Suicide - coup de gueule

ivy dit:
shingouz dit: Cela dit, il n'y a pas de solution miracle. Tant que la personne ne retrouve pas le désir de s'en sortir, on est relativement impuissant.

ouep, c'est bien ce que je dis : c'est tout de leur faute, ils ne font aucun effort, ils ont pas voulu sortir la tête de l'eau :(
voilà, encore une idée reçue qui n'aident pas les gens :(

Ce n'est pas ce que je voulais dire. :oops:
Il me semble juste qu'on ne peut pas vivre à la place des gens, les forcer à être heureux s'ils n'en ont pas envie. Tu peux dépenser toute l'énergie du monde ou donner tout ton amour à quelqu'un et ça peut ne pas suffire si ce n'est pas ce dont la personne a besoin. Tant qu'on ne cerne pas la cause profonde (qui peut être évidente ou incroyablement complexe), il est difficile de déterminer précisément la démarche optimale à suivre.
shingouz dit:
Il me semble juste qu'on ne peut pas vivre à la place des gens, les forcer à être heureux s'ils n'en ont pas envie. Tu peux dépenser toute l'énergie du monde ou donner tout ton amour à quelqu'un et ça peut ne pas suffire si ce n'est pas ce dont la personne a besoin. Tant qu'on ne cerne pas la cause profonde (qui peut être évidente ou incroyablement complexe), il est difficile de déterminer précisément la démarche optimale à suivre.

les forcer à être heureux s'ils n'en ont pas envie, encore une erreur. qui n'a pas envie d'être heureux ? qui est né et s'est dit toute son enfance : je serai triste à pleurer toute la vie, je vais me flinguer le plus tôt possible, qu'on soit débarrassé de moi.

dépenser l'énergie, oui, mais c'est une maladie, je répète. toi tu peux faire tout ce que tu veux, tu n'es pas spécialiste de cette maladie, tu n'es pas médecin. il faut aller voir un pro.
si j'avais une hemmorhagie (ortho ?), ça ne te viendrait même pas à l'idée une seconde d'essayer de l'arrêter avec une serviette ou un kleenex, ce serait direct hôpital ou médecin.
ben là c'est pareil.

la maladie déjà, premier truc à reconnaître. personne ne veut, c'est simple. même pas les médecins généralistes souvent. ils n'ont aucune formation, ils sont complètement dépassés par les événements (je pourrais vous en raconter des vertes et des pas mûres). ils refusent parfois de vous soigner, ça m'est arrivé plusieurs fois. de vous soigner... je ne parle même pas de dépression ! mais vous avez le rhume par ailleurs, on vous prescrit ça, ça et ça, et on vous dit "au fait, vous prenez un traitement déjà ?", vous le dites, et hop "ah ben non, ce n'est pas de mon ressort, je ne peux rien faire pour vous" ou carrément "désolée, je refuse de vous soigner"...

maladie. sida c'est accepté, c'est une maladie. pas dépression. que voulez-vous que je vous dise ? j'ai des potes qui ont le sida, qui se plaignent du traitement, trop lourd. trithérapie. tu leur dis "ah oué, cool, moi je suis en heptathérapie" (plein d'effets secondaires de la mort qui tue les médicaments pour la dépression), ben non, tu es moins malade qu'eux, ta vie n'est pas en danger ( :shock: :shock: :shock: ), tout va bien, mais c'est toi, tu ne fais aucun effort :(
arthemix dit:Sauf que l'important, c'est pas de savoir si les problèmes sont légitimes ou pas, ou l'impression qu'on donne aux autres.
Quant à l'écoute que l'on apporte, pour être constructive, selon moi, il faut qu'elle soit sans jugement. Et si possible, il ne faut pas non plus y apporter ses propres problèmes ou difficultés. Il faut rester neutre autant que faire se peut.


