Qu'est-ce qu'un jeu calculatoire

Une discussion intéressante est née dans “Hier, j’ai joué à”, mais elle pourrit un peu le fil, voici donc les échanges qui ont eu lieu :
 

Bourbon kid dit :

Perso, je trouve que Zhanguo est beaucoup plus calculatoire (pour rester poli) que Mombasa.
Je ne vois pas trop de rapport entre ces deux jeux mais cela dit : “Zhanguo plus calculatoire que Mombasa” . La preuve qu’on a pas tous le cerveau foutu de la même manière parce que pour moi Mombasa est 10 fois plus calculatoire que Zhanguo… 

 

kogaratsu dit :

C’est très différent tout de même, oui.
J’ai l’impression que à Zanghuo on doit choisir une orientation de scoring et s’adapter aux cartes tirées tout en planifiant son jeu. Sur Mombasa, je me rappelle avoir programmé plusieurs tours à l’avance par la gestion de défausse aussi.
Donc, je dirais que dans leur genre respectif, les 2 jeux sont calculatoires.

loic dit :

Le coté “calculatoire” dépend beaucoup des joueurs. Par exemple, je trouve les jeux avec moults lancers de dés très calculatoires, là ou d’autres pensent que l’aléa va gommer l’effet calculatoire.
Pour ma part, calculatoire, c’est un système de jeu qui m’oblige, lors des actions de ce tour, à prévoir précisément les actions des tours futurs. Etant donné que je reçois 6 cartes en début de tour à Zhanguo et que je n’ai aucun contrôle sur les cartes que j’aurais au prochain tour, les actions que je fais à ce tour-ci sont dictés par un plan général.
Par contre, à Mombasa, les actions que je fais à ce tour-ci dépendent directement de la manière dont je vais jouer mes actions au prochain tour. Je dois “calculer” comment placer mes cartes en fonction de celles dont je vais avoir besoin au prochain tour et de la rapidité avec laquelle je veux récupérer celles que je joue à ce tour-ci, ce qui nécessite une vision à 2 tours. Pour moi, c’est l’horreur, et il n’y a absolument pas ça à Zhanguo.
Par exemple, un autre jeu que je trouve calculatoire, c’est Tzolkin : prévoir comment placer mes ouvriers pour qu’ils soient synchrones quand je les récupère, c’est une horreur.
D’un autre coté, je ne trouve pas Food Chain Magnate calculatoire, car un plan général de développement me suffit, je n’ai pas besoin de savoir exactement ce que je vais faire lors des 3 prochains tours.

Voilà pourquoi, pour moi, Mombasa est beaucoup (mais alors beaucoup) plus calculatoire que Zhanguo.

fdubois dit :

Vous avez peut être raison après tout.

Perso, après une partie de Zhanguo, je sors rinçé/essoré/passé à la moulinette.
Le système de scoring final est juste hyper-calculatoire (j’espère que vous être d’accord là dessus au moins ?). J’ai dû me réorienter sans arrêt 1) en fonction de ce que faisaient les autres à cause des majorités changeantes 2) de l’aspect course qui est très présent dans ce jeu et 3) des cartes jouées par les autres (j’ai dû retarder certains coups à cause du fait que je ne pouvais pas activer l’effet bonus de mes cartes).

Si tu veux bien scorer à Zhanguo, il faut avoir les yeux partout. Point barre.

Dans Mombasa, le scoring final fait que l’on voit d’un coup d’oeil et à tout instant les compagnies les plus développées et qui est en tête sur les compagnies. Ceci représente la majorité des points. Du coup, je trouve qu’il est plus facile de s’y retrouver et de jouer en conséquence. Alors oui il faut planifier un peu plus qu’à Zhanguo pour le jeu des cartes et les défausses (sans compter le deck-building). C’est surtout vrai pour la piste de compte car pour développer les compagnies, c’est tout de même moins exigeant.

Question de point de vue.

Himuraken dit :

je partage totalement cet avis, mombasa & tzolkin sont des jeux auquel je n’arrive pas à jouer car ils sont bine trop calculatoire pour moi contrairement à FCM ou Zanghuo, on à tous de toute manière notre perception, uhn jeu peut paraitre compliqué pour certains alors qu’il le sera moins pour d’autre.

