Fred. dit:Tout ( enfin je m'entends ) mais pas la tronche de celui-ci ...
On va vraiment finir par croire que tu l'aimes pas .
T'avais pas encore compris ?
Kôooooa ? Tu l'aimes pas ? Bah alors là je suis sur le c*l Moi c'est Chirac qui me fait cet effet là. Quand je vois qu'il est à 75 % d'opinion favorable et que Tartine Aubry en dit du bien .
Elle en dit pas du bien. Elle le compare et le préfère. Nuance.
Le nouveau partage des risques économiques. Entretien avec Philippe Askenazy.
Le partage de la valeur ajoutée fait l’objet d’intenses débats publics en France. Mais un aspect essentiel de la question passe souvent inaperçu : le partage inégal des risques liés aux cycles économiques. Depuis les années 1990, la part du capital ne baisse plus au moment de la récession, comme elle l’avait fait dans les années 1970 ou lors de la Grande Dépression.
Le rapport Cotis sur le partage de la valeur ajoutée doit être remis au Président de la République, mercredi 13 mai. Pour cette occasion, la Vie des idées a demandé à Philippe Askenazy, économiste et spécialiste du monde du travail, de livrer sa vision de cet enjeu fondamental. Il en ressort que la nouvelle donne n’est pas tant l’évolution structurelle que l’absence de volatilité : classiquement, la part du capital tend à baisser au moment des crises et des récessions. Or depuis les années 1990, ce n’est plus le cas.
Dans cet entretien Philippe Askenazy explique les raisons de cette évolution et propose plusieurs pistes pour inverser la tendance.
Entretien réalisé lors du Forum « Réinventer la démocratie » qui s’est tenu à Grenoble les 8, 9 et 10 mai 2009.
- Sommaire des vidéos :
* Comment évolue le partage de la valeur ajoutée en période de récession économique ? * Peut-on chiffrer les bénéfices tirés par les entreprises du nouveau partage des risques ? * Comment rétablir un partage plus juste de la valeur ajoutée ? * Une hausse du salaire minimum menace-t-elle l’emploi ?
Très bien vu ce dessin. Merci pour le lien sur la vie des idées, c’est très intéressant concernant la modification de l’organisation du marché du travail.
déterrons déterrons! lue sur: contreinfo.info site que je découvre avec plaisir.
A méditer : juste pour me permettre de vous soumettre cet article intéressant pour contrebalancer les arguments de “la reprise pour l’an prochain” : cela me semble parfaitement logique et réaliste…
Déficits publics : d’où viendra le financement ? par John Mauldin 26 mai 2009 A l’image du célèbre paradoxe de l’épargne, John Mauldin pointe le paradoxe du déficit. Si un Etat peut mobiliser l’épargne mondiale pour financer une relance, qu’advient-il lorsque tous les gouvernements doivent s’endetter massivement au même moment ? Les énormes déficits publics prévus, pouvant encore s’aggraver avec la récession et si les pertes du secteur financier s’amplifient - tout particulièrement en Europe - ne trouveront pas les financements nécessaires, estime Mauldin. Et les premiers signes de faiblesse des bons du Trésor US apparus ces derniers jours indiquent que l’heure de vérité pourrait sonner bien plus tôt que prévu. Une remarque. Si le diagnostic porté sur l’Europe peut sembler forcer le trait, la réalité des risques soulignés face à l’exposition à l’est n’en est pas moins incontestable, et la situation de l’Espagne reste singulièrement préoccupante. par John Mauldin, Big Picture, 23 mai 2009 (extrait) Il y a quelque chose qui s’agite dans le placard où sont enfermés mes soucis. Le marché obligataire ne se comporte pas comme si la déflation était inscrite dans notre futur, et le dollar s’affaiblit. Le taux de chômage ne cesse d’augmenter, mais plus encore, le déficit du gouvernement américain semble échapper à tout contrôle. Des déficits à 1000 milliards Cette semaine, la dette totale des États-Unis atteint 11 300 milliards et continue d’augmenter rapidement. L’Administration Obama projette de lever 1 850 milliards en 2009 (13% du PIB) et encore 1 400 milliards en 2010. Le Congressional Budget Office prévoit près de 10 000 milliards de dette supplémentaire entre 2010 et 2019. En janvier dernier, le déficit pour 2009 était estimé à « seulement » 1 200 milliards. Les choses se sont rapidement dégradées. Mais il y a également de quoi être préoccupé par ces estimations. Le CBO table sur un reprise plutôt solide en 2010, avec une croissance à 3,8%, puis ensuite 4,5% en 2011. Fait intéressant, il prévoit un chômage à 8,8% pour cette année (nous en sommes déjà à 8,9% et il augmente tous les mois), devant passer à 9% l’an prochain. Ce serait un bien étrange redémarrage où l’activité économique bondirait de à 4% avec un chômage ne diminuant pas. (Vous pouvez voir leurs feuilles de calcul et tous les détails, sur www.cbo.gov, à condition toutefois d’avoir vérifié votre tension artérielle au préalable.) Quelques remarques rapides. Cette année, le gouvernement se propose d’emprunter 50% de chaque dollar dépensé. Le CBO prévoit que le PIB nominal augmentera de près de 50% au cours des 10 prochaines années (ce qui est historiquement raisonnable), mais également que les revenus vont doubler, ce qui suggère des hausses d’impôt massives par rapport au PIB. Fait intéressant, le Fonds monétaire international indique que la croissance l’année prochaine sera au mieux plutôt faible. Le déficit en 2010 atteindra encore près de 10% du PIB. Le déficit prévu est proche de 1 000 milliards de dollars en moyenne pour les dix prochaines années. Dans dix ans d’ici, le déficit est estimé à 1 200 milliards. Et ce à condition que les dépenses gouvernementales n’augmentent pas et que l’inflation moyenne soit de 1,1% pour les six prochaines années. La récession mondiale s’aggrave Procédons à un rapide tour d’horizon mondial. Au cours du premier trimestre, l’économie allemande s’est contractée de 14%, le Japon de 15%, le Mexique de 21%, et l’Angleterre de près de 8%. Le commerce mondial s’est tout simplement effondré. Le tableau ci-dessous est le pire jamais connu. Les exportations chinoises sont en baisse de 41%, les exportations japonaises de 38%, l’Allemagne de 32%, et ainsi de suite. (graphique courtoisie : variantperception.com) (JPG) Permettez-moi de citer la très intéressante étude réalisée par l’équipe de Variant Perception. « Comme nous l’avons dit à maintes reprises, l’Espagne se dirige vers une longue et douloureuse déflation qui va se manifester par un taux de chômage dramatiquement élevé, un effondrement de l’immobilier et des faillites bancaires. Considérez ceci : la valeur de l’encours des prêts aux développeurs immobiliers espagnols est passée de 33,5 milliards d’euros en 2000 à 318 milliards en 2008, soit une hausse de 850% en 8 ans. Si vous ajoutez les dettes du secteur de la construction, l’ensemble de la valeur de l’encours des prêts aux développeurs et aux entreprises de construction s’élève à 470 milliards d’euros. C’est près de 50% du PIB. La plupart de ces prêts seront défaillants. « Les banques espagnoles sont désormais confrontées à de très sombres perspectives. En Espagne, le taux de chômage a atteint plus de 17% le mois dernier, il y a maintenant quatre millions de chômeurs, et plus d’un million de familles où personne n’a d’emploi. L’Espagne et