oui, c'est très vrai.
une amie m'a aidée, il y a quelques mois.
Il y a eu l'écoute, mais aussi les questions qu'elle a induite et qui, de marche en marche, ont fait progresser ma réflexion.
c'est très difficile à cerner, cette qualité d'écoute qui fait qu'au delà d'avoir un auditoire, on est face à quelqu'un qui renvoie quelque chose et que l'on progresse vers le haut.
elle est médecin urgentiste et dans les cas d'intervention à forte implication psychologique ou psychiatrique, c'est elle qui y va.
elle reconnaît aussi que certaines personnes arrivent dans le service de manière récurrente et qu'au bout de 10, 20 fois, il n'y a plus de solution extérieure.

alors oui, il faut rester neutre mais au-delà de la stricte neutralité, cette empathie qui aide l'autre, ça ne s'improvise pas.
c'est aussi pour cela que le recours à un professionnel est une aide complémentaire solide.

Moralité tu as fini sur Tric Trac… bonjour la thérapie… :roll:






Just joking, Kouyne, you know I love you.

Ton lapin :pouiclove: :pouiclove: :pouiclove:

Le problème des dépressions, c’est que généralement, les phases d’euphorie (ou les autres ont l’impression que tout va bien) et de dépression s’enchainent, et à l’instar des montagnes russes, plus ça monte, plus ça redescend et vite. Bref, comme le dit Monsieur Arthemix, il suffit parfois de pas grand chose, une petite anicroche de rien du tout qui serait imperceptible en temps normal pour qu’une personne passe de l’euphorie à la dépression. L’inverse n’est pas vrai par contre.

Monsieur Lapin dit:Moralité tu as fini sur Tric Trac.. bonjour la thérapie.. :roll:


ah ah...c'est pas faux....ça m'a achevée !!! :pouiccooool:
Kouynemum dit:
elle est médecin urgentiste et dans les cas d'intervention à forte implication psychologique ou psychiatrique, c'est elle qui y va.
elle reconnaît aussi que certaines personnes arrivent dans le service de manière récurrente et qu'au bout de 10, 20 fois, il n'y a plus de solution extérieure.
alors oui, il faut rester neutre mais au-delà de la stricte neutralité, cette empathie qui aide l'autre, ça ne s'improvise pas.
c'est aussi pour cela que le recours à un professionnel est une aide complémentaire solide.

oui, faut être de marbre. je le fais de temps en temps aussi, parce qu'après douze ans, on acquiert des réflexes tout de même.
je ne le conseille pas, ne pas s'improviser là-dedans, vous pouvez faire des ravages en voulant aider :( déjà arriver à ne pas juger, c'est dur. on a toute une éducation et toute une culture. oui, apprenez déjà à ne jamais juger, vous allez m'en dire des nouvelles...
d'autre part, il faut savoir que c'est hyper dur, que ça secoue beaucoup.
les psy, j'ai demandé, se "décrassent" les uns les autres, quand ça a été torp dur ou qu'ils ont trop accumulé. même pour un pro c'est dur, donc ne pas s'aventurer là dedans, sincère. vous risquer de morfler, et surtout surtout, vous risquez de faire super mal à l'autre personne, qui est bcp plus mal que vous (là, je ne rigole pas, quelqu'un dans cet état-là, ça se definit quasi par "risque de morbidité élevé" (en fait, en vrai, c'est "trouble de la personnalité")).
bref, aller voir un médecin.

je sais qu'il y a des médecins qui ont une formation spéciale :) ils sont très rares. il y a aussi des psys polyvalents. des psys qui sont par ailleurs médecins. ils interviennent en hôpital souvent. donc ils vous soignent physiquement, mais par ailleurs, ils font leur travail de psy. vous ne vous en rendez pas compte, sauf qu'ils aident. notamment les gens qui n'iraient pour rien au monde voir un psy "car ils ne sont pas fous".

