Un ré-éditeur de jeux?

Il va de soi que le jeu de société est un produit culturel, mais à mon sens le mode d’édition n’a pas encore complètement évolué dans ce sens.
Les romans sortent en librairie sous grand format, puis en version poche. Les cds et dvd bénéficient régulièrement d’une ressortie dans un format plus économique (avec suppression du livret par exemple) ou sous forme de compilations ou d’intégrales, de même pour les bds… Même les jeux video ressortent (de manières plus ou moins légales)…

Qu’est-ce qui empêcherait la création d’un éditeur de jeux de société qui ressortirait les “classiques” à prix réduit ?

On pourrait reduire les coûts en “décomposant” les jeux : par exemple ne plus systématiquement mettre des pièces, des cubes de bois, jetons, meeples et autres éléments non spécifiques au jeu. En outre les jeux pourraient tous être édités sous le même format et cesser d’êtres à moitié vide…

Pour l’instant le marché semble suivre le mouvement inverse et la plupart des rééditions sont “deluxifiés” et contiennent plutôt Toujours plus que moins.

Vous en pensez quoi ?

Ca rapporte plus d’argent et c’est moins risqué de rééditer un jeu en petite quantité avec plus de plastique pour le vendre plus cher.

Ça me fait penser aux médicaments génériques…

Et c’est d’autant plus rentable quand cela se fait sous forme de prévente en KS, mais cela contribue à rester dans un marché de niche au lieu de s’étendre vers le grand public…

Pour les livres et le disque, on voir bien que l’avantage c’est que le contenu est toujours complet. Si on voulait réduire les jeux à des versions minimales, on sait que l’on serait obligés à détériorer l’expérience de jeu. Je n’ai pas l’impression que le livre de poche détériore le plaisir de lecture, au contraire personnellement je préfère l’ergonomie du poche.
Si on devait trouver une solution, ça serait par du print on demand, où l’on pourrait décider comme tu le dis, de ne pas recommander les whatmille cubes qu’on a déjà mais ça resterait un cas à la marge (c’est à dire un cas pour des joueurs qui ont déjà une énorme ludo avec beaucoup de matos en double et par ailleurs, mis à part les meeples et les cubes il n’y aurait pas grand chose de remplaçable car la majorité du matériel est imprimée et spécifique au jeu.
Donc il reste la fabrication à la demande du jeu complet, pour éviter la surproduction. Et les ludothèques de quartier.

Le poche a permis une démocratisation du livre, je ne pense pas que l’on obtienne la même chose avec des jeux sous-produits.

Ha ? C’est quoi un produit culturel ?

Bien sûr, mais quand un livre sort en format poche, ou qu’un cd ou dvd est ressorti en format économique, c’est chez le même éditeur, même si c’est une collection différente.
C’est toujours le propriétaire des droits, celui qui a un contrat avec l’auteur, qui édite.

Rien que le fait qu’il n’aurait pas les droits…

Pourquoi faire ça ? Il y a un marché avec un volume suffisant pour justifier une telle démarche ? Il ne faut pas oublier que la plupart des clients de boutiques, le gros du volumes, achètent un jeu de temps en temps. Ils en ont quelques-uns chez eux, mais quand ils achètent un jeu je pense qu’ils cherchent un truc « complet », j’ouvre la boîte, je joue. Je ne vais pas fouiller ailleurs.
Il y a déjà eu des expérience de ce type, avec des jeux où ils fallait trouver des pions , des dés, ailleurs. C’était (c’est) aux usa et ça ne fait pas de grosse vente. Ca a plutôt l’image de « production amateur a compte d’auteur ». Un autre exemple similaire a été la tentative de Fred Henry de faire un jeu de figurines sans figurines : les joueurs devaient utiliser des figurines de n’importe quel autre jeu. Ça a été un flop.

Pour la majorité des gens, un jeu, c’est un »objet complet ». Il faudrait une sacré étude de marché avant de faire autre chose.

Sans oublier le fait que la marge n’est pas la même. Quand un éditeur vend en poche ou bradé les ces, c’est que l’œuvre ne se vend plus au prix normal. Je doute que le cycle pour un jeu soit le même. Je me trompe peut être, mais dans tout les cas je ne vois pas l’intérêt pour un éditeur de jeu.
Éditer un jeu ça revient beaucoup plus cher que d’imprimer un livre ou presser un dvd.

Ça n’est pas exact. Il y a des partenariats. En général au sein d’un même diffuseur, certes.

Oui… ça revient au même. On ne peut pas éditer un truc juste parce qu’on en a envie.

Ce sujet c’est un happeau à @thethinwhiteduke

Il faut voir aussi que produire un livre ou un dvd, ça ne coûte rien ou presque.
Pour un CD DVD, cela se compte en centimes, peut être en diezaines et pour un livre ça doit être moins d’un euros.
Le travail même de production n’est pas le même pour un jeu.

Alors, ça se fait déjà avec des versions de voyage sur des gros gros hits. Si on pousse la comparaison avec les livres, tous les livres édités ne finissent pas en poche, il faut que ce soit des hits en grand format.

Mais effectivement, ça semble suivre une évolution inverse. J’en parlais dans la ttcup. Ce qui est inquiétant, c’est que là où le livre essaie de ne pas être un produit élitiste, le jeu le devient de plus en plus.

Certes, le matériel d’un jeu a plus de composants qu’un livre et forcément, les coûts de fabrication sont plus élevés. Mais le système de KS est en train de tuer le concept du “jeu pour tous”. Or, c’est ce qui doit à mon sens être au coeur d’un objet culturel.

En fait, avant de faire un ré-éditeur de jeu, il faudrait déjà dégonfler les boursouflures des éditions “simples”.

Se lancer dans un tel débat va faire intervenir plusieurs définitions contradictoires avec un débat sans fin. Ce qui est certain, c’est que les statuts du CNRL considèrent que le jeu est bien un objet culturel et patrimonial.

Et ça suffit à dire que ça va de soi ?
C’est le « il va de soi » qui m’a interpellé.
La position de CNRL n’engage que lui et n’implique pas que ça va de soi.

C’est vrai que c’est un débat sans fond, mais c’est toujours interessant de voir ce que signifie culturel pour les gens, l’intuition du sens, et de gratter un peu pour voir les contradictions qui jaillissent.

Perso, je ne dis pas que ça va de soi. Je dis simplement que l’objet même de l’asso qui gère trictrac en fait un objet culturel et que, forcément, il sera considéré comme tel sur le site (sinon, ça fiche le projet par terre).

A mon avis, c’est bien un objet culturel. Mais il y a quelques années, j’avais défendu le contraire sur trictrac. Je conçois donc parfaitement qu’il peut ne pas être vu par tout le monde ainsi.

comment tu appeles la société ?
l’inverse de super, ça semble être piteux, triste, confus, pitoyable ou minable

je propose piteuxmeeple :disguised_face:

Pour être un peu sérieux, en dehors des coûts de production d’un jeu qui est énorme par rapport à celui d’un livre ou d’un CD, il y a que le monde du jeu de société évolue énormément. Un full metal planet par exemple aujourd’hui, je suis pas certain que ça marcherai des masse en dehors des fan de l’époque dont la moitié l’a encore (et l’autre moitié n’est probablement plus en état d’y jouer :smiling_imp:)

Si tu veux adapter un jeu pour le “moderniser”, il faut revoir les règles et là, on repart plus sur un process d’édition classique, avec phase de dev, phase de test, ect…

En dehors de ça, dans ton idée, j’ai vue quelques boite qui regroupaient plusieurs jeux dans la même, notamment pour des jeux de plis. C’est sympa, mais au final, on n’utilise la boite que pour un seul des 3 ou 4 jeux, et les autres on les oublie.

Une chaise, c’est pas un produit culturel, même s’il y a éventuellement plusieurs méthode de construction, ou écoles de design, ça reste juste un truc pour poser son cul.

En revanche un jeu est un produit culturel parce que ça raconte différentes histoires, il y a des courant différents : des eurogames, aux ameritrashs en passant par les jeux absraits.
De plus c’est une oeuvre de l’esprit et son créateur bénéficie de droits d’auteur.

Ce n’était pas mon propos. Je n’ai pas imaginé que cela se fasse au mépris de la loi…

Une chaise n’est pas un produit culturel ?
Pourtant, une chaise peut être une œuvre d’art, une antiquité, une œuvre de design… le témoin d’un savoir faire artisanal, d’une tradition, d’une esthétique, d’un courant artistique et même d’un mode de vie !
Bref plein de truc vachement plus significatif d’une culture qu’un jeu de société ou qu’un roman de gare.

Une chaise a un design, une conception, et le designer ou l’industriel ont aussi des droits sur le modèle. N’importe qui n’a pas le droit de de produire une chaise même banale IKEA ! Ou alors il faut rémunérer le créateur.

Et qu’un truc raconte une histoire c’est ça la culture ? Je pense que cette définition n’appartient qu’à toi.

Légal ou pas, tu propose une démarche d’édition.
La seule réflexion qui compte est économique.
En quoi cette activité peut elle être plus rentable que la démarche actuelle ?

C’est marrant que tu utilises ça comme justification dans le sens où historiquement, c’est plutôt l’inverse qui s’est passé : les auteurs ont du se battre pendant 20 ans pour que le droit français considère le jeu comme d’oeuvre de l’esprit avec droit d’auteur, on en n’est qu’au début. Ils ont du convaincre (et non prouver) que c’était un produit culturel, pour en arriver là.

Ce que tu considères comme acquis ne l’était pas il y a 6 mois (date au pifomètre il faudrait interviewer la SAJ)

Tu pars donc d’une conclusion (parmis d’autres) pour démontrer le postulat :wink:

Mais je trouve ça très bien que tu considères ça comme acquis, ça me va très bien.

@jmguiche tu déplaces la discussion sur qu’est ce la culture et on sait très bien que ça diffère selon que l’on parle de droit français, de sociologie, d’anthropologie, d’Histoire…

Je pense qu’on devrait passer là dessus sinon on va relancer un marronnier sans fin.

Pour en revenir au sujet, tant qu’on n’aura pas trouvé un modèle économique de print on demand avec un vrai gain vertueux sur le plan écologique, on n’améliorera pas le système économique du secteur.