Pourquoi les auteurs n'ont pas un statut reconnu???

spleen dit:
loic dit:
Fadest dit:
loic dit:- un jeu s'achete t-il sur le nom de l'auteur ?
OUI

Je nuancerais tout de même celui-là, oui, je suis capable d'acheter un jeu sur le nom de l'auteur, mais je doute que la personne qui ne connait que Les aventuriers du rail ou que Citadelles achetera un autre Alan Moon ou un autre Bruno Faidutii comme il achèterait le nouveau Dan Brown ou le dernier Bilal par exemple.
Donc, on peut répondre OUI, mais pour un public limité, contrairement à la littérature.

Ca reste un rpoblème de reconnaissance là encore.
Beaucoup de gens jouent à LADR sans vraiment savoir qu'il y a un auteur. Les gens n'achètent pas le dernier Dan Brown, ils achètent le dernier livre de l'auteur du "da Vinci Code". La littérature est mieux lotie car il y a plus d'auteurs, mais je ne suis pas certain qu'un sondage donnerait beaucoup de réponse positif à "Qui est Dan Brown ?" sans auucne précision. Et là encore, y a vahcement plus de lecteurs geeks que de joueurs geeks en France. Donc, je ne sais pas si proportionnellement c'est si flagrant que ça.
La seule vraie différence, c'est que les gens savent qu'un livre à été écrit par un auteur alors qu'ils ne savent pas qu'il y a un auteur derrière le jeu (donc ils n'y font pas attention).

je suis pas d'accord
les gens savent très bien qu'il y a un auteur derrière le jeu, mais reste à prouver qu'un auteur de jeu de plateau offre une touche unique bien à lui dans chacun de ses jeux,
par comparaison en litterature, acheter un auteur c'est être en terrain à moitié connu, voir convenu quand on connait et apprécie beaucoup l'auteur, et de plus pour un geek littéraire, approfondir sa connaissance d'un ecrivain c'est atteindre un niveau de comprehesion plus poussé de l'oeuvre globale, de la pensé de l'auteur
si j'achete du Bruno Faidutti, est ce que je retrouverais dans chacun de ses jeux une volonté unique d'emmener le joueur vers un même but ludique autre que le plaisir de jeu ? nan si on considère qu'il est l'auteur de petits jeux orienté détente et des jeux plus imposant plus orienté reflexion
apres l'interessé lui même me contredira peut etre, et quand bien même, est ce qu'on peut dire que cela serait vrai pour tous les auteurs de jeux ?
pour moi la réponse est plutôt non
donc pour moi, voilà pourquoi, le nom de l'auteur n'as aucune importance
par analogie au jeu vidéo, le nom fait très peu vendre aussi, sauf parmi un public très préci est encore, ces dernières années ont detruit plus ou moins ce phénomène chez les nouvelles générations de joueur (pc ou consoles)


Une dernière intervention car je pense qu'on ne sera pas d'accord. Dire qu'un auteur a un style littéraire quel qu'il soit est à mon avis très faux. Certains auteurs sont très reconnaissables (comme chez les auters de jeu) et d'autres sont des toutche-à-tout dont le style n'est pas aisément reconnaissable (comme les auteurs de jeu). Certains écrivent pendant des décennies et évoluent énormément et le geek littéraire est intéressé par cette évolution. Les gros jeux de réflexion de Faidutti datent de ses débuts. Il a depuis beaucoup évolué, inspiré par l'école allemande tout en restant proche de ce qui lui plait dans l'école américaine.
Certains auteurs sont multi classés, mais reste reconnaissable dans chacun de leurs domaines (même chose pour certains en littérature). Knizia fait beaucoup de choses. Perso, je sais que je peux acheter un "gros" Knizia les yeux fermés. Aucun ne m'a réellement déçu. J'échète tous les Friedemann Friese. L'auteur a une importance. Pour certains jeux, on s'en fout, mais pareil pour certains bouquins (Da Vinci Code ne s'est pas vendu sur le nom de l'auteur).
Il n'y a pas de différence fondamentale, sauf la taille du marché et le fait qu'on peut donc rester proche d'une grande partie de la production ce qui est totalement impossible dans la littérature (et ça devient dur dans le jeu). Donc on se rend moins compte qu'un auteur touche à plein de choses. Mais c'est la même chose, et si tu connais un auteur de jeux, tu pourras retrouvr sa touche dans ses jeux de même catégorie.
Richard dit:
loic dit:Ca fait quand même beaucoup de OUI. Evidemment, c'est à la mesure du monde du jeu, beaucoup plus petit que le monde littéraire, mais ça existe.

Même si ça existe, la portée de ces micro évènements ne permet pas d'atteindre le niveau de la reconnaissance.
A titre d'exemple : combien de fois as-tu fait de séance de dédicace dans ta boutique ?
Quelles ont été les réactions du grand public ?
A Toulouse, quand un auteur est présent sur le festival, on essaie de pousser les gens vers lui.
" Puisque vous avez aimé ce jeu, allez voir l'auteur qui est en train de présenter sa nouvelle création...! " ==> "Heuuu, ... ben pourquoi ? "
" Puisque vous avez acheté ce jeu, allez le faire dédicacer par l'auteur qui se trouve dans la salle...!" ==> "Heuuu, ... ben pourquoi ?"
Bref, on rame...


Je n'ai ma boutique que depuis 3 mois à peine. Avant, je n'avais pas beaucoup d'influence sur ces événements, mais ça a déjà eu lieu. Le grand public n'existe pas vraiment encore dans le jeu, donc difficile de mesurer sa réaction. Cependant, la Maison de Jeux de Nantes organise énormément de choses autour de la notion d'auteur de jeux depuis déjà longtemps, et le grand public (bien que cette notion n'existe pas vraiment, le public qui est présent sur une manifestation ludique ou un magasin de jeux est un minimum "éduqué") n'était pas réfractaire. En tout cas, je n'ai jamais vu les situations que tu décris, au contraire même.

Bonjour à tous, je suis un jeune gringalet du jeu, je sais que je débarque dans un sujet dont le dernier post remonte à plus d’un an, et qui a commencé il y a plus longtemps encore.

Je compte personnellement me lancer dans la création d’un magasion, d’une boite d’édition de jeux, tout en faisant d’abord éditer quelques petits jeux surlesquels je bosse en ce moment.

Je suis encore un neophyte dans le cursus honorum ludique, alors si des évolutions sur ces questions ont été constatées, que ceux qui possèdent cette précieuse ambroisie ne la savourent pas tout seul.

celidan dit:
Je compte personnellement me lancer dans la création d'un magasion, d'une boite d'édition de jeux, tout en faisant d'abord éditer quelques petits jeux surlesquels je bosse en ce moment.
Je suis encore un neophyte dans le cursus honorum ludique, alors si des évolutions sur ces questions ont été constatées, que ceux qui possèdent cette précieuse ambroisie ne la savourent pas tout seul.


Donc si je comprends bien :
1) tu veux ouvrir une boutique
2) tu veux créer une boite d'édition
3) tu veux éditer tes propres jeux, et donc chercher à les faire distribuer
4) tu n'as pas ou peu de contact dans le milieu

Je suppose donc que tu as une très grosse fortune personnelle ou bien que tu es sorti premier de ton école de commerce ou bien que tu travailles comme Trader à la Société Général... ou même les 3 à la fois ?

Pas d’evolution sur le status d’auteur de jeu à ma connaissance.
Ce n’est pas grave dans ton cas puisque tu est à la fois auteur (sans status donc) et éditeur (donc gérant de société).

Bon courrage dans ton aventure.

Arnaud.

Juste une petite remarque, en passant.

L’une des premières choses qui n’aide pas à la reconnaissance du statut d’auteur est à mon avis le fait que le nom de l’auteur n’est pas toujours bien mis en avant sur les boîtes de jeux, voir pas du tout (évidemment pas pour les boîtes de jeux que nous aimons tant sur TT).

Dans beaucoup de magasins de jouets ou grandes surfaces, cherchez bien les boîtes avec le nom de l’auteur en couverture.

Du coup, dans l’esprit de beaucoup de gens, l’auteur n’a pas d’existence en tant que tel. Ils pensent qu’il s’agit d’un groupe de gens payés pour travailler sur des concepts, ou quelque chose du genre.

Quitte à pousser le bouchon un peu loin, je me demande même si le fait qu’il y ait un nom d’auteur affiché ne nuit pas au jeu (en grande surface), les acheteurs potentiels se disant quelque chose du genre “ça doit être compliqué, car ils ont eu besoin d’un auteur pour le faire”. Un peu comme la nuance cinéma grand public, cinéma d’auteur…

Jean-Francois dit:
Du coup, dans l'esprit de beaucoup de gens, l'auteur n'a pas d'existence en tant que tel. Ils pensent qu'il s'agit d'un groupe de gens payés pour travailler sur des concepts, ou quelque chose du genre.
Quitte à pousser le bouchon un peu loin, je me demande même si le fait qu'il y ait un nom d'auteur affiché ne nuit pas au jeu (en grande surface), les acheteurs potentiels se disant quelque chose du genre "ça doit être compliqué, car ils ont eu besoin d'un auteur pour le faire". Un peu comme la nuance cinéma grand publi, cinéma d'auteur...


Ta remarque me semble très juste en ce qui concerne le fait que le grand public pense qu'un jeu est le travail d'un groupe de gens payé par Nathan ou Ravensburger...et qu'il n'y a pas vraiment d'auteur.
En revanche, je ne sais pas si ta reflexion sur le fait que le nom d'un auteur fasse reculer un acheteur potentiel soit bonne...le plus souvent, je n'ai pas l'impression que l'achat d'un jeu soit autant "intellectualisé", surtout en grande surface. C'est plutôt :

"Regarde ! un jeu sur des pirates ! T'as vu ? Il y a même des petits bateaux dedans...et là : "Devenez le rois des Pirates !"....ça à l'air bien hein ? T'aimes bien ça les pirates ? T'avais aimé "Pirates des Caraïbes" hein ? Allez, on va te prendre ça..."

Que le nom de Knizia soit dessus ou non, il passera inaperçu.

Je m’adresse aux auteurs de jeux : avez-vous jamais songé à vous adresser au Snac (Syndicat National des Auteurs et Compositeurs) ? Comme son nom ne l’indique pas, ce syndicat regroupe tout un tas de domaines dont les pratiquants sont des auteurs au sens large (ils pratiquent “une activité de l’esprit” comme disent le code du travail et celui des impôts) : écrivains, compositeurs, paroliers, scénaristes, adaptateurs (=traducteurs) de doublage et sous-titrage (mon boulot à moi, qui suis auteur), chorégraphes, scénographes, graphistes, auteurs pour le multimédia, auteurs de BD, etc.
C’est vrai qu’on a un statut flou et précaire (pas de chomage, pas de congés payés, etc.), mais les textes de loi parlent quand même un peu de nous. Si vous êtes payés en droits d’auteur par les éditeurs et que vous cotisez à l’Agessa pour la Sécu, vous entrez clairement dans ce cadre-là.

Ce sujet très intéressant m’amène à vous poser une question.

Si on considère que la forme finale de la création ludique est la partie en elle-même, et non pas le jeu (règles et matériel), ne peut-on pas dire que les joueurs sont les auteurs du jeu/partie (le même mot game en anglais) et les créateurs de jeu les facteurs des instruments permettant cette création immatérielle ?

L’analogie avec les musiciens et luthiers/facteurs d’instruments est parlante à mon avis. Il faut d’indéniables qualités artistiques et créatives pour fabriquer un instrument, mais in fine la forme finale est la musique.

Qu’en pensez-vous ?

Edmond

Captain Blackadder dit:Ce sujet très intéressant m'amène à vous poser une question.
Si on considère que la forme finale de la création ludique est la partie en elle-même, et non pas le jeu (règles et matériel), ne peut-on pas dire que les joueurs sont les auteurs du jeu/partie (le même mot game en anglais) et les créateurs de jeu les facteurs des instruments permettant cette création immatérielle ?
L'analogie avec les musiciens et luthiers/facteurs d'instruments est parlante à mon avis. Il faut d'indéniables qualités artistiques et créatives pour fabriquer un instrument, mais in fine la forme finale est la musique.
Qu'en pensez-vous ?
Edmond


Ta reflexion est fine, mais je crois que la comparaison avec la musique n'est pas bonne : En effet, c'est l'instrumentiste qui va donner à l'instrument sa raison d'être et non le fabricant de l'instrument. Mais la musique qui est créee par l'insrumentiste, peût être partagée (écoutée par d'autres) et même être vendues.
Certes, de certains jeux, on peut faire un spectacle (comme par exemple aux echecs où l'on peut payer parfois pour voir les joueurs et les parties, ou le poker aussi par exemple), mais cela reste marginale; Les joueurs élaborent des stratégies, des tactiques, et c'est une forme de création (qui ne peut se vendre...ou alors s'échanger à la limite sous forme de conseils de jeu), mais ne vont pas creer le jeu proprement dit....enfin, je sais pas si je suis assez claire....

