Tout va bien


Selon une étude scientifique publiée le 6 août, le méthane qui s’échappe des fonds marins pourrait provoquer des dommages irréversibles. De quoi alimenter les craintes si les promesses d’accord échouent à Copenhague.
Un groupe de chercheurs allemands et britanniques a découvert que 250 nuages de méthane s’élevaient des fonds marins de West Spitsbergen, une île norvégienne de l’océan arctique. En utilisant un sonar, les chercheurs ont observé que le phénomène se produisait à une profondeur comprise entre 150 et 400 mètres. Ils ont rendu compte de leur découverte ce mois-ci dans la publication américaine Geophysical research letters.
Le méthane se dégage de composés organiques appelés les hydrates de méthane qui ressemblent à des cristaux glacés. Le méthane y reste enfermé tant que la pression est haute et les températures faibles. En revanche, lorsque les températures augmentent, les couches de sédiments deviennent instables et le méthane sort de la cage dans laquelle il est emprisonné. Plus les températures augmentent et plus le phénomène se produit en profondeur. A la grande surprise des chercheurs, le processus a déjà débuté.
“Notre étude consistait à estimer la quantité de méthane future qui pourrait se dégager à cause du réchauffement climatique. Nous ne nous attendions pas à découvrir les preuves flagrantes permettant d’affirmer que le phénomène s’était enclenché", a expliqué Tim Minshull, chercheur au Centre national océanographique de l’Université britannique de Southampton.
Les données collectées ces dernières décennies montraient que les hydrates de méthane étaient stables dans des profondeurs marines allant jusqu’à 360 mètres dans la région de Spitsbergen.
"Si le processus [l'échappement du méthane dans les fonds marins profonds, ndlr] se généralise le long des bords terrestres de l’Arctic, des dizaines de mégatonnes de methane pourraient s’échapper dans l’océan", a indiqué le professeur Graham Westbrook de l'Université de Birmingham. Cette quantité représenterait 5 à 10% de la teneur globale de méthane produite par des sources naturelles.
Le méthane est un gaz fossile 20 fois plus polluant que le CO2. Les experts ont signalé le risque encouru : une fois que le phénomène a commencé, le changement climatique va s’emballer.

Un indispensable accord international sur le climat
La communauté scientifique tire la sonnette d’alarme. Alors que les émissions de gaz à effet de serre provenant des gaz fossiles peuvent être réduites, les échappements de méthane résultant de l’augmentation de la température vont dérégler le climat de manière irréversible.
Le département climatique de l’ONU (IPCC), estime que l’augmentation de la température ne peut excéder le seuil critique de 2°C. Or, la très influente étude conduite par Nicolas Stern indique qu’au rythme actuel la planète connaîtra un réchauffement climatique de 2 à 3°C dans les 50 prochaines années.
« Le méthane s’échappant des fonds marins pourrait de surcroît aggraver le réchauffement climatique. Les scénarios du IPCC ne prennent pas en compte cette dimension », a signalé le professeur Stefan Rahmstorf.
Malgré le caractère urgent de la situation, la communauté mondiale ne parvient pas à s’accorder sur un cadre d’action commun permettant de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
L’IPCC estime que les pays industrialisés devraient diminuer leurs émissions de 25 à 40% par rapport aux niveaux enregistrés en 1990. Les pays ne s’en tiennent pour le moment qu’à un engagement de 15 à 21%.
Les chercheurs ont souligné la difficulté à apprécier la probabilité de voir des milliards de tonnes de méthane s’échapper. Selon eux, « la communauté mondiale devrait jouer la carte de la sécurité et s’engager à réduire radicalement les émissions de CO2».
El comandante dit:

Selon une étude scientifique publiée le 6 août, (....) pourrait provoquer des dommages irréversibles. De quoi alimenter les craintes si les promesses d’accord échouent.
(...)
Un indispensable accord international sur le climat
(...)
La communauté scientifique tire la sonnette d’alarme.
(....)
Malgré le caractère urgent de la situation, la communauté mondiale ne parvient pas à s’accorder sur un cadre d’action commun permettant de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
(....)
Les chercheurs ont souligné la difficulté à apprécier la probabilité
(....)
Selon eux, « la communauté mondiale devrait jouer la carte de la sécurité (...).


boâf...la routine depuis un peu plus de 50 ans, non ? :pouicboulet:
Kouynemum dit:boâf...la routine depuis un peu plus de 50 ans, non ? :pouicboulet:

Mouaif.

