Dans une discussion récente, j’évoquais avec des connaissances le fait d’utiliser le verbe “tester” en lieu et place du mot “découvrir” un jeu qui vient de sortir. En parcourant ce forum, on peut d’ailleurs se rendre compte que d’employer cette expression est devenu monnaie courante.
Je pense que personnellement, j’utilise cet abus de langage non pas pour “tester” au sens propre du terme (en tant que testeur de prototype pour le compte de l’auteur) le dit jeu, mais plutôt pour le découvrir, enfin “l’essayer pour voir si il convient à mes goût ludique”.
Et vous, si vous utilisez le mot tester quand vous jouez pour la première fois à un jeu (édité, non pas sous forme de prototype), c’est dans quel état d’esprit ?
je n’utilise pas le mot tester pour un jeu qui est édité… J’essaye de voir s’il est fait pour moi (puisqu’il s’agit là de sémantique).
Autre : tester un jeu pour moi c’est le prendre en main, comprendre sa règle, la façon dont il faut le jouer, son rythme… une fois qu’on a passé cette étape, on peut pleinement y jouer
Blue dit:je n'utilise pas le mot tester pour un jeu qui est édité... J'essaye de voir s'il est fait pour moi (puisqu'il s'agit là de sémantique).
tout pareil
j'essaye aussi de voir s'il peut plaire aux joueur(euse)s avec lesquel(le)s je joue d'habitude.
C’est vrai que “tester” est un peu devenu un abus de langage sur TT.
Quand je découvre un jeu d’un autre éditeur, je ne le “teste” pas. Au contraire, j’essaye d’y jouer le plus cool possible sans la malheureuse déformation professionnelle qui consiste à essayer de tout régler
Bon, je ne dis pas qu’en fin de partie il n’y a pas parfois des discussions (le côté professionnel reprend le dessus), mais je trouve qu’il est malsain quand on a pas de bonnes raisons pour cela (journalistes éventuellement, et quand c’est un proto que l’on teste), de traiter un jeu comme si c’était un cobaye. Je pense que cela retire une bonne partie du plaisir ludique et de la spontanéité…
Après, il est évident que si le jeu présente des défauts de conception majeurs, on a le droit de le penser et éventuellement d’en faire part. Mais bon, a priori peu d’éditeurs relachent dans la nature des trucs peu soignés…
27 votes et 77% qui répondent “1”, ça montre bien ce que je pensais tout ça.
En même temps, si on détaille les “autres”, on pourrait élargie tout ça…
Il y a vraiment quelque chose d’étonnant dans le développement de cet usage. C’est comme s’il y avait une période de “test” pendant laquelle le joueur découvre le jeu, apprivoise ses règles et finalement essayer de se forger une première opinion. Si le jeu passe cette première étape, c’est-à-dire s’il réussit le test, alors il rentrera dans une seconde étape, celle du “jeu” proprement dit. On se rend alors compte qu’on n’utilise pas le verbe “jouer” pour n’importe quel jeu. Il a une certaine valeur symbolique. Pour dire “ce soir, je vais jouer à tel jeu”, il faut vraiment que le joueur soit certain de s’amuser. La notion de “jeu” implique presque nécessairement celle de plaisir, ce qui n’est pas le cas de celle de “test”.
On essaye un jeu (ce jeu est-il fait pour moi ?)
On teste un prototype (ce prototype fonctionne-t-il ?)
On évalue un jeu (quelle est l’intérêt ludique de ce jeu? A qui peut-il plaire?)
Après, “tester” est en quelque sorte un synonyme d’essayer ou d’évaluer. Il n’est donc pas étonnant qu’on emploie l’un à la place de l’autre.
MOz dit:Il y a vraiment quelque chose d’étonnant dans le développement de cet usage. C’est comme s’il y avait une période de “test” pendant laquelle le joueur découvre le jeu, apprivoise ses règles et finalement essayer de se forger une première opinion. Si le jeu passe cette première étape, c’est-à-dire s’il réussit le test, alors il rentrera dans une seconde étape, celle du “jeu” proprement dit. On se rend alors compte qu’on n’utilise pas le verbe “jouer” pour n’importe quel jeu. Il a une certaine valeur symbolique. Pour dire “ce soir, je vais jouer à tel jeu”, il faut vraiment que le joueur soit certain de s’amuser. La notion de “jeu” implique presque nécessairement celle de plaisir, ce qui n’est pas le cas de celle de “test”.
Personnellement, ça me paraît logique. Il y a une barrière à l’entrée importante à un jeu: il faut appréhender les règles et connaître leur application ainsi que leurs conséquences. On subit souvent sa première partie et le plaisir ne vient qu’après: lorsqu’on comprend comment influer sur le jeu. Je pense que pour la plupart des “gros jeux”, la première partie est une partie “à blanc”… A ce titre, il est normal de se demander si l’on souhaite poursuivre sur cette voie ou en emprunter une nouvelle suite à une première partie.
Actorios dit:On essaye un jeu (ce jeu est-il fait pour moi ?)
On teste un prototype (ce prototype fonctionne-t-il ?)
On évalue un jeu (quelle est l'intérêt ludique de ce jeu? A qui peut-il plaire?)
En fait, je me demande si tout cela n'est pas au fond la même chose. Je joue pour m'amuser. En d'autres termes, je joue pour éprouver du plaisir, c'est-à-dire une certaine satisfaction. Au cours d'une partie, mon expérience ludique doit satisfaire un certaine nombre de critères qui me sont propres et qui sont plus ou moins (in)conscients. Un jeu doit respecter un certain cahier des charges. Quand je joue, j'établis donc une espèce de diagnostic. Ce qui change, ce n'est pas l'activité d'établir ce diagnostic, que l'on peut aussi appeler "tester". Non, ce qui change, c'est ce que je fais de ce diagnostic. S'il s'agit d'un prototype, je vais pouvoir formuler un certain nombre de recommandations pour que l'auteur puisse améliorer son jeu. S'il s'agit d'une partie de découverte d'un jeu fini, je vais pouvoir dire si ce jeu me plait ou non. Mais au final quand on y réfléchit, tout cela se ressemble beaucoup. Pas étonnant que ce verbe s'utilise partout.
Cheesegeek dit:Autre : tester un jeu pour moi c'est le prendre en main, comprendre sa règle, la façon dont il faut le jouer, son rythme... une fois qu'on a passé cette étape, on peut pleinement y jouer
C'est tout comme moi !
D'abord j'aime bien la sensation d'etre paumé et de ne pas savoir d'en quel sens aller... et ensuite je reprends le dessus .....
mmmmhh que c'est bon ...
Le soucis dans l'histoire c'est que ça m'arrive de moins en moins car une fois qu'on a fait le tour des mécanismes basique, on a tendance à les identifier; du coup bye bye l'ivresse

