De plus, le handicap mental et physique n’ont absolument rien a voir, et n’ont pas du tout le même impact sur le quotidien. Entre un paraplégique et un IMC, le champ des possibilités et donc des solutions n’est pas vraiment le même Surtout dans le cadre d’activités cognitives
Babatranxen dit:
Ma courte expérience
En ce qui me concerne, j’anime une fois par mois une aprèm ludique avec des adhérents de l’APF (association des paralysés de france).
Beau discours, belle morale, mais voilà je pense que personne et certainement pas les membres de l'asso n'ont besoin de leçon de morale.
Tu animes une fois par mois un aprèm ludique. Eux, c'est toutes les semaines, que leur seule sortie est bouffée (seule sortie::::> peut être que je m'avance).
Et non l'association n'est pas prévue pour l'accueil dans des conditions spécifiques de handicape. C'est une association de joueurs de jeux de société. Attention je ne dis pas que je suis pour l'exclusion, mais pour que tout le monde, puisse profiter au mieux des activités proposées, chacun doit y mettre du sien, les membres valides en donnant du temps pour rendre leur passion accessible aux autres, et les membres handicapés en acceptant de respecter un certain cadre proposé l'association (une sortie spécifique).
je sais bien qu'être handicapé, c'est forcément être exclu. Et c'est dur, mais je n'ai pas à me justifier d'être valide. j'ai rien demandé moi, ni à naître, ni rien. je vais pas m'excuser parce que je peux marcher, entendre et réfléchir. je vais pas m'excuser parce que me bretons d'ancêtres ont fait les esclavagistes. Je vais pas demander pardon, pour toutes les horreurs qui ont été commises par les représentants de ma religion.
Alors je suis valide, oui je suis prêt à serviable et à aider si je le peux, mais dans la limite de mes capacités et de ma tolérance.
les membres de l'asso sont déjà en train d'étudier des pistes, mais faut pas non plus les obliger à sacrifier l'association pour éviter d'être discriminants.
Et toi qui joue avec des handicapés, tu devrais plutôt les conseiller sur les méthodes à employer dans les mécanismes de jeu.
Attention, ne vous méprenez pas:
je ne dis pas “vous êtes excluants, c’est nul, et je fais mieux”
je dis juste"vous êtes excluants, ne l’oubliez pas"
et j’ai bien précisé n’avoir pas de meilleure solution qu’eux.
je suis moi même excluant puisque je ne pousse pas encore les publics à se rencontrer.
Je dis juste “votre initiative est louable, mais ce n’est pas une bonne initiative: c’est une des initiatives parmi les moins pires qui ont été proposées”
je n’ai pas de solution toute faite puisque je suis dans la même recherche.
Je ne donne pas de leçon et j’ai bien précisé juste offrir quelques pistes de réflexion sur le handicap et l’exclusion.
et puis j’ecris au boulot.
les considérations philosophiques ou les propositions sont pas faciles à mettre en forme rapidement.
Mais le foisonnement de ce topic montre bien que c’est une friche et qu’il y a du boulot.
edit: vraiment, vraiment, le but n’est pas d’attiser le courroux mais de provoquer le réflexion.
Si je critique, je ne juge pas.
Babatranxen dit:
Il N'EXISTE PAS DE PERSONNE HANDICAPEE (je suis très sérieux), mais il n'y a que des SITUATIONS DE HANDICAP:
Je souscris à cette vision mais sans ignorer qu'il existe des personnes qui vivent au cours de la journée une majorité de situations handicapantes!':cry:
Babatranxen dit:
Je me dis aussi (mais c’est de la déformation professionnelle, ce serait trop long à expliquer) que c’est le prix à payer à la société, comme dans Un Monde San Fin : paye ton blé et ta piété, comme ça, sans rien en échange.
Voilà un impôt qu’on ignore facilement: on doit payer à la société humaine le privilège de n’être pas handicapé.
Là, je cale un peu. L'enfer est pavé de bonnes intentions!:mrgreen:
L'idée d'avoir un dû à payer ne me séduit pas du tout et cela ne m'empêche pourtant pas de tendre la main à celui qui est en difficulté à la condition d'être en situation d'empathie naturelle et non pas d'être soumis à un devoir. Et je refuse d'envisager la société comme un bilan comptable.