SwatSh dit :

Salut Loîc,
J’interprète le côté calculatoire de manière plus littérale.  A partir du moment où je dois faire des calculs (souvent inutiles) comme dans Duck Dealer ou El Gaucho (oui oui il y a des dés :wink: ), c’est calculatoire.
Ta traduction du terme “calculatoire”, je la nomme “vision long terme”.
Amuse-toi bien

Timwayker dit :

Moi je suis beaucoup plus à l’aise sur Mombasa (2 parties) et Tzolkin (une 20ène), que sur FCM (2 parties) et Zangho (1 partie)… (même si peu de parties effectuées. juste un ressenti).

barbi dit :

On y a réfléchi ce week end justement en opposant Tzolk’in et Mombasa: Tzolk’in ne me demande aucun effort alors que Mombasa énormément.
Une des pistes d’explication: j’ai une mémoire et une logique tres visuelle, a Tzolk’in, l’enchainement, je le “vois” sans non plus compter le mais a l’unité, mais je me projette sur ce que sera le plateau a 2-3-4 tours sans effort, alors qu’a Mombasa, les livres, les différentes pistes … m’imposent une réflexion que j’apprécie mais qui m’est moins naturelle.
Mon bilan tout perso: Mombasa 1000 fois plus calculatoire que Tzolk’in

Je n’ai jamais joué a FCM ou Zangho, mais RR me demande un effort intermédiaire, tout comme Kanban. Vasco de Gama me demande beaucoup de concentration …

Bourbon kid dit :

Ca serait intéressant de définir le terme calculatoire oui. Personnellement, quand j’emploi ce mot, c’est pas forcément pour dire qu’il faut faire beaucoup de calculs mathématiques mais plutôt pour évoquer la difficulté à faire des choix parmi les possibilités offertes et d’évaluer leur(s) effet(s). 

A Mombasa, quand je dois choisir mes cartes en fonction des cartes dispos sur le plateau, de la répartition des compagnies, des ressources demandées par les livres, des majorités pour les bonus, de ce qu’il doit sans doute rester en main des autres joueurs et de ce que j’ai pouvoir récupérer comme cartes le tour suivant, mon cerveau me dit “oui ce jeu est bon mais pense à ta santé et quitte cette table” . C’est ce que je nomme un jeu “calculatoire” (Idem pour Tzolkin mais un peu moins). 

 

 

fdubois dit :

Vous avez peut être raison après tout.

Perso, après une partie de Zhanguo, je sors rinçé/essoré/passé à la moulinette.
Le système de scoring final est juste hyper-calculatoire (j'espère que vous être d'accord là dessus au moins ?). J'ai dû me réorienter sans arrêt 1) en fonction de ce que faisaient les autres à cause des majorités changeantes 2) de l'aspect course qui est très présent dans ce jeu et 3) des cartes jouées par les autres (j'ai dû retarder certains coups à cause du fait que je ne pouvais pas activer l'effet bonus de mes cartes).

Si tu veux bien scorer à Zhanguo, il faut avoir les yeux partout. Point barre.

Ce n'est pas une question d'avoir raison, c'est surtout une question de perception. Le décompte final de Zanghuo, on compte des points, c'est comptable. Je ne sais pas si je dirait calculatoire.
Sinon, pour tes différents points :
1/ C'est le cas de la plupart des bons jeux, non ?
2/ C'est pas l'aspect qui m'a le plus marqué. Mais, perso, savoir si j'accélère maintenant mon scoring ou après, je ne trouve pas ça calculatoire. A Zanghuo, tu joues 30 fois. Soit tu fais 30 actions, soit tu fais 15 améliorations et 15 actions (boostées par les améliorations) avec tous les choix intermédiaire possibles (20 actions, 10 améliorations, ...). Perso, ça ne me fait pas mal à la tête, c'est du timing, et j'arrive à gérer ça au feeling contrairement à Mombasa, où le système d'actions me parait ingérable au feeling.
3/ Ca c'est ce qui fait le charme du jeu, et parfois, c'est énervant, mais, pour moi, ce n'est pas calculatoire.

