[Unfair] VF : Un éditeur pour localiser ce jeu magnifique ?

Zemeckis dit :alors c'est pas toujours comme ça. Parfois, Edge ne se charge que de traduire, pas de produire. La production se fait par l'éditeur VO qui fait donc des économies d'échelle en augmentant les quantités. Concernant Unfair, je n'ai pas de détail.

Ok merci pour l'info. Ça change tout si c'est ça.

J’espère toujours qu’un éditeur le localise en France…

Micka18 dit :J'espère toujours qu'un éditeur le localise en France...

Non, ce n'est pas prévu... Edge a abandonné.

jtrourke dit :
Micka18 dit :J'espère toujours qu'un éditeur le localise en France...

Non, ce n'est pas prévu... Edge a abandonné.

Ah c'est officiel ?

Oui, cf quelques posts plus haut (1 mai)

Je vous confirme que c’est mort pour la VF, nous n’avons toujours aucune réponse.

SebStaff
 
http://www.edgeent.fr/sujet/153049-unfair_edite_par_edge

Vu la manière avec laquelle Harry Potter - Hogwarts Battle a été traduit par Edge, c’est pas plus mal qu’ils abandonnent Unfair car il y a plein de notes d’humour dans les règles et sur les cartes.

Ha; HP faisait parti de mes achats futurs, elle a quoi la trad ?

eldarh dit :Ha; HP faisait parti de mes achats futurs, elle a quoi la trad ? 

J'ai la VO et je vois passer pas mal de questions sur les réseaux sociaux. Dernièrement, c'était une carte de Neville.

VO : The first time each Hero gains on your turn, that Hero gains one additional

VF : La première fois qu'il gagne des pendant votre tour, CHAQUE Héros gagne un supplémentaire.

Suite à cette question sur un groupe Facebook, il y a quelques joueurs qui se sont rendus compte qu'ils avaient mal joué car si Neville gagnait une vie pendant son tour, tous les joueurs gagnaient aussi une vie en plus. 
Il faut reconnaître que ça aurait pu être mieux traduit.

Ha oui ok, ça s’arrange pas les trad’. 
Merci.

eldarh dit :Ha oui ok, ça s'arrange pas les trad'. 
Merci. 

Petit HS :

Effectivement, il y a de plus en plus de jeux traduits, mais les traductions ne s'améliorent pas. 
J'ai pris l'habitude depuis quelques mois de regarder sur les jeux traduits qui rejoignent ma ludothèque si un traducteur est mentionné. Et quand c'est le cas, je fais une petite recherche Google pour voir si cette personne est bien traducteur.
Résultat :
- parfois aucun traducteur n'est mentionné et si on creuse, on découvre que ça a été traduit par quelqu'un qui n'est pas traducteur (c'est le cas de plusieurs jeux Pixie Games, avec les erreurs qui vont avec...)
- parfois un traducteur est mentionné, mais ce n'est pas un traducteur.
- parfois un traducteur est mentionné et c'est vraiment un traducteur et parfois même spécialisé dans la traduction de jeux (je pense à Super Meeple et je n'ai constaté aucune erreur de traduction dans Dice Hospital)

Du coup, ça m'interpelle quand à la professionnalisation du secteur. Il y a de plus en plus de jeux qui sortent, de plus en plus de joueurs et d'achats, mais pas pour autant une augmentation de la qualité des traductions. Et c'est dommage. Je pense qu'il est temps que certaines facettes des jeux de société soient prises au sérieux. Il y a la traduction qui ne devrait être faite que par des traducteurs professionnels spécialisés dans les jeux. Mais aussi les animations en festival : combien de joueurs n'ont jamais rencontré un animateur bénévole (enfin il reçoit 2 jeux et le repas de midi) qui ne connaît pas le jeu qu'il présente ? Certainement très peu. Alors que si on engage des animateurs (avec un vrai salaire) qui devront connaître au préalable les jeux et savoir les présenter (car tout le monde ne peut pas s'improviser animateur de jeux), les mauvaises expériences en festival seraient normalement beaucoup moins courantes. Je ne compte plus les jeux qui m'ont été mal présentés et que je n'ai pas aimé à cause de ça. C'est dommage car c'est passer à côté d'un jeu, mais surtout il y a le risque que le joueur déçu fasse une mauvaise pub du jeu.

