Prospective sur la crise économique

une synthèse de différents avis sur éco89


Les Elizabeth Tessier de l'économie
Jacques Marseille est d'ores et déjà exclu de notre jeu-concours. Il a prévu la fin de la crise pour juin 2009. Interrogé par le Dauphiné Libéré en octobre 2008, l'économiste annonçait que la France rebondirait « relativement vite ». Il estimait alors qu'une crise avait une durée de vie de 16 à 23 mois.
Or, celle qui a secoué le monde a commencé en 2007. D'où une fourchette donnant le deuxième semestre 2009 comme celui du retour « des investissements et de la croissance ».
Les optimistes : à la fin de l'année, la crise sera du passé
Claude Allègre, candidat malheureux à un poste de ministre, a prédit dans Le Parisien une sortie de crise pour la fin de l'année :
« La sortie de crise, pour une bonne partie des Français, sera beaucoup plus rapide que le prévoient les Cassandre. Cela commencera fin 2009, début 2010. »
De son côté, L'OCDE estime probable une reprise de l'économie mondiale dès la fin de l'année 2009. Interrogé sur cette hypothèse, le secrétaire générale de l'organisation a répondu :
« Je dirais oui. La question de la reprise ne signifie pas que nous commençons à avoir des chiffres très clairement positifs mais que, dans un premier temps, l'économie mondiale est en train d'arrêter de se contracter. »
Elisabeth Waelbroeck-Rocha, la vice-présidente du Bipe, société d'études économiques et de conseil en stratégie, prévoit la reprise pour la fin 2009 et une croissance en légère progression pour 2010, de l'ordre de 0,9 %.
Le ventre mou : 2010 mais on ne sait pas trop
Le 18 mars, Christine Lagarde a prédit une reprise de l'activité qui conduirait à une hausse du PIB de 1% en 2010. Prudente, elle a souligné que ses projections n'étaient pas totalement fiables :
« Cette hypothèse est entourée de nombreuses incertitudes, liées à l'environnement international. »
Olivier Blanchard, économiste au FMI, ne prévoit pas d'amélioration de la croissance avant 2010. Dans un entretien accordé à Challenges, il explique :
« Tant que la croissance restera inférieure à son taux “normal”, le taux de chômage continuera à augmenter (…) c'est donc seulement à partir de 2011 qu'on peut espérer une décrue du nombre de demandeurs d'emploi dans le monde. »
Le FMI donne par ailleurs des prévisions de croissance variables d'un pays à l'autre :
*
Le Japon devrait connaître une croissance de 1,7% en 2010.
*
Plus dur pour la zone euro. Aucune prédiction de stabilisation de l'économie européenne.
*
Une reprise de 0,8% est prévue pour les Etats-Unis en 2010.
François Fillon, après avoir parlé de sortie de crise pour fin 2009, prédit désormais une reprise graduelle en 2010 :
« L'année 2009 sera très difficile sur le plan de l'emploi et ce n'est que dans le courant de l'année 2010 que nous devrions assister à une reprise très graduelle qui pourrait permettre une détente du marché de l'emploi. »
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, considère que le monde est en cheminement vers une reprise au début de l'année 2010.
Les pessimistes : l'économie ne se relèvera pas avant des années
Agé de 78 ans, le milliardaire américain Warren Buffet n » a « jamais vu un tel niveau de peur auparavant ». Il n'est lui-même guère rassurant quant à l'état de l'économie mondiale, puisqu'il estime qu'un retour de vigueur économique n'interviendra pas avant cinq ans.
Paul Jorion, anthropologue et sociologue qui s'est taillé une belle réputation pour avoir prédit avec précision la crise des subprimes, est des plus pessimistes. Il n'entrevoit pas de sortie de crise et accuse ceux qui prédisent une reprise rapide de faire de la propagande :
« La crise sera longue : peut-être cinq ans, peut-être quinze ans… C'est une crise en “W”, mais la deuxième branche du “W” sera pire que la première. (…) Tout le monde fait la claque, tout le monde dit “C'est formidable”… C'est bidon ! »
Autre pessimiste, l'économiste américain Joseph Stiglitz met en garde contre la confusion entre reprise et fin d'une situation économique en chute libre. Le Prix Nobel a affirmé, lors d'une conférence à Lisbonne au mois de juin, que l'économie mondiale ne se porterait pas mieux avant longtemps :
« Nous passons d'une situation extrême de chute libre à, seulement, une profonde récession. »