un fou, encore une idée reçue. allez dans un HP ou chez un psy, et dites-moi qui est fou, quel est le patient qui présente des symptômes de folie. vous n'en trouverez pas. ce sont des gens comme vous et moi. sauf qu'à un moment, ça ne va plus très bien, ils sont un peu tristes et ne savent pas pourquoi.

si vous êtes tristes sans savoir pourquoi, il y a un souci. plein de causes sont possibles. un deuil, c'est un truc terrible, une perte d'emploi, se faire larguer. ça peut prendre des mois pour s'en remettre. si la tristesse ou l'accablement persiste, sans aucune amélioration du tout... je dirais plus de six mois, c'est trop. il faut aller voir un médecin.

après, il ne faut pas s'inquiéter. le médecin, comme vous, n'a qu'une hâte : que vous dégagiez :lol:
les soins, ça peut être juste un coup de pouce, parce que finalement, il n'y a rien de grave. juste une petite aide, de l'écoute, parce que tel ou tel événement a du mal à passer.
les médicaments, pareil, a priori, vous n'en avez pas. très chers, les traitement sont très lourds et dangereux. à éviter à tout prix, les médecins le savent très bien. donc ils vont essayer de vous aider autrement ;) en parlant, ben oui, juste en "papotant" ;)

il faut y aller quand il est encore temps. au moindre souci, qui dure un peu longtemps, consulter.

parce que ça empire. c'est insidieux. ça ne va pas aujourd'hui, ça ira mieux demain. ben oui, sauf que le lendemain, c'est pareil. mais ça ira mieux. sauf que ça ne va jamais mieux. et peu à peu, la catastrophe arrive. et là, c'est trop tard. vous avez ces putains de médicaments. c'est une solution d'urgence, parce que vous ne pouvez plus du tout, rien, c'est fini. j'ai des potes qui ont eu des anti-dép. en perf !!!! besoin de très fortes doses, tout le temps, vite, bon sang vite ! le temps qu'ils se remettent. ensuite on discute. mais avant, faut éviter de perdre quelqu'un :(
je vous dis, c'est des cas d'urgence. s'il y a une tentative de suicide, vous êtes médicalisés.
si vous y allez, hm, par exemple dans mon état à l'époque, et que vous ne pouvez plus du tout parler, que vous êtes prostré, vous avez aussi des médicaments. pour vous aider à revenir un peu, à parler.
si vous ne parlez pas, on ne pourra jamais découvrir le problème. donc on vous aide, on vous relaxe.
si vous y allez parce que ça ne va pas bien en ce moment ou vous avez eu un coup dur. si vous pouvez parler, même doucement (on en vous demande pas de tout déballer d'un coup), vous n'aurez pas de médicaments. tout le monde essaie d'éviter. (je parle d'anti-dép. les calmants et les somni, ça peut aider. normalement, c'est temporaire, tout simplement parce qu'après quelques mois, ça n'agit plus).

bref, il faut y aller, ne pas s'inquiéter. au contraire, si vous allez voir un pro, il va vous aider. c'est que ça va aller mieux, même si ce n'est pas évident et que ça va prendre un peu de temps.
ce n'est pas un rhume, quatre jours de cortisone comme je viens d'avoir, euh... ben ça prend un peu plus de temps quoi...
Fadest dit:Le problème des dépressions, c'est que généralement, les phases d'euphorie (ou les autres ont l'impression que tout va bien) et de dépression s'enchainent, et à l'instar des montagnes russes, plus ça monte, plus ça redescend et vite. Bref, comme le dit Monsieur Arthemix, il suffit parfois de pas grand chose, une petite anicroche de rien du tout qui serait imperceptible en temps normal pour qu'une personne passe de l'euphorie à la dépression. L'inverse n'est pas vrai par contre.