l’Irlande ont les pires bulles immobilières au monde, et désormais l’Espagne a un nombre plus grand de maisons invendues que les États-Unis, bien que les États-Unis soient environ six fois plus grands. « Pourquoi les banques espagnoles ne sont-elles pas en faillite ? Elles ne pratiquent pas la comptabilisation de leurs prêts immobiliers aux cours du marché. Nous nous sommes interrogés sur le fait qu’il n’y ait pas plus de victimes de l’effondrement de l’immobilier en Espagne. La réponse est simple, selon un article paru dans l’Expansion, l’équivalent espagnol du Financial Times, intitulé « les banques espagnoles contrôlent la moitié de toutes les évaluations immobilières ». Cela ne s’invente pas. Nous n’avons même pas commencé à voir le pire en Espagne pour le moment. » Les banques européennes sont dans une situation bien pire que leurs homologues américaines. Elles ont un effet de levier beaucoup plus important, d’environ 30 en moyenne. Comment est-ce possible, alors que c’est censé être un secteur conservateur ? « Les banques européennes sont régulées sur la base d’une pondération du risque de leurs actifs, contrairement aux Etats-Unis où c’est le ratio de levier total qui compte. La plupart des banques européennes ont acheté des actifs qui ont été notés par Moody’s et S & P et pour tout ce qui n’était pas très bien noté, elles ont acheté des CDS ou des garanties à AIG et MBIA. C’est la raison pour laquelle les banques européennes ont été en mesure de pratiquer un effet de levier bien plus important que leurs consoeurs américaines. Compte tenu de ces ratios de levier plus importants et de la détérioration générale de la valeur des collatéraux, nous pensons que toutes pertes en Europe ne sont pas encore apparues. » Les banques européennes ont en bilan des actifs qui représentent environ 330% du PIB de la région, par rapport aux États-Unis où les actifs bancaires représentent environ 50% de celui-ci. De plus, elles ont octroyé plus de 700 milliards de dollars de prêts à des entreprises asiatiques (qui subissent l’effondrement de leurs exportations) et 1 300 milliards de prêts à l’Europe de l’Est qui traverse une très grave récession, et un grand nombre de ces prêts vont tout simplement perdre toute valeur. Autrement dit, il va y avoir un besoin massif d’argent pour renflouer les banques européennes, ou nous allons tout simplement voir leurs économies imploser. D’où viendra l’argent pour le sauvetage ? D’Allemagne ? Ce sera difficile à vendre politiquement dans un pays qui subit une récession bien pire que les États-Unis. Comment peut-on annoncer aux citoyens qu’il est nécessaire de renflouer avec l’argent de leurs impôts les banques d’autres pays ? Les banques italiennes et autrichiennes vont avoir besoin de beaucoup de capital, plus que leurs gouvernements ne peuvent leur en fournir. Cela posera un grave problème. Les gouvernements du monde entier répondent à la récession mondiale par des déficits budgétaires massifs. Outre les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, la Russie, l’Espagne et l’Irlande ont tous des déficits supérieurs à 10%. Et, comme dans le cas des États-Unis, ce ne seront pas des déficits sur une seule année. Le FMI prévoit que l’économie britannique se contractera à nouveau l’an prochain et que la reprise aux États-Unis sera au mieux modeste. L’économie américaine devrait croître de 0,2% (loin des projections optimistes de divers organismes du gouvernement américain), les nations de la zone euro vont enregistrer un gain modeste de 0,1%, et le G7 aura dans l’ensemble une croissance de 0,2%. Le FMI prévoit également que l’économie japonaise stagne l’an prochain. D’où viendra l’argent ? Voyons maintenant ce qui provoque mon inquiétude. Le monde entier va devoir financer plusieurs milliers de milliards de dollars de dette au cours des prochaines années. Prenons une estimation. Je pense que le chiffre de 5 000 milliard est vraisemblable, dont 3 000 prévus pour les seuls États-Unis, si les prévisions actuelles sont correctes. D’où cet argent pourrait-il venir ? Le déficit commercial américain est tombé à moins de 350 milliards par an. La Fed peut en monétiser mille milliards. Peut-être. Observez la courbe des taux de la dette publique des États-Unis reproduite ci-dessous (Bloomberg). L’épargne américaine va augmenter, mais où sera l’incitation à acheter de la dette à dix ans rapportant 3,5% ? La dette à quatre ans, avec un rendement de moins de 2% ne permet pas de faire croître votre épargne. Même avec la monétisation et l’achat de notre dette par les Chinois grâce à l’argent que nous leur donnons, cela laisse encore sur le marché obligataire 1 500 milliards sans acheteurs, à plus ou moins 100 milliards de dollars près. (JPG) Le monde entier est en train de liquider ses dettes. Les différents types de titrisations ont fortement ralenti. Les banques réduisent le volume des prêts. Le prix de l’immobilier baisse dans le monde entier. L’immobilier commercial doit se refinancer et les banques du monde entier sont exposées. « La récession transforme les centres commerciaux en villes fantômes » titre le Wall Street Journal. L’épargne des ménage s’accroit et la courbe des ventes au détail est plate ou en baisse. Le taux de chômage est à la hausse. Tout ceci devrait être massivement déflationniste. Les taux d’intérêts devraient baisser ou tout moins ne pas augmenter. Mais il se passe quelque chose d’étonnant. Au cours des deux derniers mois, le rendement des obligations de dix ans a augmenté de 1%. Elles ont gagné 0,38% en seulement deux semaines. Observez le graphique ci-dessous. Que se passe-t-il ? (JPG) Selon Merrill Lynch, la taille du marché obligataire mondial est estimée à environ 67 000 milliards de dollars, les titres des États-Unis, de la zone euro, et du Japon représentant chacun moins de 50% de ce total. (PIMCO) La note attribuée à la dette de l’Angleterre a été mise sous observation avec un avis négatif. Bill Gross a déclaré hier qu’il n’était pas impensable que les États-Unis puissent perdre leur note AAA. Je pense que le marché obligataire observe cette montagne de dettes qui devront être vendues et se demande d’où proviendra une somme si colossale. Où trouver 10 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années pour financer la dette américaine ? Et ce n’est là que le besoin de financement des États-Unis. Où trouver 5 000 milliards pour financer les nouvelles dettes mondiales dans les deux prochaines années ? Dans un monde où l’on liquide la dette ? De combien les autres pays ont-ils besoin ? Qu’en est-il de l’argent nécessaire pour financer les entreprises et les prêts hypothécaires et les cartes de crédit et ainsi de suite ? Si vous ajoutez 10 000 milliards aux 11 300 milliards de dette actuelle (y compris le fonds de la sécurité sociale, etc…), elle s’élèvera à 21 000 milliards en 2019. Soyons généreux et imaginons que les taux d’intérêt ne soient en moyenne que de 5%. Cela se traduirait par une charge d’intérêt de plus de 1 000 milliards de dollars. Cela représente 25% des prévisions de recettes et 20% des dépenses prévues. Et cela suppose que l’on ait une croissance nominale de plus de 4% durant les dix prochaines années. Si la