En ce qui concerne le passage “Jurrasic Park chez les Bisounours”, je suis assez d’accord. Je trouve dans ce passage surtout un hommage un Spielberg.
Par contre, je ne crois pas que le passage du père avouant ses erreurs soit une forme de rédemption devant Dieu. Je ferai remarquer que jamais la grâce ne semble avoir apporté de réponse au questionnement du héros, qui délaisse alors cette “voie”.
J’ai vu ce passage comme le fait que l’enfant découvre que son père n’est pas un dieu, alors qu’il apparaissait jusqu’alors comme tyrannique et tout puissant, mais tout simplement un homme, un père aimant mais maladroit parfois. C’est le passage de l’enfance vers l’âge adulte.
Après, je vais passer pour un grand fan de TM à force de défendre ce film. Je pense juste que ce film a pas mal de choses pour lui, mais il a sans nul doute quelques défauts : un peu longuet à certains moment, un certain hermétisme qui occulte la cohérence du discours…
@Viking : C’est amusant, l’ami avec qui je suis allé voir le film avait également interprété cette scène comme une représentation du paradis. Si c’est vraiment le cas, pour le coup, je ne comprends vraiment plus le film. Personnellement, ça me rappelle beaucoup l’analyse augustinienne de la mémoire (j’ai une formation de philosophie, et ça marque
).
EDIT : Orthographe et grammaire…
viking dit:Oups... Ben j'ai pas du tout compris le film!
J'ai vu dans cette scène finale une représentation du paradis, moi!
Du coup, oui, en effet, vu comme ça le film est déjà plus intéressant...
...
Pour ça, SPOILER/ encore faudrait-il que le personnage de Sean Penn soit mort, non? /spoiler
@Vinking : C'est amusant, l'ami avec qui je suis allé voir le film avait également interprété cette scène comme une représentation du paradis. Si c'est vraiment le cas, pour le coup, je ne comprend vraiment plus le film. Personnellement, ça me rappelle beaucoup l'analyse augustinienne de la mémoire (j'ai une formation de philosophie, et ça marque Clin d'oeil).
Les gens avec qui je suis allé le voir l'ont vu comme moi aussi. C'est marrant parce que notre déception (sur le fond) vient quand même pas mal de ça.
L'esthétique, le fait de "passer une porte", l'apaisement que ressentent les gens, tout ça ajouté à l'importante place de la religion dans le film, nous ont mis sur cette (fausse?) piste.
Comme le fait remarquer dardar, pour que ce soit le cas, il faudrait que tous les personnages présents dans cette scène soient morts. En plus, on voit le héros adulte et le héros enfant en même temps.
Non, vraiment, je ne crois pas que ce soit le paradis.
P.S. : Désolé de ne pas prendre les précautions de dardar pour ne pas spoiler le film, mais comme ce n’est pas exactement un thriller…
SPOIL // ben c’est vrai qu’ils regardent d’abord le frère décédé passer tout seul la porte et aller un peu plus loin, et c’est à ce moment là il me semble qu’on entend les paroles “je te donne mon fils” ou quelque chose comme ça… donc bon, ça pousse la comparaison… //
Bushinone dit:Après, je vais passer pour un grand fan de TM à force de défendre ce film. Je pense juste que ce film a pas mal de choses pour lui, mais il a sans nul doute quelques défauts : un peu longuet à certains moment, un certain hermétisme qui occulte la cohérence du discours...
En tout cas tu le défends très bien je trouve!
Pour la fin je pense aussi que c'est de la mémoire. Mon interpretation:
Sean Penn, à l'anniversaire de la mort de son Frère, passe par plusieurs étapes. A un moment, il en veut à son père, lui reprochant de ne pas avoir tout fait pour le sauver. Puis une longue phase (même si épisodique dans le film, plusieurs scènes de Sean Penn ont apparemment été coupées pour un film qui durait 1h de plus au départ...) de questionnement (le passage avec la porte) sur Dieu et sur lui-même, à la recherche de l'enfance et des souvenirs. Il est perdu, confus, jusqu'à trouver l'apaisement en reconstruisant les images de sa jeunesse, et une certaine béatitude, fantasmée, construite par les visions les plus heureuses de sa famille. Du désert il passe à l'océan, qui incarne la renaissance. Le personnage, jusqu'alors abîmé, pourra donc commencer à se reconstruire, son deuil terminé et son esprit définitivement apaisé.
SPOIL // ben c'est vrai qu'ils regardent d'abord le frère décédé passer tout seul la porte et aller un peu plus loin, et c'est à ce moment là il me semble qu'on entend les paroles "je te donne mon fils" ou quelque chose comme ça... donc bon, ça pousse la comparaison... //
Voilà.
Je voyais plus ça comme un symbole de la confiance du croyant, qui se dit que lui et ceux qu'il a perdus seront réunis dans la vie éternelle.
Pas comme une scène où Sean Penn déboule littéralement au Paradis.
