Trop de KS ?

En effet le marcher est en train de changer je pense. Et comme l’on dit certains avant moi je pense qu’il va trouver un nouveau équilibre.
Personnellement je trouve ce système excellent pour pouvoir donner la chance à certains auteurs qui ne l’auraient jamais eu dans un mode classique. Par contre, certains exploitent ce mode de financement alors qu’ils auraient pu parfaitement s’en passer (exemple parfait la saison 2 de zombicide qui en quelques minutes avait trouvé le financement).
Qu’on aime, ou qu’on aime pas, il va falloir faire avec et le marcher va évoluer en conséquence. Un peu comme le passage au dématérialisé, si certains ne prennent pas le virage au bon moment ils risquent d’y laisser des plumes.
Un gros regret pour moi à l’heure actuel, est la part minime du marcher Français sur ce type de plateforme. En effet, j’aimerai vraiment pouvoir aider des auteurs FR en participant à leur projet, si j’en trouvais un pour lequel j’avais un coup de cœur. Mais il faut être honnête, quand on regarde ce qui sort sur des plateformes FR, versus ce qui sort sur des plateforme US, il n’y a pas photo. Malheureusement comme le marcher US est nettement plus important que le marcher FR, je ne pense pas que cela change. Tokaido, fiefs, en sont des bons exemples. Des jeux (si je ne dis pas de bêtises) à l’origine FR, mais qui sont passé sur une plateforme US, car le marcher concerné n’a rien à voir.

loic dit:Moi, ma grande question reste : d'où vient cet argent ? Dans un monde soit-disant en crise, comment des projets, parfois bancals, peuvent réunir autant d'argent en si peu de temps.

Il est bien connu que les gens mettent l'argent où ils veulent, et qu'on a toujours de l'argent pour assouvir ses passions/vices/pulsions/...
Pour reprendre ce problème de "crise", le principal attrait du KS est de shunter complètement l'étape banque. Obtenir les fonds nécessaires à l'élaboration d'un jeu de manière traditionnelle est, je pense, un véritable défi à l'heure actuelle en plus d'une véritable prise de risque financière si le projet échoue.
Les projets KS réduisent considérablement ces risques car ce sont les joueurs eux-mêmes qui financent le projet. Plus de couperet bancaire, moins de pression à ce niveau, je pense qu'on a là un des éléments clefs du succès de KS. Et que c'est pour çà que ce modèle va continuer à fleurir. Jusqu'à saturation/fin de l'effet de nouveauté/premières grosses arnaques/...

Beaucoup semblent penser que cela va s’équilibrer avec le temps, mais je n’en suis pas sûr.
C’est comme si on disait: “il y a trop de vidéo sur Youtube.” → “Bah, ça va s’équilibrer avec le temps. Les gens téléchargeront de moins en moins de vidéo.”
Malheureusement, je pense que sur KS également, les projets médiocres continueront et qu’il y aura toujours des gens pour les soutenir.

Zork dit:
loic dit:Moi, ma grande question reste : d'où vient cet argent ? Dans un monde soit-disant en crise, comment des projets, parfois bancals, peuvent réunir autant d'argent en si peu de temps.

Il est bien connu que les gens mettent l'argent où ils veulent, et qu'on a toujours de l'argent pour assouvir ses passions/vices/pulsions/...
Pour reprendre ce problème de "crise", le principal attrait du KS est de shunter complètement l'étape banque. Obtenir les fonds nécessaires à l'élaboration d'un jeu de manière traditionnelle est, je pense, un véritable défi à l'heure actuelle en plus d'une véritable prise de risque financière si le projet échoue.
Les projets KS réduisent considérablement ces risques car ce sont les joueurs eux-mêmes qui financent le projet. Plus de couperet bancaire, moins de pression à ce niveau, je pense qu'on a là un des éléments clefs du succès de KS. Et que c'est pour çà que ce modèle va continuer à fleurir. Jusqu'à saturation/fin de l'effet de nouveauté/premières grosses arnaques/...

