Monsieur Phal dit:Donc, si je vous suis, les limites acceptables sont les votres.
Oui les limites acceptables sont les miennes. Mais non mais j'accepte toutes sortes d'opinion sur l'art, je donne mon opinion sur ce forum car c'est la vocation d'un forum d'y donner ses opinions. Parfois j'omets de mettre des smileys pour montrer que je ne suis pas un dangereux extrémiste. (cependant ma conception de l'art est la bonne )
Monsieur Phal dit:Une question, sans agressivité aucune hein, juste une question. Si je n'ai pas la même culture que vous et que rejette ce que vous comprenez sans efforts parce qu'il m'en faut à moi de l'effort, vous dites quoi ? Art pas art ? Et si moi je comprends une oeuvre sans effort et sans lire de notice et que vous il vous en faudrait des efforts et de la lecture ? Art pas Art ? Qu'elle oeuvre est bonne et laquelle n'est pas bonne ? du coup, celle que vous aimez, la mienne ? Les deux mon capitaine ?
Les deux mon capitaine puisque ce que je disais est la chose suivante :
En fait ce n'est pas parce que je n'aime pas une œuvre d'art qu'elle est ratée : si elle touche d'autres personnes c'est qu'elle est réussie. Par contre si elle nécessite une explication pour que des spectateurs s'y intéressent cela signifie que cette œuvre ne se suffisait pas à elle-même, car pour moi (et là j'insiste que c'est ma conception à moi moonboots) une œuvre d'art doit réveiller une émotion, et l'émotion ne se réveille pas à l'issue de la lecture d'une notice.
Benk dit:Et surtout, je pense que la définition de ce qu'est une oeuvre d'art n'est pas fixe et varie dans le temps et selon la culture et qu'une oeuvre peut être mieux comprise et appréciée si elle est remise dans son contexte.
Tout à fait d'accord. Quel rapport entre un statue africaine, un Michel Ange et un Duchamp ? Aucun puisque ces 3 objets ont une fonction très différente. J'ai bien précisé ce que je recherchais personnellement dans une œuvre d'art, c'est à dire une émotion, conception assez partagée au cours du XXème siècle, et sans doute encore d'actualité, mais qui n'est pas universelle.
Plus sérieusement, je comprends bien la position de moonboots, et j’ai également tendance à considérer comme une sorte d’échec la nécessité d’une explication de l’œuvre par son auteur… Après, en discuter, la placer dans un contexte, etc. ben c’est très bien, c’est le but.
Enfin, pour revenir au clip de Justice, franchement, je trouve pas qu’il nécessite d’explications particulière, parce que si effectivement la forme est criticable, le message me paraît lui vraiment clair (voire simpliste)…
Tant que la musique est bien, moi je dis tant mieux après pour le clip de Stress le contenu du clip colle super bien avec le morceau, enfin c’est mon point de vue personnel !!!
Mattintheweb dit: Ce qui me dérange le plus, c'est que j'ai l'impression que tout le monde fait une lecture basique de ce clip en estimant que ses auteurs sont juste dans la provoc gratuite. Pourtant, pour moi c'est clair que la violence n'est pas gratuite ici, et que le message est on ne peut plus clair, qu'il est engagé, et qu'il est tout à fait l'inverse d'un appel ou d'une ode à la violence...
Une lecture basique comme certains ados pourraient le faire. Ils vont voir le clip, entendre le bruit médiatique autour, se dire super on le trouve où le blouson (tiens un marché à prendre), et foutre un coup de pied dans un rétroviseur, voire plus. La question est donc : à qui est destiné ce clip? à des adultes critiques ou à des ados consommateurs de ce type de musique qui, pour certains, vont pouvoir s'y référer.
Un clip provocateur de Justice fait débat LE MONDE | 10.05.08 | 20h12 • Mis à jour le 11.05.08 | 15h41
C’est un coup marketing qui agite les médias, notamment l’Internet, depuis sa mise en ligne, le 1er mai. En cause, un clip musical, du duo électro-rock parisien Justice, sensation musicale de l’année 2007, en France comme à l’étranger. Réalisé par Romain Gavras, fils de Costa-Gavras, il montre une bande de jeunes banlieusards, Noirs et Arabes, qui sillonnent les rues de leur quartier puis de Paris, agressant au passage jeune fille, vieille dame, jeune homme, patron de bar, saccageant tout sur leur passage, sur fond de musique stridente - Stress, de Justice.
Violence gratuite, peut-on dire, même si la seule image véritablement insupportable est le passage à tabac du patron du bar, frappé à la tête. Plus loin, le perchiste s’enflamme à cause d’un cocktail Molotov jeté sur une voiture. Un jeune fait ce commentaire au cameraman : “Alors, ça te fait kiffer de filmer ça, fils de pute ?”
Certains voient dans ce clip une réponse à la vision parfois réductrice de la banlieue par les médias. Mais la majorité des réactions sur Internet, et dans la communauté électro, dénoncent la complaisance, notamment dans la réalisation, d’un clip qui surfe sur le phénomène banlieue. “Pitoyable”, “navrant”, peut-on lire.
Que veut dire Justice ? S’agit-il de s’acheter une image de rebelles alors que Xavier de Rosnay et Gaspard Auger, qui forment le groupe, sont considérés comme des gentils branchés parisiens ? Ces derniers, tout comme Romain Gavras, refusent pour l’instant de s’expliquer. “On lance le truc et on voit”, se limite à répondre leur producteur Pedro Winter. Les chaînes hertziennes ont déjà refusé de diffuser le clip - le CSA n’a donc pas eu à se prononcer sur le contenu. Seul MTV, qui n’a pas encore reçu le film, dit vouloir le diffuser mais sans savoir à quelle heure. Peu importe pour le groupe, qui sait que l’essentiel se joue sur le Net.
CINQ ARTICLES POTACHES
Au-delà de la stratégie promotionnelle, le clip s’inscrit dans une esthétique développée depuis dix ans par Kourtrajmé (court métrage en verlan), le collectif de réalisateurs auquel appartient Romain Gavras. Il s’agit d’une bande de copains débrouillards très liés au rap et aux milieux branchés, adeptes d’un réalisme provocateur inspiré du film La Haine, de Mathieu Kassovitz. Incorrectes, enthousiastes, réalisées “à l’arrache”, leurs fictions très inégales montrent essentiellement une banlieue à l’abandon dont des membres de Kourtrajmé sont issus (en dehors de Romain Gavras et de Kim Chapiron, fils de Kiki Picasso, graphiste célèbre des années 1980).
Kourtrajmé est bien perçu dans le registre des cultures urbaines (un article dans Le Monde 2 en 2003). Interrogé par Libération, le réalisateur Chris Marker y voyait en 2002 une nouvelle vague passionnante dans le cinéma français.
Kourtrajmé a sorti plusieurs DVD (Des friandises pour ta bouche, Seigneur ne leur pardonnez pas car ils savent ce qu’ils font), et Romain Gavras réalise régulièrement des clips, notamment pour Simian Mobile Disco ou DJ Mehdi. Leur profession de foi tient en cinq articles potaches qui commencent par “je jure” : “de ne pas écrire un scénario digne de ce nom” ; “de ne pas justifier la gratuité de mes scènes gratuites : violence, sexe, drogue, racisme, animaux” ; “que Jojo le gorille apparaîtra dans chacune des productions de Kourtrajmé” ; “de ne pas donner un sens à mes films mais de faire des films pour les sens” ; “que chaque composition artistique doit être dominée par mon instinct et non par ma raison”. Ce n’est pas la première fois qu’un clip fait scandale par sa violence, réelle ou supposée. On se rappelle Smack my Bitch up, du groupe électro Prodigy, ou Come to Daddy, réalisé par Chris Cunningham pour l’artiste Aphex Twin.
Ce qui peut gêner dans ce cas, c’est l’absence de recherche artistique. Le réalisme est certes efficace mais stérile. Dans Signatune, de DJ Mehdi, son précédent clip, Romain Gavras s’était intéressé aux compétitions de tunning (les voitures transformées et munies de sono surpuissante).
Pour Simian Mobile Disco, un groupe britannique, Gavras avait choisi un village rom et miséreux en Roumanie. A chaque fois, les mêmes images vantardes, le détail qui fait peur (un pitbull montre ses crocs, le crâne rasé façon skinhead).