A part la hausse de probabilité du côté du risque d'emballement. :pouicboulet:

Et là je me dit que l'excellent Bernard Méheust, de La politique de l'oxymore, a peut-être raison. :(
El comandante dit:
Et là je me dit que l'excellent Bernard Méheust, de La politique de l'oxymore, a peut-être raison. :(


c'est à dire ?

par exemple :

“Non seulement les sociétés libérales n’échappent pas à la loi universelle selon laquelle un monde mental cherche à persévérer dans son être, mais encore, du fait de leur puissance et de leur réussite, elles poussent cette tendance jusque dans ses ultimes conséquences : plus elles s’enfoncent dans leur propre logique, moins elles sont capables de se remettre en cause, et, pour finir, leur succès même les rend beaucoup plus vulnérables que les autres sociétés”.
“Dans une société où la “pression de confort” sur la biosphère est posée comme un réquisit non négociable, des événements perçus comme lointains ne justifient pas des sacrifices importants et immédiats concernant notre mode de vie. On n’acceptera (et encore, en traînant les pieds) de diminuer de façon sensible la “pression de confort” que lorsque la menace se fera immédiate et tangible, c’est à dire, vraisemblablement, quand il sera trop tard.”

Par curiosité, d’où vient-il, ton article?

Les hydrates de méthane (qu’on appelle aussi Clathrates), c’est connu depuis quelques années, déjà. Je crois qu’on en trouve aussi pas mal dans le permafrost.

De toutes façons, encore une fois, tu auras ceux qui te diront que c’est du flan, et ceux qui prendront la menace au sérieux. Et peu importe qui a raison, parce que je ne pense pas que personne ne lèvera le petit doigt… On aura la réponse d’ici quelques décennies. :roll:

:arrow:

Tout cela est effectivement connu. Les seuls faits qui paraissent nouveaux, c’est l’accélération du processus. Selon ce qui avait été envisagé, ça ne devait pas se produire aussi tôt / vite / autant.
Idem pour le permafrost, me semble-t-il.

El comandante dit:par exemple :
"Non seulement les sociétés libérales n'échappent pas à la loi universelle selon laquelle un monde mental cherche à persévérer dans son être, mais encore, du fait de leur puissance et de leur réussite, elles poussent cette tendance jusque dans ses ultimes conséquences : plus elles s'enfoncent dans leur propre logique, moins elles sont capables de se remettre en cause, et, pour finir, leur succès même les rend beaucoup plus vulnérables que les autres sociétés".
"Dans une société où la "pression de confort" sur la biosphère est posée comme un réquisit non négociable, des événements perçus comme lointains ne justifient pas des sacrifices importants et immédiats concernant notre mode de vie. On n'acceptera (et encore, en traînant les pieds) de diminuer de façon sensible la "pression de confort" que lorsque la menace se fera immédiate et tangible, c'est à dire, vraisemblablement, quand il sera trop tard."


la question subsidiaire, mais extrême, c'est jusqu'où la démocratie est-elle compatible avec l'écologie active ? puisque "la pression de confort" résulte (dans la partie nord de l'hémisphère)de la force d'inertie du plus grand nombre, qui s'exprime à travers des choix électoraux.
Kouynemum dit:la question subsidiaire, mais extrême, c'est jusqu'où la démocratie est-elle compatible avec l'écologie active ? puisque "la pression de confort" résulte (dans la partie nord de l'hémisphère)de la force d'inertie du plus grand nombre, qui s'exprime à travers des choix électoraux.


J'ai posé à peu près la même question il y a quelques mois, je me suis pris 3 bûches et 12 pierres... :roll:
Kouynemum dit:la question subsidiaire, mais extrême, c'est jusqu'où la démocratie est-elle compatible avec l'écologie active ? puisque "la pression de confort" résulte (dans la partie nord de l'hémisphère)de la force d'inertie du plus grand nombre, qui s'exprime à travers des choix électoraux.

Vaste horizon d'une vaste discussion.