c'est un type de dépression spécial ça : cyclothymie. en fait, j'en ai rarement vue, et ça ne m'est arrivé qu'une fois.
mais c'est impressionnant oui, c'est le paradis, tout est génial, et ensuite, le gouffre sans fond.
là pareil, vous assistez à ça, dans votre famille par exemple, si ça se répète, il faut orienter la personne. c'est une dépression, c'est une maladie, c'est très grave.
la personne, qd elle est dans le goufre, je ne veux pas vous faire peur... mais, qd elle est dans sa "mauvaise" période, elle ne sait pas qu'elle va remonter. ça s'est déjà produit, mais qui lui garantit que ça va être le cas, cette fois-ci ? rien, c'est trop horrible. là, la personne n'est plus trop contrôlable, il faut faire attention.
et le mieux pour lui éviter ces retournements de situation (parce que nerveusement, c'est quand même dur à supporter :lol:), c'est d'aller voir un médecin.
ogotaii dit:
Le suicide est la seconde cause de mortalité chez les ado (après les accidents de la route) et la PREMIERE pour les adultes.


En vrac.

* Loire-Atlantique: les suicides viennent de passer devant les accidents de la route en nombre de victimes, tous âges confondus.
Cependant, le Cancer mène toujours le train.

* Si le Sida a très vite bénéficié d'un tapage médiatique, c'est surtout parce que les milieux qui tiennent les "micros" étaient touchés.

* Une hausse conséquente du suicide chez les séniors a été constatée.

* Les dépressifs se suicident plus volontiers en silence, et isolés. Ils opteront pour la pendaison, les barbituriques.
Les schizophrènes préfèreraient plus d'avantage le spectaculaire: défenestration, projection sous un train...

le problème c’est qu’on arrive à une société où dès que tu as le moindre coup de blues ou une difficulté psychologique à surmonter, on te dit “va voir un psy (et reviens me voir quand ça ira mieux)”… moi ça me déprime… :?

Moi je le vois surtout à l’inverse : on y allait jamais avant ! Et maintenant, c’est pas toujours bien accepté quand tu dis être allé voir le psy. Tu es vite classé “fragile” et au boulot, ça le fait pas toujours. Alors que pour moi, c’est la même chose qu’aller voir le médecin. Il vaut mieux y aller pour rien, que d’attendre et risquer une aggravation.

ogotaii dit:Moi je le vois surtout à l'inverse : on y allait jamais avant ! Et maintenant, c'est pas toujours bien accepté quand tu dis être allé voir le psy. Tu es vite classé "fragile" et au boulot, ça le fait pas toujours. Alors que pour moi, c'est la même chose qu'aller voir le médecin. Il vaut mieux y aller pour rien, que d'attendre et risquer une aggravation.

une aggravation, elle vous touche vous, et tout votre entourage.

aller voir un psy. au boulot, je l'avais dit, parce que pour moi ça ne posait pas souci. effectivement, des gens le prennent mal. ben voilà, j'allais souvent voir le "médecin" donc :lol:
après, vous racontez tout ce que vous voulez, qu'on vous a découvert un peu d'asthme, qu'il faut surveiller régulièrement, ou un truc "bateau" qui ne fait pas peur aux gens.
une dépression, ça fait peur. parce que c'est psychiatrique, mais au fond surtout parce que c'est une maladie très grave et mortelle. et les gens ont beau se voiler la face, ils le savent très bien.
ivy dit: une dépression, ça fait peur. parce que c'est psychiatrique, mais au fond surtout parce que c'est une maladie très grave et mortelle. et les gens ont beau se voiler la face, ils le savent très bien.


ça fait peur, tu crois ?
j'avais plus l'impression que ça faisait pitié...
en fait, je suis pas vraiment sûre qu'on sache tellement ce que c'est : c'est plutôt assimilé à des pb graves mais conjoncturels.
et s'il n'y a pas de pb apprents, à un manque de volonté.
l'aspect clinique, il me semble que ça passe largement au-dessus de la tête du commun des mortels.

concrétement, je n’ai pas bien compris ce que les dépressifs attendent de leur entourage… si on veut les aider, on nous envoie ballader, et si on ne fait rien, on est taxé d’égoïste. De manière générale, je pense être très dévouée aux gens, mais à un moment, il faut aussi savoir se couper de la personne malade qui a un comportement auto-destructeur parce que ça vous gagne aussi, enfin, du moins, je n’ai pas eu les épaules assez larges pour supporter le malheur d’autrui. et je ne parle pas non plus de ces personnes qui vont mal et qui vont mieux quand elles voient que vous aussi vous allez mal.

bref…

Je me garde en général d’intervenir sur ce genre de sujet, je me sens un peu en décalage par rapport à tout ça et donc j’ai souvent l’impression d’être à côté de la plaque quand j’en parle.

Ma compagne est en quelque sorte une ‘dépressive chronique’ ; et elle connait des épisodes d’abattement assez pénibles à vivre pour elle et pour son entourage, qui ne sont pas le résultat de tel ou tel événement particulier dans sa vie de tous les jours.

D’expérience je pense qu’on ne peut pas faire grand chose et que c’est souvent très intériorisé et qu’en définitive la solution doit venir de l’intérieure et donc d’elle-même. Et donc effectivement il m’arrive régulièrement de me faire traiter d’insensible et même d’un tas d’autres choses.

J’ai connu moi-même de telles périodes et pour moi personnellement c’est surtout d’un grand coup de pied au derrière que venait la solution. mais il n’existe pas de standard de la dépression . Chaque dépression est unique, aussi unique que la personne qui en souffre.

La solution, même les concernés en l’ont pas.

Mon avis est trés fataliste à ce sujet et même si je le regrette je pense qu’il faut tenter de comprendre au mieux les raisons de la dépression et la définir avec précision.

Certains traversent une période de dépression qu’on peut appeler réactionnelle, liée à la perte d 'un emploi, au vieillissement, à une rupture conjugale, etc.

D’autres sont plongés depuis toujours dans une sorte de nostalgie ou de mélancolie. c’ets pour ceux là que c’est difficile. C’ets une question de tempérament je pense aussi…

Et puis pour en sortir de la dépression il faut le vouloir aussi car on peut avoir des bénéfices secondaires (conscients ou pas) à être dans cet état: amis qui se rapprochent, famille qui s’inquiete et plus entourante, etc.

Tout ça est trés complexe et sans suivi psy ne peut se résoudre.

Chacun à sa solution… Certains c’est l’évitement, d’autres l’hyperactivité, d’autres encore la logorée, l’expression artistique…

Cela génére toujours autour du dépressif beaucoup de culpabilité surtout quand il en arrive au suicide.

Dans ma profession, j’ai biensur souvent l’occasion de rencontrer des personnes malades de dépression.
Ils sont souvent aussi limite harcelant ou maltraitant avec leur entourage. Quelque soit leur niveau intellectuel pourtant, ils ne s’en rendent pas compte.
Sans faire dans la psychologie de bar, je pense que dans la dépression ce qui est à travailler c’est la distanciation avec leur égo, leur image d’eux-même.

J’ai aussi une personne de mon entourage proche qui est depuis toujours une dépressive et la seule solution de protection que j’ai trouvé (protection de moi-même), c’est l’éloignement (apres avoir tenté tout le reste…) C’ets triste mais c’est souvent la seule solution. Cela entraine biensur uen certaine culpabilité mais on est épargné pendant ce temps du chantage affectif ou des situations de culpabilisation extrême. peut être qu’un jour ce sera un remord mais bon…

Bon courage à ceux qui sont dépressifs (lol) et à leur entourage…

Bon, ben je crois bien connaître le sujet…Je me permets donc d’intervenir…

Il n’y a pas qu’un seul type de dépression.

En fait, si on veut schématiser (mais chaque personne étant différente, chaque dépression est effectivement différente), on peut dire qu’il y a une gradation entre les différents types de dépression. Voici un modèle que j’aime bien, parce qu’il est simple et parlant; c’est une bonne base de raisonnement, je crois, pour aborder le problème.