Et cette sensation, aujourd’hui renforcée, que Gavras et Kourtrajmé finissent par rejoindre ceux-là mêmes qu’ils souhaitent dénoncer. Odile de Plas
------------------------------------------------ Succès sur Internet et mise en vente de blousons
Le clip Stress est un énorme succès puisqu’il a déjà été vu plus de 450 000 fois en dix jours sur DailyMotion, 203 000 fois sur YouTube (un succès français réalise en moyenne 50 000 visites). Et la page MySpace du groupe en est à plus de 7 millions de visites. Il n’en fallait pas plus pour que certains évoquent un autre aspect commercial : les casseurs portent des blousons ornés du sigle du groupe - une croix au volume de cercueil - qui seraient vendus dans le commerce. En fait, Justice a réalisé une mini-collection blouson et jeans pour la marque Surface To Air, qui sera en vente, en juin, dans vingt boutiques dans le monde (le blouson à 700 euros). Ce blouson n’est pas celui du clip. Ne comportant pas le logo Justice, il s’agit du vêtement que le groupe porte depuis toujours.
Il n'en fallait pas plus pour que certains évoquent un autre aspect commercial : les casseurs portent des blousons ornés du sigle du groupe - une croix au volume de cercueil - qui seraient vendus dans le commerce. En fait, Justice a réalisé une mini-collection blouson et jeans pour la marque Surface To Air, qui sera en vente, en juin, dans vingt boutiques dans le monde (le blouson à 700 euros). .
Et bien voila, je le savais (enfin 700 E le blouson, le coeur de cible reste CSP+)
Mouais, on verra bien ce qu’il en ressort avec un peu de recul… Enfin pour moi, soit ils ont fait ça pour dénoncer ce que j’expliquais plus haut et là je dis pourquoi pas, soit ils sont tellement cons qu’ils dénoncent sans faire exprès (parce qu’à mon avis, ça va choquer plus de gens que ça ne va donner d’idées… )
" La vidéo de “STRESS” est née d’une idée : offrir un clip indiffusable en télé à un titre indiffusable en radio.
Sans la contrainte de réaliser un clip diffusable, nous avons pris toutes les libertés avec ce support. Pas pour choquer gratuitement : juste pour ouvrir le débat, susciter des questions, comme le font régulièrement le cinéma, la littérature ou l’art contemporain.
Avec cette liberté viennent des risques : être mal interprétés, voire instrumentalisés.
Nous ne l’avons à l’origine confié qu’à un seul site web (celui de Kanye West [publié ici le 1er mai, NDLR] ), certains que ce clip trop long, trop violent et aussi peu consensuel ne pouvait exister qu’en dehors des schémas habituels. Nous étions conscients que le clip était sujet à controverse. Nous n’imaginions pas un instant que le débat irait si loin, que nous nous retrouverions à devoir nous justifier sur des sujets aussi graves.
Mais la récupération massive de ce clip, en quelques heures seulement, nous a rappelé à quel point il est difficile aujourd’hui de contrôler la destination des images et l’intégrité de leur propos. Nous n’avons ni l’intention ni la légitimité de parler en profondeur des problèmes de société. Ce film n’a jamais été envisagé comme une stigmatisation de la banlieue, comme une incitation à la violence ou, surtout, comme un moyen larvé de véhiculer un message raciste.
Cette vidéo n’a jamais été censurée. Nous avions pris dès le départ la décision de refuser systématiquement toute diffusion télévisuelle afin de ne l’imposer à personne. Nous avons donc toujours laissé au spectateur le choix de la voir ou de l’ignorer sans jamais tenter d’orienter sa pensée, conformément à l’idée que nous nous faisons de l’art et du divertissement.
Ouais je trouve ca trop facile de dire : “on pensais pas que ca s’étallerait partout sur internet”… Ca parait tellement évident à notre époque que je ne vois même pas comment on peut penser ca 2 secondes…
Qu’ils essayent de montret à quel point les medias sont pourris en collant une vidéo sur le premier media qu’est Internet pourquoi pas.
Mais de là à ne pas avoir rélféchi aux impacts que celà pourrait avoir sur des jeunes qui seraient à même de reproduire la vidéo, là j’ai un doute ! J’espère vraiment ne pas découvrir dans les 3 ou 4 semaines à venir, des concours de débilité sur Dailymotion (et autres) de reproduction de mes gestes.