Babatranxen dit:
Je sais que ce n’est pas facile de gérer cette situation complexe, mais plutôt que d’écouter ceux qui disent que votre asso n’est pas faite pour ça (désolé, mais ça m’horripile au plus haut point, c’est discriminant et sectaire), à vous de pousser votre asso vers autre chose, afin que tout le monde y trouve son compte, et la solution que vous dessinez semble être pas mal du tout même si à mon sens, elle est encore excluante.
Je fais partie de ceux qui ont dit que là n'était pas la vocation de l'association et je le maintiens. Nous ne sommes malheureusement pas dans une société organique et nous avons des outils sociaux à disposition. Ceux-ci sont des filtres au vivre ensemble, j'en conviens. Mais quand l'outil est construit, est structuré, est tissé d'attentes, il est difficile de lui faire endosser une autre fonction que celle pour laquelle il a été conçu. Je n'ai pas l'âme d'un bon samaritain et je n'espère aucun paradis. Je répète que, me connaissant, je serais de ceux qui sacrifient de longues soirées aux personnes différentes. Si il n'y a pas de paradis, il peut y avoir un enfer: celui de l'indifférence et de la fuite. Cet enfer, ceux qui ont quitté l'association en ont fait leur lot. Je participerai aux jeux avec les handicapés mais des tensions naîtraient inévitablement en voyant que certains ne sont pas du tout disposés à en faire autant.
Il faut aussi avoir conscience que le jeu vise à être une parenthèse dans la vie, un monde où l'on pratique des règles particulières, différentes de celles rencontrées dans la vie de tous les jours, un monde où les contraintes (jouer une seule action par exemple) sont acceptées voire débattues (application d'une variante). Cela nous change d'un monde où des tonnes de règlements nous sont imposés.
Ce moment il est normal que des joueurs veulent le préserver. Quand je joue, je plonge dans le jeu, cet univers parallèle. Jouer dans des conditions "anormales" (explications répétées toutes les 5 minutes, adversaire incapable de gagner etc) gâchent le plaisir, je dirais même la magie du jeu. C'est comme se faire une toile avec une bande d'ados excités qui rotent et bâfrent du pop corn dans de continuels bruits de mâchoires. Ca tue le moment et il vaut mieux sortir de la salle. Pourtant ils sont normaux ces ados!
Il y a 25 ans (j'avais 16 ans), je jouais au tennis de table et j'ai plusieurs fois affronté des adversaires en fauteuil roulant. Je me souviens d'un adversaire qui me donnais malgré cela bien du fil à tordre. J'ai alors joué quelques balles courtes et remporté presque autant de points. Je n'ai pas abusé de cela mais je l'ai fait à chaque fois que j'étais en danger et que la trajectoire de la balle permettait l'amortie. Etait-ce dégueulasse? Pas plus à mon avis que de jouer sur le revers d'un adversaire valide qui le maîtrise mal mais à un coup droit monstrueux!
Je fréquente quelques fois par an une association ludique où vient une personne aux capacités intellectuelles limitées. Tout le monde joue avec lui en début de soirée mais dès que les gros jeux sortent il n'est pas aux tables. L'animateur lui explique que "celui-là, il est compliqué!" Il s'en va tôt et tout le monde échange avec lui.
et j’ajoute: Mille hontes à ceux qui sont partis et mille bravos aux résistants!
N’oublions pas que le problème soulevé ici dépasse celui de l’intégration ou de l’exclusion. Il n’y a strictement aucun rapport entre un sourd-muet et un trisomique. Le fait de parler de handicap peut inciter par un biais de raccourci simpliste à les ranger dans le tiroir un peu effrayant du handicap.
Vous ne ferez pas jouer un trisomique à un gros jeu de gestion car quel que soit son dégré de retard mental, il n’équivaudra pas à celui du public adulte familier de cette pratique. Ce serait comme si un daltonien voulait devenir pilote de ligne.
Aucun problème pour faire jouer par exemple des paraplégiques a n’importe quoi (encore faut-il qu’ils aiment ça) si ce n’est l’accessibilité du lieu.
L’exclusion ce n’est pas une grossièreté ou un mal existant du fait de l’insensibilité ou l’égoïsme. Nous nous excluons tous nous même des situations que nous savons ne pas pouvoir gérer. Certains handicapés mentaux ne sont pas en mesure de faire eux-mêmes cette évaluation et ont donc besoin d’accompagnement.