Il y a d’un côté les dépressions exogènes, cad en relation claire avec des évènements extérieurs, et qui sont en général assez compréhensibles par tout le monde. On peut dire que les capacités d’adaptation du sujet à la réalité sont normales, mais que, confronté à des difficultés particulières, une décompensation intervient. Souvent, arranger les problèmes concrets permet de donner une aide efficace; la psychothérapie, qui permet au sujet de mieux comprendre pourquoi ces évènements précis ont été pour lui si difficiles à vivre, est parfois très utile, et permet parfois au sujet de se renforcer, cad que dans une situation similaire dans l’avenir, il gérera mieux ses émotions, il trouvera d’autres solutions etc

A l’autre bout, on parle de dépressions endogènes. A l’inverse, ici, il n’y a souvent aucun facteur déclencant apparent. Cette forme de dépression, que beaucoup considèrent comme essentiellement due à des désordres biochimiques (disons que c’est souvent plus simple de raisonner comme cela), est beaucoup plus difficile à comprendre pour l’entourage. Elle s’accompagne, habituellement, et plus que les dépressions exogènes, d’une baisse de concentration de neurotransmetteurs spécifiques dans certaines régions cérébrales (les neurotransmetteurs sont des substances biochimiques qui permettent à l’influx nerveux, et donc à l’information, de se propager de proche en proche dans le système nerveux central).
On observe souvent un ralentissement psychique, et moteur. Parfois ces personnes n’arrivent même plus à pleurer, et le tableau se complique parfois de phénomènes délirants, ou le sujet se pense par exemple ruiné (alors qu’il ne l’est pas du tout), ou alors coupable d’infâmie, ou parfois condamné à une mort certaine, etc

Le suicide chez les endogènes est souvent réussi, avec comme moyen, par exemple, la pendaison, la noyade, l’arme à feu etc
Les anti-dépresseurs sont habituellement les plus efficaces dans ce genre de dépressions, et il est assez couramment admis que la psychothérapie, dans ce type de situations, est globalement assez peu efficace, du moins au début du traitement, et d’autant plus que la dépression est sévère. Les anti-dépresseurs permettent, en gros, d’élever le taux de neurotransmetteurs cérébraux chez le sujet malade.
D’autres traitements sont possibles, comme les électro-chocs, qui permettent eux aussi, d’une manière moins contrôlée, mais parfois plus efficace et plus rapide, d’obtenir un résultat similaire.

Par extension, les psychoses maniaco dépressives appartiennent grosso modo à cette famille, avec souvent une alternance de phases dépressives endogènes, et de phases maniaques, où le sujet est, à l’inverse, exalté, désinhibé, prolixe, et souvent où il dépense sans compter.
La cyclothymie pourrait s’apparenter à une maniaco-dépression en plus light, mais je simplifie beaucoup. Traitement par stabilisateurs d’humeur, et en fonction des différents symptômes…Et éventuellemnt par psychothérapie en complément.

Entre dépression exogène et endogène, il y a un grand nombre d’intermédiaires.

L’un de ceux ci est ce que l’on appelle la dépression psychogène, à savoir un type de dépression qui intervient chez des personnes plus fragiles, et donc peu à même de s’adapter à des circonstances de vie certes difficiles, mais que beaucoup d’autres personnes traversent sans décompensation. Souvent, il s’agit de personnes présentant ce que l’on appelle un trouble de la personnalité, et il est clair que beaucoup d’éléments interviennent pour provoquer ce genre de “troubles”: influences de l’éducation, de l’hérédité, des évènements de vie etc. Il y a une sorte de “fragilité psychique” chez ces personnes, qui les rendent malheureusement plus propices à développer des signes de décompensation dépressive.

Psychothérapies et médicaments peuvent être tous deux indiqués.