croissance est inférieure, les recettes fiscales le seront également. Le paradoxe des déficits Je pense que le marché des obligations anticipe les années à venir et estime que les déficits de 1 000 milliards ne peuvent tout simplement pas être financés. Et si la dette est monétisée, l’inflation va alors devenir un problème très grave. Lorsque les déficits sont situés dans les 4-6-8% ou plus du PIB nominal, à un certain point les choses s’équilibrent. Pouvons-nous continuer ainsi quelques années ? Certainement. Le Japon s’apprête à voir son ratio de dette par rapport au PIB atteindre près de 200%. Mais le monde entier ne peut pas procéder ainsi au même moment. Appelons cela le paradoxe du déficit. Nous avons eu aux USA un important déficit commercial pendant des années, parce que ceux qui voulaient nous vendre des « choses » (la Chine, le Japon et le Moyen-Orient) ont eu la gentillesse d’investir leur argent dans nos obligations. Ce qui a produit la « perplexité » de Greenspan, tout en contribuant à maintenir les taux d’intérêts bas aux Etats-Unis (et mondialement). Mélangez cela avec une augmentation massive de l’effet de levier, un peu de bulles, et nous en arrivons maintenant à une véritable crise. Les déficits ne sont pas nécessairement un mal s’ils restent sous contrôle et que les autorités font preuve de retenue. Mais tout le monde ne peut pas avoir des déficits au même moment. Si nous n’achetons pas pour 700 milliards de dollars de marchandises, alors cet argent ne peut pas être recyclé dans le financement de notre dette. C’est aussi simple que cela. (Aujourd’hui, la Chine et le Brésil s’apprêtent à commercer dans leurs propres monnaies au lieu du dollars. C’est très avisé de leur part.) L’Europe, le Japon et les États-Unis ne peuvent pas tenter d’emprunter 5 000 milliards durant les deux prochaines années sans provoquer une grave distorsion du marché obligataire, sans parler de l’ensemble du paysage économique. J’ai longtemps cru que le « moment crucial », la fin de partie, se situerait autour de 2013-14. Mais je n’avais jamais imaginé que nous pourrions avoir presque 2 000 milliards de déficit. Ce dingue, au coin de la rue qui nous répète que « la fin est proche », a peut-être bien raison. Bien avant que nous soyons en 2015, sans même parler de 2019, je pense que les marchés obligataires mettront un terme aux déficits de 1000 milliards. Il y aura une vraie crise. Les déficits ne pourront pas être financés à un taux d’intérêt qui soit supportable par le budget. Les impôts augmenteront au delà de ce qu’ils étaient dans les années Clinton. Le budget d’ Obama fait des hypothèses très optimistes sur les économies provenant d’une maîtrise des dépenses de santé. La crise pourrait se produire beaucoup plus tôt si son projet de loi d’assurance santé universelle est adopté tel que proposé sans être compensé par des réductions de dépenses effectuées ailleurs. Il vaudrait mieux avoir un budget excédentaire, mais la partie n’est pas perdue si les déficits restent raisonnables. Elle est perdue lorsqu’ils ne peuvent plus être financés, à moins de recourir à la monétisation. Et cela fera sombrer le dollar, sauf face aux devises des pays qui monétisent leur dette.
Dé-dollarisation : le démantèlement de l’empire militaire et financier américain, par Michael Hudson 17 juin 2009 Les membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai, réunis à Iekaterinbourg avec l’Inde et le Brésil, n’ont guère d’autre choix que de rechercher une alternative au dollar, juge l’économiste Michael Hudson. Continuer à financer à crédit la consommation américaine, les dépenses du Pentagone et de ses 750 bases à l’étranger, en accumulant des dollars et des bons du Trésor équivaudrait pour eux à accumuler en parallèle les risques tant financiers que militaires. Ils sont désormais contraints, estime-t-il, d’inventer une voie de sortie du dollar. L’heure est venue pour un monde multipolaire a affirmé le Président russe Medvedev, et le président de la Banque centrale chinoise lui fait écho en déclarant que l’objectif est désormais de créer une une monnaie de réserve internationale qui ne serve pas les intérêts exclusifs des USA. Hudson indique que les autorités américaines se sont vues infliger une fin de non recevoir à leur demande d’assister au sommet de l’OCS. Ce non, dit-il, c’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir. Par Michael Hudson, 13 juin 2009 La ville Russe de Iekaterinbourg, la plus importante à l’est de l’Oural, pourrait désormais être connue comme le lieu où sont morts non seulement les tsars mais aussi l’hégémonie américaine. Non pas uniquement l’endroit où le pilote américain Gary Powers a été abattu en 1960, mais aussi celui où l’ordre financier international dominé par les USA a été mis à bas. La remise en cause de l’Amérique sera le thème principal des réunions élargies de Iekaterinbourg, en Russie (ex-Sverdlovsk) des 15 et 16 Juin rassemblant le président chinois Hu Jintao, le président russe Dmitri Medvedev et les représentant les six pays de l’ Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Cette alliance regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan. L’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie y ont le statut d’observateurs. Mardi le Brésil s’y joindra pour les discussions commerciales entre les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Les participants ont assuré à des diplomates américains que leur objectif n’était pas le démantèlement de l’ empire financier et militaire des États-Unis. Ils veulent simplement discuter de l’aide mutuelle, indépendamment du rôle des États-Unis, de l’OTAN ou du dollar américain en tant que support du commerce international. Les diplomates américains se demandent ce que cela signifie vraiment, si ce n’est une étape visant à rendre l’hégémonie américaine obsolète. C’est ce que signifie « monde multipolaire », après tout. Pour commencer, en 2005, l’OCS avait demandé à Washington d’établir un calendrier de retrait de ses bases militaires en Asie centrale. Deux ans plus tard, les pays de l’OCS se sont ralliés officiellement à la position des ex-républiques de la CEI appartenant à l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), qui avait été fondée en 2002 en tant que contrepoids à l’OTAN. Pourtant, la réunion n’a suscité que le désintérêt collectif de la presse aux États-Unis et même en Europe, bien que l’ ordre du jour y soit de remplacer le standard mondial du dollar par un nouveau système financier, ainsi qu’un nouveau système de coopération pour la défense. Un porte-parole du Conseil des Relations Extérieures (Un institut d’études géopolitiques américain, ndt) a déclaré qu’il pouvait difficilement imaginer que la Russie et la Chine puissent surmonter leurs rivalités géopolitiques [1], suggérant que l’Amérique peut pratiquer le « diviser pour régner » que la Grande-Bretagne a si habilement utilisé durant de nombreux siècles pour fragmenter les opposition dans son propre empire. Mais George W. Bush ( qui déclarait « Je suis un rassembleur, non un diviseur ») s’est placé dans la continuité de l’administration Clinton pour pousser la Russie, la Chine et leurs voisins à trouver un