scand1sk dit:Les Spiel sont pour moi des jeux où on se doit de prendre du plaisir à la première partie (c'est le côté marketing), et où la courbe d'apprentissage existe (c'est le côté "faire découvrir le JdS"). Par contre, elle n'a pas besoin d'être vertigineuse, et c'est d'ailleurs généralement incompatible avec le plaisir de la première partie (Yspahan n'est sans doute pas passé à cause de cela).
J'ai un peu le même ressenti, avec en plus une notion de règles "vite expliquées pour qu'on puisse vite jouer".
Je comprends la logique commerciale du Spiel … C’est un prix tellement important dans l’industrie du jeu qu’il serait suicidaire de ne pas y réfléchir au moins une seconde.
Cela permet entre autre de booster certains firmes ou certains éditeurs et il est compréhensible que les allemands le donne de préférence à des jeux allemands. Protectionisme on ne peut plus comprehensible surtout dans un marché de niche comme celui du jeu de société.
Et je comprends aussi que cela fasse hurler ceux qui juge que l’on devrait d’abord regarder la qualité artistique de l’oeuvre avant son rendement en terme de ventes.
Une chose me marque cependant dans le choix de cette année. Le manque de personnalité du choix effectué par le jury. Zooloreto est une excellent jeu que j’aime beaucoup mais je trouve qu’il manque de personnalité et d’originalité par rapport à d’autres candidats.
si le spiel est une sorte de vitrine du jeu de société moderne auprès du grand public, il est normal de choisir des jeux qui plaisent au plus grand nombre. Mais pourquoi ne pas avoir plus de cran et proposer quelque chose qui sorte vraiment de l’ordinaire et montre plus la richesse de notre univers ludique ??? Des choix manquant de personnalité risquent de faire perdre de la crédibilité au prix.
En quoi Zooloretto manque-t-il de personnalité ? Il diffère beaucoup de ses prédécesseurs, et joue dans un registre relativement original (gestion très légère, séries).
llouis dit:En quoi Zooloretto manque-t-il de personnalité ? Il diffère beaucoup de ses prédécesseurs, et joue dans un registre relativement original (gestion très légère, séries).
Il reprend dans des très grandes lignes le principe de Coloretto. Ce qui en fait une version plateau de ce jeu de carte certes sympathique et original mais fort classique dans sa conception. Pour moi, le principe des séries n'est absolument pas original ... le jeu des 7 familles était déjà un jeu de séries et autant dire que ça date. La partie de gestion très légère est il est vrai assez originale mais ça reste très marginal dans le jeu. Zooloretto est un très très bon jeu familial très agréable à jouer et je comprends qu'il soit repris pour le Spiel. J'y jouerai volontiers en famille avec beaucoup de plaisir. Cela reste toutefois de facture fort fort classique en terme de règles, de style de jeu, d'ambiance, de ressenti dans la partie ... il n'a rien de bien étonnant. En termes graphiques, il est également extrêmement proche de Coloretto. Je dirai que c'est un jeu fait pour plaire au plus grand monde. Tout le monde s'accordera pour dire que c'est sympa mais personne ne criera au chef d'oeuvre.
Tandis que les autres - et je pense surtout à Yspahan et Jenseit, sont plus marqués. Certains auront envie de dire que ce sont de purs chef d'oeuvres, d'autres détesteront pour une raison ou l'autre mais ils ne laisseront pas indifférents. Le jury aurait pu prendre le risque de mettre en avant une oeuvre qui marque plus les esprits au niveau du thème, de la mécanique ou du graphisme.
Par exemple, pour Thurn and Taxis l'an dernier , il y avait un risque au niveau du choix : celui de prendre un jeu un peu plus difficile et surtout plus particulier dans sa charte graphique.
A l’epoque (2004), la population Trictracienne etait beaucoup moins grande et surtout, beaucoup d’entre nous n’avaient aucune notion de ce que pouvait etre le SdJ. Moi le premier.
Il est donc fort possible que les choses aient changé dans les mentalités depuis.
Par ailleur, il est quand meme important d’etre realiste sur le point que Ystari est proche de la communeautée TTcienne, principalement par la grande presence de Karis pour repondre à toute sortes de question. L’aspect “sympathisant” à Ystari renforce donc la deception. Et je ne vois pas le mal là dedans, qu’on aime Ystari ou pas.
D’autant que Days of Wonder est une boite à moitié française et que les nominés de l’époque (Dicke Luft in der Gruft, Einfach Genial, Raja, Sankt Petersburg) étaient tous d’auteurs et éditeurs allemands. Ceci dit, ça aurait été moi, ça aurait été St Pete le gagnant, et haut la main encore Mais bon, je suis le premier à admettre que StP n’est pas ce qu’il y a plus de familial et rigolo. D’ailleurs il n’a même jamais été édité en France. Quand à Dicke Luft, je n’en ai plus jamais entendu parler depuis.
LAdR semblait donc à l’époque un vainqueur “normal”, du moins dans la liste des nominés (parce que bon, 2004, c’est aussi l’année d’Attika, Antiquity, Zavandor, Dungeon Twister, Funkenschlag - mon jeu de l’année 2004 à moi -, Goa, Non Merci, Ys…)
Ne peut-on pas envisager qu’au delà du jeu, le jury ait voulu récompenser un auteur, au regard de son oeuvre antérieur ? (coloretto et kardinal & koenig sont pour moi deux exceptions)
…bon OK vous allez me dire il l’aurait déjà filé à Knizia
mais bon entre un auteur débutant et un auteur confirmé avec deux jeux se tenant si près ça a peut être pu jouer non ?
