Salut,
Demain soir à Toulouse, il y a un café philo ayant pour thème “Pourquoi l’homme joue t’il ?”
Je m’en vais aller écouter tout ça, mais vous qu’en pensez vous ?
Pourquoi qu’y joue l’être humain ? En général hein, parce que pour nous, je sais déjà : on est des grands malades qui bavent à la vue d’un pion en bois ou qui transforme un paquet de pique apéritif en mikado.
Non sérieux que j’ai quelque chose à dire demain : Pourquoi l’Homme joue ?
(Je sais faudrait déjà définir qu’est que le jeu? Mais ça c’était le débat du mois dernier et j’y était pô)
Ludiphilosophiquement
Alain
drax dit:
Pourquoi qu'y joue l'être humain ?
pour le plaisir d'exercer certaines de ses capacités ou d'utiliser certaines de ses facultés dans un cadre imaginaire, donc sans conséquences sur le réel.
edit : cadre imaginaire mais cadre tout de m^me, donc avec un ensemble de codes et des règles communs dont le respect est un prérequis. avec de l'aléa peut-être mais sans arbitraire.
J’avais fait un compte-rendu de lecture qui pourra te donner des biscuits pour la discut’…
http://www.trictrac.net/jeux/forum/view … hp?t=48965
Pour écraser son prochain !!!
Lire les pensées de Pascal sur le divertissement me semble donner une bonne première approche.
Après, mon avis, finalement assez proche, se trouve ici :
http://www.faidutti.com/index.php?Module=divers&id=322
(bon, mon analyse a un peu évolué depuis que j’ai écrit ça, mais pas énormément)
Nous sommes tous joueurs de nos vies. Dans un jeu de société, au moins, nous savons où nous allons. Tout comme le macro dont il est le pendant, le microcosme du jeu, son temps, son espace, sa matière, déterminent une existence, les liens qui s’y tissent, les buts que l’on y poursuit, jusqu’à ce que tout s’arrête aussi mystérieusement que ça avait commencé.
Ainsi, en ce qui me concerne, tout jeu participe du grand Jeu, en révèle, explique, illumine quelque chose, aussi succinctement, brièvement, fragmentairement que ce soit.
Pourquoi jouons-nous est aussi insoluble, autrement, que :“pourquoi vivons-nous?”
D’ailleurs, je préfère me divertir de ce trouble en retournant…jouer.
Noro dit:Pourquoi jouons-nous est aussi insoluble, autrement, que :"pourquoi vivons-nous?"
Sauf que dans le jeu tu ne meurs pas. Tu peux toujours relancer une autre partie. Et tu ne viens pas au monde, tu décides de lancer un jeu. ce qui allège considérablement la question du sens de la vie.
El comandante dit:Noro dit:Pourquoi jouons-nous est aussi insoluble, autrement, que :"pourquoi vivons-nous?"
Sauf que dans le jeu tu ne meurs pas. Tu peux toujours relancer une autre partie. Et tu ne viens pas au monde, tu décides de lancer un jeu. ce qui allège considérablement la question du sens de la vie.
Pas quand on se place du point de vue du pion ! (allez, un ptit effort! )


L’homme joue car il doit bien s’occuper pendant que la femme fait la vaisselle
D’accord, ne poussez pas, je
La boîte s’entrouvre, deux pans de bois s’écartant, révélant d’abord un rai de lumière, lequel s’élargit, devenant abîme. Et puis l’on entre, soudain, dans un monde qui n’est plus le cocon confortable de la virtualité, au milieu de ses frères couchés dans le même ventre divin.
Quelque chose s’est saisi de nous: nos sens nous interdisent d’en concevoir la nature; qu’est ce que c’est? Mais ça nous tient, ça nous agrippe, ça nous pose, nous déplace?
En voilà d’autres, soudain. Je vois le sens de ma vie. J’en distingue les limites, mon espace; j’ai l’intuition de mon temps.
Je devine que mon existence sera rude: je ne suis pas seul, et une force, celle là même qui m’a fait venir au monde, tantôt m’adjoint le bras précieux d’un ami, tantôt me pousse vers un autre, qui disparaît trop vite.
Je vis un temps, j’avance, on me bouscule, je bouscule, on s’attache à moi, finalement. Et puis, alors que je pensais avoir trouvé, enfin, quelque sens, me voilà mat.
Et tout s’estompe.
Gloups.
alighieri dit:une autre piste de lecture :
http://www.trictrac.net/index.php3?id=j ... l&ref=6328
j'avais oublié de le commander, voilà qui est fait.

El comandante dit:alighieri dit:une autre piste de lecture :
http://www.trictrac.net/index.php3?id=j ... l&ref=6328
j'avais oublié de le commander, voilà qui est fait.
(je veux bien un retour par MP)

Espinha de Bacalhau dit:Pour oublier que c'est notre vie qui est en jeu
A priori notre vie n'est pas en jeu, ou alors c'est qu'on perd tous !
Faut peut-être séparer : pourquoi les enfants jouent? Pourquoi les quarantenaires jouent encore? Pourquoi les hommes (petit “h”) jouent quand même plus souvent que les femmes?
Pour ma part je joue, et à tout (plateau, rôle, foot) parce que je suis encore un bon gros gamin inside my head. Je joue parce que c’est l’activité parfaite selon moi pour s’opposer au travail (avec la grasse mat) , sorte d’étendard dans la nuit qui permet de bien se démarquer du “moi” qui bosse la semaine…
On joue aussi beaucoup plus souvent aujourd’hui à l’âge adulte, parce qu’on vit dans la société pacifiée depuis 50 ans qui permet de le faire, avec des pratiques sociales de plus en plus favorables aux travailleurs pour leur temps libre… (dernière étape : RTT)
Esperons qu’on garde ces condition idéales encore longtemps… (pas sûr hein?)
Merci Bruno, El Commandante et alighieri pour ces pistes de lecture!
M’en vais essayer de potasser tout ça entre midi et 2.
Et sinon question connexe, si le jeu est une “soupape de sécurité de l’esprit” face au stress du réel, qu’est qui le différencie des autres activités du même style ?
C’est un exutoire.
On joue tous des rôles dans nos vies, le jeu nous permet d’en jouer d’autres.
Ca nous permet aussi d’oublier, pour un tant, que tout est vain.
je joue pour passer le temps
petit, qu’il me reste de vivre
comme on dessine sur le givre
comme on se fait le cœur content
à lancer caillou sur l’étang
je joue pour passer le temps
Je joue d’abord pour passer le temps en évacuant les soucis du quotidien de mon esprit, en m’évadant dans une activité qui sollicite ma réflexion (au moins un minimum), et qui me permet de me mesurer à d’autres.
L’homme (ou la femme) a en effet besoin de se surpasser, de s’assurer qu’il est sinon le meilleur, du moins capable d’agir d’une manière ou d’une autre sur son existence. Or, seul le jeu permet de le décider, du moins, donner l’impression de pouvoir influencer quelque chose (au moins grâce aux lancers de dés…).
Le jeu est une activité sociale qui force à la rencontre, avec soi-même et les autres, et semble synonyme de détente tout à la fois. Quoi de plus naturel pour l’être humain que de penser pour être ?
Peut-être aussi que ça rassure les inquiets? Un univers défini, avec des règles définies.
Et puis, la boîte est aussi un petit monde fermé, avec des petites cases, des petites poches, les pions classés par sortes… Un truc bien rassurant, quoi…