terrain d’entente, lorsqu’il s’agit de trouver une alternative au dollar, et du même coup à la possibilité pour les Etats-Unis de prolonger indéfiniment leur déficit de la balance des paiements. Cette séquence, qui pourrait représenter les dernières manifestations de l’hégémonie américaine, a débuté dès le mois d’avril lors de la conférence du G-20, et est devenue encore plus explicite à Saint-Pétersbourg au Forum économique international du 5 Juin, lorsque M. Medvedev a demandé à la Chine, la Russie et l’Inde de « construire un ordre mondial de plus en plus multipolaire. » Ce qui signifie en clair : nous avons atteint nos limites en ce qui concerne les subventions à l’encerclement militaire de l’Eurasie par les Etats-Unis, tout en les laissant s’approprier nos exportations, nos entreprises, les actifs et les biens immobiliers en échange d’une monnaie de papier de valeur douteuse. « Le système unipolaire maintenu artificiellement » dont a parlé M. Medvedev [2], est fondé sur « un seul grand centre de consommation, financé par un déficit croissant, et donc de plus en plus de dettes, une monnaie de réserve jadis forte et une domination dans le système de l’évaluation des actifs et des risques. » A la racine de la crise financière mondiale, a t-il conclu, il y a le fait que les États-Unis produisent trop peu et dépensent trop. Leurs dépenses militaires sont particulièrement choquantes, comme par exemple le renforcement de l’aide militaire américaine à la Géorgie annoncé la semaine dernière, le bouclier de l’OTAN en Europe de l’Est, et la mainmise des États-Unis dans les régions riches en pétrole comme le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Le point de friction avec tous ces pays est celui de la capacité qu’ont les États-Unis de faire fonctionner indéfiniment la planche à billets. Le surplus de dépenses d’importations des consommateurs américains par rapport aux exportations, les rachats par les USA de quantités de sociétés étrangères et de biens immobiliers, les dépenses que le Pentagone effectue à l’étranger : tous ces dollars aboutissent dans les banques centrales étrangères. Elles sont ensuite confrontées à un choix difficile : soit recycler ces dollars aux États-Unis en achetant des bons du trésor américains, soit laisser le « marché libre » déterminer le cours de leur monnaie par rapport au dollar - et par là même à déterminer le prix de leurs exportations sur les marchés mondiaux, créant ainsi du chômage et provoquant la faillite d’entreprises. Lorsque la Chine et d’autres pays recyclent leurs flux de dollar US en achetant des bons du Trésor pour « investir » aux États-Unis, cette accumulation n’est pas vraiment volontaire. Cela ne reflète pas une foi en l’économie américaine qui rémunèrerait l’épargne des banques centrales, ni une quelconque préférence d’investissement, mais tout simplement un manque d’alternatives. Les « marchés libres » à la mode des USA piègent les pays dans un système qui les obligent à accepter indéfiniment des dollars. Mais désormais, ils veulent en sortir. Cela implique la création d’une nouvelle alternative. Plutôt que de faire simplement « des changements cosmétiques comme certains pays et peut-être les organisations financières internationales pourraient le vouloir », comme l’a dit M. Medvedev à Saint-Pétersbourg : « ce dont nous avons besoin, ce sont des institutions financières d’un type tout à fait nouveau, où ne domineraient ni les problèmes politiques et les motivations [sous-jacentes], ni aucun pays en particulier. » Lorsque les dépenses militaires à l’étranger ont provoqué le déficit la balance des paiements US et ont conduit les Etats-Unis à abandonner l’étalon or en 1971, les banques centrales se sont trouvées démunies de cet actif traditionnellement utilisé pour solder les déséquilibres des paiements. La solution par défaut a consisté à investir les flux issus des paiements ultérieurs en obligations du Trésor américain, comme si celles-ci étaient « aussi fiables que l’or ». Les banques centrales détiennent maintenant pour 4 000 milliards de dollars de ces obligations dans leurs réserves internationales. Ces prêts ont également financé la plupart des déficits budgétaires du gouvernement américain depuis maintenant plus de trois décennies ! Etant donné que la moitié environ des dépenses discrétionnaires du gouvernement américain est consacrée aux opérations militaires - dont plus de 750 bases militaires à l’étranger et dans des opérations de plus en plus coûteuses dans les pays producteurs de pétrole et ceux qui permettent son transit - le système financier international est organisé de manière à financer le Pentagone, ainsi que les rachats par les États-Unis d’actifs étrangers censés rapporter beaucoup plus que les bons du Trésor que les banques centrales étrangères détiennent. La principale question à laquelle sont confrontées les banques centrales mondiales est donc de savoir comment éviter d’ajouter encore plus de dollars US à leurs réserves et, par conséquent, de financer encore plus les dépenses qui creusent le déficit des États-Unis - y compris les dépenses militaires à leurs propres frontières ? Pour commencer, les six pays de SCO et les pays du BRIC ont l’intention de commercer dans leurs propres monnaies afin de bénéficier mutuellement du crédit que les États-Unis avait monopolisé jusqu’à présent à son profit. À cette fin, la Chine a passé des accords bilatéraux avec l’Argentine et le Brésil pour effectuer leur échanges commerciaux en renminbi, la monnaie chinoise, plutôt qu’en dollar, en livre sterling ou en euros [3] . Il y a deux semaines, la Chine a également conclu un accord avec la Malaisie pour que les deux pays commercent en renminbi [4]. L’ancien Premier ministre, le Dr. Tun Mahathir Mohamad, m’a expliqué en janvier qu’en tant que pays musulman la Malaisie voulait éviter de faire tout ce qui pourrait faciliter l’action militaire américaine contre les pays islamiques, y compris la Palestine. La nation a trop d’actifs en dollars, ont expliqué ses collègues. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a écrit officiellement sur son site Internet que l’objectif est maintenant de créer une monnaie de réserve « indépendante d’une nation particulière » [5]. C’est l’objet des discussions à Iekaterinbourg. En plus d’éviter de financer la prise de contrôle par les États-Unis de leur propre industrie et l’encerclement militaire américain de la planète, la Chine, la Russie et d’autres pays voudraient certainement se développer comme l’Amérique l’a fait. En fait, ils considèrent les États-Unis comme une nation hors-la-loi, financièrement et militairement. Comment caractériser autrement une nation qui promulgue un ensemble de lois pour les autres - sur la guerre, le remboursement de la dette et le traitement des détenus - mais n’en tient pas compte elle-même ? Les États-Unis sont maintenant le plus grand débiteur mais ont évité la punition des « ajustements structurels » imposés à d’autres pays endettés. Les taux d’intérêt US et les réductions d’impôt, alors les déficits commerciaux et budgétaires explosent, sont considérés comme le comble de l’hypocrisie, lorsqu’ils sont comparés à l’austérité que les programmes