A partir de là, on peut peut-être distinguer le “jeu”, qui serait l’expérience ludique naïve et spontannée, et le “test”, qui serait une expérience ludique réfléchie. Quand le joueur joue, il prend immédiatement et directement du plaisir. Quand un joueur teste, il éprouve son plaisir, c’est-à-dire il met à l’épreuve le plaisir que lui procure le jeu.
Hmmm… je pense que trop de personnes veulent se prendre la tête sur ce mot “tester”.
Exemple:
Je n’ai jamais joué à un jeu que je vois sur une table. Je dis alors à un des mes amis “t’as testé celui-là” et il me répond “oui j’ai bien aimé… tu veux tester ?”
En gros j’ai demandé s’il avait déjà essayé le jeu. Les auteurs de jeux prennent souvent mal qu’un “simple” joueur dise: “j’ai testé et j’ai pas trop aimé”.
Je pense que c’est vraiment de la prise de tête pour rien et que les créateurs de jeu pourraient revoir leur ego sans tout prendre au pied de la lettre. On en voit souvent répondre “holala tu as testé une partie mais nous on vraiment testé 200 fois le jeu alors joue plus souvent avant de parler”.
Si un de mes potes me fait une sale blague et que je lui dis “oué va te pendre” bah en fait, devinez quoi… il va pas vraiment aller se pendre. Evidemment s’il allait se pendre, la blague prendrait des proportions énormes et tout mes autres amis m’en voudraient probablement. Pourtant, comme il réagit bien, il comprend que je ne disais pas ça au sens propre.
Et bien c’est pareil pour le simple joueur qui “test” un jeu une fois et qui se rend compte qu’il n’a pas envie d’y rejouer (ou au contraire qu’il a très envie d’en refaire une). D’ailleurs le résultat du sondage le montre bien.
Zen…
Clem42 dit:Zen....
mmmhhh écouter Mr Clem42, je vais tout de même vous prescrire 10 grammes de Tranxen par jour ca ne peut pas vous faire de mal

J’ai répondu 1…comme les trois-quarts des votants quoi.
Le 1 correspond vraiment à ce que je pense. Et effectivement, chez moi, tester devient synonyme de découvrir par abus de langage.
Tester = voir si je peux gagner.
Si je gagne lors des premières parties, voire seulement dès la première partie, le jeu est adoubé, il entre dans la famille de mes jeux et reçoit un sticker “testé et approuvé par BUDNIC” et mon nom doit apparaître en plus gros que celui de l’auteur du jeu.
Si je perds, malheureusement, le jeu n’a pas passé la barrière “test” et il est irrévocablement déchu, retiré de la liste, banni. Et je ne prends même pas la peine de coller un sticker “désapprouvé par BUDNIC”, même pas.
Dans un monde idéal et juste (je pouffe), ma femme ne souhaiterait jouer qu’à des jeux non-encore testés, mais il va sans dire que cela va à l’encontre des règles de dictature que je suis parvenu à imposer chez moi. Non mais !
On peut essayer ou découvrir mais pas tester un jeu déjà édité me semble-t-il. J’ai donc voté “autres”
A ce propos on peut lire un excellente prise de position de Cebru ici :
http://www.trictrac.net/jeux/forum/view … hp?t=15455
hmm et ne pourrait on pas “jouer” à un jeu…
Romanus dit:hmm et ne pourrait on pas "jouer" à un jeu...![]()
Si... mais ce sondage fait surtout suite à quelques échanges avec des auteurs de jeux qui ont le sentiment que les joueurs utilisent le mot "tester" dans le sens littéral du terme alors qu'à la vue de ce sondage, cela semble bien converger vers un abus de langage, voilà tout

Jamais vous ne m’entendrez dire que j’ai testé un jeu édité (il m’arrive en revanche de tester des protos).
Puisque je sais que c’est un abus de langage, ben j’évite simplement d’utiliser cette expression qui m’horripile.
Donc en fait je ne peux pas répondre au sondage…