Jouer avec un ou des trisomiques est possible mais avec des aménagements et des précautions. Là encore, je le répète, l’image d’un club de jeux n’est pas forcément clairement identifié du public néophyte.
Pour donner un exemple beaucoup plus banal, j’ai pu avoir la demande lors de soirées jeux de mères qui voulaient confier leurs enfants car pour elles, jeux = enfance = animateurs et prise en charge.
J’ai donc dû expliquer que les soirées acceptaient les mineurs mais avec des accompagnants et que tous les jeux disponibles n’étaient pas abordables car destinés en priorité aux adultes. Imposer des enfants à une table de jeu destinée aux adultes n’est pas de la tolérance et de l’antidiscrimination c’est juste une erreur d’organisation.
Si l’on veut organiser des tables de jeux pour la jeunesse, on doit prendre les mesures nécessaires. Tout comme, on force pas des joueurs de wargames à pratiquer du Jungle Speed sous prétexte d’équité de traitement.
J’ai pratiqué le jeu avec une personne déficiente. Ce n’était pas des parties pour mon plaisir mais le sien. On ne peux pas demander cela à une personne qui vient dans un endroit pour prendre du plaisir au jeu.
Ce qui est excluant c’est de faire croire que l’on peut tout faire avec son handicap comme si de rien n’était. On peut faire mais il faut d’abord le vouloir et en avoir les moyens.
Je vais vous dire quelque chose qui va sans doute vous paraitre dur. J’ai côtoyé des aidants pour de sales maladies. Un milieu où l’on embauche des bénévoles. Ces bénévoles doivent passer un entretien avant d’être accepté. j’ai conseillé au psychologue de leur poser la question basique de savoir pourquoi ils venaient proposer leurs services. Et je leur ai conseillé de virer tous ceux qui prétendaient faire une bonne action et rendre service.
Tout cela est 90% du temps des mensonges et des règlements de compte complétement égo centrés. Ceux qui peuvent aider le mieux sont ceux qui à la fois le désirent et ont déjà éprouvé dans leur chair (auprès d’un proche) les difficultés extrèmes qui peuvent se présenter dans certains cas.
Si toutes ces histoires d’intégrations allaient de soi, il n’y auraient pas autant de parents d’enfants handicapés qui arrivent au bout du rouleau. Et ce sont leurs enfants. Intégrer oui mais pas en faisant semblant de rien ni sans préparation. Sinon c’est tout le monde qui en souffre.
Quelques autres réflexions me viennent.
Nous avons besoin des handicapés car la normalité ne peut se définir qu’au regard d’un handicap. C’est la confrontation avec la différence qui nous permet de nous définir et de plonger au coeur de nous-mêmes.
On peut envisager les choses positivement: la présence d’un sourd recèle la possibilité d’apprendre la langue des signes.
Enfant, la soeur d’un petit voisin et ami était trisomique et sa fréquentation m’a appris sans que je ne m’en rende compte à appréhender la différence.
Les trisomiques peuvent être d’une extraordinaire compagnie. J’ai participé de loin à des ateliers théâtres avec des trisomiques et c’était une expérience riche et drôle.
Et le plus important: ma femme est handicapée suite à une grave maladie auto-immune. Cela ne se voit pas au premeir abord mais bien des choses que j’aime ne lui sont pas accessibles. Pas de longues randonnées, pas de vélo etc
J’ajouterais que les discours du style “il n’y a pas d’handicapé, que des handicaps”, c’est démago et creux, et c’est très prétentieux d’aller dire à quelqu’un qu’il a tort d’utiliser ce terme, comme si le faire faisait de lui un être intolérent : ne parlez pas d’handicapés, c’est pas très respectueux, quelle arrogante accusation.
Pire que ça : en rendant le terme tabou, on stigmatise le concept qu’il représente… pourquoi ne doit-on pas parler d’handicapé ? est-ce une honte d’être handicapé au point que l’on doivent le taire ? Handicapé n’est pas une insulte, c’est juste un mot descriptif, point.
beleg26 dit:Là, je cale un peu. L'enfer est pavé de bonnes intentions!
