Prospective sur la crise économique

Je suis tombé là-dessus:

Je ne sais pas qui est Gilles Bonafi. Ni si son diagnostic et ses pronostics s'avèreront justes. Je ne sais pas non plus si ses arguments tiennent la route, j'y connais rien en économie...

Mais toute lecture critique de cet article (en positif ou négatif) m'intéresse si jamais !

Une intéressante interview de Klaus Schmidt-Hebbel, économiste en chef de l’OCDE:
http://www.liberation.fr/economie/0101472583-le-pire-des-scenarios-est-en-train-de-se-materialiser
Il prévoit une récession de 5 à 6% dans les pays de l'OCDE.

Et encore une interview éclairante de Paul Jorion, anthropologue, ancien trader et célèbre blogueur:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2194
Il analyse les raisons de la crise et propose des pistes pour s'en sortir :china:

merci très intéressant. Bon quand à la pertinence de ces textes, j'en suis pour ma part convaincu... :china:

18 000 Milliards d'€ d'actifs pourris dans les banques européennes !!! C'est pire que ce que je pensais ....

Qui va payer ?

Techniquement c'est impossible : donc je dirais personne...

tupak amaru dit:Techniquement c'est impossible : donc je dirais personne...



Peux tu étayer ?

Non désolé, car c'était une réflexion à moi que j'ai : genre prospective de comptoir. Mais je serai prêt à parier dessus : tu m'achètes des titres de la dette de mes paris je suis solvable? :-)

Personne ne pourra payer : c'est trop énorme, les états ne peuvent pas assumer de telles dettes (cf l'Allemagne qui n'a pas réussi à lever l'emprunt qu'il souhaitait). Donc la solution la plus simple c'est de l'effacer cette dette. Comme je ne suis pas banquier, ni dans les sphères du pouvoir je ne peux t'expliquer la méthode (je pensais à une solution du style crédit lyonnais de l'époque mais version européenne voir mondiale).
Mais cette dette c'est du papier, je suis convaincu qu'on l'effacera d'un "revers de main".
[edit] L'intérêt supérieur de l'état le commande, car les conséquences sont trop énormes et pourrait mettre en péril le pacte social. C'est du "catastrophisme" mais je ne vois pas d'autre terme... (cf ma signature :-))

tupak amaru dit: Comme je ne suis pas banquier, ni dans les sphères du pouvoir je ne peux t'expliquer la méthode (je pensais à une solution du style crédit lyonnais de l'époque mais version européenne voir mondiale).


Sauf erreur de ma part, c'est le contribuable français qui a payé ... en alourdissant la dette de l'Etat.

oui car l'état pouvait payer, mais là je subbodore que c'est impossible.

Tiens, c'est tout chaud. Le gouvernement britannique vient de nationaliser la Lloyds pour garantir 290 milliards d'€ d'actifs à risques. !!!!!

On dirait qu'une partie de cette dette n'est pas réelle...

Jorion en parle plusieurs fois dans son article. Il dit entre autre ceci:

Aujourd’hui, A ne peut plus rembourser B, du coup B ne peut plus rembourser C, C ne peut plus rembourser D. La même somme circule, mais on additionne les pertes. Plus longue était la chaîne des gens qui s’étaient prêté les uns aux autres, plus les pertes sont élevées. Si cent personnes se sont prêté les mêmes 1 000 euros, on considère que 100 000 euros ont été perdus.

dans courrier international, trois économistes suppose la fin ou dumoins la diminution de la crise pour fin 2009 ... optimisme ? un peu à mon goût ...

je cite :

La nature autorégulatrice des marchés finira par s’imposer

mais les marchés sont ils capables de vivre tels qu'ils existaient auparavant ?

la fin pour 2009, c'est pire qu'optimiste : après la crise de 29 (ou les outils de "gouvernance mondiale" étaient inexistants par rapport à aujourd'hui ou ils sont existants et inefficaces), l'économie américaine a connu sa pire année en...1933
donc le "meilleur" reste à venir, on en a plutôt pour 4-5ans...

alighieri dit:
donc le "meilleur" reste à venir, on en a plutôt pour 4-5ans...


J'espère que tu te rompes. Les entreprises morflent actuellement comme jamais. C'est même impressionnant. J'ai des fournisseurs qui commencent à faire des sondages téléphoniques auprès de leurs clients pour mesurer le tsunami actuel ( jamais vu en 18 ans de carrière ). Donc si cela dure aussi longtemps il y a aura des ravages dans le milieu industriel qui laissera une plaie béante qui touchera à terme, par effet domino, tous les secteurs d'activité qui pouvait imaginer être à l'abri de la crise ( secteur primaire et tertiaire ).