Merci pour ce hors sujet. J’ai déjà lu ce même genre de retour ailleurs. 
J’ai pris de plus en plus l’habitude de jouer en VO mais c’est généralement un peu plus cher (notamment à cause de l’import) et ça “prive” une partie des gens avec qui je joue de certains de mes jeux.

Pour revenir à Unfair, le problème c’est la quantité de cartes, je comprends pourquoi ils ont renoncé.

Après il ne demande pas un niveau d’anglais très élevé, un niveau juste moyen suffit, je ne suis pas très doué et je m’en sors… mais comme on passe son temps à lire le contenu des cartes, ça peut être fatigant, voire fastidieux à la longue si on a des difficultés en anglais… mais il en vaut la peine.

Le mieux pour l’avoir (si on est patient) c’est d’attendre la prochaine extension en KS, ils devraient reproposer le jeu de base. En tout cas c’est ce que j’ai fait, j’ai pris la boite de base en pledgant l’extension) et du coup à un prix correct.

Dexter269 dit :
eldarh dit :Ha oui ok, ça s'arrange pas les trad'. 
Merci. 

[...]
Du coup, ça m'interpelle quand à la professionnalisation du secteur. Il y a de plus en plus de jeux qui sortent, de plus en plus de joueurs et d'achats, mais pas pour autant une augmentation de la qualité des traductions. Et c'est dommage. Je pense qu'il est temps que certaines facettes des jeux de société soient prises au sérieux. Il y a la traduction qui ne devrait être faite que par des traducteurs professionnels spécialisés dans les jeux. [...] 

Désolé d'entretenir le HS, mais : je suis traducteur à mon compte, spécialisé dans le jeu de société, et en effet je te confirme que tous les auteurs ou éditeurs n'abordent pas la problématique de la traduction de la même façon.

Pour autant j'ai le sentiment que de plus en plus d'auteurs ou d'éditeurs comprennent l'importance de la traduction. Enfin, disons plutôt qu'ils comprennent qu'une mauvaise traduction peut proprement ruiner un jeu ; il faut aussi prendre en compte le fait que tout le monde ne se balade pas sur les forums spécialisés à la recherche de correctifs ou de précisions. Du coup, je rencontre de plus en plus d'éditeurs (ou d'auteurs) qui y apportent un soin particulier. 

En conséquence j'ai développé des partenariats avec plusieurs éditeurs qui me font confiance et qui semblent satisfaits du boulot. Mais j'ai aussi rencontré beaucoup d'éditeurs qui me disent ne pas avoir besoin de traducteur parce que tout est géré en interne, ou qui font appel à des passionnés, trop heureux de rendre service contre une boîte du jeu traduit. Ainsi tout le monde est content : le jeu est traduit, le passionné a sa boîte "gratuitement", et l'éditeur n'a rien à payer. 

Sauf que ... !
Il y a des passionnés qui font un boulot formidable : après tout traduire un jeu de société ne demande pas nécessairement d'être traducteur assermenté ; il faut être efficace, cohérent, méthodique, maîtriser parfaitement l'anglais (l'allemand) et le français, et surtout être joueur. Certains passionnés seront meilleurs qu'un traducteur non spécialisé, précisément parce qu'ils ont de l'expérience en tant que joueur et qu'ils sauront "sentir" le jeu. Les bonnes volontés ne manquent pas dans le monde du jeu après tout, et on trouve régulièrement des gens qui vont se dépasser pour proposer une traduction d'un jeu qui leur tient à cœur et qu'aucun éditeur ne propose. 

