[télévision] La mise à mort du travail

PioT dit:Comment peux-tu faire une comparaison entre l'écologie et l'économie ?
Si ton produit te coute plus cher a produire en France que chez un voisin, c'est celui du voisin qui se vendra.
Pour l'écologie le CO² non émis est bénéfique pour la planète que ce soit du CO² français ou chinois.
Note que j'ai dit "parallèle", pas "comparaison". Je disais (et je maintiens) qu'il y a parallélisme des raisonnements. Dans les deux cas, on se refuse à faire quelque chose pour améliorer la situation parce que, vous voyez ma bonne dame, c'est pire ailleurs.

Je ne vois pas du tout ce qu'il y a de mauvais dans le concept des 35 heures (le concept, hein, on pourrait discuter des heures sur l'application). Après, c'est sur, j'ai tendance à raisonner sur l'humain et non sur l'entreprise, qui est devenu l'unité de mesure du monde actuel : en gros, le monde s'organise pour l'amélioration de la vie de l'entreprise, tant pis si c'est au détriment de ses composants. M'enfin bon, vous vous souciez du bien être de votre flore intestinale, vous ?

Et pour finir, la planète, elle n'en a rien à carrer du CO². C'est pas ça qui va l'empêcher de finir sa vie en barbecue géant dans le soleil.

Keiyan, explications de forme.

Bon je vais ré-insisté sur le documentaire même si certains ont décidé de l’éluder.
Cet épisode au moins tiens parfaitement sans l’actionnariat. Remplacé dans celui-ci, productivité par stakhanovisme et culte du client par service au peuple / cause et vous arriverez exactement au même effet (j’exagère mais vous avez compris le truc).
La situation où l’individu est mis sous pression au nom de grands principes qu’il ne peut à priori pas refuser (c’est la mise en oeuvre qui est dramatique). Maintenant à s’étonner que dans un système libéral l’actionnariat soit au commande dans le monde économique, bah oui… c’est juste les contre-pouvoirs qui sont déficients.

Maintenant sur l’actionnariat en tant que tel j’attends plus de l’épisode de ce soir puisqu’à mon avis ceux seront les choix stratégiques qui seront mis en avant et leurs effets désastreux.

Bref des effets conjugués sur l’individu mais pas de la même nature.

ben, stakhanovisme, cause du peuple, tout ça, moi je veux bien, mais personne ici n’a défendu le productivisme dans sa version étatique et stalinienne : si c’est ça pour toi la “gauche” on ne parle pas de la même chose : tu ne crois quand même pas que l’offre politique se réduit à l’UMP et la version années 50 du PCF ?
il s’agit juste de dire qu’une entreprise sans investisseurs pour apporter le capital de départ n’existe pas, ok, mais une entreprise sans salariés non plus, et qu’il n’y a pas de raison rationnelle par conséquent de privilégier les premiers par rapport aux seconds

Keiyan dit:Note que j'ai dit "parallèle", pas "comparaison". Je disais (et je maintiens) qu'il y a parallélisme des raisonnements. Dans les deux cas, on se refuse à faire quelque chose pour améliorer la situation parce que, vous voyez ma bonne dame, c'est pire ailleurs.

OK, j'avais mal compris. Au temps pour moi.:china:
M'enfin bon, vous vous souciez du bien être de votre flore intestinale, vous ?

Oui :mrgreen:
alighieri dit:ben, stakhanovisme, cause du peuple, tout ça, moi je veux bien, mais personne ici n'a défendu le productivisme dans sa version étatique et stalinienne : si c'est ça pour toi la "gauche" on ne parle pas de la même chose : tu ne crois quand même pas que l'offre politique se réduit à l'UMP et la version années 50 du PCF ?
il s'agit juste de dire qu'une entreprise sans investisseurs pour apporter le capital de départ n'existe pas, ok, mais une entreprise sans salariés non plus, et qu'il n'y a pas de raison rationnelle par conséquent de privilégier les premiers par rapport aux seconds

Je ne dis pas le contraire d'ailleurs je disais que j'exagérais à dessein.... Grosso modo peu à peu le seul message qui restait dans ce topic était que l'ultra libéralisme mondialisé était la cause de tout alors que les maux décrits dans le reportage peuvent se retrouver dans des sociétés plus ou moins éloignées dans leur modèle économiques (Capitalisme japonais, utilisation d'un confuciasnisme dans le même but en extrême orient, etc...)