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tupak amaru dit:une synthèse de différents avis sur éco89

Jacques Marseille est d'ores et déjà exclu de notre jeu-concours. Il a prévu la fin de la crise pour juin 2009. Interrogé par le Dauphiné Libéré en octobre 2008, l'économiste annonçait que la France rebondirait « relativement vite ». Il estimait alors qu'une crise avait une durée de vie de 16 à 23 mois.
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Le cas de Jacques Marseille est édifiant. Ancien communiste et défenseur du stalinisme, il est devenu sarkoziste et défenseur de l'ultralisbéralisme, ce modèle qui a conduit le monde entier dans le mur.

Cet individu se sera trompé toute sa vie. Pour savoir ce qu'il ne faut pas faire, j'invite tout le monde à écouter ses avis en matière d'économie et à faire le contraire.

Allez je relance le topic, pour sortir de cette poudre de perlinpinpin médiatique comme quoi la reprise c'est pour bientôt, vous l'aurez compris je suis d'accord avec l'auteur de cet article... Et vous?


L’économie mondiale marche en crabe, par François Leclerc
Publié par Paul Jorion

L’ECONOMIE MONDIALE MARCHE EN CRABE
A en croire Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, nous étions « en chute libre » et nous n’y sommes plus, notable progrès, il faut en convenir. Tout en remarquant que ce n’était pas ce qu’il nous assurait hier, alors que nous tombions. Comment alors le croire, aujourd’hui, quand bien même il affiche désormais plus sa prudence que ses certitudes ? A l’écoute du monde de la politique, les exhortations des uns, ou bien les silences des autres, ne nous sont toujours d’aucune aide pour comprendre où nous allons. Non pas qu’ils nous le cachent, d’ailleurs, car il faudrait pour cela qu’eux-mêmes le sachent. Leur déni reste tout simplement un refuge commode. Mais jusqu’à quand pourra-t-il tenir lieu de politique ?
Les banques centrales font avec beaucoup d’opiniâtreté du sur place, ayant utilisé tous leurs instruments. La Banque d’Angleterre fait exception, pour s’engager dans de nouveaux achats massifs d’actifs (douteux), n’ayant pas d’autre solution pour tenir hors de l’eau la finance britannique. Sinon, la seule initiative notable à remarquer provient de dix-neuf ces grands argentiers européens, qui viennent de se mettre ensemble d’accord pour ne pas vendre dans la précipitation les bijoux de famille, c’est à dire leur stock d’or. Au risque alors d’en faire chuter le cours et de déséquilibrer encore plus leur bilan. Permettant de penser que certains parmi eux étaient bien tentés de le faire, même si cet accord est la reconduction d’un précédent du même type. Donc, pas plus de 2.000 tonnes d’or dans les cinq ans à venir, c’est promis ! « L’or reste un élément important des réserves monétaires globales » est-il affirmé à l’occasion de ce communiqué ; cela fait longtemps qu’il n’avait pas été nécessaire de le rappeler.
L’heure est en effet aux expédients plus ou moins discrets. Le gouvernement italien ne vient-il pas d’envisager de taxer l’or de la Banque d’Italie, afin de se procurer des ressources financières ? Il a fallu que la BCE le rappelle à l’ordre, au nom du respect de l’indépendance des banques centrales, qui aurait été par trop malmené (peut-on en effet taxer une banque centrale comme un vulgaire contribuable ?). Confronté au même problème, mais à une toute autre échelle, le Trésor américain a décidé d’accroître dès l’année prochaine l’utilisation des TIPS (des obligations indexées sur l’inflation) pour ses adjudications de T-bonds, toutes maturités confondues. Afin de répondre, a-t-il reconnu, à la demande des investisseurs qui cherchent ainsi à se prémunir contre ce qu’ils considèrent inévitable à terme : le retour d’une inflation puissante. Le Wall Street Journal précise à ce propos que le grand sommet stratégique américano-chinois des 27 et 28 juillet dernier, dont il avait été relevé qu’il n’avait abouti strictement à rien, aurait en réalité été à l’origine de cette décision, dont on devine le coût potentiel pour les finances américaines, si l’inflation devait en effet se déclencher. Mais le Trésor n’a visiblement pas le choix.
