Tatcher et son héritage

La Dame de Fer est morte. Pas grand monde sur Tric Trac pour en parler ! Et pourtant y en a à dire …

Quel est l’héritage de Tatcher ? La crise actuelle liée a son idéologie ( reprise par Sarkozy en début de mandat ) et en particulier le fameux big bang financier du 27 octobre 1986. Ce jour là elle libéralise la finance et permet la fusion des banques de dépôt et d’investissement. Elle est la mère du bordel actuel, Reagan, le père. La finance mondiale a leur sale gueule.

Outre la présentation très vraie que tu en as fait, elle aimait bien Pinochet et l’a invité plusieurs fois “c’était un grand homme”.
Une va-t-en guerre, dont les syndicalistes et les mineurs anglais gardent un souvenir…impérissable.
Une pourriture vient de disparaître de la surface de la terre. Champagne !
:D

Avec une telle présentation, je doute que les hypothétiques partisans de l’idéologie dont la Dame de Fer faisait figure d’égérie, répondront poliment.

Du coup, je peux citer Ken Loach en toute sérénité :
“Comment lui rendre hommage ? En privatisant ses obsèques. Faisons jouer la concurrence et allons au moins offrant. C’est ce qu’elle aurait fait”
Je vous laisse le plaisir d’imaginer les différentes offres au rabais possibles :mrgreen:.

Cassiel dit:
"Comment lui rendre hommage ? En privatisant ses obsèques. Faisons jouer la concurrence et allons au moins offrant. C'est ce qu'elle aurait fait"
Je vous laisse le plaisir d'imaginer les différentes offres au rabais possibles :mrgreen:.


oui +1 et c'est très bon je l'ai aussi entendu, c'est exactement ce qui lui convient le mieux, avec une haie de policier de type CRS pour calmer ceux qui voudraient lui jeter des fleurs :1900pouic:. De plus, il manque l'épitaphe : "GIVE MY MONEY BACK"

Elle est pour le moins clivante :





Issue du Monde

En fait l’héritage on l’a dans le sujets en dessous.

Et puis quand on fait passer la soumissions totale aux puissants pour du courage (titre du Figaro) , pas étonnant qu’un ministre du budget fasse de la fraude fiscale.

xavo dit:Elle est pour le moins clivante


Ça doit pas être si simple; quand on compare les photos de une, celle de libé rend bien plus hommage au personnage que celle du figaro.
Amha, idéologiquement, c'est net.
Par contre en terme de "charisme" politique, derrière l'affrontement idéologique, on sent tout de même pas mal de fascination, de tout bord.
Bref, on dirait qu'on adore la haïr.
Kouynemum dit:Bref, on dirait qu'on adore la haïr.

D'ailleurs la dame de fer a souvent dérouillé.

??


Les propos tenus dans ce topic tendent franchement à l’outrance, limite ordurière. Comment peut-on y voir de la fascination et en arriver à conduire une telle pensée ?
Vois-tu de la fascination chez Copé pour la réligion musulmane ? Des faucons américains pour Ahmadinejad ? De l’Intelligentsia autorisée pour Chavez ?

Il me semble qu’ici les réactions portent sur de la politique, des actes, des faits & les responsabilités qui en incombent. Pas sur la tronche de l’égérie.

En terme de politique people ou personnalisation du pouvoir, ce que tu appelles “charisme” politique, je précise que je ne hais pas Mme Tatcher. Je me fous royalement de sa personne et la mort d’un être humain ne me réjouit pas.

Si l’on comprend très bien que l’on est dans le politique lorsque l’on dit : “Cahuzac est le prototype de ce que l’on appelle un salaud au sens du philosophe Sartre. C’est à dire quelqu’un qui a pour soi sa bonne conscience et qui n’hésite pas à impliquer tous les autres sans aucune considération pour des préoccupations morales.” On désigne là un comportement, une propension organique. Le mot Cahuzac n’est là que pour illustrer, incarner (et faire des phrases plus courtes) : id est une allégorie.
A contrario, on comprend tout aussi bien que l’on est dans l’affect, dans la médiocrité la plus crasse lorsque l’on dit “j’ai eu un échange avec lui pour dire qu’il nous avait trahi. Je lui ai dit qu’il nous avait menti et que pour nous c’était quelque chose de profondément choquant. […] Il a reconnu qu’il avait menti”

Cette façon de faire de la psychologie (de comptoir - amha) permet, derrière un vernis analytique à la prétention rationnelle, de brouiller a posteriori cette barrière trivialement perçue entre M. ou Mme Bidule en tant que personne à part entière et M. ou Mme Bidule en tant qu’incarnation d’idées et d’actes politiques. Et ce, afin de raconter des histoires (dans le plus mauvais sens du terme). Grande spécialité de nos journaux mainstream.

Déconstruire cette arnaque basée sur des penchants naturels est un préalable, afin de se préserver de la confusion des genres. J’ai plaisir à imaginer un enterrement de dernière classe pour l’allégorie Tatcher. L’égérie m’indiffère. La vulgarité n’étant là que pour rendre le clivage préhensible.

Cassiel dit:??

Les propos tenus dans ce topic tendent franchement à l'outrance, limite ordurière. Comment peut-on y voir de la fascination et en arriver à conduire une telle pensée ?
Vois-tu de la fascination chez Copé pour la réligion musulmane ? Des faucons américains pour Ahmadinejad ? De l'Intelligentsia autorisée pour Chavez ?
Il me semble qu'ici les réactions portent sur de la politique, des actes, des faits & les responsabilités qui en incombent. Pas sur la tronche de l'égérie.
En terme de politique people ou personnalisation du pouvoir, ce que tu appelles "charisme" politique, je précise que je ne hais pas Mme Tatcher. Je me fous royalement de sa personne et la mort d'un être humain ne me réjouit pas.
Si l'on comprend très bien que l'on est dans le politique lorsque l'on dit : "Cahuzac est le prototype de ce que l'on appelle un salaud au sens du philosophe Sartre. C'est à dire quelqu'un qui a pour soi sa bonne conscience et qui n'hésite pas à impliquer tous les autres sans aucune considération pour des considérations morales." On désigne là un comportement, une propension organique. Le mot Cahuzac n'est là que pour illustrer, incarner (et faire des phrases plus courtes) : id est une allégorie.
A contrario, on comprend tout aussi bien que l'on est dans l'affect, dans la médiocrité la plus crasse lorsque l'on dit "j'ai eu un échange avec lui pour dire qu'il nous avait trahi. Je lui ai dit qu'il nous avait menti et que pour nous c'était quelque chose de profondément choquant. [...] Il a reconnu qu'il avait menti"
Cette façon de faire de la psychologie (de comptoir - amha) permet, derrière un vernis analytique à la prétention rationnelle, de brouiller a posteriori cette barrière trivialement perçue entre M. ou Mme Bidule en tant que personne à part entière et M. ou Mme Bidule en tant qu'incarnation d'idées et d'actes politiques. Et ce, afin de raconter des histoires (dans le plus mauvais sens du terme). Grande spécialité de nos journaux mainstream.
Déconstruire cette arnaque basée sur des penchants naturels est un préalable, afin de se préserver de la confusion des genres. J'ai plaisir à imaginer un enterrement de dernière classe pour l'allégorie Tatcher. L'égérie m'indiffère. La vulgarité n'étant là que pour rendre le clivage préhensible.


bon, je vais seulement préciser qu'étant personnellement passionnée de photo, j'ai fait une remarque sur les clichés utilisés. et de ce point de vue, les images qui sont montrées sont diamétralement opposées.
dans un cas, on a un visage acéré avec regard clair qui se porte au delà du spectateur du cliché, avec l'impression de dureté renforcée par le noir et blanc.
dans l'autre on a une femme pas très élégante, vaguement décoiffée par le vent (?), vue en pied dont on peut juger de la silhouette si on veut, et de loin.
dans un cas, on une icône avec un cliché de grande qualité.
dans l'autre, un individu dont on nous affirme en titre ce qu'il représente.

vues les tendances des quotidiens concernés, moi, je trouve que c'est assez inattendu.
et je maintiens que oui, cette femme, dans son parcours, dans sa pratique de gouvernement, dans ces conceptions extrême libérales et leurs mises en pratique absolue induit une certaine fascination même chez ses opposants farouches. une répulsion hypnotique sur la totale brutalité des mesures ou des positions qu'elle a adopté.

il ne s'agit pas d'analyser la psyché des individus. Moi, ce qui me frappe et me questionne ce sont les comportements collectifs d'un triple point de vue sociologique, politique et historique.
je m'interroge sur les ambivalences, je ne livre aucune analyse.

Je pense que je n’avais pas trop mal compris.

Le spectre des photos pour faire une analyse des “analystes” d’histoires. Ou autrement dénommé la tortue qui marche sur une autre tortue : très peu pour moi. Quant à l’inattendu, ça doit dépendre de nos grilles de lecture respectives. Car même en cherchant, je n’ai ressenti aucune surprise. Effectivement, le nom de Sartre n’est plus accolé à celui de Libération, pas plus que celui de Beuve-Méry au Monde, ou celui de Aron au Figaro. Cela fait maintenant plus de deux décennies que les années 80 ont opéré à une fantastique métamorphose de ces médias.

L’on trouvera évidemment toujours ici ou là des formes de fascination pour un adversaire idéologique qui vous a battu, sinon combattu.

De là à écrire :
“Par contre en terme de “charisme” politique, derrière l’affrontement idéologique, on sent tout de même pas mal de fascination, de tout bord.
Bref, on dirait qu’on adore la haïr.”

il y a un fossé. Où trouves-tu les briques de ce raisonnement dans ce topic ?

Je comprends l’intérêt de l’analyse des rapports de domination, et leurs corollaires sur un plan historique, sociologique (échelle macroscopique), comportemental & cognitif (échelle microscopique). Mais certainement pas sur le plan politique. En outre, la transcription entre ces différents domaines n’est pas automatique.

Kouynemum dit:
dans un cas, on a un visage acéré avec regard clair qui se porte au delà du spectateur du cliché, avec l'impression de dureté renforcée par le noir et blanc.
dans l'autre on a une femme pas très élégante, vaguement décoiffée par le vent (?), vue en pied dont on peut juger de la silhouette si on veut, et de loin.
dans un cas, on une icône avec un cliché de grande qualité.
dans l'autre, un individu dont on nous affirme en titre ce qu'il représente.
vues les tendances des quotidiens concernés, moi, je trouve que c'est assez inattendu.


Assez d'accord avec toi : le cliché choisi par Le Figaro est clairement moins flatteur pour M.Tatcher que celui de Libé. Mais de là à en déduire des intentions, c'est peut-être aller trop vite en besogne (libé qui rendrait hommage à M.Tatcher, serait fasciné par le personnage). Perso, je n'ai pas lu les papiers.
Z'êtes aller voir les deux autres unes (guardian, dayly telegraph) dans le lien au Monde ? Les choix sont similaires (portait) et plutôt classiques, en tout cas très différents des quotidiens français.

Elle a quand même fait une chose de bien : elle a inspiré une belle chanson à Renaud. :)

Que j’ai réécoutée, dès que j’ai appris la nouvelle de sa mort. Ca ne sert à rien, mais putain que ça fait du bien.

“Moi je me changerai en chien
Si je peux rester sur la Terre
Et comme réverbère quotidien
Je m’offrirai Madame Tatcher”

8)

Pour plus de unes

Cassiel dit:
De là à écrire :
"Par contre en terme de "charisme" politique, derrière l'affrontement idéologique, on sent tout de même pas mal de fascination, de tout bord.
Bref, on dirait qu'on adore la haïr."

il y a un fossé. Où trouves-tu les briques de ce raisonnement dans ce topic ?
Je comprends l'intérêt de l'analyse des rapports de domination, et leurs corollaires sur un plan historique, sociologique (échelle macroscopique), comportemental & cognitif (échelle microscopique). Mais certainement pas sur le plan politique. En outre, la transcription entre ces différents domaines n'est pas automatique.


je ne partais pas spécialement de ce sujet.
mais même ici, outre les messages strictement politiques, on a aussi des remarques organiques sur la pourriture ou sur la façon de traiter son corps après son décès.
je crois qu'elle a marqué non seulement par une brutalité politique et économique mais aussi physique, jusqu'à l'inconcevable dans le climat de modernité et d'accès à une nouvelle civilisation des années 80 et dans un pays aussi proche du notre :
la déclaration de guerre aux Malouines, la mort des grévistes de la faim , la répression policiere lors des greves de mineurs...
elle est passée en force jusque dans son propre parti où elle a bousculé les traditions politiques du conservatisme bon teint et de classe.
edit : pour essayer d'illustrer un peu mieux ce que j'essaye d'expliquer en parlant de fascination, ce serait la sideration face à l'inconcevable, à l'impossible. ce qu'elle fait, on aurait pu le penser impossible et pourtant elle est allée au delà.
bref, elle a une charge symbolique terriblement forte.

@xavo : je pense que l'image journalistique, comme toute image, a sa sémantique propre et j'imagine mal que les choix de une soient le fruit du hasard.
et sincèrement, je suis curieuse de lire l'interieur de libé quand je vois la une qu'il utilise.
surtout dans la tendance actuelle de leur ligne éditoriale que je trouve de plus en plus demago et à géométrie variable.
Cassiel dit:Quant à l'inattendu, ça doit dépendre de nos grilles de lecture respectives. Car même en cherchant, je n'ai ressenti aucune surprise. Effectivement, le nom de Sartre n'est plus accolé à celui de Libération, pas plus que celui de Beuve-Méry au Monde, ou celui de Aron au Figaro. Cela fait maintenant plus de deux décennies que les années 80 ont opéré à une fantastique métamorphose de ces médias.


oui, enfin avec libé on est quand même plus proche de la sociale démocratie que de l'ultralibéralisme, hein....
cela dit, tu as raison, je n'exprime rien d'autre qu'un ressenti personnel dont je m'explique.
Kouynemum dit:
mais même ici, outre les messages strictement politiques, on a aussi des remarques organiques sur la pourriture ou sur la façon de traiter son corps après son décès.


En l'occurrence, sur le dernier point soulevé, l'aspect dénoncé est la course au moins-disant social. L'enrobage est contextuel, et s'attaque à un caractère sacré, toujours afin de rendre le clivage préhensible. Le terme pourriture consiste lui en une condamnation morale après un rappel de faits. Il s'agit donc bien de critiques de nature politique, arguments à l'appui.

Quoique je m'inscrive totalement en faux contre ta synthèse "bref, on dirait qu'on adore la haïr", je comprends mieux maintenant ce à quoi tu t'intéresses.
Cassiel dit:
Kouynemum dit:
mais même ici, outre les messages strictement politiques, on a aussi des remarques organiques sur la pourriture ou sur la façon de traiter son corps après son décès.

En l'occurrence, sur le dernier point soulevé, l'aspect dénoncé est la course au moins-disant social. L'enrobage est contextuel, et s'attaque à un caractère sacré, toujours afin de rendre le clivage préhensible. Le terme pourriture consiste lui en une condamnation morale après un rappel de faits. Il s'agit donc bien de critiques de nature politique, arguments à l'appui.
Quoique je m'inscrive totalement en faux contre ta synthèse "bref, on dirait qu'on adore la haïr", je comprends mieux maintenant ce à quoi tu t'intéresses.


la formule n'est pas terrible, ok;
ce que ça veut simplement dire en très lapidaire, c'est que le rejet va au delà de la simple opposition.
tu le dis toi même, au delà de l'argumentaire strictement politique, il y a besoin d'aller un peu plus loin, parce que ce qui est combattu est allé aussi plus loin.

Je ne lis pas les choses comme toi. Je le répète souvent mais l’idéologie du consensus (promue par exemple par la sociale démocratie) est une idéologie pauvre.

Que l’on appelle les choses par leur nom et qu’on les revendique est autrement plus enrichissant. Je ne condamne pas la politique de Mme Thatcher sur la forme : elle dit haut et fort son nom ! C’est normal. Sur la forme, je ne perçois pas cela comme aller plus loin.

Jusqu’où peuvent aller les formes que revêtent ces confrontations d’idées ? Elles se limitent simplement au respect du cadre législatif (républicain en ce qui nous concerne). A mon avis, le clivage et la délimitation claire des intérêts défendus est une très bonne chose.

Kouynemum dit:
@xavo : je pense que l'image journalistique, comme toute image, a sa sémantique propre et j'imagine mal que les choix de une soient le fruit du hasard.

Le fruit du hasard non, on est d'accord mais un compromis certainement : reste à savoir entre quoi et quoi et quoi et quoi ... ?
Kouynemum dit:et sincèrement, je suis curieuse de lire l'interieur de libé quand je vois la une qu'il utilise.
surtout dans la tendance actuelle de leur ligne éditoriale que je trouve de plus en plus demago et à géométrie variable.


Il y a toujours le net : le portrait est plutôt posé
http://www.liberation.fr/monde/2013/04/ ... tra_894725

Et le Figaro qui l'appelle "Maggie" et la présente comme une patriote issue du peuple à l'image de sa une :
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... etagne.php