[politique] Régionales, (edit) petites histoires

Je sors de mon bureau en Seine-St-Denis. Ma ville (St Ouen) fait grosso modo 73,5% Huchon (PS), 26,5% Pécresse (UMP).

Impression d’assesseur que je fus : Un taux de participation à peu près identique (autour de 40%) pourtant y’a eu une espèce de relais. Certains électeurs venus au premier tour ne se sont pas déplacé. A l’inverse, un nombre à peu près identique d’électeurs qui ne se sont pas déplacé la semaine dernière sont venus. Etrange.

Quant au dépouillement : quelques bulletins vides, quelques enveloppes avec les bulletins PS et UMP (je comprends ça comme “bonnet blanc, blanc bonnet”) et des bulletins FN (alors qu’il n’a pas pu se maintenir en Ile-de-France). Comme quoi les électeurs FN sont des têtus.

MrGirafe dit:
Front de Gauche 19,10% (13,13, +6 points, +45%)

:D :pouicok: :pouicbravo:
alighieri dit:
MrGirafe dit:
Front de Gauche 19,10% (13,13, +6 points, +45%)

:D :pouicok: :pouicbravo:

Tout pareil :)

Y a t-il une interprétation politique à ces faits :

Guyane : le président sortant est réélu alors qu’il vient de quitter le PS pour adhérer à l’UMP. La gauche est pourtant représentée par Taubira, une femme d’exception.

Languedoc-Roussillon : le président sortant est réélu alors qu’il vient de d’être exclu du PS . Le PS (Hélène Mandroux) n’est même pas au 2ème tour (6% au 1er)

l’UMP, plébiscité aux présidentiels, prend une raclée aux régionales : aucun candidat, membre du gouvernement n’est élu. Fief des fiefs de l’UMP, les Hauts-de-Seine passent à gauche.

Mon interprétation : les français votent pour des gens. Ceux qui votent pour des convictions politiques doivent être assez minoritaires ?



Petites histoires à lire
http://www.marianne2.fr/2-tour-regional … 89876.html

Richard dit:Mon interprétation : les français votent pour des gens.

Non, ce ne serait pas honnête, dans ta démonstration, pour Christiane Taubira.

Quelques français font qu'un score bascule d'un côté ou de l'autre, ils font les élections. Pour autant chaque parti a son socle qu'il doit mobiliser à toutes les élections. Lorsque le socle ne se déplace pas, ce sont les volatiles qui déterminent le résultat.
Capter l'électorat volatile et mobiliser ses troupes, c'est tout l'objet des campagnes.

Pour Frêche, c'est un problème de temps de campagne et de réactivité du PS. Avec une anticipation et une union des gauches solidaires, le score aurait peut être été différent, la démarche mieux expliquée. Le populisme de Frêche est le même que pour tout parti. Il est efficace, il permet d'énoncer en 10minutes des théories simplistes mais attractives et médiatiques qui nécessitent derrière 30 minutes de contre-argumentation pour être démolies.

La présidentielle se veut au dessus des partis, c'est notre constitution. Sarkozy a été élu en 2007 et son élection a mobilisé les électeurs coupant la France en deux avec deux grosses masses d'électeurs de part et d'autre. Les français qui ont voté Sarkozy ne s'attendaient (peut être) pas spécialement à ce gouvernement d'ouverture, qui correspondait (peut être) plutôt au candidat Bayrou.
C'est pour cela que l'UMP traduit ce résultat des régionales par : on veut du Sarkozy, pas de l'ouverture !

Bon, bon, bon… Comme prévu, rien de bien neuf par rapport au premier tour

Les plus grands perdants dans l’affaire me paraissent quand même être les régions (cela pourrait être un argument spécieux pour relativiser la baffe de l’UMP mais cela ne l’est pas (dans mon esprit en tout cas)).

En effet, régulièrement des régions se font épingler (rapport de la cour des comptes par exemple) pour des gestions discutables (la couleur politique intervient assez peu , étant quasiment toutes déjà à gauche, on peut voir que certaines s’en sortent bien et pas d’autres), l’enjeu national, la désaffection d’une partie de l’électorat font que les sujets régionaux et leurs bilans ont été “oubliés” (souvent à dessein)… C’est d’autant plus angoissant que les sujets relevant de la compétence des régions ne sont pas anecdotiques.