De toutes manières, c'est une histoire de ressenti, et clairement, on a chacun un ressenti différent. Parce que, globalement, ce qu'on appelle "calculatoire", c'est ce qui nous fait "fumer le cerveau", et là, clairement, on fume tous pour des raisons différentes.

 

SwatSh dit :

Salut Loîc,
J'interprète le côté calculatoire de manière plus littérale.  A partir du moment où je dois faire des calculs (souvent inutiles) comme dans Duck Dealer ou El Gaucho (oui oui il y a des dés ;-) ), c'est calculatoire.
Ta traduction du terme "calculatoire", je la nomme "vision long terme".
Amuse-toi bien

Alors, clairement pas. Comme je l'ai dit au-dessus, "calculatoire" fait, je pense, référence à un truc qu'on a du mal à faire, qui nous demande un gros effort de concentration pour prendre en compte le truc.
Clairement, la vision à long terme, pour moi, c'est ce qu'on appelle la stratégie et ça ne me pose aucun problème. Car, la vision à long terme, c'est avoir un plan. Et un plan, ça n'a pas besoin d'être ultra précis : c'est une ligne directrice, qui va me guider et autour de laquelle je vais tourner. Perso, ça m'aide à rendre le truc moins calculatoire, car je sais où je vais et j'y adapte les moyens.
Ce que je n'arrive pas à faire, c'est compter précisément de quoi j'ai besoin au tour d'après, pour pouvoir faire mes actions correctement au tour suivant. A Mombasa, si, au tour suivant, j'ai besoin de bananes pour jouer, je sais que je dois récupérer une colonne à banane. Je calcule donc quelle est la colonne à récupérer. Après, parmi les actions que je jouen je calcule qu'elle est celle dont j'aurais besoin le plus tard dans la suite de la partie. Contre-intuitivement, je dois mettre cette carte en face de la colonne à banane, parce que je récupérerais cette colonne avant d'y placer la carte. Ensuite, je dois déterminer quelle carte va me servir rapidement. Et je dois calculer quelles est la colonne que je vais récupérer au tour d'après (donc en anticipant mes actions des 2 prochains tours de manière précise et non empiriques) pour savoir où placer cette carte. Je n'arrive pas à jouer à Mombasa de manière empirique, ça donne des résultats par terrible et donc ça ne m'intéresse. Pour bien y jouer, j'ai besoin de compter exactement quand je vais faire telle ou telle action, le jeu est calclatoire pour moi.

Les jeux comme El Gaucho où on compte, je les appelle des jeux comptables ;-)
Duck dealer, pour moi, n'appartient à aucune de ces catégories, mais c'est parce que les gens pensent qu'il est calculatoire qu'il n'a pas marché (en plus d'une ergonomie plutôt ratée).

 

Pour moi l’exemple même du jeu calculatoire c’est Myrmes. La partie dure 9 tours et si vous ne calculez pas exactement ce que vous allez faire au minimum au début du tour 4 jusqu’à la fin, vous ne ferez pas un bon score. Et ici pas question de suivre une stratégie générale et de s’adapter, il faut tout calculer à la ressource près.

Xaad dit :Pour moi l'exemple même du jeu calculatoire c'est Myrmes. La partie dure 9 tours et si vous ne calculez pas exactement ce que vous allez faire au minimum au début du tour 4 jusqu'à la fin, vous ne ferez pas un bon score. Et ici pas question de suivre une stratégie générale et de s'adapter, il faut tout calculer à la ressource près.

Myrmès est calculatoire, c'est sûr, mais c'est loin d'être le plus calculatoire pour moi. Il y a tout de même une part d'adaptation. D'abord, on ne connait pas la valeur des dés avant les tours 4 et 7 alors que cela va souvent avoir une grande importance, la phase de programmation simultanée rend les intentions des autres joueurs pas toujours hyper lisibles (et il faudra s'y adapter pendant la phase d'action) et il est possible selon les circonstances de "laisser passer" une action prévue pour la faire le tour suivant en gardant des fourmis. "laisser passer" ne voulant pas dire faire une erreur mais plus plutôt "reporter" vu que les véritables erreurs sont souvent fatales à ce jeu. Le tout en faisant des très bons scores angel

Sinon, je suis en tout point d'accord avec Loic sur ces messages et j'ai le sentiment d'être assez proche de lui concernant ce qui me fait fumer le cerveau. 

