Photo @antoinette
En voilà une annonce qui a aiguisé ma curiosité !
Sunrise Avenue ça sonne beau quartier américain. Visuellement ça résonne comme du West Egg ou du East Egg des années folles. Les parcs purifient, boisent et fleurissent l’air.
Ca semble parfait pour la famille. Alors déplions la carte du quartier, prenons nos maquettes de maisons, ainsi que les plans architecturaux, et aménageons la zone tels des promoteurs !
Le tour de jeu est ultra simple
- je pioche 2 cartes - maximum 5 en main
- je pose des maisons
- et je score selon la valeur du terrain multiplié par le nombre d’étages de ma construction.
La fin de partie ajoute du scoring de majorité :
- sur 2 quartiers, majorité des demeures les plus hautes
- sur 2 quartiers, majorité de demeures construites
- sur la carte entière, majorité de maisons adjacentes appartenant au même propriétaire
Mais dis-donc ! Ca ne ressemblerait pas beaucoup aux fameux Aventuriers du Rail ?
Ma foi oui. Mais dans notre structure ludique actuelle il le fait mieux.
Un peu de contexte
Famille B., deux enfants (2015 - 2017), Madame adore jouer, Monsieur un peu. Les enfants aiment Carcassonne, Sushi Go Party, L’Empire de César. Lors des repas de famille ça sort un jeu pour réunir de mami-ludis à mini-ludis et que tout le monde soit en autonomie après des règles expliquées en 5 minutes.
C’est dans ce contexte là que je recommande Sunrise Avenue.
La simplicité des règles rejoint une réelle autonomie de chacun à jouer (surtout celle de 2017 et des mami-ludis) sans avoir à répondre à des questions sur tel point de règle. Ou à propos du plateau et la localisation d’un emplacement particulier. Et donc, au final, sans dévoiler son jeu.
Petit plus scolaire, une application des additions pour les petits et de multiplications pour les grands.
L’interaction est franche et immédiate, grâce aux scorings de majorité proposés à la fin de la partie mais aussi grâce aux parcs que l’on peut poser (1 fois par tour en défaussant n’importe quelle carte) afin de bloquer les bons emplacements ou pour limiter les constructions frénétiques des adversaires.
Dans tous les cas, pas de stratégies au long cours, on est sur de l’opportunisme immobilier avec ses variations.
Oui mais la pioche est fermée donc c’est du pur hasard, nan ?
Sur papier j’aurais dit la même chose mais en pratique comme on est sur de l’opportunisme les deux mécaniques s’imbriquent intelligemment. De l’opportunisme avec une rivière ouverte c’est bancal ma foi.
Les tours sont très rapides. On entend souvent " c’est déjà à moi ? ". Puis de temps en temps ça prend quelques instants pour réfléchir et optimiser son coup. Parce que certains emplacements sont alléchants (5 points par demeure) ! Mais est-ce que ça vaut le coup dans la majorité que je convoite ? Eh ben pas toujours ! Et puis il y a de la satisfaction à vider sa main pour construire 5 demeures réparties sur plusieurs terrains différents (oui, la construction n’est pas limitée à un emplacement par tour, tant que vous avez des cartes en main vous pouvez construire).
Et pour le public du jeu ?
Clairement c’est du familial pour faire jouer la famille au sens noble et s’il y a des joueurs dans la famille ils y trouveront leur compte.
Si autour de la table il n’y a que des " joueurs ", ils pourraient passer un bon moment sans éprouver l’envie d’y revenir. C’est ce que j’ai pu constater à l’asso en l’animant. Mais les parents joueurs ont, eux, bien su repérer le potentiel familial.
Et la configuration ?
- Pas encore testé à 2, mais sur un jeu multi du scoring de majorités à 2 on sait que c’est pas l’extase.
- A 3, c’est vraiment chouette, il y a pas mal de bagarres sur les majorités.
- A 4, c’est tout aussi plaisant mais plus fractionné sur les majorités, logique cela dit.
Des défauts quand même, sois honnête ?
Allez oui, j’ai régulièrement entendu que la couleur rose et rouge étaient proches et difficilement différenciables. Je n’ai pas cette difficulté mais je reconnais que oui.
Et pour les joueurs les plus " Monkesque " certaines architectures de maisonnettes ne s’empilent pas bien droites, ça penche un chouïa comme à Pise.
Mention spéciale à Horrible Games qui a su ressortir l’intérêt ludique de ce jeu de Knizia, connu à l’époque sous le nom de Rondo, dans une enveloppe plus moderne et attrayante.
Rondo - Photo éditeur
Le mot de la fin
Après plusieurs parties et un premier avis ludique qui se confirme notre annonce pourrait se finir ainsi : Sunrise Avenue : coup de cœur, à visiter, jolie demeure familiale au charme simple, idéalement placée plein est, là où le soleil se lève.
Article retravaillé à partir du post original d’ @antoinette dans le sujet Sunrise Avenue : avis ?