Suicide - coup de gueule

Je voudrais profiter de l’émotion que Coolseb a provoqué ce midi pour pousser un coup de gueule contre les pouvoirs publics et notre société qui laisse faire cela.
Le suicide est la seconde cause de mortalité chez les ado (après les accidents de la route) et la PREMIERE pour les adultes. Or combien voit-on d’articles, de campagne de prévention sur ce sujet ? ZERO !
Parce que placer une pub pour un parfum à côté d’un article sur la prévention du suicide dans un magazine serait très mal vu par l’annonceur. Pour ne pas perdre le budget pub, pas d’article.
Une association de prévention a tenté de lancer une campagne sur les panneaux d’affichage : aucun annonceur n’a accepté pour cause de “mauvaise image”.
La France est l’un des pires élèves de l’europe sur ce sujet mais personne ne se bouge ! Alors, tous ces artistes qui sont prompts à s’émouvoir du sida, j’aimerais bien les voir utiliser les caméras pour aider les associations.
Si autant de français se suicident, c’est aussi à cause de notre société et la société, c’est chacun de NOUS.

Je vous invite à lire ce dossier de doctissimo sur le suicide pour vous aider à repérer les signes chez vos enfants, vos amis, le collègue d’à côté, la grand-mère voisine… Parlez-en autour de vous avant qu’il soit trop tard ! Levez le tabou.

Réussir à prévenir le suicide, c’est une chose… Réussir à en résoudre les causes en est une autre.

La réaction d’émotion autour du message de Cooolseb est très belle, mais ce qui compte vraiment, c’est ce qui va être fait maintenant pour l’aider à sortir la tête de l’eau, à reprendre pieds, à atteindre la rive. Lancer une bouée et se barrer ne suffit pas. Le plus dur reste à faire.

Hélas, ça arrange tout le monde de penser que ce genre de choses n’existent pas ou qu’elles n’arrivent qu’aux autres.

shingouz dit:Lancer une bouée et se barrer ne suffit pas. Le plus dur reste à faire.


Hélas c'est très vrai ce que tu dis.
J'ai eu un ami dans le même cas. Nous étions une dizaine a nous être mobilisés pour le sortir de là.
Tout semblait arrangé (logement, boulot, etc.) et on s'est un peu relachés pour souffler un coup.
On n'a rien vu venir car il n'y a pas eu d'avertissement cette fois. Il ne s'est pas raté et je peux dire qu'on a tous morflé et qu'on s'en est voulu pendant longtemps.
Faites pas la même erreur.

On ne peut pas vivre à la place des gens non plus…
Ne pas tendre la main à une personne qui appelle au secours, ça c’est triste.
Mais si la personne a fait son choix et passe à l’acte sans prévenir, on ne peut pas faire de miracles.

Non, rien. Pas de commentaire, en fait.

fracam38 dit:
shingouz dit:Lancer une bouée et se barrer ne suffit pas. Le plus dur reste à faire.

Hélas c'est très vrai ce que tu dis.
J'ai eu un ami dans le même cas. Nous étions une dizaine a nous être mobilisés pour le sortir de là.
Tout semblait arrangé (logement, boulot, etc.) et on s'est un peu relachés pour souffler un coup.
On n'a rien vu venir car il n'y a pas eu d'avertissement cette fois. Il ne s'est pas raté et je peux dire qu'on a tous morflé et qu'on s'en est voulu pendant longtemps.
Faites pas la même erreur.


Le suicide est souvent le dénouement d'une dépression. C'est souvent quand "ça va mieux" que cela arrive.

c’est plus de 10.000 morts par an.
chez mon psy, il n’y avait aucun sujet tabou, évidemment. bah, sexe, alcool, drogues, toutes les déviations possibles, vous pouviez en parler, pas de souci.

un seul sujet tabou : suicide.
on en a parlé qu’une fois en douze ans.
c’était un super psy.

le coup de “remonter la pente” et c’est là que ça se passe, oui, il faut faire très attention. normalement, tout le corps médical surveille. pour peu que vous ayez la chance d’être “bien” pris en main…

les aînés se suicident beaucoup aussi. bref, personne n’est épargné.