Le mal-être /pénibilité au/du travail peut s'analyser selon plusieurs axes, dont au moins les suivants :
- pénibilité réelle du boulot
- le contexte de travail (et le sale con de Sutton)
- sa composante psychologique sur sa perception / son sens (et la manipulation qui peut être liée (Extension de la manipulation))
- des éléments systémiques (le modèle économique et le modèle social)
- des éléments conjoncturels
- .... (y' a plein de jolis modèles pour décrire tout cela...)

Bref, le documentaire montrait assez bien ces différents éléments notamment les 3 et 4. Le problème m'apparait plutôt être les contre-pouvoirs pour chacun de ceux-ci mais aussi leur conjonction, et ne s'attaquer qu'à un seul est intéressant (et necessaire) mais incomplet (même si cet aspect peut-être extrêmement prégnant).

Grosso modo être dans une boite se prenant un LBO et étant démantelée pour être vendue en pièces c'est la déprime et cela c'est lié à la financiarisation à outrance... (Parce que tous les LBO ne sont pas malsains, mais il suffit de s'en prendre un mauvais pour que le mot me colle des boutons), mais tu peux être tout à fait malheureux dans une PME familiale sous la férule d'un petit chef qui peut t'imposer une "philosophie" oppressante. Sinon comment expliquer aussi le mal-être qui peut se trouver dans les administrations, dans les universités (et pas uniquement en France pour déminer le truc)

Voilà.

Accessoirement, pour ce qui est de ma conception et de mon rôle de grand méchant, j'ai déjà créé une scop (qui a crevé la gueule ouverte) et je suis aujourd'hui associé / salarié de ma petite boite où nous essayons de faire notre possible dans ce domaine. Une Sarl parce que sinon on n'avait pas les sous...

ben, je ne tiens pas plus que ça à enfoncer des portes ouvertes à longueur de topic : le néo-capitalisme nous mène dans le mur, c’est évident pour de plus en plus de monde, pour autant il ne s’agit pas de tout repeindre en noir et blanc, on pourrait espérer garder seulement les bons aspects du capitalisme, ok, ok…
moi, c’est juste quand j’entends que tout ça n’est pas politique mais “mécanique”, indépendant de la volonté des hommes, rien à voir avec qui occupe les postes de pouvoirs, que vraiment on peut rien y faire du tout, que ça m’énerve…

alighieri dit:ben, je ne tiens pas plus que ça à enfoncer des portes ouvertes à longueur de topic : le néo-capitalisme nous mène dans le mur, c'est évident pour de plus en plus de monde, pour autant il ne s'agit pas de tout repeindre en noir et blanc, on pourrait espérer garder seulement les bons aspects du capitalisme, ok, ok...
moi, c'est juste quand j'entends que tout ça n'est pas politique mais "mécanique", indépendant de la volonté des hommes, rien à voir avec qui occupe les postes de pouvoirs, que vraiment on peut rien y faire du tout, que ça m'énerve...


A la lumière de ce qui s'est dit ici, et mon expérience, je dirais que les entreprises fonctionnent presque comme un cercle familial. Dans le sens ou il est parfois aussi difficile d'y rentrer que de rentrer dans la sphère privée ou une maison privée.

Alors, il est possible de légiférer, mais la "violence quotidienne" au sein de certaines entreprises est probablement aussi difficile à qualifier, à avouer, à mettre au jour que celle du cercle famillial. (certaines choses se disent plus facilement aujourd'hui, d'autres non)

Le parralèlle est peut-être osé, mais je pense qu'il y a des points communs (notemment dans certaines méthodes pour "casser" des gens)qui expliquent pourquoi de "simples" lois et décisions politiques d'un jour n'y suffiront pas.

Ce qui n'empèche pas d'essayer, je suis bien d'accord. Mais il y a de quoi y réfléchir. Par exemple, il est possible de compliquer par des voies législatives la tâche d'un employeur qui voudrais se débarrasser d'un salarié, et imposer des indemnités. Mais alors, si on a pas la possibilité de l'empécher d'exercer une telle pression psychologique que ledit salarié démissionne finalement, et sans indemnités dans ce cas, quel effet aura eu notre loi?