Au-delà de la théorie ("le peuple a voté ça donc 1) c'est juste 2) c'est la démocratie") beaucoup te diront que la démocratie, ce sont d'abord des élections (ce que personnellement je ne crois pas). Et les élections, c'est un agenda précis, qui est maîtrisé par des professionnels de la politique et des médias (il peut parfois leur échapper, et il faut compter dessus). Mais la démocratie, ou tout du moins la forme que nous en connaissons depuis soixante grosses années, ne garantit pas forcément les décisions optimales du point de vue des enjeux à long terme.
Je crois que l'écologie en soi n'a pas grand chose à voir avec la démocratie; ni pour ni contre. C'est juste le discours sur nos conditions de vie. On doit pouvoir imaginer un éco-fascisme ou un éco-anarchisme.
Dod dit: J'ai posé à peu près la même question il y a quelques mois, je me suis pris 3 bûches et 12 pierres... :roll:


bonne nouvelle ! il y a de vrais écolos sur ce forum, sinon t'aurais pris des canettes...

cela dit, je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir, là, mais je pense qu'il s'agit moins d'un problème "démocratique" stricto sensu que d'une question de modèle politique et de pratique gouvernementale.
quand les décisions surviennent au gré des tendances les plus lourdes qui s'expriment ou qu'on gère par effet d'annonce, ça ne me parait pas compatible avec le courage politique qui consisterait à prendre des orientations en fonction d'un projet sociétal à long terme et non pas en fonction des études Médiamétriques.
l'histoire politique de la France montre quand même des exemples de réformes nécessaires, décidées à contre courant de l'opinion générale. (faut remonter un peu, mais on trouvera même sous Giscard, des trucs pas évidents qui ont été accomplis)
El comandante dit::arrow:

Merci, en fait, je ne voulais pas vraiment l'article scientifique, mais plutôt le lien du média qui diffuse ce que tu as cité. C'était d'ailleurs plus par curiosité et pour voir s'il y avait quelques commentaires.
El comandante dit:On doit pouvoir imaginer un éco-fascisme ou un éco-anarchisme.

Oui, on doit pouvoir tout imaginer, c'est sur... Un despotes écolo éclairé ou que sais-je encore. En même temps, c'est bizarre, mais des despotes éclairés qui n'ont pas déconné, ça court pas les rues...

On peut aussi imaginer qu'on éduque les citoyens, qu'on les responsabilise et qu'on leur donne un minimum de connaissance de base pour qu'ils puissent mener une réflexion et se forger leur propre opinion et non pas celle de la propagande ambiante.

Après, c'est sur que c'est plus facile de prendre une masse inculte et de lui dicter ses actions par le biais d'un écran pour empocher un max de pognon...
Dod dit: J'ai posé à peu près la même question il y a quelques mois, je me suis pris 3 bûches et 12 pierres... :roll:

Je suis prêt à parier qu'il y avait une différence de style. *sifflote*
Kouynemum dit:(faut remonter un peu, mais on trouvera même sous Giscard, des trucs pas évidents qui ont été accomplis)

Ben vivement qu'il revienne, alors. :china:

Boulicomtois dit:Merci, en fait, je ne voulais pas vraiment l'article scientifique, mais plutôt le lien du média qui diffuse ce que tu as cité.

je l'ai eu sur liste, mais je vais chercher la source.
Boulicomtois dit:On peut aussi imaginer qu'on éduque les citoyens, qu'on les responsabilise et qu'on leur donne un minimum de connaissance de base pour qu'ils puissent mener une réflexion et se forger leur propre opinion et non pas celle de la propagande ambiante.

Absolument. Le problème intéressant que souligne cet article, c'est qu'il y a une question temps qui commence à se manifester à échelle humaine...
Boulicomtois dit: On peut aussi imaginer qu'on éduque les citoyens, qu'on les responsabilise et qu'on leur donne un minimum de connaissance de base pour qu'ils puissent mener une réflexion et se forger leur propre opinion et non pas celle de la propagande ambiante.
Après, c'est sur que c'est plus facile de prendre une masse inculte et de lui dicter ses actions par le biais d'un écran pour empocher un max de pognon...


ben, je ne crois pas être dissociée de la masse inculte. il n'y a pas ceux qui savent d'un côté, et ceux qu'on hypnotise de l'autre.
les infos, elles sont largement disponibles et accessibles par nous, comme par les voisins, surtout depuis l'expansion du ouèbe.
"éduquer" les citoyens, ça s'est fait en Chine Populaire, par exemple, avec les conséquences qu'on connait.
je crois réellement que la démocratie, ça sert (edit)aussi à désigner des gouvernants pour qu'ils gouvernent et qu'ils prennent les décisions qui font mal si c'est nécessaire.
et je suis d'accord aussi pour constater qu'actuellement, ce sont les agendas électoraux qui déterminent les calendriers des réformes.
alors quoi ? limiter les renouvellements de mandats, peut-être...
El comandante dit:Ben vivement qu'il revienne, alors. :china:

:roll:
Kouynemum dit:la question subsidiaire, mais extrême, c'est jusqu'où la démocratie est-elle compatible avec l'écologie active ?