Fort opportunément, le FMI vient de calculer, pour le publier dans son « Rapport de surveillance budgétaire multinational », que la dette publique des pays développés devrait atteindre en moyenne 120% de leur produit intérieur brut dans cinq ans, soit 40 points de plus qu’avant le démarrage de la crise. « Même si la politique budgétaire doit continuer à soutenir l’activité jusqu’à ce qu’une reprise ait lieu, des stratégies claires sont nécessaires pour rétablir les équilibres budgétaires à moyen terme, au moment où la conjoncture s’améliorera, et assurer que la solvabilité est maintenue », telle est la conséquence qu’en tire le FMI. Nous voilà bien prévenus, puisque les gouvernements ne le font pas.
L’économie, en attendant, fonctionne toujours en crabe. Le secteur financier affiche ses résultats, tandis que le reste de l’économie subit une récession persistante. A y regarder de plus près, toutefois, les banques elles-mêmes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Leurs activités financières de marché tirent leurs résultats, alors que se développe un fort « coût du risque », dont elles pâtissent par ailleurs. Entendez une augmentation du taux de défaut dans leurs activités de crédit bancaire, inévitable résultat de la crise économique et de la poursuite de la crise rampante du crédit immobilier. Certaines banques absorbent donc mieux que d’autres cette situation, grâce à leurs activités de marché prédominantes. Dès que l’on quitte le petit groupe des méga-banques, américaines et européennes, cela ne va généralement pas fort, d’autant moins que l’exposition aux produits financiers résultant des dettes hypothécaires est forte. Et, pour les banques européennes, que les engagements en Europe de l’Est sont élevés. Rien n’y fera, il n’y aura aucune relance du crédit, et donc de l’économie, tant que le secteur bancaire restera dans cet état. En espérant que les choses n’empirent pas, comme c’est pourtant probable.
L’actualité est faite au jour le jour, non seulement de l’annonce des pertes renouvelées de nombreuses banques, mais d’une litanie d’indices et de signaux qui pourraient laisser supposer que les choses vont moins mal qu’avant, qu’il serait « très probable que nous soyons en train d’assister au tout début de la fin de la récession », comme vient de la déclarer avec un sens consommé de la formule Barack Obama, à l’occasion d’un discours dans la banlieue de Washington. Quelques exemples pour nous éclairer. En Espagne, le chômage a reculé depuis trois mois, mais c’est le résultat de la saison estivale et de ses contrats saisonniers ainsi que d’un plan de grands travaux gouvernemental. Son taux était tout de même de 18% à la fin juin. En Allemagne, les exportations ont connu en juin leur plus forte hausse mensuelle depuis trois ans, mais les analystes s’interrogent sur les raisons de cette heureuse surprise : effet de la demande chinoise ou plus prosaïquement des primes à la casse qui se sont multipliées dans le secteur automobile ? A propos de la Chine, précisément, certains analystes font grand cas de l’augmentation de sa production d’électricité, selon les chiffres officiels communiqués par State Grid Corporation, principal producteur national. D’autres s’interrogent sur la bonne opportunité que représente la publication de ces chiffres, tout le monde considérant cet indicateur (autorités chinoises comprises), comme reflétant la réalité de l’activité économique, faute de statistiques fiables par ailleurs. En Grande-Bretagne, la production industrielle a augmenté de 0,5% en juin (mais elle a régressé de 11,1 % sur un an), résultat du bas cours de la livre anglaise mais surtout de la reconstitution des stocks des entreprises, qui risque d’être sans lendemain, la consommation ne repartant pas. Dans le secteur immobilier américain, enfin, on note une progression du nombre de promesses de vente, mais combien se réaliseront-elles effectivement, une fois les banques ayant ou non accepté de s’engager auprès des acheteurs ?