L'idée d'avoir un dû à payer ne me séduit pas du tout et cela ne m'empêche pourtant pas de tendre la main à celui qui est en difficulté à la condition d'être en situation d'empathie naturelle et non pas d'être soumis à un devoir. Et je refuse d'envisager la société comme un bilan comptable.
ce n'est pas du tout le sens de mes propos mais la journée est un peu courte et je n'avais pas trop le temps de développer: je te recommande les travaux de Dominique Folscheid, philosophe assez versé dans le l'éthique et le domaine médical, cela sort totalement du cadre ludique, mais c'est très intéressant
beleg26 dit:Je fais partie de ceux qui ont dit ... .... et tout le monde échange avec lui.
Encore une fois, je n'ai jamais eu d'autre prétention que d'amener à la réflexion et d'eviter de croire qu'une bonne solution fait disparaitre tous les maux.
Mais l'outil social dont tu parles ne doit pas être sclérosé à sa fonction initiale: il doit bouger, évoluer, s'adapter.
Et c'est exactement ce qui se met en place autour de ces deux personnes qui ont montré la limite de l'association à assurer le plaisir ludique de tous ses adhérents (puisque de moins en moins de monde viennent le vendredi)
Et vraiment, je vous assure que ce discours n'est pas moral.
Il est hors de la morale. Il ne cherche pas à porter l'opprobre.
Cette solution trouvée est un emplâtre qui fera bouger les lignes et c'est très bien.
Pour ma part je reste persuadé que trop de portes se ferment pour les personnes handicapées et qu'il faut y veiller.
YoshiRyu dit:J'ajouterais que les discours du style "il n'y a pas d'handicapé, que des handicaps", c'est démago et creux, et c'est très prétentieux d'aller dire à quelqu'un qu'il a tort d'utiliser ce terme, comme si le faire faisait de lui un être intolérent : ne parlez pas d'handicapés, c'est pas très respectueux, quelle arrogante accusation.
Pire que ça : en rendant le terme tabou, on stigmatise le concept qu'il représente... pourquoi ne doit-on pas parler d'handicapé ? est-ce une honte d'être handicapé au point que l'on doivent le taire ? Handicapé n'est pas une insulte, c'est juste un mot descriptif, point.
je me permets de te renvoyer aux travaux de jean luc hibon, sociologue, lui-même handicapé moteur, qui parle de son parcours du combattant pour accéder à des études supérieures.
Je ne fais qu'exposer une de ses thèses.
l'objectif n'étant pas de rendre le terme handicapé tabou, mais bien de préciser que c'est l'environnement, la société, les personnes valides qui les handicapent plus que leurs déficiences.
La sociologie et la phylosophie ne sont pas des sciences exactes : cette thèse ne sera une référence que tant qu’elle ne sera pas contredite par une autre qui sera elle même contredite par encore une autre.
Les physiciens arrivent déjà pas à se mettre d’accord alors qu’ils travaillent sur une science exacte, alors ne prêche pas qu’il faut prendre les thèses sociologiques pour argent comptant…
Moi, je ne fais qu’exposer mon propre avis, basé sur mon expérience de la vie, et si tu prétends qu’il est moins valable que celui d’un sociologue, alors tu ne sera pas très bien placé pour défendre des idéaux de tolérance et d’égalité
PS : considérer que ce sociologue sait de quoi il parle parcequ’il est lui même “en situation de handicap”, c’est pas faire une généralité sur les handicapés basée sur l’idée qu’ils ressentiraient tous les même choses de la même façon ? je te laisse méditer là dessus…
Babatranxen dit:
Encore une fois, je n'ai jamais eu d'autre prétention que d'amener à la réflexion et d'eviter de croire qu'une bonne solution fait disparaitre tous les maux. (...)
Mais l'outil social dont tu parles ne doit pas être sclérosé à sa fonction initiale: il doit bouger, évoluer, s'adapter.
Toue institution aussi petite soit-elle a une tendance à la sclérose, ce que traduit la phrase "Le vieux tarde à disparaître et le nouveau à naître". Je pense que le problème est plus lié à la structure qu'aux personnes qui restent cependant responsables de leurs choix et comportements. La vie est mouvement mais une institution est un frein à cela. Uns institution cherche à figer et investit beaucoup d'énergie propre dans sa seule perpétuation. Mais dans le cas qui nous occupe, la vie et le mouvement se sont introduit. Ceux qui sont restés vont changer le fonctionnement interne et ils trouveront comment partager des moments ludique avec les "différents".