Dans ma boite, on reporte toutes les dépenses non indispensables, reporte la majorité des investissement, supprime la plupart des voyages, réduit les stocks, ne renouvelle pas les CDD, arrête la plupart des embauches, arrête progessivement les contrats d'intérim, et encourage les départs en retraite anticipée...

tiens c'est le moment de revoir ça

http://video.google.fr/videosearch?q=vo ... fr&tab=wv#

Fred. dit: Donc si cela dure aussi longtemps il y a aura des ravages dans le milieu industriel qui laissera une plaie béante qui touchera à terme, par effet domino, tous les secteurs d'activité qui pouvait imaginer être à l'abri de la crise ( secteur primaire et tertiaire ).


C'est ce que j'essayais de dire : peut-on laisser faire cela durant 4/5 ans, sans que l'on sombre dans de graves crises sociales. Les rustines (alloc chomages, rmi, aides d'urgences) vont durer un temps mais après... Il faut donc trouver une solution urgente et viable, la seul réaliste : annuler la dette, au prix d'un consensus européen voir mondial.

Lloyds privatiser pour 290 milliards reste 17710 milliards à trouver? Qui va financer ces dettes? :-)

Bon ce que je disais/croyais/supputais est arrivé, les américains créent de la monnaie : une façon détournée d'annuler une dette en dévaluant la valeur de sa monnaie et donc de sa dette... (l'hyperinflation... Il me reste des billets de 1000000 DM :-))