Ah, mais l'intérêt pour l'éditeur, je le vois bien, pas de soucis. Mais quand je vois des projets financés en quelques jours à 200, 300, 1000%, je me dis que
1/ le risque devait pa être si grand que ça
2/ l'argent mis ici ne le sera pas ailleurs (sur un autre jeu)
loic dit:Ah, mais l'intérêt pour l'éditeur, je le vois bien, pas de soucis. Mais quand je vois des projets financés en quelques jours à 200, 300, 1000%, je me dis que
1/ le risque devait pa être si grand que ça
2/ l'argent mis ici ne le sera pas ailleurs (sur un autre jeu)

Ah mais là, il s'agit clairement d'une solution de facilité et de mise en avant d'un projet. Plus besoin de se faire ch*** avec les banques, d'autant plus que les sommes récoltées via KS n'ont rien à voir avec les emprunts qui auraient pu être octroyées par les banques. Il n'y a qu'à voir la saison 2 de Zombicide: 2 millions de mémoire c'est çà? Quelle banque aurait lâché un emprunt pareil pour un jeu de plateau de zombies? KS a levé ces contraintes bancaires. Et que le risque soit grand ou pas, il est réduit à sa plus infime expression par ce procédé. pour l'instant

Il n’y a pas que la banque, KS c’est un peu de l’auteur au consommateur sans intermédiaires (en dehors de KS), plus d’éditeur classique, plus de distributeur, plus de boutique.

KS (et Ulule) n’est pas une panacée, loin s’en faut.
Pour quelques projets qui cartonnent et lèvent des sommes effarantes (souvent avec des figurines et il faut bien comprendre qu’un KS ‘à figurines’ et un KS ‘sans figurines’ ce n’est pas du tout la même chose) il y en a des dizaines qui réussissent de justesse leur financement et des centaines qui échouent.
Lancer un tel projet demande une énorme préparation : le jeu doit être prêt à fabriquer, tous les dessins terminés, tout le développement finalisé. Les devis doivent être prêts pour la fabrication et toutes les options qui seront proposées. Et in faut un budget pub conséquent (BGG, trictrac, etc.)
Ca demande un investissement avant de se lancer, qui représente facilement 30% du montant total de fabrication. Et si le KS foire, cet investissement est perdu. Donc ce n’est pas sans risques.
Et ensuite si ca réussit, il faut gérer la prod’, la comm’, les expéditions, etc. C’est la qu’on voit la différence entre les pros et les bricoleurs, généralement :mrgreen:
A mon sens, pour le ‘client’, la grosse question à se poser est la suivante : pourquoi font-ils un KS pour ce jeu ? Dans le cas de Queen, c’est juste pour le marketing et l’apport de fonds, et les joueurs ne sont pas dupes. Dans d’autres cas, ce sont des projets réellement risqués et ca se justifie parfaitement.
Par exemple pour Flatlined Games, Rumble in the House est un jeu qui fonctionne bien, et ca ne se justifierait pas du tout de passer par Kickstarter pour les retirages. Mais pour un jeu comme Dragon Rage qui a vendu 1.500 exemplaires sur 4 ans, ca semble pertinent.

Après, y a des paramètres qu’il faut pas oublier, je fais une petite synthèse de ce qu’on a pas dit encore.
Déjà, un truc que beaucoup semblent vouloir oublier, c’est que les types qui sortent un projet sur KS (ou Ulule, je fais pas la différence ici) qui fonctionne aurait à mon avis une chance d’édition par la filière classique. Je suis ptêt un peu naïf, mais je pense pas que les éditeurs refusent forcément que des bons projets. Après, bien sûr, y a toujours le moment où le milieu de l’édition se plante, mais c’est une exception, pas la règle. KS me semble pas mal pour toucher parfois du marché de niche, avec par exemple Kings of Israel qui est un jeu avec une thématique qui va pas intéresser tout le monde et une mécanique proche de pandémie. C’est sans doute pas un mauvais jeu, mais un éditeur sait que ce sera chaud à rentabiliser, notamment en France avec un préjugé défavorable vis-à-vis de la religion.
Ensuite, ce qui est totalement passé sous silence ici, c’est que KS contribue à tuer les boutiques. Oui, je sais, c’est polémique comme affirmation et j’exagère, mais à peine. Parce qu’un jeu financé et vendu par KS, c’est un jeu que les magasins en vendent pas. En plus, avec le magnifique système des goodies exclusifs KS, c’est plus intéressant de passer par KS, sans compter la vitesse d’acheminement. En plus, si un magasin obtient des boîtes, par exemple avec Zombicide, il se peut qu’ils les obtiennent trop tard et ne puisse pas les écouler ou mal. Les projets KS sont donc très souvent hors du circuit traditionnel et contribue à fragiliser celui-ci dans une certaine mesure.
L’argument “éviter les banques” me fait sourire. 2 mio pour Zombicide, d’accord, mais combien d’argent était nécessaire? KS permet d’excéder le seuil minimal en assurant la rentabilité, mais cela demande plus d’efforts que convaincre une banque pour une raison simple: c’est pas l’auteur qui va démarcher la banque, c’est l’éditeur. Et l’éditeur, sauf si le monde du jeu est très étrange, ne démarche pas les banques projet par projet. Donc en fait, c’est un mauvais argument, sauf si on parle d’auto-édition, mais dans ce cas c’est un problème pour n’importe quel auteur (allez démarcher une banque pour éditer un livre, commercialiser un outil, je pense que c’est pas plus facile, il faut aussi passer par une “superstructure” dans la majorité des cas). KS est une alternative au système par emprunt, mais il s’agit alors de convaincre des gens avec un projet abouti, pas avec un projet “en cours” comme c’est le cas avec les éditeurs. Je pense donc que cela ne sert à rien de comparer le financement par la banque avec KS, tant les deux choses diffèrent.
Enfin, dernier point, KS s’adresse uniquement à des passionné(e)s. En effet, il y a peu de chance que le joueur lambda tombe par hasard sur un KS pour un jeu comme Zomibicide. Une propagande de l’auteur est nécessaire pour faire financer son jeu, tandis qu’un jeu qui passe par la filière “classique” profite à la fois de l’exposition sur les rayons et des recommandations des vendeurs (quand ceux-ci sont compétents s’entend). Un jeu sur KS est donc plus spécialisé et peut se permettre plus de choses, à condition de trouver des gens pour le financer.
Bref, KS n’est pas mauvais en soi, mais il faut être conscient que ce n’est pas “juste un outil” qu’on emploie bien ou mal, mais que le fait d’employer KS oriente déjà pas mal les choses.

Pour les boutiques, pas vraiment d’accord.
La plupart des KS de jeux de société ont entre 300 et 1000 backers, rare sont ceux qui ont plus. or un tirage d’un jeu de société c’est 3000-5000 exemplaires.
Du coup ca ne représente qu’une petite part des ventes totales du jeu, et l’argument des boutiques est à mon sens fallacieux.
D’autant plus que si le KS a un gros succès, c’est un signal pour le détaillant qu’il y a de l’intérêt dans ce jeu. (A lui ensuite d’estimer si tout le marché potentiel a été desservi par le KS ou non, mais c’est rarement le cas).
Celui qui a le plus à perdre en fait c’est le distributeur.

Tout dépend de la vitesse à laquelle le produit est disponible. Si le jeu fait vraiment le buzz et que comme c’est trop souvent le cas en Suisse, l’approvisionnement est à la masse (entre 1 et 12 mois (si si) de différence avec la France), je pense que le magasin va se retrouver avec le jeu mais pas avec les acheteurs qui vont avec (mais c’est vrai que ça marche aussi avec les jeux sans KS ça). En France, par contre, ce sera différent. Et si la boutique fait de la vente par correspondance, je pense que c’est peu problématique également. Après, ce qui va surtout compter pour les boutiques, c’est qui édite le jeu. Parce qu’il y a une certaine proba que le jeu soit en auto-distribution et donc en vente par internet uniquement et pas distribué (ou à des prix trop élevés) pour les boutiques. Il faut donc attendre qu’un éditeur prenne le jeu pour pouvoir le vendre, ce qui selon comment représente une perte également pour le magasin. Les boutiques profitent donc surtout des KS “mixtes” comme ceux d’Hans im Glück ou Queen Games.
Oh et j’oubliais un point avant: le KS pousse certains éditeurs à jouer la chiasse. Parce que personne me fera croire qu’Hans im Glück prenait un gros risque en rééditant Sankt Petersburg. Editer est toujours un risque, rééditer encore plus, mais avec ce jeu là, je suis un peu sceptique. Mais ce n’est que mon avis :) .

Nadir dit:
Ensuite, ce qui est totalement passé sous silence ici, c'est que KS contribue à tuer les boutiques. Oui, je sais, c'est polémique comme affirmation et j'exagère, mais à peine. Parce qu'un jeu financé et vendu par KS, c'est un jeu que les magasins en vendent pas. En plus, avec le magnifique système des goodies exclusifs KS, c'est plus intéressant de passer par KS, sans compter la vitesse d'acheminement. En plus, si un magasin obtient des boîtes, par exemple avec Zombicide, il se peut qu'ils les obtiennent trop tard et ne puisse pas les écouler ou mal. Les projets KS sont donc très souvent hors du circuit traditionnel et contribue à fragiliser celui-ci dans une certaine mesure.