Et cela non plus n'est pas de la morale
Ca peut être chouette de cotoyer des trisomiques, oui. (Et d’ailleurs pas forcément que parce qu’ils ont trisomique…)
On peut trouver un plaisir certain à jouer avec des personnes “en siutuation de handicap”.
Mais on peut aussi prendre du plaisir à se tirer les bourre sur un
Caylus. Et les deux ne sont pas très compatible (ou peut-être dans certains cas, j’en sais rien, mais apparement pas dans le cas présent)
Du coup faut choisir entre ces deux activité différentes.
Et choisir, et imposer ce choix aux autres dans le cadre d’une asso c’ets pas toujours facile. Et c’est pas parce qu’on ne choisit de jouer avec eux qu’on est forcément méchant et immoral. Et si ça crée une ambiance lourde, je comprend que les gens viennent moins souvent. D’ailleurs quand on se vautre devant la télé pour décompresser c’est mal on pourrait au même moment être en train d’aider les resto de coeur. Et tout ceux qui ont posté ici ont choisit de faire ça plutôt que de passer ce temps à aider les autres…
En tout cas, j’applaudis aussi l’initiative de la soirée supplémentaire plus sociale. Bon courage à vous !
Pour ce qui est de handicap, handicapé etc je n’ai jamais tellement compris le besoin d’épiloguer sur les thèmes. Oui, on a tous des moment où on a pas la capacité de faire quelque chose (je serais personnellement incapable d’être intégrée à n’importe quel club de sport, et je vois tout les jours des étudiants qui seront incapable d’être intégré en master…) Seulement, cette situation ne nous isole pas pour autant, on est suffisement “comme il faut” pour pouvoir vivre normalement et trouver des choses qui nous plaisent que l’on est capable de faire. Là, il s’agit de personnes dont les déficience rendent difficile le rapport aux autres et de trouver une activité sociale que l’on soit capable de faire. Alors moi ça me parait être une situation de handicap suffisament envahissante pour parler d’handicapé. Tout comme un athlète est juste plus athlétique que les autres.
beleg26 dit:et j'ajoute: Mille hontes à ceux qui sont partis et mille bravos aux résistants!
Je ne suis pas de ton avis... Ceux qui sont partis ne méritent pas d'être nécessairement blâmés, il faut aussi essayer de les comprendre pas plus qu'ils ne faut encenser ceux qui sont restés parce qu'ils ont une autre relation à la personne différente d'eux.
Nous sommes tous des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses, que nous soyons valides ou handicapés.
C'est d'ailleurs cela qui rend les choses si difficiles car nos deux amis ont aussi leur caractère, et pas toujours facile... mais comme nous ils aiment jouer.
Je crois très franchement que nous les considérons comme les autres membres de notre association. La différence, c'est qu'en plus de partager les jeux, nous partageons leur handicap... et c'est là que les choses deviennent difficiles, d'autant plus que ceux qui partagent sont de moins en moins nombreux...
Bon je crois que je me répète un peu... excusez moi !
Docteur Mops dit:...
Ce qui est excluant c'est de faire croire que l'on peut tout faire avec son handicap comme si de rien n'était. On peut faire mais il faut d'abord le vouloir et en avoir les moyens...
C'est là tout le coeur de notre problème !
Car se rajoute à ça le fait comme je le dis dans un post précédent : on partage le handicap, notamment celui de la surdité car en perdant notre moyen principal et sociétal de communication : la parole, on se retrouve tous handicapés.
Je crois que nous avons peur du reflet de celui qui est différent... et qui pourrait être nous. Et p..., c'est pas facile à gérer dans une association où les gens viennent pour leur plaisir et sans contrainte.
jeanmi34 dit:Docteur Mops dit:...
Ce qui est excluant c'est de faire croire que l'on peut tout faire avec son handicap comme si de rien n'était. On peut faire mais il faut d'abord le vouloir et en avoir les moyens...
C'est là tout le coeur de notre problème !
Car se rajoute à ça le fait comme je le dis dans un post précédent : on partage le handicap, notamment celui de la surdité car en perdant notre moyen principal et sociétal de communication : la parole, on se retrouve tous handicapés.