L’immobilier américain, en l’occurrence, va toujours très mal. Le Trésor vient de publier un bilan d’étape de l’aide publique aux propriétaires en difficulté, qui reconnaît que le plan gouvernemental d’un montant de 75 milliards de dollars est loin de répondre à ses attentes. Conçu pour empêcher la saisie de 3 à 4 millions de ménages sur trois ans, il a bénéficié pour l’instant à uniquement 230.000 d’entre eux. Fannie Mae, l’organisme de refinancement immobilier sous tutelle de l’Etat, vient pour sa part de subir une nouvelle perte nette de 14,8 milliards de dollars au deuxième trimestre, le conduisant à demander à l’Etat une aide supplémentaire de 10,7 milliards de dollars, face à la montée des impayés parmi les emprunteurs hypothécaires. Dans l’immédiat, ce sont donc 45,9 milliards de dollars qui seront consacrés au sauvetage de Fannie Mae, soit plus que pour chacune des deux grandes banques commerciales Citigroup et Bank of America. Et ce n’est pas fini : « En raison des tendances actuelles dans les marchés financiers et immobiliers, nous nous attendons à avoir une situation nette déficitaire à l’avenir et nous serons donc amenés à obtenir des fonds additionnels de la part du Trésor », a annoncé l’organisme. Devant cette perspective, selon le Washington Post, le gouvernement réfléchirait à une scission de Fannie Mae, ainsi que de sa consoeur Freddie Mac, en deux établissements distincts, suivant la formule good bank et bad bank.
En réalité, rien dans ce qui est mis en avant et pourrait être considéré comme annonciateur d’un commencement de reprise économique, ne vient donc pour l’instant conforter sérieusement cette prédiction. Un autre dossier est par contre objet de fortes inquiétudes, il s’agit de celui du cours élevé du pétrole. Comment, en effet, comprendre que son cours ait augmenté, alors que la demande reste faible et que les stocks de brut s’accroissent plus que prévu aux Etats-Unis, si ce n’est à la faveur de spéculations financières ? Celles-ci, et ceux qui en sont à l’origine, jouent frontalement contre la reprise économique, contribuant au surenchérissement du coût de l’énergie. Réponse parfaitement dérisoire à cette situation, la Federal Trade Commission (la FTC, l’autorité américaines de la concurrence) a annoncé une mesure drastique : l’interdiction de la diffusion de fausses nouvelles, afin d’empêcher les manipulations de cours sur le marché du pétrole. Elle devrait intervenir le 4 novembre prochain, si toutefois elle n’est pas entre temps annulée ! On mesure le fossé qui sépare l’activité financière des méga-banques des moyens de base dont dispose l’administration américaine.
Sur un autre front plus lointain, celui du système monétaire international, Yukio Hatoyama, chef du Parti Démocrate du Japon et favori au poste de Premier ministre lors des prochaines élections de la fin août, vient de se prononcer pour la création d’une monnaie unique asiatique, quand bien même dix ans seraient nécessaires pour y parvenir, a-t-il tenu à préciser pour ne pas parler en l’air. L’idée n’est certes pas nouvelle, datant déjà d’une vingtaine d’années depuis qu’elle a été agitée pour la première fois dans la région, rebondissant à l’occasion de la crise financière asiatique de 1997, mais elle prend aujourd’hui une nouvelle force dans le contexte actuel de faiblesse du dollar et d’interrogation sur la poursuite de son rôle comme monnaie de réserve. Il ne s’agit plus, cette fois-ci, de déclarations très politiques mais sans grande portée, comme on a pu les entendre dans la bouche des présidents russe ou même français, mais d’une stratégie énoncée par le futur Premier ministre du pays second détenteur de T-bonds américains après la Chine, qui préconise elle aussi la substitution au dollar d’une autre monnaie de réserve.
*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez.