Je m’inquiète aussi pour l’exécutif de certaines régions… les alliances étaient déjà fragiles lors des derniers mandats et les bordées d’insultes échangées entre Front de gauche / Europe Ecologie / PS avant le premier tour juste et juste avant la réconciliation en grande pompe vont donner des choses amusantes (enfin si on aime l’humour désespéré)

Pour ce qui est de la baffe de l’UMP, les dénégations de certains de ses membres sont assez pitoyables, c’est un mauvais score. Pour preuve, les déclarations des mêmes aux dernières élections régionales (“on ne pourra pas faire pire la prochaine fois”, bah si) ou même il y a encore quelques mois (On va prendre 3/4 régions)…

Enfin, l’interprétation UMP cité par MrGirafe me parait erronée et néglige tout un électorat du centre, pas géné par l’ouverture, qui ne se retrouve pas dans le Modem, ni dans Europe Ecologie, qui ne peut voter pour le nouveau centre (allié UMP) et qui a eu en horreur les écarts de certains gouvernants et des débats comme celui sur l’identité nationale.

Richard dit:Mon interprétation : les français votent pour des gens. Ceux qui votent pour des convictions politiques doivent être assez minoritaires ?


J'en suis persuadé aussi. Et ça rend les analyses politiques difficiles, voire parfois un peu vaines. :roll:

En 2004, c'était déjà la marée rose aux régionales. Tout le monde disait que c'était un tournant dans de quinquénat de Chirac (ce qu'on dit aujourd'hui de Sarkozy) et cela semblait augurer une victoire du PS à la présidentielle et aux législatives de 2007. On a vu le résultat.

Des gens qui ont voté Sarko en 2007 ont très bien pu voter pour leur président socialiste sortant dans leur région hier et revoteront Sarko en 2012. C'est incohérent d'un point de vue idéologique mais je pense que c'est tout à fait possible.

D'abord, il y a la prime au sortant. Et puis, on vote plus facilement pour quelqu'un qu'on connaît, ou au moins qu'on identifie. Et dans les régions, à part le président (et encore), faut bien avouer que les électeurs ne connaissent souvent pas leurs élus.

De même, en 2007, j'ai entendu pas mal de gens dire "moi je vais voter pour Sarkozy parce que c'est le seul à avoir la stature d'un chef d'Etat, à être capable d'occuper ce poste. Ségolène elle n'a pas l'envergure". Sur quoi se basaient-ils pour dire cela ? L'expérience ? Sarko n'en avait pas plus que Ségo, c'était une première candidature pour tous les deux. Un a priori machiste ? Peut-être pour certains mais ça n'explique pas tout, loin de là. Par contre, Sarkozy était déjà au gouvernement, il était ministre depuis 5 ans, c'était celui qui occupait le plus l'espace médiatique. Je suis convaincu que ça a joué, que d'une certaine façon, il rassurait plus les gens.

D'ailleurs, on voit bien que les élections qui fédèrent le plus, où il y a le plus de participation, sont la présidentielle et les municipales. Des élections où l'on identifie clairement les candidats. Le maire de son bled, on le connaît. Le président et ses adversaires aussi.

Les partis politiques et les médias tirent sans arrêt des leçons idéologiques des scrutins successifs mais moi aussi, je crois que pas mal d'électeurs se foutent de la politique politicienne et de l'appartenance à un parti d'un tel ou un autre. Ils votent pour une personne, point.
Mathias dit:D'ailleurs, on voit bien que les élections qui fédèrent le plus, où il y a le plus de participation, sont la présidentielle et les municipales. Des élections où l'on identifie clairement les candidats. Le maire de son bled, on le connaît. Le président et ses adversaires aussi
Je m'autorise à retourner ton argument! :-) Les présidentielles et les municipales (et législatives) sont les élections pour lesquelles on identifie aussi le mieux la fonction ou bien dont on mesure le mieux l'impact...