lu sur marianne.fr


La crise vient d’entrer dans une nouvelle phase avec la décision de la FED d’acheter 300 milliards de dollars de bons du trésors et 500 autres de créances assises sur des crédits immobiliers titrisés probablement insolvables, soit au total 800 milliards de pure création monétaire !
Les Etats-Unis ont donc décidé de financer leur plan de relance par des « moyens non conventionnels » recherchant un « assouplissement quantitatif » comme on dit en langage des banquiers centraux, ou pour le dire plus vulgairement, par de la monnaie de singe ou la planche à billet. La crise financière est désormais en passe se muer en crise monétaire mondiale.
Jusqu’ici les Etats-Unis parvenaient à financer leurs déficits budgétaires et commerciaux par une importation de capitaux avec la vente de produits financiers, plus ou moins frauduleux. Ce n’est désormais plus possible. Ils viennent de prendre acte du fait qu’il n’y a plus suffisamment d’acheteurs dans le monde pour leurs produits financiers, ce qui marque peut-être le début de l’effondrement du dollar, avec des conséquences que d’aucun ne s’est jamais aventuré à prédire.
Rappelons en préambule que l’orthodoxie économique proscrit la création de monétaire par les banques centrales pour les besoins publics, ce mécanisme étant supposé conduire à l’hyperinflation. Ce point fait d'ailleurs l’objet d’un solide tabou. Il suffit de rechercher des tribunes ayant pris position pour ou contre la solution mise en œuvre pour s’en rendre compte. Quasiment rien ! Le recours massif à la planche à billet semble avoir d’ailleurs été une surprise pour les marchés, ce qui est peut-être le signe d'une décision improvisée prise sous l’empire de la nécessité.
On sentait monter depuis quelques semaines la question de la création monétaire, comme réponse au problème global d’insolvabilité qui caractérise la crise : Insolvabilité de la demande, des créanciers, des banques et peut-être demain des Etats. Nous y sommes. On ne peut plus désormais fuir ce débat qui est une véritable trappe intellectuelle pour le profane et qui est soigneusement évité par les spécialistes.
La création monétaire est-elle une réponse à la crise ?
Même s’il est difficile d’avoir en la matière la moindre certitude, quelques arguments semblent plaider en faveur d’une politique de création monétaire dans la période actuelle.
1- La crise économique a été déclenchée par une chute brutale de la demande mondiale liée à l’éclatement de la bulle du crédit. Le désendettement massif et la contraction du crédit qui en a résulté a eu pour effet de détruire de la monnaie. Il n’est donc pas illogique de rechercher aujourd’hui à stimuler sa création.
2- Le moyen le plus classiquement utilisé pour créer de la monnaie nouvelle est la baisse des taux d’intérêt. Or ils sont déjà au plus bas aux Etats-Unis, comme en Europe, ce qui dans un contexte de dépression ne suffit pas à relancer la demande de crédit. En outre, la création monétaire par le crédit injecte de la monnaie dans les secteurs pour lesquels on emprunte, c'est-à-dire principalement l’économie financière ou les investissements. Aujourd’hui, c’est la demande, publique ou privée, qu’il faut solvabiliser. Créer de la monnaie pour l’injecter directement dans l’économie via de la dépense publique peut donc permettre de soutenir la demande dans l’économie réelle.
3- La relance de l’inflation constitue l’une des conditions les plus sûres pour se sortir de la pyramide de dettes qui étouffe l’économie mondiale. Or, la dépression mondiale conduit plutôt à un contexte déflationniste. L’injection de monnaie supplémentaire peut donc constituer une solution pour relancer un peu d’inflation.
On pourrait alors regretter que l’Europe ait interdit ce procédé dans ses traités, la BCE ne pouvant acheter que des créances privées. On peut déplorer ici, une fois de plus, que les institutions européennes ne se soient pas limitées à organiser l’exercice en commun de compétences, mais qu’elles aient gravé dans le marbre de traités, devenus quasi intangibles avec l’élargissement, la manière dont ces compétences devaient être exercées.
Même si Jean Claude Trichet a récemment envisagé de recourir à des moyens non conventionnels, il est probable que la zone euro soit la dernière au monde à recourir à la création monétaire, c'est à dire trop tard !
Vers un effondrement du dollar ?
La situation est en revanche quelque peu différente appliquée au cas des Etats-Unis compte tenu de l’ampleur de leur dette extérieure, de leur situation d’insolvabilité potentielle et du statut de monnaie de réserve du dollar.
La valeur du dollar ne se maintient que grâce à la volonté des pays exportateurs de financer les déficits américains pour éviter que leur monnaie ne s’apprécie. Ces pays, principalement la Chine, sont aujourd’hui pris au piège, contraints de continuer à éponger les dettes américaines, car l’arrêt du financement des Etats-Unis entraînerait une volatilisation de leur épargne en dollar (près de 2000 milliards pour la Chine)
La perspective d’un effondrement du dollar est pourtant envisagée depuis bien longtemps, aussi bien par des analystes critique de la mondialisation (Todd, Sapir) que par ses derniers propagandiste. Ainsi, Alain Minc dans son dernier livre, y consacre un chapitre (Le jour où l’Euro vaudra 2,5 dollar) où il donne du crédit à l’hypothèse. Pour lui, « la conviction que les devises lourdes sont à l’abri d’un choc spasmodique relève d’un pari pascalien qui ressemble à celui que faisait les experts sur la capacité des ménages américains à s’endetter sans limite grâce à une base d’actifs en croissance perpétuelle »
L’hypothèse de l’effondrement du dollar a toujours été envisagée au terme d’un scénario où les investisseurs perdraient confiance, puis seraient gagnés par la panique pour vendre au plus vite leurs avoirs. Elle n’a jamais été envisagée consécutivement à une décision de l’administration américaine elle-même. Une chute du dollar dans une économie fondée sur la consommation et aussi dépendante des importations serait en effet un véritable cataclysme pour la population qui verrait son niveau de vie se réduire de 20 à 30 % !
On peut donc être surpris de voir la FED prendre un tel risque avec sa monnaie. L’Amérique est-elle à ce point aux abois, n’ayant en réalité déjà plus d’autres solution spour financer son déficit qui atteindra cette année 12% du PIB ? A-t-elle à ce point confiance dans son statut d’hyperpuissance pour écarter tout risque sur sa monnaie ? A-t-elle délibérément décidé de faire filer sa monnaie pour se défaire d’un endettement extérieur intenable sur le long terme ?
La décision de recourir à la création monétaire pour financer ses déficits peut en effet constituer le signal qui déclenchera un processus de défiance, conduisant à la baisse du dollar, puis à sa chute brutale. Les marchés financiers n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir. Dès hier, le dollar dévissait contre toutes les devises pour perdre 4 %, soit sa plus forte chute depuis 1985. Ce n’est sûrement que le début d’une longue glissade… L’hypothèse de la fin du roi-dollar n’a jamais été autant d’actualité.
Nul ne sait quelles en seraient les conséquences exactes. Minc dans l’ouvrage précité nous dit que « ce sera (notons l’emploi du futur simple) la crise la plus violente, la plus globale, la moins maîtrisable » Naturellement, ce sera la fin officielle de l’imperium américain, ce qui en soi est plutôt une réjouissante nouvelle. Mais la fin du dollar entraînera aussi d’imprévisibles désordres aussi bien sur les marchés des matières premières (vendues en dollar) ou dans les équilibres du commerce mondial. Des conséquences géopolitiques ne sont pas non plus à exclure, car les pays qui verront leurs réserves s’évaporer pourront avoir la légitime impression de s’être fait escroquer, les uns après avoir livré pendant des années du pétrole gratuitement, les autres des produits manufacturiers …
A court terme, la solution pour éviter la panique serait peut-être que le G 20 fasse des politiques « d’assouplissement quantitatif » une mesure de droit commun, autorisant les tous Etats à émettre des quantités de monnaie mesurées pour favoriser la relance. Encore une fois, la balle est dans le camp de l’Europe. Va-t-elle attendre passivement que l’Euro s’apprécie jusqu’à un niveau qui deviendra intolérable pour l’économie ou va-t-elle se mettre à son tour à racheter la dette publique de ses Etats membres ?
Samedi 21 Mars 2009 - 07:00
Malakine

Difficilement bitable, mais flippant.

Bon en résumé grosso modo : les USA ne peuvent plus placer leurs produits financiers sur le marché mondial : les intervenants n'ont plus confiance, étonnant?
Donc il se rachète leurs produits eux mêmes : ils créent de la monnaie avec leur monnaie : "il font tourner la planche à billet"... Il dévalorise leur propre monnaie. Conséquence probable : inflation? Surchauffe de la valeur de l'euro...