Heu…je me suis planté… :oops:

Réflexion fort intéressante qui interroge la sociologie de la fiction (peut-être Olivier Caillera, s’il nous lit, pourra répondre de façon plus argumentée que je ne saurais le faire). Pour ma part je reprendrai l’analogie avec le livre. In fine, le lecteur, parce qu’il accomplit un travail de réinterprétation (sous la forme de représentations) de ce qu’il lit (mentalisation des scènes et des descriptions) participe à la production de l’oeuvre finale au même titre que le joueurs participe, à ton sens, à la production finale de “l’oeuvre ludique”. Pour autant le lecteur est il aussi auteur ? En un sens oui. Mais, pour reprendre ton exemple, le luthier serait plutôt au champ musical ce que le fabriquant de matériels est au champ ludique. De ce point de vu, l’auteur serait au champ ludique ce qu’est le compositeur au champ musical. Les joueurs étant au champ ludique ce que sont les joueurs (joueurs d’un instrument, donc musiciens) au champ musical.

fred henry dit:Les joueurs étant au champ ludique ce que sont les joueurs (joueurs d'un instrument, donc musiciens) au champ musical.


Cela me parait cohérent, (comme souvent quand on raisonne en terme de champ :wink: ), mais la création du musicien est le musique. La création du joueur d'un jeu de plateau est...?

…la partie…j’ai bon ?

Je sais que Buno Faïdutti a beaucoup échangé sur le sujet avec Olivier Caillera (notament, je crois, sur la notion d’incomplétude qui se présente à divers degrés aussi bien dans le livre ou le cinéma que dans le jeu de plateau ou de rôle: le jeu de rôle présentant le plus haut degré d’incomplétude). Si mes souvenirs son excats l’incomplétude interrogerait justement le degré de participation du public à la production finale de l’oeuvre.

Nono dit:...la partie...j'ai bon ?

salut Nono. Gagné.
bruno faidutti dit:
cberg dit:Il y a une alternative à celui de travailler profession libérale ou entreprise individuelle... c'est de créer une SARL.

Mais les fonctionnaires n'en ont absolument pas le droit !


Cette dernière affirmation m'étonne un peu. Qu'est-ce qui empêcherait un fonctionnaire de fonder une société et d'avoir des participations dans celle-ci? Je ne parle évidemment pas d'être administrateur de ladite société, mais juste actionnaire, ou associé... Ca n'est sûrement pas interdit. Peut-être que pour certaines fonctions déterminées, existe-t-il des risques de conflit d'intérêt qui pourraient justifier une demande préalable à sa hiérarchie, mais à part ça?
Le Zeptien dit: comme souvent quand on raisonne en terme de champ :wink: )

Je vois qu'il y a des connaisseurs :pouicbravo:
Nono dit:...la partie...j'ai bon ?


Et c'est le monsieur au fond de la salle qui gagne une tringle à rideau ! :pouicok:
Oui...et de même que faire de la musique n'est pas fabriquer un instrument, jouer à Utopia n'est pas fabriquer le jeu Utopia.
Par contre, on peut considérer qu'il y a un processus de création, mais indépendant de la création du support. C'est une notion déjà très développée aux echecs par exemple.
Sherinford dit:
bruno faidutti dit:
cberg dit:Il y a une alternative à celui de travailler profession libérale ou entreprise individuelle... c'est de créer une SARL.

Mais les fonctionnaires n'en ont absolument pas le droit !

Cette dernière affirmation m'étonne un peu. Qu'est-ce qui empêcherait un fonctionnaire de fonder une société et d'avoir des participations dans celle-ci? Je ne parle évidemment pas d'être administrateur de ladite société, mais juste actionnaire, ou associé... Ca n'est sûrement pas interdit. Peut-être que pour certaines fonctions déterminées, existe-t-il des risques de conflit d'intérêt qui pourraient justifier une demande préalable à sa hiérarchie, mais à part ça?

Je pense qu'effectivement, dans la mesure où le dit fonctionnaire n'est qu'actionnaire de la société, cela ne pose aucun problême. Mais cela implique qu'il ne puisse recevoir de revenus autrement que sous la forme de dividendes.