On sait ce que fait un maire (du moins on le croit), on sait ce que fait un président de la République mais on a beaucoup de mal avec les cantonales, un conseiller régional ou un député européen.
Bref je ne crois pas qu'on puisse motiver les gens sur des fonctions mal définies (dans l'idée que l'on s'en fait) surtout si le débat ne se fait pas... Et je crois que c'est la médiatisation de certains représentants politiques qui vient pallier en partie ce défaut.

Comme ils n’avaient rien d’autre à faire hier soir, les élus UMP se sont fait une partie de “petits meurtres et faits divers” devant les caméras de télévision.

Ami Trictracien, sauras tu découvrir les mots ou expressions qu’ils devaient placer dans leurs discours ?

http://www.wat.tv/video/regionales-2010-il-y-aurait-2cwzp_p6ln_.html

:mrgreen:

la une de Libé est pas mal trouvée :

jibentus dit:Comme ils n'avaient rien d'autre à faire hier soir, les élus UMP se sont fait une partie de "petits meurtres et faits divers" devant les caméras de télévision.
Ami Trictracien, sauras tu découvrir les mots ou expressions qu'ils devaient placer dans leurs discours ?
http://www.wat.tv/video/regionales-2010-il-y-aurait-2cwzp_p6ln_.html
:mrgreen:


:lol:

je pense qu'en fait ils ont tous une oreillette branchée sur la même source d'émission....ensuite comme ils sont bons élèves, ils répètent !

Il me semble que tous les ministres qui se présentaient aux élections, par le système de la proportionnelle, ont été élus…
Certes, ils ne sont pas présidents de région puisque la droite a perdu dans quasiment toutes les régions, en tout cas a perdu dans toutes les régions où les membres du gouvernement se présentaient…

Mais alors ?

Ils ne peuvent pas être ministre et prendre une nouvelle fonction représentative en même temps (démarrer une nouvelle fonction demande beaucoup de temps, ce qui n’est pas compatible avec un agenda de ministre)

Et ils ne démissionnent pas de leur portefeuille ?? Ou alors ils ne prennent pas leur poste pour lequel ils viennent d’être élus ?

On comprend mieux leur motivation à ne pas être élu, car évidemment, s’ils avaient été élus, ils perdaient leur portefeuille… Pour n’être que président de région…
Le président sait motiver ses troupes !

Il appartient maintenant à la majorité de tirer les conséquences d’une élection, qui pour être locale, n’en a pas moins une dimension politique qui n’est pas contestable. Nicolas Sarkozy en 2004


Souvenez vous…

autre image sympatoche…

Tout le monde se foutait de la gueule de Sarkozy avec son ouverture.
Il en a perdu son électorat de base qui ne se retrouvait plus dans les personnes nommées.

Grosse défaite de la majorité présidentielle.

Réponse ?
On arrête l’ouverture hors UMP, on fait l’ouverture dans l’UMP. L’électorat de droite va peut être s’y retrouver et retourner aux urnes…

Sarkozy a fait du Jospin de 2002, il a fait le 2nd tour d’union au dessus des partis (qui a été tentée en disant que l’écologie était une réserve de voix crédible pour l’UMP) avant de rassembler son propre camp.
Mais cela n’avait pas de sens pour un des scrutins les plus démocratiques de nos institutions.

Pour autant, cette politique d’ouverture ne peut que porter ses fruits -avec nos français actuels- pour la présidentielle (et donc les législatives derrière), ce que Bayrou était à deux doigts de réaliser en 2007 en partant d’un score quasiment nul !
Mais avec deux candidats à droite (Villepin a l’air d’y aller quoi qu’il arrive) Sarkozy n’aura peut être pas accès au 2nd tour faute d’avoir mobilisé ses troupes au 1er, ce que devrait pouvoir faire Villepin.

Petite radio…

http://www.arteradio.com/son.html?615815

à écouter :)

Les résultats de cette élection sont profondément injustes. L’UMP avait tout fait pour y arriver. En vain …

Ecoutez :lol:

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emiss … te-157861/