Très bonne question !
El comandante dit:...beaucoup te diront que la démocratie, ce sont d'abord des élections (ce que personnellement je ne crois pas).

D'accord avec toi. Je ne le crois pas non plus.
Est-ce que les élections nous donnent à choisir autre chose que de faux choix ?
Kouynemum dit:
ben, je ne crois pas être dissociée de la masse inculte. il n'y a pas ceux qui savent d'un côté, et ceux qu'on hypnotise de l'autre.

Ce n'est évidemment pas ce que j'ai voulu dire avec mes raccourcis. Mais être curieux, chercher à comprendre, ce n'est pas forcément inné. C'est en ce sens que l'éducation est à mon avis capitale.
Kouynemum dit:les infos, elles sont largement disponibles et accessibles par nous, comme par les voisins, surtout depuis l'expansion du ouèbe.

Certes. Ce n'est pas un problème de disponibilité des infos. C'est un problème de compréhension. Tu peux me mettre devant un super site traitant de macro-économie, je n'y comprendrai pas grand chose parce que l'on ne m'a jamais appris les bases (Ce que je regrette d'ailleurs... Et il n'est pas exclu que j'y remédie un jour).
Kouynemum dit:"éduquer" les citoyens, ça s'est fait en Chine Populaire, par exemple, avec les conséquences qu'on connait.

Merci d'avoir mis des guillemets... :roll:
Kouynemum dit:je crois réellement que la démocratie, ça sert à désigner des gouvernants pour qu'ils gouvernent et qu'ils prennent les décisions qui font mal si c'est nécessaire.

Mais vu que gouverner est un métier et non une vocation, c'est pas prêt de changer...
Kouynemum dit:
la question subsidiaire, mais extrême, c'est jusqu'où la démocratie est-elle compatible avec l'écologie active ?



Dominique Bourg et Kerry Whiteside tentent de répondre à cette question dans La vie des idées

Cool, encore un phénomène de rétroaction positive. J’en cherchais l’autre jour dans une discussion de comptoir.

Pour le reste, il me semble clair aussi que ce n’est pas une question de régime politique mais de priorités des états. Là, globalement, tant que le réchauffement n’aura pas produit d’effets visibles néfastes, je reste sceptique sur une quelconque avancée.

J’hallucine :shock: , les hydrates de methane qui commencent a se liberer, c’est bon cette fois-ci on est tous mort, ou plutot nos descendants.

Supernouvelle de la journée. :cry:

Non mais l’humanité déconne, avec tous les problemes d’approvisionnement energetique que l’on va connaitre dans le futur on laisse s’echapper du gaz naturel en masse, comme ca dans l’atmosphere, attendez un peu quoi, avant de le liberer, on n’ a pas encore eu le temps de l’exploiter… :mrgreen:
Faudrait le capter et le recuperer a sa sortie de l’ocean…

J’ai vu recemment une emission (qui vaut ce qu’elle vaut) sur les effets planetaires pour chaque degre d’ augmentation de temperature.
Quels effets pour 1 degré, puis 2, puis pour 3 qu’est que ca donne et ce jusqu’a 6 (encore que theoriquement 6 degrés d’augmentation n’est pas une limite absolue vers le haut)
Bon et bien c’ etait specialement effrayant (enfin pour moi car je suis une personne sensible)

A 6 degres d’augmentation, c’est merci au revoir, je mets la clé sous la porte et je reviens dans un millenaire… :skullpouic:

Je pense que c’est avec ce genre de prospective que les gens et les decideurs politiques devraient se rendre compte que cela nous touche directement meme si c’est pour 2050 ou 2100 et que l’on n’est desormais plus dans de la science-fiction. :?

Je suis pour l’abattage de l’oxymore (c’ est quoi comme arbre??) et pendant ce temps ca papote sur la taxe carbone :pouicgun: