Vinz dit:S'il arrive à dégager un groupe parlementaire, il pourra poser une ligne directrice claire et cohérente en vue de 2012...
Mais il l'a sa ligne directrice claire et cohérente en vue de 2012:" Bayrou Président!"

Vinz dit:S'il arrive à dégager un groupe parlementaire, il pourra poser une ligne directrice claire et cohérente en vue de 2012...
à ceux qui pensent que Bayrou veut faire courcircuiter le PS, je ferais remarquer qu’on parle de ça parce qu’il y a de la dissention au sein du PS.
Croyez-vous un seul instant que DSK, le plus probable des gens capable de fonder un mouvement social démocrate, accepterait de s’associer à Bayrou ? Moi je vous dis que c’est impossible pour une seule raison, il ambitionne d’être président, pour ça il doit être le “maître à bord” et il ne peut pas faire ça dans un mouvement où Bayrou serait la tête de liste.
Je pense que les principaux intéressés de l’implosion du PS, ce sont les éléphants du PS, désireux de prendre la place d’Hollande et d’écarter Royal. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils espéraient une défaite de Royal mais ils sont dans une situation où ils peuvent prendre le pouvoir à gauche.
Donc le mouvement de Bayrou peut rallier des gens qui s’inscriveront dans une voie de rénovation mais sans ambitionner mener cette rénovation.
Bayrou ou le “général de l’armée morte”, par Stéphane Baumont dans Le Monde
François Bayrou est-il en passe de devenir un héros d’Ismail Kadaré ? Tel Bonaparte dans son offensive du premier tour, convaincu d’avoir sous la mitraille UMP franchi son pont d’Arcole au point de s’imaginer sur la rive victorieuse du second tour face ou à côté de Ségolène Royal (tel était le dessein de ce vrai-faux débat de l’entre-deux-tours destiné à entretenir l’illusion d’une “qualification en finale” autant que la conviction qu’il était en train d’écrire l’Histoire et de s’inscrire dans le sillon d’autres illustres centristes comme Jean Lecanuet, Alain Poher ou Valéry Giscard d’Estaing).
François Bayrou se retrouve dans la situation paradoxale d’un homme politique toujours convaincu d’avoir raison, alors que l’analyse des chiffres lui donne plutôt tort. Inventeur d’un nouveau parti politique (mais le Mouvement démocrate avait été créé par Michel Jobert, qui se situait résolument “ailleurs”), ancien patron de l’UDF abandonné par les siens (à trois députés près), sachant bien que sur le terrain peu de voix de l’électorat socialiste se reporteraient sur un député sortant UDF ou un candidat rentrant Mouvement démocrate.
François Bayrou a laissé valider une fausse thèse pour en tirer des leçons erronées, à savoir que les 18,57 % du premier tour étaient composés de voix centristes, qu’elles étaient idéologiquement homogènes, alors qu’elles étaient rendues hétérogènes par tout un apport de voix socialistes qui, refusant le “ségolénisme” ascendant, ont préféré le vote refuge d’un leader centriste ayant mené campagne avec des recettes si populistes (lances contre l’establishment, contre les médias, pour la suppression de l’ENA) que Marine Le Pen lui adressa en février un “bienvenue au club” traduisant bien l’argumentaire étonnant.
L’erreur politique, c’est en l’occurrence une analyse qui prend le rêve centriste réalisé pour une réalité, alors que le vote Bayrou est l’addition de votes centristes traditionnels (aux environs de 9 %) et d’un vote socialiste “anti-Ségolène Royal” auxquels s’ajoute une frange populiste conquise par une critique “absolue” venant d’un leader à l’image jusque-là modérée.
ILLUSION LYRIQUE
Réalité analytique illustrée par le report des voix Bayrou (40 % Ségolène Royal, 40 % Nicolas Sarkozy et 20 % d’abstentions), démontrant non seulement l’erreur d’une prise de position de l’entre-deux-tours (“Je ne voterai pas Nicolas Sarkozy”), mais aussi l’illusion lyrique entretenue de lignes politiques qui bougeraient à ce point que la social-démocratie naîtrait des messes populistes de François Bayrou et de Ségolène Royal avec l’escorte des parrains Dominique Strauss-Kahn, Jacques Delors, hussards du Bad-Godesberg tant attendu, et Daniel Cohn-Bendit, héritier social-démocrate du Mai 68 qu’il inventa avec les étudiants.
Mais l’alliance du centre et d’une nouvelle gauche ne peut naître des déclinaisons incomplètes mais réelles de deux fragments de populisme médiatisé. Face à la droite structurée, rigoureuse, décomplexée, de Nicolas Sarkozy charpentant sa campagne autour de la rupture et de l’identité nationale, François Bayrou tente cette concordia ordinum chère à Cicéron qui s’efforçait, dans la préhistoire du centrisme, de trouver un juste milieu. Il n’aboutit, dans un hôtel parisien pendant l’entre-deux-tours et sous les sunlights d’un débat présidentiel de série B, qu’à une concorde des canons discordants qui renvoie à l’imaginaire de 2012 ou des prochaines législatives, une alliance qui en bouleversant le PS et en l’engageant vers la social-démocratie ferait enfin bouger les fameuses lignes du paysage politique. Mais c’est oublier que le rêve Bayrou ne peut s’accomplir qu’avec le scrutin à la proportionnelle, qu’avec un régime plus parlementaire que présidentialiste, et que le cartel des non à Ségolène Royal (sérieux appoint au vote centriste du premier tour) ne doit, ne devait pas être confondu avec un vote centriste.
L’Histoire ne repasse pas les plats. La configuration de 2012 ne sera pas la même. Les cartes seront battues autrement. Sans l’apport extérieur, le centrisme à la François Bayrou aura d’autant moins de chance de ressurgir que les députés UDF (en groupe) seront d’abord ceux associés à l’UMP. Reste le pouvoir de nuisance éventuelle des candidats du Mouvement démocrate aux prochaines législatives : les électeurs socialistes ayant retrouvé leur discipline de vote dans chacune des 577 circonscriptions, il y a peu de chances que le candidat du Mouvement démocrate récupère les voix recueillies par François Bayrou au premier tour de la présidentielle, ce qui le mettra dans l’impossibilité d’obtenir les fameux 12,5 % des inscrits pour rester en piste dans le cadre d’une triangulaire ou d’une quadrangulaire au second tour.
Par ailleurs, le Mouvement démocrate n’a que peu de notoriété pour un électorat habitué à l’appellation contrôlée UDF. Enfin, l’effet Sarkozy étant en pleine dynamique, il annulera, dans une forme d’accélération de l’histoire politique (donc de la prochaine majorité parlementaire), toute autre contre-offensive, comme l’ont montré les législatives de 1981 et 1988.
Général de l’armée morte faute de députés sortants, très isolé dans le désert des Tartares centristes, en quête du Graal de la proportionnelle mais toujours dans l’imaginaire d’une présidence de la République qui lui était “dédiée” (comme il l’a affirmé durant la campagne), François Bayrou fait peut-être, à l’occasion de ces législatives, l’apprentissage de la tragédie en politique.
bertrand dit: Bayrou ou le "général de l'armée morte", par Stéphane Baumont dans Le Monde
Bon, je sais que l’article cité par bertrand avait notamment pour but de faire réagir les centristes, alors je m’y colle
Je constate que de nombreux journalistes et analystes politiques enterrent Bayrou, du fait du ralliement de son groupe parlementaire historique à la majorité présidentielle. François Bayrou réplique qu’il n’est pas si seul, puisqu’il a eu un électorat conséquent aux présidentielles. Souvent, ces mêmes analystes politiques essayent alors de démontrer que c’était la conjoncture qui voulait ça, notamment du fait du rejet de Sarkozy et de Royal…
Tout d’abord, je pense que de nombreuses idées de la campagne de Bayrou avaient séduit une grande partie de son électorat, et sont toujours d’actualité (notamment dépasser le clivage droite-gauche, s’attaquer méchamment à la dette, etc…). Ensuite, si de nombreux sympathisants de gauche avaient voté pour lui le 22 avril par dégoût de Royal, pourquoi le PS, en pleine lutte interne aujourd’hui, retrouverait grâce à leurs yeux?
Bon, ces arguments ne sont là encore basés que sur des perceptions, des projections, etc… Effectivement, je trouve Bayrou bien isolé sur le plan politique à l’heure actuelle, mais, personnellement, j’adhère toujours à son message. J’attends impatiemment le résultat des urnes pour voir à quel point moi aussi, je pourrais être isolé…
P.S. : remarquez, même s’il conserve son électorat du 22 avril, le MoDem aura du mal à réunir un groupe parlementaire du fait des particularités de ce scrutin…
Vinz dit:Bon, je sais que l'article cité par bertrand avait notamment pour but de faire réagir les centristes, alors je m'y colle![]()
Un parti centriste Pro Sarkozy?
Les radicaux de gauche tournent à droite
Allié aux socialistes, le président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, a souhaité hier un rapprochement avec le Parti radical, qui, lui, soutient Nicolas Sarkozy. Une sortie qui intervient au moment où le président élu tente de bâtir une majorité élargie au centre et à gauche. Et d’inventer un centre bien à lui, pour contrer François Bayrou.
A l’issue d’un entretien de trois quarts d’heure avec Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Baylet a souhaité hier la création d’un grand Parti radical.
Depuis la signature du programme commun en 1972, les radicaux sont divisés en deux partis : à droite le Parti radical dit «valoisien» associé à l’UMP, et le Parti radical de gauche allié aux socialistes.
«Il est des radicaux de gauche qui sont la droite de la gauche, il est des radicaux de droite qui sont la gauche de la droite, je pense que nous avons des choses à faire ensemble», a-t-il déclaré. «Je constate qu’après cette élection, les choses ne seront plus les mêmes, les frontières sont en train de bouger», a déclaré le président du PRG, mandaté par le bureau national pour explorer tout rapprochement avec les valoisiens.
A droite, le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, s’est aussitôt réjoui «d’un possible rassemblement historique entre les deux courants du radicalisme», qu’il a «toujours appelé de ses voeux».
…
La visite de Baylet dans les bureaux de Nicolas Sarkozy n’a pas surpris grand monde au PRG. En tout cas pas les radicaux de gauche qui prennent soin, depuis une semaine, d’informer Bernard Tapie de l’état de leur parti. Ancienne figure radicale de gauche, l’homme d’affaires s’est depuis rallié à Nicolas Sarkozy. Bernard Tapie rapporte ces états d’âme du PRG à son ami Borloo, dont les fidèles décrochent à leur tour leur téléphone pour inviter à déjeuner les élus PRG
…
Effectivement, je suis un tout récemment converti pro-Bayrou… Néanmoins, je pense quand même que beaucoup de son électorat a été séduit par sa vision de la politique (mais c’est peut-être seulement un transfert…).
Pour répondre à ta question, prenons comme postulat de base la vulgarisation faite par Loic dans le topic “la richesse et l’impot” :
En gros :
DROITE : Faisons payer moins d’impôts aux gens, on le récupérera par leurs inestissements divers et variés.
GAUCHE : Ne baissons pas les impôts, l’Etat le placera là où il y a des besoins.
Lisez le :
Vinz dit:…
Vinz a également résumé (en caricaturant, forcément) mon point de vue.
Je plussoie Vinz et les intervenants suivants, c’est également ce qui m’a intéressé.
Vinz dit:Meilleure idées de la gauche : ne laisser personne dans l'urgence, re-démocratiser l'éducation
Meilleures idées de la droite : dynamiser le tissu économique, simplifier l'Etat et essayer de le rendre plus efficace, s'attaquer à la dette.
El comandante dit:Vinz dit:Meilleure idées de la gauche : ne laisser personne dans l'urgence, re-démocratiser l'éducation
Meilleures idées de la droite : dynamiser le tissu économique, simplifier l'Etat et essayer de le rendre plus efficace, s'attaquer à la dette.
Je ne vois pas en quoi ce sont plus des idées de droite que de gauche. Je ne crois pas que les gens de droite se marrent en voyant crever les sdf dans la rue; pas plus que les gens de gauche veulent une économie amorphe (et sur la dette, pour le coup, il faut vraiment revoir l'histoire des vingt dernières années).
La différence est plus sur les moyens et les méthodes, le partage capital / travail, le degré de libéralisme économique, etc. Ce qui forme les colonnes vertébrales de la droite et de la gauche...
...dont le centre, par nature ectoplasmique, est fort dépourvu (beware troll inside)
xavo dit:Phil Goude dit:Article de Jean-Pierre Rioux : Un logiciel pour le MoDem
qui fait plaisir
Pourquoi ?
Bonjour bonjour,
nous avons sur Tric Trac une large audience de Bayrou, tout comme il y a eu une large audience de Bayrou au niveau national pour les présidentielles.
Avec un score minable de 7% au premier tour des législatives, bien loin de 18%, je me demande ce qu’est devenu cet élan formidable qui était selon moi porteur de beaucoup d’espoir…
Pourquoi avez-vous changé de parti vous qui aviez voté Bayrou ?
MrGirafe dit:
Pourquoi avez-vous changé de parti vous qui aviez voté Bayrou ?
Habitant à l’étranger, je n’ai pas pu voter pour les législatives…
J’ai voté MoDem pour les législatives…