Je ne pense pas, et tu donnes toi-même la réponse :
Nadir dit:
Enfin, dernier point, KS s'adresse uniquement à des passionné(e)s.

Or, le marché du JdS dépasse largement le cadre du passionné. Donc, à l'heure actuelle, le KS ne représente un danger pour les boutiques (et donc les distributeurs). Par contre, comme je l'ai dit plus haut, je pense qu'il finira par tuer le JdR en boutique. Mais bon, aujourd'hui, aucune boutique ne disparaitra à cause de la disparition du JdR des étals. Pourquoi le JdR et pas le JdS ? Tout simplement parce que la part de passionnés dans le JdR est beaucoup plus importante. Il s'agit donc d'un public très informé, qui suit de près les KS. Une grande partie des joueurs est au courant des KS qui se lancent, contrairement au JdS, où la proportion du public qui les suit est faible.
A mon avis, le problème est plus du coté du distributeur. Quand un éditeur lance un kickstarter, il squizze la boutique, mais surtout son distributeur. La boutique loupera peut-être quelques dizaines de ventes, par contre, pour le distributeur, c'est un millier de boites qui passent à la trappe. Ca doit pas être facile à gérer dans les relations entre l'éditeur et son distributeur.
loic dit:
Ah, mais l'intérêt pour l'éditeur, je le vois bien, pas de soucis. Mais quand je vois des projets financés en quelques jours à 200, 300, 1000%, je me dis que
1/ le risque devait pas être si grand que ça
2/ l'argent mis ici ne le sera pas ailleurs (sur un autre jeu)

Concernant le point 2, je ne vois pas trop en quoi ça change la donne en tant qu'acheteur. C'est comme ça depuis que l'humanité a découvert le troc : les ressources que tu consacres à l'acquisition d'un bien se font au détriment de l'acquisition d'autres biens.
A moins qu'on regarde le système un peu plus en détail, et qu'on se dise que le prix d'une boite jeu alimente toute une chaine. Ce qui change, ce sont certains acteurs de cette chaine et la façon dont ils se répartissent le gâteau (ou sont exclus du partage).

Juste une pensée, comme ça, pour revenir à des gens qui vivent du jeu. Prenons les anciens de Rackham.
Est-ce que Take On You aurait pu capitaliser sur un succès KS (Tannhauser aurait pu, amha) et exister encore aujourd'hui?
Est-ce que Guillotine Games aurait pu en arriver là où ils sont sans KS? Vu le succès de Zombicide 2, et que Zombicide 1 continue à se vendre en boutique, ils me semblent partis pour durer, même rien qu'avec cette gamme.
Roswell dit:
loic dit:
Ah, mais l'intérêt pour l'éditeur, je le vois bien, pas de soucis. Mais quand je vois des projets financés en quelques jours à 200, 300, 1000%, je me dis que
1/ le risque devait pas être si grand que ça
2/ l'argent mis ici ne le sera pas ailleurs (sur un autre jeu)

Concernant le point 2, je ne vois pas trop en quoi ça change la donne en tant qu'acheteur. C'est comme ça depuis que l'humanité a découvert le troc : les ressources que tu consacres à l'acquisition d'un bien se font au détriment de l'acquisition d'autres biens.

Sauf que, pour le KS, il n'est pas rare de mettre plus que le prix final du jeu. Et qu'avec ce que l'acheteur a payé, sans le KS, il aurait acheté 2 autres jeux. De plus, j'ai du mal à croire que l'argent "en trop" sur les KS soit entièrement réinjecté dans la création ludique (je veux dire au-delà d'une rémunération correcte pour l'ensemble des créatifs).
Et après, je ne nie aucunement le fait que le KS apporte quelque chose. Je pense juste que sa sur-utilisation n'est pas une bonne chose à terme. Mais, par exemple, il me semble que l'avenir des jeux de figurines passera par là. Et, l'un de mes jeux préférés, Western Town, est issu d'un KS. Donc, je ne vais pas dire que les KS sont à proscrire.

