Je crois que les rééditions Deluxe hors de prix ne s’appliquent qu’aux super têtes de gondole, avec un classement bgg et/ou une image de “hit/must have” (châteaux de Bourgogne/big box TFM/Puerto/etc). Je vois une exception notable : thunder road vendetta.
Les rééditions des classiques KK ou Knizia par super meeple, grail games, etc. c’était des reskin pas spécialement luxueux (aux standards actuels donc tout de même de meilleurs composants).
Même la Ra “deluxe”, la version de base est largement suffisante est n’est pas si deluxe que ça (60€ non ? 55, donc au prix normal pour ce type de boîte aujourd’hui)
Tu peux m’expliquer ce qu’est le « tirage à la demande » et quel éditeur propose ça ? Parce que c’est trop bien , mais je suis perplexe concernant le prix…
Ca me rappelle les vieilles “boites à jeu” de mes grands parents. La boite en bois dépliable sert de plateau multifaces, et à l’intérieur, tu trouves les pions, cartes et règles pour 4 jeux. Bon, c’étaient les années 70, donc quand je dis “jeux” il faut entendre P’tits Chevaux + Nain Jaune + Jeu de l’Oie + Dames, hein, on n’était pas sur une version portable des aventuriers du rail ^^
(Après, vu les tailles des boites, c’est ridiculement facile de faire soi même sa boite-à-jeu avec quelques sachets congélation. Je me rappelle que pour un départ en vacances, j’avais mis 4 jeux de plateau dans une boite d’unlock, et 5 autres dans celle de King of Tokyo. )
C’est juste que comme jmguiche parlait du prix à l’unité pour un éditeur, l’impression à la demande n’est pas forcément dans les même ordres de grandeur.
Mais le fait qu’une partie des livres “éditeur” part à la benne doit compenser en partie les plus faibles prix d’impression, effectivement. Ce sont deux modèles économiques complétement différents (fabrication et distribution globale d’un côté, fabrication individuelle à la commande de l’autre)
J’avais vu ce genre de débat au sujet de l’édition de Jeux de Rôles, avec les éditeurs traditionnels devant faire face d’une part à des livres de plus en plus luxueux (couleur, mise en page alambiquée, illustrations nombreuses courant parfois sur deux pages, reliure à dos cousu, couvertures épaisses…) mais d’autre part avec des tirages très limités (3000 exemplaires, c’est un gros tirage pour du JdR francophone, la plupart des bouquins restant autour de 800), facteurs qui se combinent pour faire exploser les prix à l’unité.
Et avec à côté, là aussi, un circuit d’auteurs utilisant des services d’impression à la demande comme Lulu pour leurs jeux à compte d’auteurs, avec des bouquins souvent moins “luxe” (reliures collées moins durables, noir et blanc), qui leur permettent d’éviter de se ruiner sur un tirage qui leur restera sur les bras pendant 9 ans.
La classe !
J’ai juste vécu avec une éditrice quelques années, une éditrice hein, pas quelqu’un qui devait imprimer des bouquins à compte d’auteur, et on parlait boulot.
Évidemment l’édition traditionnelle n’est pas le seul modèle, c’est juste celui qui doit représenter 99% des ventes, même avec l’essort des boutiques Amazon, de l’auto édition et des livres qui restent numériques.
D’après les études qu’on trouve aujourd’hui, les auteurs auto edité qui font 20000 euros de ÇA par an sont chanceux ! Il sont 15% à faire 20 000 ou plus. Si c’est un modèle pro, c’est pour une infime minorité de personnes très frugales. La médiane fait moins de 2000 par an.
Bon… un auteur qui passe par le traditionnel n’en vit pas forcément non plus. Mais il ne fait pas le travail d’édition.
D’autre part, recentrons le débat. Éditer un jeu c’est produire un objet dont la complexité n’est pas celle d’un livre, sauf à éditer un simple jeu de cartes.
Après, j’imagine que le boulot d’auto-édition a bien changé avec l’apparition des prestataires d’impression à la demande type Lulu ou Drivethru, qui se chargent eux même de la partie “distribution” (catalogue, prise de commande, paiement et livraison au client). C’est ce qui a rendu vaguement viable un certain nombre de petits micro-éditeurs “papier + pdf” de JdR. Sans être comparable avec un vrai éditeur qui fait un peu de volume, bien entendu.
A l’époque où l’auteur devait avancer les sous pour commander un tirage de quelques centaines d’exemplaires et les entreposer dans son garage en espérant réussir à les refourguer un par un, j’ose même pas imaginer le carnage que ça devait être
Et oui, pour le jeu de plateau, même en version “cheap minimaliste”, ça se complique.
A minima, il faut compter un contenant, le plateau, la ou les planches de pions/tuiles/cartes à découper (en carton ou en papier), et les règles. Et peut être même des dés ou des decks de cartes, ce qui va faire carrément exploser le budget. Il y a moyen de combiner certains éléments pour réduire le nombre de trucs à imprimer/manipuler/emballer, bien sur. Par exemple, le contenant est une pochette/enveloppe avec les règles d’un côté et le plateau de l’autre ; ou alors le plateau et la planche de pion (voire les cartes) sont sur la même grande feuille de papier/carton fin pliée, à découper aux ciseaux.
J’ai commencé les jeux de plateau avec les encarts de J&S des années 80, qui réussissaient à caser un jeu complet plateau + pions (sauf les règles, incluses dans la revue. Et sauf les D6, à fournir soi même) sur une seule feuille de papier épais A3 ou A2. Et beaucoup de ces jeux était assez cools (et jolis). J’utilisais les paquets de clopes de mon père comme boites pour les pions ^^
Mais, warning, c’était vraiment, vraiment cheapos par rapport aux standards actuels de plateaux luxueux et de pions épais.
A l’époque, ça passait crème (je ne crois pas qu’un joueur ayant commencé récemment se fasse une idée d’a quel point les jeux de plateau “spécialisés” des années 70-80 pouvaient être cheap, fragiles et/ou moches), mais je ne vois pas un joueur de 2024 payer pour ce genre de version semi-jetable d’un jeu de plateau connu.
Même pour une version un peu plus solide (disons un plateau pliable en carton un peu solide , une planche de pions glissée dedans, et un feuillet d’accompagnement/livre de règle, le tout sans boite mais sous cellophane), ça sera probablement déja cher pour une clientèle aléatoire. Il n’y a qu’à voir la popularité des grosses boites pleines de vide du marché actuel du JdP.