@Loïc : sur ton premier post, la citation n'est pas entièrement de moi (la première phrase n'est pas de moi) et du coup ça la rend pas très claire 

Merci Loic (et désolé pour les autres participant au thread historique) !

Je rejoins ta conclusion: un jeu calculatoire est un jeu qui me lessive plus intellectuellement, qui me demande des efforts d’ajustement au pouilleme pret.
Un jeu sur lequel la moindre ressource doit etre optimisée et qui ne laisse pas de place a l’improvisation. Et pour moi, un jeu sur lequel je visualise (dans le sens me faire une image) moins bien ce que sera le/mon plateau dans X tours.

Exemples concrets: Myrmes et Tzolk’in ne me demandent pas/peu d’effort, Mombasa ou Vasco de Gama énormément. Ma femme l’inverse !
Je vous laisse déduire les statistiques de victoire en mode duel :slight_smile:

Certains joueurs font de l’analysis paralysis sur nimporte quoi et perso, ca me tue le plaisir … mais c’est un autre sujet !

Pour moi, un jeu n’est pas calculatoire, c’est le joueur qui l’est. Peu importe le jeu, le joueur peut très bien jouer “au feeling” ou au contraire, en calculant et en anticipant tout plusieurs tours d’avance. A titre personnel, c’est chiant de jouer avec ce genre de joueur, si c’est trop poussé à l’extrème… Après bien sur, certains jeux permettent plus ou moins facilement ce genre de joueur, notament s’il y a beaucoup ou peu d’aléatoire.

Si je dois distinguer deux approches du fumage de cerveau :
* le calcul et l’optimisation de son propre champ d’action ("ce qui se passera si je fais ça)
* la visualisation et les tentatives de perception de l’ensemble des éléments des autres joueurs (“ce qui pourrait se passer s’ils font ça”

Je pense que la plupart des kubenbois implique ces 2 composantes à des degrés divers :
* Mombasa est plutôt de la famille du premier (même si on se frotte un peu sur les achats de cartes, les slots d’actions et le plateau central)
* Zhanguo, je le range plutôt dans la seconde

Perso, je gère mieux Mombasa que Zhanguo (j’adore les deux).


Une autre dimension qu’il me manque dans cette approche binaire (j’ai rien de plus satisfaisant) est l’aspect séquentiel du jeu, un jeu où globalement je dessine une route, où chaque action s’emboite sur la précédente et prépare la suivante, est jugé moins calculatoire qu’une “salade de points” où plusieurs pans du jeu sont imbriqués fortement (qui a dit Bruxelles ?).

loïc dit :
 

SwatSh dit :

Salut Loîc,
J'interprète le côté calculatoire de manière plus littérale.  A partir du moment où je dois faire des calculs (souvent inutiles) comme dans Duck Dealer ou El Gaucho (oui oui il y a des dés ;-) ), c'est calculatoire.
Ta traduction du terme "calculatoire", je la nomme "vision long terme".
Amuse-toi bien

Alors, clairement pas. Comme je l'ai dit au-dessus, "calculatoire" fait, je pense, référence à un truc qu'on a du mal à faire, qui nous demande un gros effort de concentration pour prendre en compte le truc.
Clairement, la vision à long terme, pour moi, c'est ce qu'on appelle la stratégie et ça ne me pose aucun problème. Car, la vision à long terme, c'est avoir un plan. Et un plan, ça n'a pas besoin d'être ultra précis : c'est une ligne directrice, qui va me guider et autour de laquelle je vais tourner. Perso, ça m'aide à rendre le truc moins calculatoire, car je sais où je vais et j'y adapte les moyens.
Ce que je n'arrive pas à faire, c'est compter précisément de quoi j'ai besoin au tour d'après, pour pouvoir faire mes actions correctement au tour suivant. A Mombasa, si, au tour suivant, j'ai besoin de bananes pour jouer, je sais que je dois récupérer une colonne à banane. Je calcule donc quelle est la colonne à récupérer. Après, parmi les actions que je jouen je calcule qu'elle est celle dont j'aurais besoin le plus tard dans la suite de la partie. Contre-intuitivement, je dois mettre cette carte en face de la colonne à banane, parce que je récupérerais cette colonne avant d'y placer la carte. Ensuite, je dois déterminer quelle carte va me servir rapidement. Et je dois calculer quelles est la colonne que je vais récupérer au tour d'après (donc en anticipant mes actions des 2 prochains tours de manière précise et non empiriques) pour savoir où placer cette carte. Je n'arrive pas à jouer à Mombasa de manière empirique, ça donne des résultats par terrible et donc ça ne m'intéresse. Pour bien y jouer, j'ai besoin de compter exactement quand je vais faire telle ou telle action, le jeu est calclatoire pour moi.

