement ! Il faudrait qu'on entende plus les partis qui veulent gouverner avec des idées alternatives ! Des alternatives au PS à gauche il en existe beaucoup, celles qu'on entend sont celles qui ne sont pas concevables dans notre société sans écraser une partie de la population. C'est le même problème que pouvait avoir Villiers qui voulait gouverner face à Le Pen dont personne ne veut (mais qui lui en revanche était prêt à entrer dans un gouvernement de droite, à faire des alliances, pour faire passer un maximum de ses idées).

L'extrême gauche fait le jeu des partis en place, comme l'extrême droite car ils prennent du temps de parole sur les vraies alternatives qui ont besoin de temps pour convaincre avec leurs arguments plus complexes que "on est contre ce que font les autres, ça ne va pas assez loin, on ne veut pas de compromis : faisons la révolution, vous verrez, ça ira mieux.. De toute façon, ça peut pas être pire !"

Avant que les gens changent leurs habitudes de consommation (pour quel parti ils votent), pour pas mal d'entres eux, il faut qu'ils aient vu le produit à la télé un certain nombre de fois ou que quelqu'un leur ait conseillé ce nouveau produit. Ca ne suffit pas de l'avoir disponible dans le rayon.
Nous, on lit sur le net ce qui se dit, c'est comme cela qu'on peut éventuellement faire évoluer notre vote. Tout le monde n'a pas envie de passer du temps à faire cela et TF1 (ou d'autres) propose des alternatives telles que les gens sont obligés de conserver leurs habitudes.

J’aimerais être quelqu’un de bien, j’aimerais être républicain, chaque jour je m’en convaincs. Et en analysant froidement les choses, j’ai envie de voir un parti comme le P(D)G percer par la voie institutionnelle. Quitte à appliquer des idées, je préfère que ce soit de manière indiscutable.

Sauf que … qui peut croire que 53% des français ont élu Sarkozy, soient d’accord avec toutes les réformes, avec la politique qu’il mène ? Après on me dit : respect de l’opposition et de l’expression citoyenne ?

Oui, évidemment le “j’entends mais je n’en tiens pas compte” est révélateur. Les arrestations arbitraires qui se multiplient, les jeunes militants qui se font condamner par le mafieu de Levallois pote du président, des descentes dans les collèges, chez les journalistes (pour justifier ensuite la fin des juges indépendants, d’instruction), la limitation du temps de parole à l’assemblée plutôt que de trouver une vraie solution à ce problème des amendements, les préfets qui sautent parce qu’on empêche pas assez les manifestations ou pour ménager les copains, la mise sous pression des leaders syndicaux en devenir, le flicage sur la toile, le contrôle des medias télé, presse, le fait du prince qu’ose enfin dévoiler certains journalistes, la connivence et les mélanges des pouvoirs : exécutif tout puissant, législatif à sa botte (avec des députés bien en rang qu’on flingue quand ils en dépassent), judiciaire décapité du juge d’instruction et maintenu dans une misère financière, médiatique comme contre-pouvoir contrôlé qui sert d’organe de propagande …

Ok si c’est ça la démocratie, si c’est ça l’art du compromis se justifiant par quelques millions de français (certainement pas une majorité) embobinés pour certains par un déploiement médiatique indigne d’une démocratie (inspirée de la grande démocratie US qui commence par des millions de dollars). Si c’est la démocratie qu’il faut vénérer, protéger et tenir loin des affres de l’Histoire, et bien j’attends que cette dernière vienne juger notre époque dans des livres qui ne seront pas glorieux à notre égard.

Faut pas nous prendre pour des tanches (là je parle de ces analystes qui voient les français comme de dangereux irresponsables qui ne comprennent rien à la politique), on sait bien ce que la radicalité de la rue a amener : l’autoritaire et la dictature au nom d’un idéal bien souvent dévoyé.

Mais aujourd’hui on est d’accord pour accepter l’autoritaire au nom de notre sécurité et de l’inégalité, par contre la même chose au nom d’une égalité : sûrement pas !

A nous de réinventer pour ne pas tomber dans les erreurs passées. A nous de prendre des modèles en les adaptant. Sans renier totalement le capitalisme comme Chavez l’a fait. Persécutés par tous nos penseurs occidentaux, perçus comme un dictateur a jusqu’ici sur plusieurs points été bien plus démocratiques que notre gouvernement. Y a des chances que ça dégénère ? Sûrement … comme y a des chances que ça devienne de pire en pire dans notre beau pays des droits de l’homme.

Alors gouverner, prendre part à ces décisions ce serait beau. Mais que valent 3 communistes dans un gouvernement qui décide pour un quart de la condition de vie des français. Que feront-ils entre les directives européennes, les logiques économiques sur lesquelles ils ne pourront agir, l’opposition, le tout avec des concessions à faire dans leur propre gouvernement ? Ils remueront les bras et verront des entreprises se faire privatiser. Oui du compromis ok, mais à ce point, c’est comme de demander aux chasseurs de voter l’interdiction de la chasse : quelle cohérence ?

L’opposition elle est élue (et censée être représentative), mais les plus grands compromis sont faits aux noms d’intérêts supra-nationaux qui n’ont bien souvent pas grand chose de démocratiques. C’est cette “démocratie” qui s’exerce aujourd’hui sur laquelle le citoyen lambda (celui aux différents capitaux culturels, sociaux, économiques en berne) n’a quasiment pas de prise ce qui pose quand même emblème pour une démocratie. Dès lors que des réactions radicales émergent, je comprends.