Wasabi dit:C'est marrant il n'y avait pas toutes ces critiques quand c'etait LADR qui a gagne. Etonnant!
je crois comme Tom, que le fait qu'Ystari soit en compétition et ait une chance de gagner n'est pas neutre. Ys est sorti en 2004 et depuis c'est un sans faute au regard de la ligne éditoriale et de la communication à l'égard des joueurs. Pareil pour l'auteur, Sébastien Pauchon. Il a gagné le concours de la ludothèque de Boulogne avec ce jeu. il est tombé dans la marmite magique du jeu qu'en 2005 : un genre de sorte de surdoué, quoi ! Editeur et auteur sont très proches du milieu des joueurs français et plus largement francophones. enfin, le jeu en lui-même "yspahan" est très accrocheur.
bref, la situation n'est plus la même. le champ de l'édition en France à évolué; on dirait bien qu'il existe un courant nouveau du jeu "à la française" aussi, avec d'autres auteurs prolifiques, remarqués par l'association du Spiel, comme Roberto Fraga (cette année), Bruno Cathala, Serge Laget et William Attia (en 2006)...
et comme il a été dit, l'étendard de la francophonie en 2004 au Spiel, finalement, c'était Day of Wonder.
Et si on l’avait ramené au moment où Days of Wonder l’avait eu le prix, je suis persuadé que Monsieur Wasabi aurait trouvé un truc à dire, d’ailleurs, il a du en dire des trucs…
Monsieur Phal dit: Et si on l'avait ramené au moment où Days of Wonder l'avait eu le prix, je suis persuadé que Monsieur Wasabi aurait trouvé un truc à dire, d'ailleurs, il a du en dire des trucs...
Mauvais perdant, va!
En tous cas, pour moi, la logique du SdJ n'a pas change d'un poil. C'est choisir le jeu qui aura le plus de succes aupres du grand public, point barre. Et ils font ca tres bien. Et je dis ca tout en etant aussi fan des jeux d'Ystari et de l'histoire de cette entreprise, d'autant plus que Ystari a reussir a concquerir son public sans vraiment dependre de certaines methodes de marketing derniers cris, mais essentielement grace a la valeur de ses jeux. Ca n'empeche que Zooloretto est un peu plus approprie pour le grand public que Yspahan. Et si Zooloretto n'avait pas existe, c'est probablement Yspahan qui aurait gagne. C'est comme ca. Mais avec des si.....
Encore une fois, je ne suis pas vraiment d’accord.
Disons, que le SdJ a effectué un virage en 2001, date avant laquelle des jeux comme Catane, El Grande, Tikal, Elfenland d’une difficulté sensiblement équivalente à Yspahan (ou supérieure) ont été primés et se sont vendus comme des petits pains…
Zooloretto est logique, dans la mouvance actuelle…
la derniere reflexion de Karis m’interpelle vraiment. C’est vrai que le format SPJ d’avant 2001, comportant des jeux plus “lourds” se vendaient finalement tout aussi bien… aussi je ne comprends pas ce revirement. J’avais bien lu un article d’un membre du jury du spiel, qui soutenait l’importance du prix dans l’ouverture du jds au grand public et du meme coup de l’importance de l’accessibilité, tout ca, mais finalement, est ce que ce prix remplissait moins bien son role auparavent???
Karis dit: Disons, que le SdJ a effectué un virage en 2001, date avant laquelle des jeux comme Catane, El Grande, Tikal, Elfenland d'une difficulté sensiblement équivalente à Yspahan (ou supérieure) ont été primés et se sont vendus comme des petits pains...
Est ce que ca n'est pas simplement du au fait que le public des jeux de societe s'est enormement elargi a partir de 2001 (ou aux alentours de 2001)? Plus le public est large, plus les jeux doivent etre simples/accessibles.
Pour repondre a cette question, une donnee interessante serait de comparer l'effet du prix sur les ventes en 98 ou avant, avec l'effet du prix sur les ventes en 2002 ou apres. Mais je ne sais pas ou trouver ces informations.
Je pense que les ventes de Catane (évidemment) ou d’El grande surpassent largement celle de T&T ou de Niagara…
Ce qui se passe actuellement est un choix politique, justifié par l’échec de Torrès et renforcé par le succès de Carcassonne (époque à laquelle une grosse partie du jury a changé, je crois). A mon avis, l’ancien SdJ aurait probablement tout de même couronné les “incontournables” (à savoir Carcasonne et LADR).
Mais quoi qu’il en soit je respecte tout de même le choix de Zooloretto, car je pense que le jury connait bien mieux que moi le marché allemand…
Karis dit: Mais quoi qu'il en soit je respecte tout de même le choix de Zooloretto, car je pense que le jury connait bien mieux que moi le marché allemand...
Oui, est c'est quand meme plus sympa et valorisant (meme si ca paye moins) d'avoir la reconnaissance de ses pairs et des connaisseurs/amateurs que celle des decideurs du marche.
Mais bon, je suis le premier à admettre que StP n’est pas ce qu’il y a plus de familial et rigolo. D’ailleurs il n’a même jamais été édité en France. Quand à Dicke Luft, je n’en ai plus jamais entendu parler depuis.