Mais il y a aussi des passionnés qui malgré toute la bonne volonté du monde ne sont pas capables de fournir une traduction satisfaisante et laisseront passer des approximations, des erreurs, des maladresses... et c'est là que le bât blesse justement. Et la peine est double car un éditeur ne peut pas vraiment se retourner contre un passionné qui a voulu rendre service mais l'a fait maladroitement. 

A contrario (pas le jeu, l'expression) un professionnel spécialisé maîtrise normalement à la fois la méthode, le bagage technique, et le "sens" du jeu justement. Alors oui il sera plus cher – mais c'est le prix de la tranquillité. Passer par un passionné, c'est un peu lancer une pièce : ça peut être un bon plan si la personne est douée, et dans ce cas c'est tout bénéf ; mais ça peut aussi être une catastrophe qui coûte au final plus cher que l'économie que l'on voulait faire (correctifs, reprints, temps perdu à corriger, image de marque, etc.). Notez que c'est vrai aussi pour la relecture qui est un peu le parent pauvre de la traduction, qui arrive en toute fin de projet quand les délais sont serrés, et qui passe bien souvent à la trappe.

Enfin il arrive à tout le monde de faire des erreurs, passionnés comme professionnels ; la différence c'est qu'une erreur "professionnelle" pardonne beaucoup moins (et c'est la raison pour laquelle je m'efforce d'être extrêmement vigilant dans mon travail – si on paie pour un service, il doit être nickel). 

Pour terminer il faut signaler aussi que le jeu de société est un secteur qui s'est énormément professionalisé ; il n'est que légitime qu'un joueur qui paye une boîte 50€ attende une traduction irréprochable. Dans le temps, tu récupérais ton Caylus à vil prix, tu récupérais la traduction comme tu pouvais, c'était un peu le système D... mais je crois que cette période est terminée et que la traduction va de plus en plus se professionnaliser, peut-être un peu plus tardivement que le reste.

Car oui cela reste un métier à part entière, comme l'illustration ou la maquette : on conçoit difficilement qu'un éditeur illustre un jeu sans passer par un illustrateur... pourtant on conçoit qu'il le traduise sans passer par un traducteur. Avec parfois, le résultat que l'on connaît.

(désolé du pavé, c'est un sujet qui me tient à cœur !)





 

jtrourke dit :Pour revenir à Unfair, le problème c'est la quantité de cartes, je comprends pourquoi ils ont renoncé.
 

Ce n'est jamais un problème de quantité, toujours un problème d'argent. Edge a déjà traduit des choses énormes (This war of mine par exemple). Donc, si y'a l'argent derrière, y'a toujours moyen de faire, et la quantité ne sera pas un obstacle.

Tiberias dit :
Dexter269 dit :
eldarh dit :Ha oui ok, ça s'arrange pas les trad'. 
Merci. 

[...]
Du coup, ça m'interpelle quand à la professionnalisation du secteur. Il y a de plus en plus de jeux qui sortent, de plus en plus de joueurs et d'achats, mais pas pour autant une augmentation de la qualité des traductions. Et c'est dommage. Je pense qu'il est temps que certaines facettes des jeux de société soient prises au sérieux. Il y a la traduction qui ne devrait être faite que par des traducteurs professionnels spécialisés dans les jeux. [...] 

Désolé d'entretenir le HS, mais : je suis traducteur à mon compte, spécialisé dans le jeu de société, et en effet je te confirme que tous les auteurs ou éditeurs n'abordent pas la problématique de la traduction de la même façon.

Pour autant j'ai le sentiment que de plus en plus d'auteurs ou d'éditeurs comprennent l'importance de la traduction. Enfin, disons plutôt qu'ils comprennent qu'une mauvaise traduction peut proprement ruiner un jeu ; il faut aussi prendre en compte le fait que tout le monde ne se balade pas sur les forums spécialisés à la recherche de correctifs ou de précisions. Du coup, je rencontre de plus en plus d'éditeurs (ou d'auteurs) qui y apportent un soin particulier. 

En conséquence j'ai développé des partenariats avec plusieurs éditeurs qui me font confiance et qui semblent satisfaits du boulot. Mais j'ai aussi rencontré beaucoup d'éditeurs qui me disent ne pas avoir besoin de traducteur parce que tout est géré en interne, ou qui font appel à des passionnés, trop heureux de rendre service contre une boîte du jeu traduit. Ainsi tout le monde est content : le jeu est traduit, le passionné a sa boîte "gratuitement", et l'éditeur n'a rien à payer. 

Sauf que ... !
Il y a des passionnés qui font un boulot formidable : après tout traduire un jeu de société ne demande pas nécessairement d'être traducteur assermenté ; il faut être efficace, cohérent, méthodique, maîtriser parfaitement l'anglais (l'allemand) et le français, et surtout être joueur. Certains passionnés seront meilleurs qu'un traducteur non spécialisé, précisément parce qu'ils ont de l'expérience en tant que joueur et qu'ils sauront "sentir" le jeu. Les bonnes volontés ne manquent pas dans le monde du jeu après tout, et on trouve régulièrement des gens qui vont se dépasser pour proposer une traduction d'un jeu qui leur tient à cœur et qu'aucun éditeur ne propose. 

Mais il y a aussi des passionnés qui malgré toute la bonne volonté du monde ne sont pas capables de fournir une traduction satisfaisante et laisseront passer des approximations, des erreurs, des maladresses... et c'est là que le bât blesse justement. Et la peine est double car un éditeur ne peut pas vraiment se retourner contre un passionné qui a voulu rendre service mais l'a fait maladroitement. 

A contrario (pas le jeu, l'expression) un professionnel spécialisé maîtrise normalement à la fois la méthode, le bagage technique, et le "sens" du jeu justement. Alors oui il sera plus cher – mais c'est le prix de la tranquillité. Passer par un passionné, c'est un peu lancer une pièce : ça peut être un bon plan si la personne est douée, et dans ce cas c'est tout bénéf ; mais ça peut aussi être une catastrophe qui coûte au final plus cher que l'économie que l'on voulait faire (correctifs, reprints, temps perdu à corriger, image de marque, etc.). Notez que c'est vrai aussi pour la relecture qui est un peu le parent pauvre de la traduction, qui arrive en toute fin de projet quand les délais sont serrés, et qui passe bien souvent à la trappe.

Enfin il arrive à tout le monde de faire des erreurs, passionnés comme professionnels ; la différence c'est qu'une erreur "professionnelle" pardonne beaucoup moins (et c'est la raison pour laquelle je m'efforce d'être extrêmement vigilant dans mon travail – si on paie pour un service, il doit être nickel). 

Pour terminer il faut signaler aussi que le jeu de société est un secteur qui s'est énormément professionalisé ; il n'est que légitime qu'un joueur qui paye une boîte 50€ attende une traduction irréprochable. Dans le temps, tu récupérais ton Caylus à vil prix, tu récupérais la traduction comme tu pouvais, c'était un peu le système D... mais je crois que cette période est terminée et que la traduction va de plus en plus se professionnaliser, peut-être un peu plus tardivement que le reste.

Car oui cela reste un métier à part entière, comme l'illustration ou la maquette : on conçoit difficilement qu'un éditeur illustre un jeu sans passer par un illustrateur... pourtant on conçoit qu'il le traduise sans passer par un traducteur. Avec parfois, le résultat que l'on connaît.

(désolé du pavé, c'est un sujet qui me tient à cœur !)





 

J’ai trouvé ça très intéressant à lire :-)
Donc si la relecture était vraiment respectée lorsque la trad’ est faite par des passionnés beaucoup d’erreurs ne se retrouveraient pas dans les boîtes. 

Antoinette dit :
Tiberias dit :
Dexter269 dit :
eldarh dit :Ha oui ok, ça s'arrange pas les trad'. 
Merci. 

[...]
Du coup, ça m'interpelle quand à la professionnalisation du secteur. Il y a de plus en plus de jeux qui sortent, de plus en plus de joueurs et d'achats, mais pas pour autant une augmentation de la qualité des traductions. Et c'est dommage. Je pense qu'il est temps que certaines facettes des jeux de société soient prises au sérieux. Il y a la traduction qui ne devrait être faite que par des traducteurs professionnels spécialisés dans les jeux. [...] 

Désolé d'entretenir le HS, mais : je suis traducteur à mon compte, spécialisé dans le jeu de société, et en effet je te confirme que tous les auteurs ou éditeurs n'abordent pas la problématique de la traduction de la même façon.

Pour autant j'ai le sentiment que de plus en plus d'auteurs ou d'éditeurs comprennent l'importance de la traduction. Enfin, disons plutôt qu'ils comprennent qu'une mauvaise traduction peut proprement ruiner un jeu ; il faut aussi prendre en compte le fait que tout le monde ne se balade pas sur les forums spécialisés à la recherche de correctifs ou de précisions. Du coup, je rencontre de plus en plus d'éditeurs (ou d'auteurs) qui y apportent un soin particulier. 

En conséquence j'ai développé des partenariats avec plusieurs éditeurs qui me font confiance et qui semblent satisfaits du boulot. Mais j'ai aussi rencontré beaucoup d'éditeurs qui me disent ne pas avoir besoin de traducteur parce que tout est géré en interne, ou qui font appel à des passionnés, trop heureux de rendre service contre une boîte du jeu traduit. Ainsi tout le monde est content : le jeu est traduit, le passionné a sa boîte "gratuitement", et l'éditeur n'a rien à payer. 

Sauf que ... !
Il y a des passionnés qui font un boulot formidable : après tout traduire un jeu de société ne demande pas nécessairement d'être traducteur assermenté ; il faut être efficace, cohérent, méthodique, maîtriser parfaitement l'anglais (l'allemand) et le français, et surtout être joueur. Certains passionnés seront meilleurs qu'un traducteur non spécialisé, précisément parce qu'ils ont de l'expérience en tant que joueur et qu'ils sauront "sentir" le jeu. Les bonnes volontés ne manquent pas dans le monde du jeu après tout, et on trouve régulièrement des gens qui vont se dépasser pour proposer une traduction d'un jeu qui leur tient à cœur et qu'aucun éditeur ne propose. 

Mais il y a aussi des passionnés qui malgré toute la bonne volonté du monde ne sont pas capables de fournir une traduction satisfaisante et laisseront passer des approximations, des erreurs, des maladresses... et c'est là que le bât blesse justement. Et la peine est double car un éditeur ne peut pas vraiment se retourner contre un passionné qui a voulu rendre service mais l'a fait maladroitement. 

A contrario (pas le jeu, l'expression) un professionnel spécialisé maîtrise normalement à la fois la méthode, le bagage technique, et le "sens" du jeu justement. Alors oui il sera plus cher – mais c'est le prix de la tranquillité. Passer par un passionné, c'est un peu lancer une pièce : ça peut être un bon plan si la personne est douée, et dans ce cas c'est tout bénéf ; mais ça peut aussi être une catastrophe qui coûte au final plus cher que l'économie que l'on voulait faire (correctifs, reprints, temps perdu à corriger, image de marque, etc.). Notez que c'est vrai aussi pour la relecture qui est un peu le parent pauvre de la traduction, qui arrive en toute fin de projet quand les délais sont serrés, et qui passe bien souvent à la trappe.

Enfin il arrive à tout le monde de faire des erreurs, passionnés comme professionnels ; la différence c'est qu'une erreur "professionnelle" pardonne beaucoup moins (et c'est la raison pour laquelle je m'efforce d'être extrêmement vigilant dans mon travail – si on paie pour un service, il doit être nickel). 

Pour terminer il faut signaler aussi que le jeu de société est un secteur qui s'est énormément professionalisé ; il n'est que légitime qu'un joueur qui paye une boîte 50€ attende une traduction irréprochable. Dans le temps, tu récupérais ton Caylus à vil prix, tu récupérais la traduction comme tu pouvais, c'était un peu le système D... mais je crois que cette période est terminée et que la traduction va de plus en plus se professionnaliser, peut-être un peu plus tardivement que le reste.

Car oui cela reste un métier à part entière, comme l'illustration ou la maquette : on conçoit difficilement qu'un éditeur illustre un jeu sans passer par un illustrateur... pourtant on conçoit qu'il le traduise sans passer par un traducteur. Avec parfois, le résultat que l'on connaît.

(désolé du pavé, c'est un sujet qui me tient à cœur !)





 

J’ai trouvé ça très intéressant à lire :-)
Donc si la relecture était vraiment respectée lorsque la trad’ est faite par des passionnés beaucoup d’erreurs ne se retrouveraient pas dans les boîtes. 

J'ai l'impression que l'un et l'autre sont liés. Si un éditeur n'est déjà pas prêt à payer un pro (ou juste payer quelqu'un) pour traduire son jeu, je suppose que l'étape "relecture" lui passe au-dessus. D'ailleurs il ferait relire la trad' à qui ? D'autres "amateurs passionnées" ?

En fait ça dépend. Il faut de toute façon une étape de relecture.

Dans le milieu du jeu c’est pour le coup extrêmement rare que la relecture soit faite par un professionnel (parce que oui réviseur/relecteur c’est aussi un métier, ou plutôt une discipline de la traduction). 

C’est bien souvent l’éditeur qui s’en charge en demandant à quelqu’un en interne de relire. L’avantage c’est que souvent la personne connaît le jeu et est plus à même de repérer les étourderies ou incohérences (comme je disais tout le monde fait des erreurs). L’inconvénient c’est que si ce n’est pas son métier, elle peut elle-même laisser passer des coquilles, des fautes de grammaire, d’orthographe ou de syntaxe, ou simplement manquer de méthode. 

Faire faire une relecture par des passionnés n’est pas non plus la solution, car alors on n’a aucun filtre sur la qualité de la relecture. Beaucoup seront de bonne volonté et vont repérer des incohérences. Mais on peut se retrouver avec des corrections qui ne sont pas cohérentes d’un relecteur à l’autre, voire des erreurs (j’ai déjà vu un relecteur bénévole corriger tous mes “après qu’un joueur a tiré des cartes” en “après qu’un joueur ait tiré des cartes” parce qu’il croyait bien faire). 

Après c’est souvent une question de manque de temps. Ouvrir un fichier de règles à des passionnés avant sa publication c’est bien, mais ça demande un travail considérable de tri des commentaires derrière. Entre les gens qui vont dire “moi je dirais plutôt ça comme ça”, ceux qui vont se cantonner à l’orthographe et la grammaire, ceux qui vont ajouter des fautes, ceux qui vont repérer des erreurs qui n’en sont pas… c’est pour ça que quasiment personne ne le fait d’ailleurs. C’est trop compliqué de gérer une relecture faite par une dizaine de personnes différentes. 

J’ajoute que normalement dans une relecture il faut non seulement relire, mais aussi comparer avec la VO. C’est même le plus important, et ça demande donc de maîtriser les deux langues.









Merci Tiberias pour toutes ces explications. 

Pour la relecture, c’est souvent demandé à des copains-joueurs de l’éditeur. Je l’ai d’ailleurs déjà fait, que ce soit pour un jeu d’un éditeur francophone ou pour une localisation.

Il faudrait changer le nom du topic. Ca ne se fait plus chez Edge.