Oui le PG est certainement le meilleur choix actuellement pour qui a des idées de gauche (et aime chanter l’Internationale). Mais je comprends ceux qui n’y croient plus et qui passe par la radicalité en supportant le NPA. La politique c’est aussi de la passion et à force de l’attiser au quotidien, faut pas s’étonner qu’elle explose. Et qu’elle explose dans les urnes est encore ce qui peut arriver de plus heureux pour les dirigeants actuels. Un NPA qui fait 10% ou des insurrections comme notre pays en a connu (1848, 1881, 1968 etc …) : le choix est vite fait.

MrGirafe dit:Les militants de Lutte Ouvrière tiennent mot pour mot le même discours.

tu ne dois connaître ni les uns ni les autres pour dire ce genre de trucs. :?
El comandante dit:
MrGirafe dit:Les militants de Lutte Ouvrière tiennent mot pour mot le même discours.

tu ne dois connaître ni les uns ni les autres pour dire ce genre de trucs. :?

Je parle de la participation au gouvernement d'un point de vue LCR et d'un point de vue LO, c'est la même chose : rien on veut la révolution, pas de compromis (ce qui est contraire à "ma" définition de parti politique utile).
Je conserve ma vision institutionnelle de la chose, je ne parle pas des idées ni du mode de fonctionnement interne du parti.

Avant de les rencontrer je n'aurais jamais pu penser cela (je vous rappelle que cela va directement contre un certain nombre de mes convictions liées à la gouvernance, la démocratie, au rôle d'un politique et au respect de la parole de chacun).
C'est justement parce qu'ils me l'ont dit que je suis tombé sur le c** et que je sais maintenant à quoi m'en tenir.
El comandante dit:
MrGirafe dit:Les militants de Lutte Ouvrière tiennent mot pour mot le même discours.

tu ne dois connaître ni les uns ni les autres pour dire ce genre de trucs. :?

Dire ce genre de choses montre bien que vous n'êtes pas un ancien du forum mon pauvre ami. Je vous plains.
shix dit:Sans renier totalement le capitalisme comme Chavez l'a fait.

Sauf qu'il ne l'a pas fait. Du tout du tout. Mais c'est un autre débat. :)
shix dit:Alors gouverner, prendre part à ces décisions ce serait beau. Mais que valent 3 communistes dans un gouvernement qui décide pour un quart de la condition de vie des français. Que feront-ils entre les directives européennes, les logiques économiques sur lesquelles ils ne pourront agir, l'opposition, le tout avec des concessions à faire dans leur propre gouvernement ? Ils remueront les bras et verront des entreprises se faire privatiser. Oui du compromis ok, mais à ce point, c'est comme de demander aux chasseurs de voter l'interdiction de la chasse : quelle cohérence ?

D'accord là dessus, d'où la nécessité de discuter avant sur quoi tu rentres au gouvernement, et ce pourquoi tu sortiras. Et à l'heure actuelle, le PS ne me semble pas capable de proposer une base minimale à cause du cadre européen et de son attachement au traité parjure de Lisbonne. Quoiqu'il en dise : tous les éléments discours gauchisés des dernières semaines de Martine Aubry sont en contradiction profonde avec le texte du "Manifesto" qu'elle a été signer à Madrid le lendemain de son élection avec tous les PS européens (dont ceux qui gouvernent avec la droite). Tous. Il faut lire le Manifesto, c'est assez affligeant. Et c'est ce qui est en jeu aux européennes.
...et que la grève est donc un des éléments moteurs


Magnifique ! :pouicbravo: :mrgreen:

C'est donc bien un parti de feignants...

OK->[]

A Gauche actuellement les choses bougent beaucoup.
Au niveau du PS, on voit poindre ce qui semble être une volonté d’exister, ce qui n’est déjà pas si mal.

Au niveau de la Gauche qui m’intéresse plus, les verts sont plus divisés que jamais notamment suite au retour de Cohn Bendit.

Pour ma part, je m’intéresse beaucoup plus à la constitution du Parti de Gauche en espérant que la volonté de constitution d’un front soit sincère et dépasse les européennes.
Je m’intéresse également à la constitution d’une fédération de mouvements et de parti (Alter-ecolo, Alternatifs, le Mai, Communistes unitaires …) ainsi qu’à l’Appel lancé par Politis en juin dernier.

Concernant le NPA j’attends un peu de voir. Je n’ai jamais été fan du côté révolutionnaire et de l’approche trop “syndicaliste” de leur action. Par contre, il est incontestable que la LCR était présente sur le terrain.
J’espère que la NPA va s’ouvrir (un courant minoritaire appel au rassemblement). J’apprécie aussi la volonté de créer un Parti qui pour moi indique la volonté d’aller aux affaires.
Il faut suivre et pousser le NPA a aller dans cette direction qui me semble être la bonne.

Mon espérance, la capacité d’union de ces forces :
Parti de Gauche (et PC dans le sillon)
Fédération
NPA
Appel à l’union de Politis (notamment pour une autre Europe).

Ces différentes démarchent ont des différences qui sont visibles dans la forme que les unes et les autres prennent, mais, elles ne sont pas insurmontables et je ne vois pas le problème à l’existence de débats et de questions restant ouvertes.
Je croise les doigts et accessoirement prend ma carte au PG tant que la démarche vise à la constitution d’un front et de faire vivre le débat.

A priori le NPA n’ira pas dans le Front de gauche; la Fédé est tentée par intégrer le PG mais minaude (qu’ils sont chiants ces écolos…); et l’appel à l’union de Politis se retrouve thématiquement dans l’appel du front de gauche, et devrait y verser pas mal de ses signataires.

Nous avons bien les mêmes sources El Comandante.
Concernant le NPA par contre, il y a eu des rencontres et il y en a encore.
Reste à voir si des choses évoluent.
Je pense que ce serait une réelle erreur de la part du NPA de rester seul.