Je crois que nous avons peur du reflet de celui qui est différent... et qui pourrait être nous. Et p..., c'est pas facile à gérer dans une association où les gens viennent pour leur plaisir et sans contrainte.
L'autre truc, c'est que vous n'êtes pas soignants et que votre rôle n'est pas de "prendre en charge", qu'il n'est pas facile avec certaines personnes de les accueillir sans les prendre en charge.
Les personnes handicapées ont un "poids" supplémentaire qu'on ne peut ignorer. Plus de temps, d'énergie, de patience...
La question est de savoir si votre association a les moyens de supporter cette charge ou pas.
Si cette charge est à votre mesure.
Babatranxen dit:jeanmi34 dit:Docteur Mops dit:...
Ce qui est excluant c'est de faire croire que l'on peut tout faire avec son handicap comme si de rien n'était. On peut faire mais il faut d'abord le vouloir et en avoir les moyens...
C'est là tout le coeur de notre problème !
Car se rajoute à ça le fait comme je le dis dans un post précédent : on partage le handicap, notamment celui de la surdité car en perdant notre moyen principal et sociétal de communication : la parole, on se retrouve tous handicapés.
Je crois que nous avons peur du reflet de celui qui est différent... et qui pourrait être nous. Et p..., c'est pas facile à gérer dans une association où les gens viennent pour leur plaisir et sans contrainte.
L'autre truc, c'est que vous n'êtes pas soignants et que votre rôle n'est pas de "prendre en charge", qu'il n'est pas facile avec certaines personnes de les accueillir sans les prendre en charge.
Les personnes handicapées ont un "poids" supplémentaire qu'on ne peut ignorer. Plus de temps, d'énergie, de patience...
La question est de savoir si votre association a les moyens de supporter cette charge ou pas.
Si cette charge est à votre mesure.
Pour le coup, je suis plus en accord avec toi.
Babatranxen dit:Il n'existe pas de personne handicapée, mais uniquement des situations de handicap. [...] Car c'est bien nous, les gens valides, la société, qui créons la situation de handicap
Le soleil nous envoie des radiations lumineuses réfléchies sur les objets et perçues par nos yeux, ce qui est tout de même bien pratique, devrions nous construire une société qui n'utilise pas du tout la vision pour qu'il n'y ait plus d'aveugles, donc plus de handicap visuel ?
Même chose pour les oreilles, les muscles, le aires du cerveau...
Oui il y a des personnes handicapées, et il n'y a aucun tabou à le reconnaître ! La nature elle même fait que nous nous servons de tous nos sens, certains sont privés d'un sens, de mouvements, de modes de réflexion... ils sont donc par définition handicapés.
On peut les aider, être inventifs, créatifs pour qu'ils aient la vie la plus simple possible, mais ils seront toujours quand même handicapés et en situation de handicap : mettre du braille et du relief partout est très louable, mais ne permet pas aux aveugles de se servir des informations transmises par les couleurs ; apprendre le langage des signes à tous serait une bonne chose pour les sourds, mais ne les aiderait pas à entendre les voitures avant de traverser la route...
Bref, les beaux discours et les euphémismes ne font pas vraiment avancer le schmilblick et je plussoie que la paralysie est un problème totalement différent de celui de cette association
Par contre, j'ai dit tout ce que j'avais à dire et ne continuerai pas sur le sujet : j'ai déjà fait ma part dans le trollage de ce topic
Errare humanum est, perseverare tout ça...
Babatranxen dit:...
l'objectif n'étant pas de rendre le terme handicapé tabou, mais bien de préciser que c'est l'environnement, la société, les personnes valides qui les handicapent plus que leurs déficiences.
ENORME !
Sur le coup, je me sens totalement responsable !
Schodet dit:Bref, les beaux discours et les euphémismes ne font pas vraiment avancer le schmilblick et je plussoie que la paralysie est un problème totalement différent de celui de cette association
Bien d'accord, surtout quand les beaux discours ne sont là que pour la frime et que leur auteur n'applique même pas à lui même les bons conseils qu'il nous prodigue...
Pourquoi dis-je celà...? Oh pour rien, ne faites pas attention...
Babatranxen dit:je me permets de te renvoyer aux travaux de jean luc hibon, sociologue, lui-même handicapé moteur, qui parle de son parcours du combattant pour accéder à des études supérieures.
Comme quoi nul n'est prophète en son pays