personne n’en parle, parce que je crois aussi qu’il y a tellement de gens qui pensent que “c’est lâche”, “c’est facile”, société catholique malgré ce qu’on en dit, ça ne se fait pas, c’est “puni”. je crois que ça joue aussi pas mal.
peu de gens parlent de la dépression aussi. personne ne croit que c’est une maladie. c’est juste que les gens “ne font pas d’effort”…

bref, y a des tonnes d’informations à donner, et pas grand monde pour le faire.
ni pour écouter d’ailleurs.

c’est noël bientôt. c’est une des pires périodes de l’année avec l’été. je pense que la machine est en place :(

shingouz dit:On ne peut pas vivre à la place des gens non plus...
Ne pas tendre la main à une personne qui appelle au secours, ça c'est triste.
Mais si la personne a fait son choix et passe à l'acte sans prévenir, on ne peut pas faire de miracles.


Je ne suis pas d'accord : il ne s'agit pas d'un choix. C'est un acte quand on est acculé et qu'on n'aperçoit plus de porte de sortie. Or, les portes de sortie existent c'est juste qu'on ne les voit plus, qu'on perd ses repères. Donner des repères, des perspectives c'est à la fois au niveau de la société (boulot, politique) et au niveau personnel (amour, relations...)
Ce qui m'énerve beaucoup, ce sont les grandes campagnes sur la sécurité routière, le sida mais RIEN sur le suicide alors qu'on parle bien de la première cause de mortalité chez les adultes. Ca interpelle qq part, non ?
Comme le dit ivy, il y a un vieux fond judéo-chrétien dans notre société et ça n'aide pas à soulever le couvercle. Si vous en parlez autour de vous, on peut justement essayer de briser ce tabou.
ogotaii dit: Je ne suis pas d'accord : il ne s'agit pas d'un choix.


difficile de généraliser sur le passage à l'acte lui-même :
pour parler de ce que j'ai approché personnellement, je crois assez fermement que le suicide des seniors est in fine très difficile à éviter quand leur décision est prise.
je ne pense pas qu'on puisse comparer l'autodestruction des ados ou jeunes adultes et les fins de vie.

quand à la parole, sans parler de "tabou judéochrétien", ce sont quelques fois tout simplement la douleur et l'impuissance qui rendent muets.

D’ac avec Kouyne

Je ne vois pas ce que le “fond judéo chrétien” vient foutre là, c’est dû à la difficulté propre à l’homme quel qu’il soit de parler de la mort volontaire.

Mais c’est fou, je ne savais pas que c’était la première cause de mortalité.

J’ai 2 amis qui sont au bord de la dépression… (voir déjà dedans)
que conseillez vous de faire ?

… j’essaye de les remotiver par ma joie de vivre …
mais j’ai pas la solution miracle…
que conseillez vous ?

Pso76 dit:J'ai 2 amis qui sont au bord de la dépression... (voir déjà dedans)
que conseillez vous de faire ?
... j'essaye de les remotiver par ma joie de vivre ...
mais j'ai pas la solution miracle..
que conseillez vous ?


trop complexe : impossible de te donner des conseils précis à distance en étant autant dans le vague.
chaque cas est un cas particulier et plaquer des solutions toutes faites me paraît presque dangereux.
en discuter avec l'entourage proche déjà : les solutions en général sont collectives.

De manière générale, le fait de se sentir entouré, aimé, soutenu, écouté est important pour une personne dépressive. Finalement c’est souvent ça qui empêche de passer à l’acte, parce qu’on sait que ça va engendrer une douleur immense aux personnes pour qui on compte. Inversement, à partir du moment où l’on est convaincu qu’on ne compte plus pour personne et que tout le monde s’en fout, c’est une solution qui devient très vite extrêmement séduisante.

Après comme le dit Kouyne, chaque cas est unique, et le plus difficile est souvent de réussir à cerner le coeur du problème, qui est parfois moins évident que les apparences ne le laissent à penser. Là encore, faire preuve d’écoute et d’ouverture d’esprit est essentiel pour tenter de comprendre les choses.