Voilà, ceux qui auront eu le courage de me lire :wink: en savent peut-être un peu plus sur la dépression, tout en sachant qu’il ne s’agit que d’une grille de lecture parmi d’autres, pas d’une vérité unique et intangible !

Et ben… ça donne pas vraiment la patate tout ça…
Faut espérer qu’un dépressif ne tombera pas sur ce sujet… vraiment…

En ce qui me concerne et pour apporter peut-être une vision différente des autres (un brin fataliste aussi sans doute?) je dirais que certaines personnes n’ont PAS ENVIE de parler de leurs problèmes quels qu’ils soient aux autres. Ils estiment que ce sont LEURS problèmes et que, même si les autres pouvaient avoir un avis ou une aide à apporter, il vaut mieux ne pas les déranger avec des problèmes qui ne sont pas les leurs et qui ne feraient qu’interférer dans leur vies.
Aussi, ils sont souvent joyeux (ou plutot paraissent “relativement joyeux”) lorsqu’ils sont parmi leurs amis ou en famille ou au taf’,… mais lorsqu’ils se retrouvent tout seul et qu’ils se mettent à réfléchir un peu sur eux-même… c’est là que tout remonte (et c’est très rapidement épuisant de “jouer” aux montagnes russes de cette façon)
Seulement, il me parait impossible de cerner une personne comme ça ou de prévenir un quelconque danger.
Ajoutez à ça une personne qui n’a pas vraiment envie de faire changer les choses (par exemple parce qu’elle vit dans un passé qui n’existe plus mais qui lui manque profondément), mais sans pour autant se complaire dans son état, et vous aurez en fait une personne qui, malgré son air jovial, sera en fait une véritable bombe en puissance…
Aussi, chaque cas est vraiment très (trop) particulier.
Personnellement, j’ai beaucoup de mal avec les gens qui sont “trop gentils”, et j’aurais tendance à me braquer encore plus alors qu’ils me tendent la main… allez savoir pourquoi (esprit de contradiction + borné comme personne sans doute). Je reste persuadé qu’ils ne pourraient pas comprendre et, je pense peut-être à tort que tant qu’on ne sait pas ce que vit réellement la personne en difficulté il est impossible de pouvoir la comprendre et trouver les mots justes.
Quant à la compétence des psy, je ne la remet pas en cause, mais j’ai toujours eu du mal à comprendre comment on pouvait parler à quelqu’un qu’on ne connait pas et dont c’est “le métier” d’écouter parler les autres… c’est très bizarre comme situation… et rien que ça ne me donnerait pas envie de parler de quoi que ce soit…

Bref, et comme Alexa, courage aux dépressifs et encore plus à ceux qui ont la patience et l’écoute nécessaire pour les comprendre et leur apporter.

Quant à la compétence des psy, je ne la remet pas en cause, mais j'ai toujours eu du mal à comprendre comment on pouvait parler à quelqu'un qu'on ne connait pas et dont c'est "le métier" d'écouter parler les autres... c'est très bizarre comme situation.. et rien que ça ne me donnerait pas envie de parler de quoi que ce soit..


Au contraire il faut ne pas connaitre la personne pour pouvoir parler.
En fait pour que la parole soit "libératrice" il faut qu'il n'y ait pas de liens avant le début du travail. C'est justement parce que la personne ne te connait pas que tu peux tout lui dire : elle n'ira pas interpréter n'importe comment ou émettre un jugement (c'est d'ailleurs ce que disait Ivy).

Ensuite ce qu'il faut voir c'est le fait que ces professionnels ont une assez grand expérience des soucis qui peuvent nous arriver. Au final c'est comm eles médecins : ils connaissent différents symptomes et connaissent à quel maladie cela se raccroche et donc les remèdes envisageables.

Vous connaissez des personnes dépressives qui sont sorties définitivement de la dépression grace aux medicaments…
Je parle des dépressions que notre cher expert appelle psychogénes et endogénes.

Et bien dans ma vie et carrière moi jamais!