Les jeux comme El Gaucho où on compte, je les appelle des jeux comptables ;-)
Duck dealer, pour moi, n'appartient à aucune de ces catégories, mais c'est parce que les gens pensent qu'il est calculatoire qu'il n'a pas marché (en plus d'une ergonomie plutôt ratée).

 

Intéressant.  Je ne voyais pas les choses comme ça mais ton argumentation se tient.  J'aime bien ;-)

La seule chose, c'est que de fait, j'ai alors l'impression que tous les kubenbois sont calculatoires selon ta definition.  Où est alors l'intérêt?

 

Lapinesco dit :Si je dois distinguer deux approches du fumage de cerveau :
* le calcul et l'optimisation de son propre champ d'action ("ce qui se passera si je fais ça)
* la visualisation et les tentatives de perception de l'ensemble des éléments des autres joueurs ("ce qui pourrait se passer s'ils font ça"
 

Oui, on ne rajouterait pas:
* Que dois-je faire maintenant si je veux faire ça plus tard?
* Que dois-je faire maintenant si je veux empêcher mes adversaires de faire ça?

Le plus bel exemple de jeu calculatoire: Le Compte est Bon !

C’est par où que je sors ?

SwatSh dit :

 

Intéressant.  Je ne voyais pas les choses comme ça mais ton argumentation se tient.  J’aime bien :wink:

Merci cheeky

La seule chose, c’est que de fait, j’ai alors l’impression que tous les kubenbois sont calculatoires selon ta definition.  Où est alors l’intérêt?

 

Tous les jeux un peu gros le sont. Le “problème”, c’est que le coté calculatoire dépend plus, selon moi, du joueur que du jeu. Et un jeu qui va apparaître calculatoire (au sens, j’ai mal à la tête à la fin de la partie) à un joueurs, peut ne pas l’être du tout pour un autre, car la gymnastique mentale qu’il demande parait naturelle à ce joueur. Ou bien, il arrive à jouer à l’instinct avec les contraintes demandées, là où un autre joueur n’y arrive pas. Alors, oui, on peut estimer que ce n’est pas satisfaisant, mais je crois qu’il ne faut pas s’arrêter à ça. Et surtout, ça permet de relativiser et de mieux comprendre pourquoi certaines personnes trouve un jeu calculatoire et d’autres non.

Zemeckis dit :Pour moi, un jeu n'est pas calculatoire, c'est le joueur qui l'est. Peu importe le jeu, le joueur peut très bien jouer "au feeling" ou au contraire, en calculant et en anticipant tout plusieurs tours d'avance. A titre personnel, c'est chiant de jouer avec ce genre de joueur, si c'est trop poussé à l'extrème... Après bien sur, certains jeux permettent plus ou moins facilement ce genre de joueur, notament s'il y a beaucoup ou peu d'aléatoire.

Je pense que c'est l'interaction joueur/jeu comme je l'ai dit juste au-dessus. Perso, je "bugge" sur certains jeux, car, dans tout jeu, j'ai besoin de contrôler un minimum ce que je fais. Et dans certains jeux, je peux faire ça instinctivement ou presque (FCM) et dans d'autres, j'ai besoin d'une vraie réflexion poussée et active (Mombasa ou Tzolkin). Et donc, je peux être prix pour un joueur "chiant" dans un cas et pas dans l'autre. Après, il y a des joueurs qui réfléchissent à tout, tout le temps, mais c'est autre chose.
Et pour moi, l'aléa ne change rien, au contraire. Une dose d'aléa peut renforcer la réflexion car les arbres de possibilités possibles sont démultipliés, rendant le choix optimum du joueur plus compliqué et son temps de réflexion plus long.

SwatSh dit :
Lapinesco dit :Si je dois distinguer deux approches du fumage de cerveau :
* le calcul et l'optimisation de son propre champ d'action ("ce qui se passera si je fais ça)
* la visualisation et les tentatives de perception de l'ensemble des éléments des autres joueurs ("ce qui pourrait se passer s'ils font ça"
 

Oui, on ne rajouterait pas:
* Que dois-je faire maintenant si je veux faire ça plus tard?
* Que dois-je faire maintenant si je veux empêcher mes adversaires de faire ça?

Si, mais quelque part tes 2 propositions sont rangées sous les deux miennes, non ? mais pas dans l'exemple tu as raison, cela donnerait :

* le calcul et l'optimisation de son propre champ d'action ("ce qui se passera si je fais ça" "Que dois-je faire maintenant si je veux faire ça plus tard?" )
* la visualisation et les tentatives de perception de l'ensemble des éléments des autres joueurs ("ce qui pourrait se passer s'ils font ça" "Que dois-je faire maintenant si je veux empêcher mes adversaires de faire ça?")
Lapinesco dit :
* le calcul et l'optimisation de son propre champ d'action ("ce qui se passera si je fais ça" "Que dois-je faire maintenant si je veux faire ça plus tard?" )
* la visualisation et les tentatives de perception de l'ensemble des éléments des autres joueurs ("ce qui pourrait se passer s'ils font ça" "Que dois-je faire maintenant si je veux empêcher mes adversaires de faire ça?")

Parfait! kiss

Si on regarde le Tric trac d’or 2016 et sa catégorie expert , avec des jeux qui font fumer les neurones de tous les français avec des calculs mathématiques insupportables , réservé à un public de connaisseurs … c’est " Hit Z Road " ou " Lutèce " …





Intéressante discussion.
2 jeux me viennent spontanément à l’esprit : Automobiles (de Wallace) et Megawatt. 2 jeux que j’adore, mais ou je dois réévaluer sans cesse mes options pour choisir mes coups. Du coup je rajouterais aussi le jeu de GO.
Est ce qu’ils rentrent dans vos critères de jeux calculatoires ?

Moi je penserai à Bretagne, où trois phase successive demandent des tonnes de calories pour bien préparer sa stratégie.

Rankdar2 dit :Intéressante discussion.
2 jeux me viennent spontanément à l'esprit : Automobiles (de Wallace) et Megawatt. 2 jeux que j'adore, mais ou je dois réévaluer sans cesse mes options pour choisir mes coups. Du coup je rajouterais aussi le jeu de GO.
Est ce qu'ils rentrent dans vos critères de jeux calculatoires ?

Automobile, je pense qu'il y a aussi un gros problème d'ergonomie. On passe beaucoup de temps à recompter des choses connues (nombre de voiture produite,...). Mais c'est en effet un jeu où on compte (comptable), par contre; il ne me fait pas trop fumer car je n'ai pas besoin d'anticiper des milliards de trucs. Megawatt est un jeu comptable (combien j'ai, combien je vais payer mes ressources, mes connexions, de combien je dispose pour acheter la centrale) : tu comptes, tu comptes, mais ça ne fait pas "fumer" le cerveau (on parle d'additions et de soustractions, c'est tout), dans le sens où il y a peu de chances d'avoir une décision difficile demandant de prendre en compte des paramètres actuels et à venir. Donc, pour moi, ces deux jeux là sont plus comptable que calculatoire. Mais là, on touche à des problèmes de vocabulaire ;-)

Aquasphère, non cité, est un des jeux qui me fait le plus “fumer” le cerveau. Beaucoup de réflexion est nécessaire pour réussir à travailler sur tous les tableaux, sans compter la nécessité d’anticiper les mouvements adverses pour ne pas voir sa stratégie mise à mal.
Au final, je le trouve très exigeant sur les 2 aspects cités par Lapinesco. Du coup, j’apprécie d’y jouer, mais quand j’y joue, j’aime bien enchaîner avec du léger.