Après que le prix d’un jeu soit plus cher ne devrait pas intervenir dans le choix du pledgeur, car à la base il donne des sous pour un projet, pour une idée, qu’il veut voir aboutir. C’est un soutien, et un soutien n’est pas forcément à la hauteur de la récompense. Après avec le nombre de KS, et surtout de KS qui ressemblent de plus en plus à des precommandes qu’autre chose, forcément les pledgeurs sont plus attentifs au prix, et trient sûrement en fonction…

Mauvais Karma dit:
Oi-Lionheart dit:Quelle difference , de parler d'un jeu KS ou non, si celui ci est bon?

Aucun hormis le fait que tous les jeux qui passent par KS ne sont pas trouvable facilement (voir pas du tout) dans le commerce.
Du coup une grosse frustration parfois.

+ 1
et en plus, la majorité sortent en anglais et même pas foutu de glisser une feuille de regles multilangues .. :roll:
Oi-Lionheart dit:Après que le prix d'un jeu soit plus cher ne devrait pas intervenir dans le choix du pledgeur, car à la base il donne des sous pour un projet, pour une idée, qu'il veut voir aboutir. C'est un soutien, et un soutien n'est pas forcément à la hauteur de la récompense. Après avec le nombre de KS, et surtout de KS qui ressemblent de plus en plus à des precommandes qu'autre chose, forcément les pledgeurs sont plus attentifs au prix, et trient sûrement en fonction...

tout à fait.
On peut néanmoins constater que les projets participatifs qui ont un objectif plus altruiste n'ont vraiment pas la cote (je pense notamment à Au coin du cantou, Nautilud...)
Malgré l'idée de départ, j'ai vraiment l'impression que le retour sur investissement est primordial :|

Oui, le pledgeur ‘veut en avoir pour son argent’. La part de pledgeurs qui soutiennent par idéal, pour le projet, sans se soucier du prix est réduite à la portion congrue.

Certes, pour répondre à loic, le KS ne tue pas les magasins spés de manière directe par rapport aux “dégâts” sur un distributeur, mais il n’aide pas non plus ces boutiques à garder la clientèle “passionnée” qui est pourtant une source régulière de revenus. Mais en cela, ils rejoignent la vente par internet et le problème plus global de “comment consommer et pourquoi”.
Sinon, pour la “rentabilité” d’un KS pour le pledgeur, c’est assez clair que c’est un critère primordial et ce pour deux raisons. D’abord, on l’a dit, il y a des tas de jeux que l’on peut pledger, donc on pledge que ce qui nous plaît et donc on veut “bien investir”. Ensuite, comme une plateforme de type KS se substitue au système d’édition classique, les pledgeurs jouent un peu le rôle de l’éditeur et attendent donc un retour sur investissement pour le dire comme ça. Du coup, ils vont chercher la meilleure affaire et ne pas prendre trop de risques. Un éditeur peut prendre un risque parfois et surtout peut accepter de vendre un jeu qui contribuera à le faire connaître plus qu’à faire rentrer des montagnes d’argent frais, car la notoriété est aussi un paramètre pour un éditeur, pas pour un pledgeur. À cela s’ajoute encore les goodies par paliers, qui créent une forme d’intérêt pour l’achat de manière “rentable”, puisque c’est du contenu parfois exclusivement destiné aux pledgeurs.
L’idée de KS, ce n’est pas uniquement de soutenir un projet parce qu’il me plaît, mais aussi parce que son prix me plaît. Le meilleur jeu du monde, s’il consistait en du matériel très simple serait invendable en-dessus d’un certain prix, c’est une règle cruelle mais simple. Par ailleurs, quel intérêt d’être “idéaliste” sur KS? Changer le monde du jeu en faisant éditer une bombe et pouvoir dire “c’est grâce à moi”? J’avoue ne pas bien comprendre en fait comment on peut soutenir un projet de manière idéaliste en fait. Je ne dis pas que c’est impossible, juste que là comme ça, je ne vois pas comment cela est possible, selon quels critères.

loic dit:Moi, ma grande question reste : d'où vient cet argent ? Dans un monde soit-disant en crise, comment des projets, parfois bancals, peuvent réunir autant d'argent en si peu de temps.

On a problème d'échelle là. Prenons le cas de Zombicide saison 2. Oui, 2 000 000$ c'est beaucoup d'argent (pour moi) mais au final ce ne sont que 9 000 personnes qui ont sorti 250$ chacun en moyenne.
Le fait que, malgré "la crise" il y ait encore 9000 personnes qui peuvent avoir un budget loisir assez conséquent ne me choque pas.
loic dit:A l'heure actuelle les 2 systèmes cohabitent bien, mais impossible de dire si ça continuera. Par exemple, dans le jeu de rôle, le KS, à mon avis, va étouffer le secteur (qui n'est pas comparable au JdS, donc je n'en tire pas de conclusion pour le JdS). Mais des projets comme Esteren, qui n'ont pas besoin d'un KS pour se financer, passe par cette plate-forme. Ils gagnent beaucoup plus d'argent, mais le jeu a moins de visibilité.

Je n'ai pas compris pourquoi Esteren perdait en visibilité. Je pense qu'il n'aura pas plus de succès sur l'étagère de la boutique du coin auprès de ceux qui ne sont pas intéressés et qui passaient par là qu'auprès des backers qui ne sont pas clients des JdR.
En plus Esteren jouit encore du "double système". Il se retrouve bien sur les étals après les KS il me semble.
Pour ce qui est de la mort plus ou moins anticipée du milieu traditionnel, au moins dans le JdR, j'ai du mal aussi à comprendre. Si je me mets en mode psychopathe, que je mets de côté toute mon empathie, je ne vois pas le problème si ledit secteur mourait. Depuis qu'on n'utilise plus les épées comme arme de guerre principale, il n'y a plus de forgeron à l'ancienne, à part pour les "loisirs" ou les "passionnés" (tiens tiens). Si la même chose arrive au JdS/JdR, je ne serai pas choqué (contrairement à tous ceux qui vont me répondre violemment dans pas longtemps^^). J'irai chercher ailleurs. Peut-être que ça vient du fait que je bosse dans l'informatique et que je sais que ce que je fais à l'heure actuelle sera (très) dépassé dans 2 ans ?
Atanaheim dit:
On a problème d'échelle là. Prenons le cas de Zombicide saison 2. Oui, 2 000 000$ c'est beaucoup d'argent (pour moi) mais au final ce ne sont que 9 000 personnes qui ont sorti 250$ chacun en moyenne.
Le fait que, malgré "la crise" il y ait encore 9000 personnes qui peuvent avoir un budget loisir assez conséquent ne me choque pas.

Ben, trouvait 9000 personnes prêtent à sortir 250$ pour UN jeu, c'est pas évident. A ce prix, tu peux te payer 2-3 jeux pas dégueu niveau matos, et sûrement 5-6 assez classique. Je ne pense que ces 9000 là aurait 250$ pour un jeu sur un rayon. Ils auraient mis leur argent dans plusieurs jeux. Quand tu vois le nombre de posts sur le prix des jeux, on peut être surpris.
loic dit:A l'heure actuelle les 2 systèmes cohabitent bien, mais impossible de dire si ça continuera. Par exemple, dans le jeu de rôle, le KS, à mon avis, va étouffer le secteur (qui n'est pas comparable au JdS, donc je n'en tire pas de conclusion pour le JdS). Mais des projets comme Esteren, qui n'ont pas besoin d'un KS pour se financer, passe par cette plate-forme. Ils gagnent beaucoup plus d'argent, mais le jeu a moins de visibilité.

Atanaheim dit:
En plus Esteren jouit encore du "double système". Il se retrouve bien sur les étals après les KS il me semble.

Pour combien de temps ? Faudrait demander à Iello, mais les ventes de Esteren ont je pense plongé depuis qu'ils sont passé au KS. Donc, à terme, peut-être une disparition.
Atanaheim dit:
Pour ce qui est de la mort plus ou moins anticipée du milieu traditionnel, au moins dans le JdR, j'ai du mal aussi à comprendre. Si je me mets en mode psychopathe, que je mets de côté toute mon empathie, je ne vois pas le problème si ledit secteur mourait. Depuis qu'on n'utilise plus les épées comme arme de guerre principale, il n'y a plus de forgeron à l'ancienne, à part pour les "loisirs" ou les "passionnés" (tiens tiens). Si la même chose arrive au JdS/JdR, je ne serai pas choqué (contrairement à tous ceux qui vont me répondre violemment dans pas longtemps^^). J'irai chercher ailleurs. Peut-être que ça vient du fait que je bosse dans l'informatique et que je sais que ce que je fais à l'heure actuelle sera (très) dépassé dans 2 ans ?

Bah, après, c'est sûr que si ne plus pouvoir jouer à des nouveaux jeux comme on en parle ici ne t'importe pas, ça ne sert à rien. Dans ce cas, on se fout de tout. Perso, je trouverais très très dommage.