de Washington imposent aux autres pays par le biais du FMI et des officines de Washington. Les États-Unis demandent aux pays endettés de vendre leurs services publics et leurs ressources naturelles, d’augmenter leurs taux d’intérêts et d’augmenter les impôts au détriment de la paix sociale pour dégager un maximum d’argent et payer les créanciers. Et aux USA, le Congrès a empêché la société Chinoise CNOOK d’acheter Unocal pour des raisons de sécurité nationale, tout comme il a empêché Dubaï d’acquérir des exploitations portuaires américaines et empêché des fonds souverains d’acheter des infrastructures clés. Les étrangers sont invités à imiter les japonais qui avaient investi dans des « éléphants blancs » comme le Rockfeller Center, sur lequel les investisseurs ont rapidement perdu un milliard de dollars puis ont fini par se retirer. À cet égard, les États-Unis n’ont pas vraiment laissé à la Chine et aux autres pays en situation d’excédent de la balance des paiements d’autres choix que de devoir trouver un moyen d’éviter de nouvelles accumulations de dollars. À ce jour, la Chine tente de diversifier ses avoirs en dollars ailleurs qu’en bons du Trésor US, qui ne se sont pas révélés très fructueux. Hank Paulson, qui venait de la banque Goldman Sachs, avait conseillé à la banque centrale chinoise d’investir dans les titres à haut rendement émis par Fannie Mae et Freddie Mac, en expliquant que ceux-ci étaient de facto des obligations publiques. Ces titres se sont effondrés en 2008, mais au moins, le gouvernement américain a repris ces deux organismes de prêt hypothécaire, augmentant de facto de 5 200 milliards de dollars la dette nationale. En fait, ce renflouement a été rendu nécessaire en grande partie à cause des investissements effectués par les Etats étrangers. Infliger des pertes aux investisseurs gouvernementaux étrangers aurait quelque peu atteint la réputation des bons du Trésor, non seulement en détruisant la crédibilité des États-Unis, mais aussi parce que les émissions d’obligations par le gouvernement étaient insuffisantes pour absorber les dollars qui coulaient à flot dans l’économie mondiale avec la montée en flèche du solde déficitaire de la balance des paiements des États-Unis. En recherchant de nouveaux actifs pour protéger la valeur de leurs avoirs en dollars alors que la bulle de crédit de la Réserve fédérale se traduisait par une baisse des taux d’intérêt, les fonds souverains chinois ont cherché à se diversifier à la fin de 2007. La Chine a pris des participations dans les fonds d’ investissement Blackstone et Morgan Stanley à Wall Street, Barclays en Grande-Bretagne, dans la Standard Bank d’Afrique du Sud (qui fut affiliée à la Chase Manhattan du temps de l’apartheid dans les années 1960) et dans le conglomérat financier belge Fortis proche de l’effondrement. Mais le secteur financier américain s’écroulait sous le poids de sa dette phénoménale, la valeur des actions des banques et des firmes d’investissement a plongé dans le monde entier. Les étrangers voient le FMI, la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce comme les représentants de Washington dans un système financier soutenu par les bases militaires américaines et les porte-avions qui entourent la planète. Mais cette domination militaire est un vestige d’un empire américain qui n’est plus en mesure de régner par sa force économique. La puissance militaire américaine est basée davantage sur des armes atomiques et les frappes aériennes à longue distance que sur les opérations au sol, qu’il est devenu politiquement trop impopulaire de monter sur une grande échelle. Sur le front économique, on ne voit pas comment les États-Unis pourraient trouver les 4 000 milliards de dollars qu’ils doivent aux gouvernements étrangers, à leurs banques centrales et aux fonds souverains mis en place pour écluser la surabondance de dollars. L’Amérique est devenue un mauvais payeur et de fait, une mauvais payeur agressif sur le plan militaire, car elle cherche à conserver le pouvoir sans pareil jadis gagné sur le plan économique. La question qui se pose est de savoir comment peser sur son comportement. Yu Yongding, un ancien conseiller de la banque centrale de Chine désormais membre de l’Académie des Sciences chinoise, a proposé de faire remarquer au secrétaire américain au Trésor Tim Geithner que les États-Unis devraient « épargner » d’abord et avant tout en pratiquant une réduction de leur budget militaire. « Les recettes fiscales des Etats-Unis ne sont pas susceptibles d’augmenter à court terme en raison de la faible croissance économique, de la rigidité des dépenses et du coût de mener deux guerres. » [6] À l’heure actuelle, c’est l’épargne étrangère, et non pas celle des américains, qui finance le déficit budgétaire américain en achetant la plupart des bons du Trésor. Cela se traduit par un impôt levé sans la contrepartie d’une représentation des électeurs étrangers sur la manière dont le gouvernement des États-Unis utilise leur épargne forcée. Pour les « diplomates » du système financier , il est donc nécessaire d’élargir le champ d’application de leurs politiques, au-delà du seul marché de secteur privé. Les taux de change sont déterminés par de nombreux facteurs, en plus de celui des « consommateurs brandissant des cartes de crédit » , pour reprendre l’euphémisme habituel qu’utilisent les médias américains à propos du déficit de la balance des paiements. Depuis le 13ème siècle, la guerre a été un facteur dominant dans la balance des paiements des grandes nations - et de leurs dettes. Les obligations d’Etat financent essentiellement des dettes de guerre, dans la mesure ou en temps de paix les budgets ont tendance à être équilibrés. Ceci relie directement le budget de la guerre à la balance des paiements et aux taux de change. Les pays étrangers se voient encombrés de reconnaissances de dette qui ne seront pas honorées - dans des conditions telles que s’ils agissent afin de mettre fin au festin américain, le dollar va plonger et leurs avoirs en dollars vont chuter par rapport à leur monnaie nationale et aux autres devises. Si la monnaie chinoise s’apprécie de 10% par rapport au dollar, sa banque centrale enregistrera l’équivalent de 200 milliards de dollars de pertes sur ses 2 000 milliards de dollars. Cela explique pourquoi, quand les agences de notation envisagent que les titres du Trésor des États-Unis puissent perdre leur notation AAA, elles ne veulent pas signifier que le gouvernement ne serait pas en mesure d’imprimer des dollars papier pour honorer ses dettes. Elles indiquent plutôt que la valeur du dollar va se déprécier internationalement. Et c’est exactement ce qui se passe en ce moment. Lorsque M. Geithner prit un visage grave pour déclarer devant un auditoire à l’Université de Pékin au début du mois de Juin qu’il croyait en un « dollar fort » et que les investissements de la Chine aux États-Unis étaient sûrs, il a été accueilli par des rires sarcastiques [7]. L’anticipation d’une hausse des taux de change de la Chine incite les spéculateurs à chercher à emprunter des dollars pour acheter du renminbi et bénéficier de la hausse. Pour la Chine, le problème est que ce flux spéculatif deviendrait une prophétie auto-réalisatrice en faisant grimper sa monnaie. De ce fait, le problème des réserves est intrinsèquement lié à celui des contrôles de capitaux. Pourquoi la Chine devrait-elle voir ses compagnies rentables vendues pour des dollars fraîchement créés, que la banque centrale doit utiliser pour acheter à faible taux des bons du trésor américain ou perdre encore plus d’argent à Wall Street ? Pour éviter ce dilemme, il est nécessaire d’inverser la philosophie de l’ouverture des marchés de capitaux que le monde a adopté depuis Bretton Woods en 1944. A l’occasion de la visite de M. Geithner en Chine, « Zhou Xiaochuan, directeur de la Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays, a déclaré que c’était la première fois depuis que les pourparlers semestriels ont commencé en 2006, que la Chine avait besoin d’apprendre des erreurs de l’Amérique tout comme de ses succès » lorsqu’il fut question de la déréglementation des marchés de capitaux et du démantèlement des contrôles. Une ère est donc arrivée à son terme. Face à des dépenses démesurées des Etats-Unis, la dé-dollarisation menace de forcer les pays à revenir aux doubles taux de change, qui furent fréquents entre les deux guerres mondiales : un taux de change pour le commerce des produits, un autre pour les mouvements de capitaux et les investissements, tout au moins pour les économies de la zone dollar [8]. Même sans contrôle des capitaux, les pays réunis à Iekaterinbourg prennent des mesures pour éviter de recevoir involontairement de plus en plus de dollars. Voyant que l’hégémonie globale des États-Unis ne peut pas se poursuivre en l’absence du pouvoir d’achat qu’ils leur procurent eux-mêmes, ces gouvernements cherchent à hâter ce que Chalmers Johnson a nommé dans son ouvrage « les douleurs de l’empire » : la faillite de l’ordre mondial financier et militaire américain. Si la Chine, la Russie et leurs alliés non-alignés suivent leur propre chemin, les États-Unis ne pourront plus vivre grâce à l’épargne des autres (sous la forme de leurs propres dollars recyclés), ni disposer de cet argent pour financer des dépenses militaires illimitées. Des responsables américains voulaient assister à la réunion de Iekaterinbourg en tant qu’observateurs. On leur a répondu : non. C’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir. Michael Hudson est un économiste spécialisé dans le domaine de la balance des paiements. Il a été le conseiller économique en chef du candidat Démocrate à la présidentielle Dennis Kucinich. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont : « Super Imperialism : The Economic Strategy of American Empire » Publication originale Michael Hudson, traduction Madeleine Chevassus pour Contre Info [1] Andrew Scheineson, “The Shanghai Cooperation Organization,” Council on Foreign Relations, Updated : March 24, 2009 : “While some experts say the organization has emerged as a powerful anti-U.S. bulwark in Central Asia, others believe frictions between its two largest members, Russia and China, effectively preclude a strong, unified SCO.” [2] Kremlin.ru, June 5, 2009, in Johnson’s Russia List, June 8, 2009, #8. [3] Jamil Anderlini and Javier Blas, “China reveals big rise in gold reserves,” Financial Times, April 24, 2009. See also “Chinese political advisors propose making yuan an int’l currency.” Beijing, March 7, 2009 (Xinhua). “The key to financial reform is to make the yuan an international currency, said [Peter Kwong Ching] Woo [chairman of the Hong Kong-based Wharf (Holdings) Limited] in a speech to the Second Session of the 11th National Committee of the Chinese People’s Political Consultative Conference (CPPCC), the country’s top political advisory body. That means using the Chinese currency to settle international trade payments …” [4] Shai Oster, “Malaysia, China Consider Ending Trade in Dollars,” Wall Street Journal, June 4, 2009. [5] Jonathan Wheatley, “Brazil and China in plan to axe dollar,” Financial Times, May 19, 2009. [6] “Another Dollar Crisis inevitable unless U.S. starts Saving - China central bank adviser. Global Crisis ‘Inevitable’ Unless U.S. Starts Saving, Yu Says,” Bloomberg News, June 1, 2009. [7] Kathrin Hille, “Lesson in friendship draws blushes,” Financial Times, June 2, 2009. [8] Steven R. Weisman, “U.S. Tells China Subprime Woes Are No Reason to Keep Markets Closed,” The New York Times, June 18, 2008.
INSEE Note de conjoncture, juin 2009 Vers une sortie de récession ? Résumé
Le paroxysme de la crise économique mondiale semble avoir été atteint au premier trimestre 2009. En effet, après une baisse d’activité déjà forte fin 2008 et encore accentuée au premier trimestre 2009 dans une majorité de pays, des signaux moins négatifs apparaissent au deuxième trimestre.
Ainsi, les inquiétudes sur la santé des banques se sont nettement apaisées et avec elles les tensions sur les marchés interbancaires. Les primes de risque, bien qu’encore élevées, ont également commencé à se replier sur les autres marchés financiers. La chute du commerce mondial, considérable à la fin de 2008 et au début de 2009, s’atténue nettement.
Cette relative amélioration trouve sa traduction dans les anticipations des chefs d’entreprise : interrogés dans le cadre des enquêtes de conjoncture, ils continuent certes d’attendre un recul de leur production, mais moins important qu’en début d’année. L’activité devrait ainsi se replier moins fortement au deuxième trimestre dans l’ensemble des pays avancés ; en France, le PIB ne reculerait plus que de 0,6 %, après -1,2 % au premier trimestre.
Au second semestre, la récession perdrait de nouveau en intensité dans les économies avancées. Les entreprises, ne craignant plus autant de ne pas disposer des financements nécessaires, réduiraient leurs investissements moins drastiquement qu’au premier semestre. En outre, à la fin du premier semestre, elles auraient ramené leurs stocks à un niveau plus en ligne avec une demande réduite : ceux-ci ne pèseraient plus guère sur la croissance au second semestre. Enfin, la montée en puissance des plans de relance soutiendrait l’investissement public et la demande des ménages.
Néanmoins, l’activité baisserait encore dans les grandes économies avancées au second semestre.
En particulier, les importantes pertes d’activité enregistrées jusque-là produiraient des effets retardés. Tout d’abord, la baisse de l’emploi qui accompagne généralement avec un certain retard celle de l’activité a à peine commencé dans certains pays, comme l’Allemagne ou l’Italie ; et même lorsqu’elle est bien entamée comme dans les pays anglo-saxons ou en France, elle n’est pas pour autant achevée. Ensuite, la chute de l’activité laisse les entreprises avec des surcapacités considérables : bien qu’amorti, le repli de l’investissement devrait donc se poursuivre au second semestre en France comme dans les autres pays avancés.
Ainsi, le PIB français reculerait de nouveau au troisième trimestre 2009 (-0,2 %) avant de se stabiliser au quatrième. Sur l’ensemble de l’année, le recul atteindrait 3,0 %. Le marché du travail continuerait de se dégrader et le taux de chômage atteindrait 10,1 % au quatrième trimestre en France métropolitaine (10,5 % y c. Dom).
Parce que la récession actuelle présente des caractéristiques largement inédites, les aléas autour de notre scénario sont inhabituellement importants. D’une part, les précédents historiques montrent que les sorties de crise financière comme les sorties de récession mondiale, deux caractéristiques présentes simultanément aujourd’hui, sont en général plus lentes que les autres fins de récession. Ce pourrait de nouveau être le cas, notamment si l’ajustement de l’emploi et de l’investissement au recul de l’activité se révélait plus intense que celui inscrit dans notre scénario. Mais d’autre part, les précédents historiques ne permettent pas d’exclure un scénario de redémarrage de la croissance plus précoce qu’attendu, si, comme c’est souvent le cas en phase de retournement, se mettait en route une dynamique auto-entretenue : les premiers signes de rebond peuvent s’accompagner d’un retour de la confiance qui peut à son tour inciter les agents à engager de nouvelles dépenses.
lue sur contre info un site que je recommande chaudement!
Michael Hudson : il faut annuler les dettes et non pas renflouer les créanciers 18 juin 2009 Les Etats ont engagé des milliards pour soutenir les établissements financiers, à concurrence de la dévalorisation des créances qu’ils ont en portefeuille. Mise en oeuvre dans l’urgence afin de préserver la fonction monétaire et le système du crédit, qui sont portés par les établissements privés, cette politique a pour résultat de renflouer non seulement les banques, mais aussi leurs actionnaires et leurs créanciers, en subventionnant artificiellement un papier surévalué, confondant ainsi le véhicule avec son chargement. A l’autre bout de la chaîne, les emprunteurs sont condamnés à rembourser des montants largement supérieurs à la valeur des biens acquis. Personne ne remet en cause cette mécanique adoptée au nom de la sacro-sainteté des contrats. Elle aboutit pourtant à minimiser les pertes des créanciers tout en maximisant celle des emprunteurs, qui ne bénéficient eux d’aucune remise de peine, sauf à se déclarer en faillite, perdant ainsi leur logement et se voyant du même coup interdire l’accès au crédit durant cinq ans. Pourtant, le « bon tour » qu’a joué Amherst aux banques de Wall Street en rachetant pour une poignée de dollars les titres qu’elle avait accepté d’assurer au prix fort, tout comme la pratique des banques qui consiste à comptabiliser en bénéfice la baisse du cours de leurs obligations, indiquent qu’une autre méthode pourrait être utilisée, consistant à financer le rachat par les emprunteurs des titres dévalués qui sont adossés à leur dette. Lorsqu’un titre se négocie à 20 centimes du dollar, il peut permettre à l’emprunteur sous-jacent de diviser sa dette par cinq - à condition qu’il puisse financer ce rachat. Ce type de refinancement aurait-il pu ou dû être assumé par l’Etat, pour un coût évidemment inférieur à celui de la garantie des créances ? Pour répondre, il convient de s’interroger sur la valeur de ces créances. Cette quasi-monnaie privée a été émise, via les mécanismes de l’effet de levier et de la titrisation, en quantité surnuméraire, sans rapport avec la valeur réelle des sous-jacents. Equivalent privé de la fausse monnaie, elle devrait donc logiquement être détruite. Pourtant, c’est le choix inverse qui a été fait. Pour préserver - contre toute vraisemblance et toute utilité économique - la valeur de cette quasi-monnaie dont personne ne veut à la valeur faciale - et pour cause - l’Etat émet de la monnaie souveraine en quantité tout autant surnuméraire et doit également s’endetter massivement, devant louvoyer entre les deux conséquences induites : un débasement potentiel de la monnaie accompagné d’une hausse des taux d’intérêts compromettant la reprise et étranglant encore plus les emprunteurs (dont lui-même), et la perspective d’une fiscalité écrasante dans les années qui viennent. Dans tous les cas, les créances privées improductives et trop nombreuses se transforment en charge publique, c’est à dire en appauvrissement collectif et en turbulences internationales. En se refusant à solder un mauvais papier à sa valeur actuelle - ce qui est pourtant, notons le, une des règles de base du monde des affaires - l’Etat prend le parti de la créance contre celui de la collectivité nationale. Mais, objecterez-vous peut-être, les créanciers ne sont pas une abstraction. Les dettes des uns étant les créances des autres, la réduction de ces dernières aurait elle aussi un coût social, en particulier pour les retraités, les collectivités, ou tous ceux qui ont imprudemment confié leur patrimoine ou leur trésorerie à la finance structurée. Deux réponses. La première, c’est qu’il ne suffit pas de faire l’apologie du risque par temps calme. Il faut aussi savoir prendre ses responsabilités dans la tempête. La seconde, c’est que l’extrême inégalité dans la distribution des patrimoines permet aux plus fortunés de supporter la plus grande part des pertes. Et un éventuel soutien aux plus petits épargnants serait sans commune mesure avec la subvention indiscriminée de tous les mauvais titres en circulation. L’économiste Michael Hudson défend ici un point de vue semblable. Rappelant que les sociétés anciennes ont de tous temps pratiqué l’annulation des dettes, il préconise aujourd’hui cette solution, et considère que si elle n’a pas été choisie c’est en raison de l’influence que Wall Street a acquise à Washington. Qualifiant la finance de parasite du système économique productif, il affirme que le choix à effectuer s’énonce ainsi : sauver l’économie ou sauver le parasite…
Une vidéo que personnellement je ne connaissais pas jusqu’à ce soir et que je conseille aux amateurs d’humour anglais (…en langue originale) : How the markets really work
tupak amaru dit:je continue à ennuyer tout le monde avec cette interview extraordinaire à mes yeux. Je suis totalement d'accord avec ce monsieur... A voir et écouter: Parlons Net reçoit Paul Jorion - 5/6/09 http://www.dailymotion.com/video/x9hzmv_parlons-net-recoit-paul-jorion-5609_news @léo300 : revient et dit moi ce que tu en penses ?
Intéressant. Il risque d'avoir malheureusement raison.
Intéressant. Il risque d'avoir malheureusement raison.
Oui je parierai ma chemise qu'il ne se trompe pas... Malheureusement pour nous...
Et l'idée d'un emprunt d'état en ce moment, lancé par notre bien aimé guide clairvoyant, me laisse plus que songeur, voir pire j'ai l'impression d'entendre le chef d'orchestre du titanic sic...
… pour pratiquer de nouvelles coupes dans les effectif de la fonction publique, et lui taper dessus pour en faire la responsable de tous les malheurs de notre belle société. C’est bien connu, c’est les fonctionnaires qui créent le déficit public pas les aides accordées aux banques, pas le paquet fiscal, pas les exonération de charge pour les entreprises, pas les niches ficales… mais uniquement la fonction publique puisque la seule solution pour résorber le déficit c’est de réduire ce type de dépenses.
Quelle régulation pour sortir de la crise ? Comment analyser la crise actuelle ? Quelles sont les solutions possibles ? Pour l’économiste André Orléan, la crise n’est pas le simple effet de l’immoralité des agents économiques, et la régulation future des marchés ne saurait se réduire, selon la perspective du G20, à un simple accroissement de la transparence.
Selon André Orléan, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, la régulation doit porter non sur les agents, mais sur les structures du marché : il faut la penser en termes de cloisonnement plutôt que de transparence. Pour autant, il ne faut pas minimiser les représentations et croyances subjectives dans la compréhension des mécanismes économiques ; car l’économie est aussi affaire d’affects.
- Sommaire des vidéos :
* Quel est votre diagnostic de la crise actuelle ? * À partir de ce diagnostic, et pour lutter contre cet emballement, quelles seraient les solutions possibles ? * Est-ce qu’une régulation passant par le cloisonnement des circuits financiers signifie une forme de protectionnisme ? * On parle beaucoup de crise de confiance… Quelle est la part des paramètres subjectifs dans la crise actuelle ? * Les mécanismes du capitalisme financier sont de plus en plus abstraits. Y a t-il quand même une dimension affective ? * Quels seraient les leviers institutionnels pour pallier cette défiance et lutter contre la crise ? Et peut-on avoir confiance en ces institutions régulatrices ?
Juste pour dire que j’admire Leonidas 300 pour sa patience et sa clarté. J’étais arrivé à plus ou moins les mêmes conclusions dans mon coin mais alors là, te lire m’a tellement bien permis de structurer mieux ma pensée.
Après, un exemple que j’aime bien utiliser:
Quan on prend un avion, on s’attend à ce que des organismes de contrôle ait vérifié que ledit avion arrive à voler. Si l’organisme de vérification ne fait pas son travail, faut pas s’étonner si l’avion s’écrase.
Maintenant, admettons qu’il n’y ait pas d’organisme de contrôle, soit on prend plus l’avion, soit on vérifie soit-même.
Le pire est donc un organisme de contrôle crédible qui ne fait pas son boulot. Alors maintenant, me faites pas dire ce que j’ai pas dit et qu’il ne faut pas de contrôle. Nan parce que sans contrôle, ben moi j’ai pas le niveau de vérifier que l’avion vole (et j’imagine que pas grand monde d’autre non plus!), du coup plus d’avions et c’est pas bien.
En gros, du contrôle mais qui fait son boulot. Rien que ça et ça sera déjà pas mal.
Voilà ma ptite pierre à l’édifice. Désolé si je détourne un peu ce que voulait dire Léonidas!
Ben voilà, ça grossis certes énormément le trait mais je pense que ça permet de bien voir
Bah il a aussi une sacré collec de vidéo, il faudrait qu’il assume un peu au lieu de nous rabâcher sa culture avec ses livres plein de mots …
Tient dans un genre qui ne me fait pas rire un petit hs mais pas tant que cela : après le futur emprunt pour les riches, les économies… Sur le dos des pauvres.
Au delà du ton résolument engagé contre notre guide suprême, dont on peut faire abstraction pour les ââââmes sensibles, on peut quand même souligner le “mesquin” de la mesure.
tirer du blog de super no (@thanks mérome)
On apprend (parfois) des choses en lisant le Répu ! Bien loin du “discours historique” du nain de Versailles, bien loin des doctes conciliabules sur un fumeux “emprunt national”… Vous le savez sans doute, les mines françaises ont toutes fermé. Dans l’Est de la France, il y avait des mines de charbon du côté de Forbach, et des mines de fer du côté de Longwy. Mais tout ça, c’est fini. Malgré les milliards d’argent public englouti, malgré les rodomontades sarko-gandrangesques, les quelques hauts-fourneaux sont à l’arrêt, “crise” oblige, et il est possible qu’ils ne redémarrent plus jamais. Il ne reste plus que des trous sous la terre, des affaissements, des villes et des villages plus ou moins décrépis qui concentrent la pauvreté ordinaire. Il reste aussi la fortune colossale des descendants des maîtres de forges, baron Ernest-Antoine Seillière en tête, qui a pu se reconvertir dans d’autres secteurs plus lucratifs quand la mouise a pointé son nez. Parmi les vestiges de cette époque, il reste encore néanmoins un “acquis social” : la sécurité sociale des mineurs, alias la CARMI. Je reprends les infos de leur site : “Le régime minier a été créé par un décret en 1946 : il assure tous les risques (maladie-maternité, vieillesse-invalidité, accidents du travail-maladies professionnelles) et a développé une politique d’action sanitaire et sociale envers ses affiliés. S’agissant de la maladie, le régime se caractérise par la gratuité de la consultation chez le médecin minier, lui-même salarié du régime. La retraite est calculée selon le nombre d’années de travail à la mine sans tenir compte du niveau hiérarchique du salarié.” Les mineurs survivants disposent ainsi toujours de dispensaires où ils peuvent aller gratuitement faire soigner leur vieille carcasse par des médecins dédiés. Mais voilà : le régime minier est largement déficitaire : 7 millions d’euros en 2008. Certes, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de cadeaux faits aux banques pour les récompenser de leurs turpitudes, et le remboursement de l’hypothétique emprunt Sarkozy aux riches qui le souscriront coûtera à l’État beaucoup plus cher que ça, mais il ne faut manifestement pas comparer les torchons et les serviettes. Alors, la CARMI, comme une vulgaire multinationale, met en oeuvre un “plan social” qui ne veut pas dire son nom : en gros, elle diminue la rémunération des médecins, et ferme la majorité de ses dispensaires. Le résultat est simple : les médecins démissionnent pour aller exercer en libéral, et les patients auront le choix entre aller se faire soigner plus loin, ou dans le privé, où il devront avancer le coût des consultations. Rappelons que nous parlons de patients qui ont cotisé pendant leur dure vie de labeur pour bénéficier de cet avantage, qu’ils ont en moyenne plus de 75 ans, et bénéficient assez rarement des avantages du bouclier fiscal. Pour nos politiciens nationaux, ces pauvres gens ne comptent pas, ils n’existent déjà plus. Si ça se trouve, certains d’entre eux votent Sarkozy. Seuls quelques élus locaux (comme le P”S” Michel Liebgott) haussent un peu la voix, mais qui les entendra ? En Sarkozye, on essaie de masquer une politique libérale et antisociale derrière un brouhaha médiatique permanent : ce brouhaha répercute les faits et gesticulations de notre Nain National, pleure un chanteur, ou donne des leçons d’humanité à des… Iraniens ! L’humanité, c’est pourtant bien le minimum de ce que l’on doit à ces pauvres gens. Mais en Sarkozye, ça n’existe plus. Tout n’est que poudre aux yeux, chiffres, combines politiques et clientélisme. On ne prête qu’aux riches : les autres, les vieux, les pauvres, ceux qui ne comptent plus, peuvent bien crever. Et en silence, de préférence.
Si c’est pour l’article : le mérite ne me revient pas c’est au blog de Superno qu’il faut adresser vos remerciements, il n’empêche que cela me choque, et que j’approuve à 200% l’auteur de cet article… Avec un peu de médiatisation ils seraient revenu en arrière c’est sur, mais ils ne l’ont pas sic…