Toujours une interview de Paul Jorion pour la RTBF le 13/8/2009 sur la "reprise" de ces jours derniers (à laquelle il ne croit pas) et sur l'état réel de l'économie selon lui.

Texte de l'interview:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=4132#more-4132

Télécharger le fichier mp3 de l'interview (17 min, 15 mega):
http://www.lapremiere.be/rtbf_2000/bin/ ... 160772_sac

(dispo seulement pour quelques jours)
Dans la rubrique "Réecoutez nos dernières émissions", sélectionner: "Questions Publiques 13/8/2009: Paul Jourion : Nathalie DEVICK" pour télécharger le fichier

Encore un gars qui a "choisi l'insécurité économiquie comme fond de commerce..." :wink:

Potrick dit:
Encore un gars qui a "choisi l'insécurité économiquie comme fond de commerce..." :wink:


Oui tu as peut être raison, mais je ne sais pas, enfin si, pour moi tout ce qu'il raconte sur son blog m'a l'air complètement crédible et logique, et bien sur cela prend à rebrousse poil de la pensée unique médiatique.
Donc pour l'instant, je pense qu'il a complètement raison je ne vois pas d'autre alternative que l'issue dont il parle : montre moi le contraire je suis curieux :pouicok:

En fait, je trouve les chroniques de Paul Jorion très stimulantes. Par ailleurs c'est un des rares économistes (en fait, il est plutôt anthropologue spécialiste des milieux bancaires), qui ait prédit la crise actuelle, alors que l'économie mondiale était en pleine croissance, en expliquant clairement pourquoi elle allait survenir.

La remarque à la fin était une petite private pique un peu ballotte... :oops:

Potrick dit:
Texte de l'interview:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=4132#more-4132

Dans le texte :
Mais l’argent qui est gagné par quelqu’un est toujours pris quelque part. Ce n’est pas de l’argent qui a été inventé, qui tombe du ciel. C’est de l’argent qui est puisé sur l’économie. Or, malheureusement la seule partie de l’activité qui reprend, c’est celle qui pompe le sang de l’économie. Donc ce n’est pas une très bonne chose. Ce n’est pas un signe de bonne santé, c’est un signe de très mauvaise santé.


L'argent est peut-être pris quelque part, mais si les gens qui le gagnent le dépensent ensuite, il n'y a pas de problème dans l'économie non ?

VictorVVV dit:
L'argent est peut-être pris quelque part, mais si les gens qui le gagnent le dépensent ensuite, il n'y a pas de problème dans l'économie non ?


Là je peux répondre : et bien si car il n'est pas suffisamment redistribué, il ne tombe que dans la poche de quelques uns : ici les traders et gros dirigeants de banque, d'ailleurs il en parle sur un de ces billets...

Chez mes amis du Figaro...

Le gars n'aura pas de mal à se racheter sa quatrième boîte de Space Hulk. :mrgreen:


Le bonus faramineux d'un trader embarrasse Citigroup
Pierre-Yves Dugua
Andrew Hall doit toucher 98 millions de dollars. Mais une telle rémunération, contractuellement inévitable, est politiquement inacceptable.
Citigroup cherche à éviter qu'un scandale n'éclate à Washington à propos de la rémunération politiquement incorrecte d'un de ses employés les plus productifs, Andrew Hall. Ce Britannique naturalisé américain, âgé de 58 ans, dirige Phibro, filiale de négoce spécialisée sur les marchés de l'énergie. Personnage discret, mais réputé arrogant et tenace, Hall a fait gagner à la banque new-yorkaise quelque 2 milliards de dollars au cours des cinq dernières années. Son contrat de travail lui donne droit à une rémunération individuelle de… 98 millions de dollars cette année.
Selon la presse américaine, «Citi» estime que l'Administration Obama n'a pas de moyens légaux d'empêcher Andrew Hall de percevoir son dû. Même en vertu des pouvoirs conférés par Barack Obama à Kenneth R. Feinberg, nommé il y a deux mois haut responsable de la politique de rémunération de toutes les entreprises bénéficiant d'aides directes du gouvernement fédéral.
Feinberg s'est vu notifier la semaine dernière des termes des rémunérations des vingt-cinq plus hauts responsables de sociétés comme l'assureur AIG, les constructeurs automobiles General Motors et Chrysler, ou encore Bank of America, toutes bénéficiaires d'apports en capital par le contribuable américain. Ce juriste, qui a accepté cette mission à titre bénévole, dispose de deux mois pour valider ou faire amender les salaires et primes des patrons de ces sociétés.
La direction de Citigroup est dans l'embarras : elle anticipe au minimum des objections de la part du Trésor à l'octroi d'une telle somme à un individu. D'autant que l'Administration a sauvé Citigroup de la catastrophe plusieurs fois depuis l'automne dernier, au prix d'une injection de fonds propres de 45 milliards de dollars qui a fini par lui donner 34 % du capital de la banque.
Colère du Congrès
Quelle que soit la validité des arguments juridiques de Citigroup à propos du contrat de travail d'Andrew Hall, Vikram Pandit, le patron de la banque, sait qu'il ne dispose pas d'une grande marge de manœuvre politique pour tenir tête au Trésor ou à la Maison-Blanche dans une affaire de nature à déclencher à nouveau la colère des élus du Congrès.
Ce dernier entend se saisir dans quelques jours de propositions de lois visant à réglementer les rémunérations des patrons. Pandit lui-même a accepté de ne percevoir qu'un dollar de salaire cette année.
Pour ne rien arranger, la personnalité d'Andrew Hall n'est pas de nature à lui attirer la sympathie du grand public. Diplômé en chimie de l'université d'Oxford, Hall a accumulé une collection extraordinaire de pièces d'art contemporain qu'il conserve dans de multiples propriétés aux États-Unis et en Europe. Il a défrayé la chronique il y a quelques années dans son combat perdu pour maintenir une sculpture de béton de 24 mètres devant sa demeure de Southport (Connecticut).
De la ville voisine de Westport, dans une ancienne ferme, avec une petite équipe disposant d'une grande indépendance, il dirige Phibro, connu pour sa capacité à spéculer sur les cours du pétrole et du gaz, une activité encore moins populaire depuis que le prix du carburant remonte.
Hall pourrait bien sûr décider de quitter Phibro et de créer sa propre firme. «Citi» envisage du reste de lui céder une majorité des parts de la firme, afin d'éviter ce divorce. Des investisseurs comme Warren Buffett ont été approchés pour reprendre tout ou partie de Phibro. Pour l'instant ces discussions n'ont pas abouti.


98 MUSD de prime... :shock: :roll:

Ca doit être quelqu'un qui le mérite....

Sûrement que oui :D
Moi-même, je viens de laisser 25 cents de prime à la dame de la cafet d'en-bas. Je sais que ça peut choquer, mais ce café était particulièrement bien servi.

Radin...

D'un autre coté, si la serveuse du café d'en bas touchait 98 millions de dollards à l'année, ça voudrais dire que le capitalisme américain à pris un sacré coup de plomb dans l'aile, et le monde serait alors très différent d'aujourd'ui.

Vous allez me dire: qu'un spécialiste de la spéculation touche un salaire de 98 millions de dollards, ça veux dire beaucoup de choses aussi, et à choisir entre les deux scénarios...

Batteran dit:Vous allez me dire: qu'un spécialiste de la spéculation touche un salaire de 98 millions de dollards, ça veux dire beaucoup de choses aussi


Sable-Graviers.

C'est un rébus ?

Triz dit:Sable-Graviers.
C'est un rébus ?

plutôt une expression. :mrgreen:

"Sous les graviers la plage"...?

euh je pense plutôt à une gentille sodomie, pratiquée dans des circonstances particulièrement douloureuses.

Ca n'est pas pour dire, mais dans la crise, il y a des petites choses qui marquent symboliquement les esprits, comme par exemple le FMI qui en est réduit, comme une vieille famille européenne, à fondre ses bijoux et vendre l'or Rue de la Bourse pour maintenir son train de vie...

Le FMI vends 400 tonnes d'or

:kingpouic:

bon toujours pour y voir un peu plus clair, nous les simples "péones" et surtout faire le tri dans le brouillard médiatique...

Je recommande plus que vivement d'écouter les deux émissions de là bas si j'y suis avec l'interview de frédéric lordon.

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1742