Je ne vois pas trop l’intérêt de nier que le visionnage intensif de films pornos par des très jeunes gens risque de leur donner une image très fausse des relations sexuelles (cf. la remarque de jmguiche), à moins de vouloir être ouvert d’esprit à tout prix.
Celui qui m’affirme ici haut et fort que ça n’a jamais eu aucune conséquence pour personne est soit de mauvaise foi, soit très naïf. Et même si ces effets vraiment néfastes ne concernent qu’un petite part de la population, ils suffisent à eux seuls, à mon avis, à justifier un contrôle et une protection beaucoup plus importants que ce qui se fait actuellement, sur internet, à la télé, etc.
Les arguments “oui mais ils voient d’autres trucs pas bien” me sidèrent. Bien sûr, il y a des horreurs partout, est-ce une raison suffisante ?
Je voudrais juste donner un argument de ce que j’avance. Dans les films “classiques”, on tue, on massacre, on torture, on ment, on insulte… C’est un fait. Mais c’est de la fiction. Les mecs tués se relèvent et vont prendre un café avec leur meurtrier.
C’est pareil dans le porno ? Une fille, traîtée de salope, giflée, pénétrée de partout, arrosée de foutre, vous êtes sûrs que ça ne se rapproche pas de la maltraitance, parfois ?
Trois exemples me viennent en tête. D’abord, un lien sur Wikipédia sur l’actrice de X Karen Lancaume, qui avait joué dans Baise-moi, qui s’est sucidée il n’y a pas longtemps
ici.
Un autre, sur l’actrice Savannah, même combat
ici.
Enfin, un troisième, pour lequel je n’ai malheureusement pas de lien. C’est un documentaire que j’avais vu avec ma femme sur le milieu du X en France. Une ex-actrice, dont le nom m’échappe, racontait que pour les stars du X, tout était cool. Bichonnées, adulées, trop bien la vie. Mais qu’elle avait vu dans sa carrière des jeunes filles, souvent étrangères et pauvres, entraînées dans des tournages pour besoin de fric, se retrouver avec des mutilations au niveau de l’anus suite à des sodomies brutales, d’autres forcées d’accepter telle ou telle position ou pratique non prévue à l’origine sous peine de ne rien toucher (ben ça, c’est con, c’était pas marqué sur ton contrat que tu refusais de faire ça…), et j’en oublie. Et c’était pas des petites productions mineures, c’était des films avec des vedettes, du pognon, diffusés sur Canal+ avec la bénédiction du CSA.
Il faut quand même se rendre compte, avant de proférer des énormités, que le porno, c’est pas un type de cinéma comme un autre, c’est pas de la vraie fiction. Et que si les mecs qui font les films ont cet état d’esprit, qu’est-ce qui peut donner aux jeunes qui les matent le recul nécessaire vis-à-vis de tout ça ?