Ceci dit, l'interprétation de Bushinone est bien plus crédible, je l'admets.
Ad tib dit:SPOIL // ben c'est vrai qu'ils regardent d'abord le frère décédé passer tout seul la porte et aller un peu plus loin, et c'est à ce moment là il me semble qu'on entend les paroles "je te donne mon fils" ou quelque chose comme ça... donc bon, ça pousse la comparaison... //
Ahaha, au moins ce film a le mérite de pousser à la discussion.
Pour la scène de la porte, si je me souviens bien, ce n'est pas son frère décédé qui passe la porte, mais c'est lui-même(enfant brun), version enfant.
La porte représente pour moi le cap de la compréhension et de la libération, et c'est en se cherchant lui-même qu'il parvient finalement à les atteindre.
Le "Je te donne mon fils", je n'en ai aucun souvenir.
Je rejoins dardar sur son interprétation, même si la dualité désert/océan m'a complètement échappé.
Bushinone dit:Ad tib dit:SPOIL // ben c'est vrai qu'ils regardent d'abord le frère décédé passer tout seul la porte et aller un peu plus loin, et c'est à ce moment là il me semble qu'on entend les paroles "je te donne mon fils" ou quelque chose comme ça... donc bon, ça pousse la comparaison... //
Ahaha, au moins ce film a le mérite de pousser à la discussion.
Pour la scène de la porte, si je me souviens bien, ce n'est pas son frère décédé qui passe la porte, mais c'est lui-même(enfant brun), version enfant.
La porte représente pour moi le cap de la compréhension et de la libération, et c'est en se cherchant lui-même qu'il parvient finalement à les atteindre.
Le "Je te donne mon fils", je n'en ai aucun souvenir.
Héhééé, comme quoi, on voit et on entend bien ce qu'on veut hein... encore un coup de ce fameux roi en jaune...
viking dit:
Pas comme une scène où Sean Penn déboule littéralement au Paradis.
Avec des flingues en gueulant aux anges "ça va chier, rendez-moi mon frangin".
S'ensuit 1/4 d'heure de boucherie sans nom, filmé par John Woo.
désolé, j'ai craqué..
dardar dit:viking dit:
Pas comme une scène où Sean Penn déboule littéralement au Paradis.
Avec des flingues en gueulant aux anges "ça va chier, rendez-moi mon frangin".![]()
S'ensuit 1/4 d'heure de boucherie sans nom, filmé par John Woo.
J'irais définitivement voir ce film
Aidé par Blanche neige…
non mais sérieux… ![]()
dardar dit:viking dit:
Pas comme une scène où Sean Penn déboule littéralement au Paradis.
Avec des flingues en gueulant aux anges "ça va chier, rendez-moi mon frangin".![]()
S'ensuit 1/4 d'heure de boucherie sans nom, filmé par John Woo.
Tu vas donner des idées à Rodriguez, fais gaffe!
Bon lui il va remplacer Sean Penn par une nana sexy habillée en bonne soeur et c'est parti
Après c’est peut-être une volonté de l’auteur de mêler vision du paradis et mémoire… mémoire renaissance, paradis résurrection, paradis comme réunion des éléments clés d’une vie, mémoire idyllique, nostalgie… m’enfin pour ça je laisse faire le philosophe… ![]()
Ad tib dit:... m'enfin pour ça je laisse faire le philosophe...
Celui qui va tout péter ?
Ad tib dit:Après c'est peut-être une volonté de l'auteur de mêler vision du paradis et mémoire... mémoire renaissance, paradis résurrection, paradis comme réunion des éléments clés d'une vie, mémoire idyllique, nostalgie... m'enfin pour ça je laisse faire le philosophe...
J'ai dit que j'avais une formation de philosophie, mais jamais je ne me suis prétendu philosophe
Paradis & mémoire, mouais, je ne vois pas vraiment d'indices dans le film qui permettent d'en arriver à une telle conclusion.
Le paradis, j’avoue y avoir pensé, mais ça ne colle pas avec le film (ça le rendrait même assez mauvais). Malick veut nous faire comprendre qu’après la mort (d’une espèce, d’un être cher, etc) va forcément renaître la vie, et que ce cycle est perpétuel. Si le personnage principal est encore en vie, son âme, elle, était perdue. Cette scène finale reprend l’image de l’océan, dont le mouvement a fait naître et renaître la vie tout au long du film.
doublon.
Ben on sait pas ce que Malick veut nous faire comprendre en fait… il y a des probabilités, certes, mais c’est par excellence un film à interprétations… mais je suis d’accord, le paradis c’est surfait de mon point de vue… et puis les portes, personne n’a jamais dit qu’il n’y en avait pas dans la mémoire…
-vu qu’il n’est plus dans le réel vivant, ça peut se comprendre… menfin-
Le paradis, j'avoue y avoir pensé, mais ça ne colle pas avec le film (ça le rendrait même assez mauvais)
C'est 80% de ce qui le rendait mauvais pour moi, j'avoue.