Finalement, si nécessaire, guider en douceur la personne vers un conseil professionnel. C’est un pas souvent difficile à faire, et c’est important d’accompagner les gens dans cette démarche.

Cela dit, il n’y a pas de solution miracle. Tant que la personne ne retrouve pas le désir de s’en sortir, on est relativement impuissant. Et le plus difficile est justement de trouver ce qui, suivant les problèmes et la sensibilité de la personne, peut rallumer cette petite étincelle.

ivy dit:société catholique malgré ce qu'on en dit, ça ne se fait pas, c'est "puni". je crois que ça joue aussi pas mal.(


Tout à fait vrai.

Quand mon ami s'est suicidé ses parents voulaient une cérémonie à l'église pour respecter ses convictions.

Le curé a refusé. J'ai failli aller lui casser la figure tout curé qu'il soit et bien que ce soit lui qui m'ait fait faire ma communion.

Après m'être calmé je suis quand même allé le voir pour lui faire comprendre que ce n'était pas la victime qu'il punissait mais ses parents. Rien à faire.

Au final c'est une religieuse de je ne sais plus quel ordre qui a organisé une petite cérémonie dans la chappelle d'un funérarium.

Inutile de dire qu'il ne faut plus me parler de charité chrétienne depuis.

C’est dingue, je viens de réaliser que ça fait plus de 10 ans que je ne me suis pas épanché comme ça.

Ca doit être le double effet Coolseb :)

Monsieur Lapin dit: Je ne vois pas ce que le "fond judéo chrétien" vient foutre là, c'est dû à la difficulté propre à l'homme quel qu'il soit de parler de la mort volontaire.


ou même une simplement ne pas oser franchir une distance :
regarde la réaction des passants dans la rue quand quelqu'un a une défaillance physique, malaise ou accident.
combien osent simplement toucher la personne ou lui parler ?
pour les secouristes professionnels ça reste incompréhensible de telles réticences sur des gestes parfois tout simples.
une inhibition en quelque sorte.
alors, sur l'envie de mettre fin à ses jours de quelqu'un...c'est difficile de sortir de soi pour aller vers ce qui est une demande ultime.
Pso76 dit:que conseillez vous de faire ?

A mon avis, la piste principale, c'est l'écoute. D'ailleurs, les services du style SOS amitié sont basés sur l'écoute.
Mais, même si l'écoute d'un ami ne peut être qualifiée de professionnelle, elle est je pense d'un grand secours.

En revanche, il est parfois très frustrant je trouve d'écouter sans pouvoir donner de solution ou de conseil miracle.
arthemix dit:En revanche, il est parfois très frustrant je trouve d'écouter sans pouvoir donner de solution ou de conseil miracle.

Tout à fait.
Dans le cas évoqué, la personne ne donne pas l'impression d'avoir des problèmes.. c'est ça le pire ! elle a tout pour elle.
Et l'autre, c'est parfois à croire que la personne a le truc pour se trouver des emmerdes... et donc tomber dans des situations dépressives..
Je fais l'écoute mais hier, avec ceci, cela m'a foutu encore + les boules...
J'aurai du mal à accepter qu'un ami(e) fasse une bêtise de ce genre..

Sauf que l’important, c’est pas de savoir si les problèmes sont légitimes ou pas, ou l’impression qu’on donne aux autres.

N’importe quel évènement, que ça soit le PV qu’on a reçu la veille ou de lourds antécédents familiaux, est difficile si il est vécu comme un problème. Et, quand on a un problème, pouvoir en parler permet de progresser dans la façon d’y faire face, voire de le résoudre.

Quant à l’écoute que l’on apporte, pour être constructive, selon moi, il faut qu’elle soit sans jugement. Et si possible, il ne faut pas non plus y apporter ses propres problèmes ou difficultés. Il faut rester neutre autant que faire se peut.

shingouz dit: Cela dit, il n'y a pas de solution miracle. Tant que la personne ne retrouve pas le désir de s'en sortir, on est relativement impuissant.

ouep, c'est bien ce que je dis : c'est tout de leur faute, ils ne font aucun effort, ils ont pas voulu sortir la tête de l'eau :(
voilà, encore une idée reçue qui n'aident pas les gens :(